
30,00 €
RACKHAM
À longueur de journée, Buscavidas traîne son embonpoint et sa bouille flasque et informe à la recherche de morceaux de vies à écouter, qu'il accumule dans ses archives labyrinthiques.Ses terrains de prédilection : les bars louches, les bancs de jardins publics ou encore les coins de rues de quartiers pauvres. Tandis qu'il enrichit sa collection, Buscavidas se fait le confident d'une humanité affligée et désespérée, qui débite sans pudeur ses malheurs, des tracas les plus anodins aux crimes les plus abjects. Dans ces courtes histoires morales, Breccia et Trillo dressent le portrait de l'homme dans tout ce qu'il a de plus vil et méprisable.Ce catalogue glaçant a été conçu entre 1981 et 1982 et composé alors que la dictature argentine prenait fin, s'en faisant l'écho retentissant. Exceptionnelle à plus d'un titre, cette nouvelle édition de Buscavidas comporte un épisode inédit en France ainsi que l'intégralité des ébauches des histoires, présentée en fin de volume. Y transparaissent, intactes, toute la force et toute la pureté du dessin de Breccia.

30,00 €
RACKHAM
Alberto Breccia, l'un des auteurs de bande dessinée les plus importants du XXe siècle, a brisé les codes et révolutionné le genre. Faisant figure de précurseur, il a enrichi le neuvième art d'un sens nouveau et en a élargi les potentialités narratives. Les entretiens recueillis dans ce volume, fruit de conversations menées à bâtons rompus entre le dessinateur et le scénariste Juan Sasturain, dévoilent les multiples facettes du créateur en même temps qu'un homme au caractère intègre, tendre et doux, mais aussi têtu et caractériel.Un homme qui s'est fait tout seul et sans détours, unique et inoubliable. Longtemps restées enfouies dans les archives de Sasturain, ces confidences enregistrées sur cassettes ont depuis fait l'objet de retranscriptions fidèles, classées par thèmes : ses premiers pas dans la profession, ses relations avec confrères et éditeurs, ses intérêts, influences, sources visuelles et littéraires mais aussi la genèse de ses histoires, sa conception du travail de dessinateur et enfin sa vision de la bande dessinée comme moyen d'expression à part entière.Le tout forme un éclairage incomparable et souvent inédit à la fois sur l'artiste et sur l'homme. Les textes de Breccia sont accompagnés d'un grand nombre d'illustrations, la plupart encore jamais présentées, et d'un corpus de notes permettant de familiariser le lecteur français avec les situations et les personnages qu'y sont évoqués. Une chronologie détaillée situe pour finir l'oeuvre de Breccia dans son contexte historique.

19,00 €
RACKHAM
Abîmée par une longue relation sentimentale, une jeune femme décide de renouer avec sa sexualité et de faire de nouvelles rencontres. Son sésame : une application qui lui permet de contacter des inconnus directement depuis son smartphone pour partager, le temps d'une nuit, des instants de plaisir. Ses débuts sont hésitants, oscillant entre amusement, déception, voire ennui que ces rencontres lui procurent. Tandis qu'elle doit faire face au jugement de son père et à l'obstination de ses amis qui l'encouragent à se trouver un petit ami, la jeune femme cache sa fragilité derrière des comportements décomplexés et destructeurs.Peu à peu, contre toute attente, elle parvient à recouvrer l'estime d'ellemême et à s'ouvrir à des relations plus profondes et sincères, constatant que la quête d'une simple entente sexuelle peut conduire à une lente exploration et appréhension de soi et de l'autre. Au carrefour de la fiction, de l'autobiographie et de la critique sociale, Je ne te connais pas de Cristina Portolano ébranle tout stéréotype ou moralisme facile sur le sujet en l'explorant avec légèreté, mais loin de toute superficialité. Adoptant un point de vue féminin, elle revendique la sexualité en en faisant un élément incontournable de la construction de soi et retrace avec une grande précision les plaisirs et les difficultés menant à la connaissance de l'autre.

18,00 €
RACKHAM
C'est d'épouses, fiancées et copines dont il est question dans ce livre... Madame Elvis Presley, Madame Joseph Staline, Madame Jackson Pollock... et plein d'autres. Réunies par un seul et même destin : être les victimes d'hommes incapables de se comporter de façon normale et raisonnable avec leur partenaire. Qui étaient vraiment ces femmes et comment leur désir de vivre un amour romantique a pu pourrir à un tel point toute leur existence ? Page après page, Liv Strömquist lance ses flèches empoisonnées contre l'ordre patriarcal. Elle en explore dans les moindres recoins les dispositifs de domination sans oublier de donner au passage, toujours avec l'humour cinglant et la légèreté qui sont les siennes, des réponses àdes questions telles : Qui étaient les pires boyfriends de l'Histoire ? Pourquoi Ingmar Bergman a cru bon féconder toutes les femmes qui, en Suède, avaient des ambitions artistiques ? Pourquoi l'archange Gabriel appelait les femmes des « putains » ? Pourquoi tous les enfants sont-ils des conservateurs bien de droite ? Et pourquoi les hommes qui défendent le plus les valeurs de la famille nucléaire (à l'instar d'un certain Pape) ne vivent jamais dans ce type de famille ? En s'appuyant sur des références qui vont de la sitcom « Friends » à la biographie de Staline de Simon Sebag Montefiore, Liv Strömquist poursuit avec intelligence et finesse sa critique sans concessions des valeurs masculines qui dominent la société contemporaine.

12,00 €
RACKHAM
Le Mexique et les États-Unis partagent une frontière commune longue de 3200 kilomètres dont un tiers est marqué depuis vingt ans par un haut mur de métal rouillé. Censé empêcher aux migrants d'entrer clandestinement aux États-Unis, cette barrière - que le président Trump voudrait étendre à l'ensemble de la frontière - n'est qu'un rempart dérisoire qui oblige cependant les candidats à l'exil à emprunter les routes dangereuses du désert et des montagnes où beaucoup d'entre eux finissent pour y laisser la vie. Au printemps 2017,Renato Chiocca et Andrea Ferraris ont voyagé le long de ce monument à la haine et à l'ignorance, ont écouté les histoires de ceux qui vivent à l'ombre du mur et recueilli le témoignage de ceux qui portent de l'aide aux migrants, les sauvant parfois d'une mort certaine et leur assurant un accueil dans la dignité et le respect de leur droits. Dans La Cicatrice, Chiocca et Ferraris racontent leur périple le long de ce «mur de la honte» nous rapprochant de son effrayante réalité et nous poussant à réfléchir à d'autres manières, plus sensées et humaines, de résoudre cette urgence devenue désormais planétaire.

24,00 €
RACKHAM
Polly, Moho et Piter, trois amis qui se sont perdus de vue depuis plusieurs années, se retrouvent pour exaucer le voeu de Héctor, leur ami commun décédé peu de temps auparavant. Dans ses dernières volontés, Héctor les a désignés pour disperser ses cendres dans un lieux mystérieux, indiqué par une croix sur une carte. Les trois protagonistes se préparent à ce qui s'annonce comme un long et ennuyeux voyage en voiture sans se douter qu'il va vite être parsemé d'embûches, courses poursuites, équivoques et coups de théâtre. Entre motels miteux, restoroutes et clubs de strip-tease, les trois amis devront faire face à des lutteurs de catch,à des trafiquants de drogue, à un chanteur paranoïaque et à deux hommes de main barbus dans une suite ininterrompue de rebondissements qui vont mettre leurs nerfs à rude épreuve...

19,00 €
RACKHAM
La toute dernière planche du premier volet de Cinéma Zénith avait laissé Anna, la protagoniste, seule devant l'entrée de la salle décatie du cinéma. Son dangereux périple pour rejoindre le centre de la vieille ville interdite n'avait fait qu'augmenter ses inquiétudes. Etrangère dans un pays hostile, en quête incessante de vérité sur ses origines, Anna errait d'énigmes en énigmes. Désormais prête à franchir le seuil, de nouvelles questions surgissent alors. Qui sont les « dieux » qui hantent ce lieu ? Quel genre de spectacles s'y déroulent ?Ce cinéma est-il le seul véritable endroit qui résiste à l'envahisseur étranger ?Et surtout : Anna parviendra-t-elle à déchirer le voile de ténèbres qui paraît l'envelopper ? Dans le deuxième épisode de son triptyque visionnaire, Andrea Bruno met en scène des personnages semblant issus d'une tragédie antique, qu'il appuie par son trait nerveux caractéristique, ici encore plus sombre et inspiré. Il façonne la matière et la lumière pour offrir de puissants contrastes, oscillant entre la profondeur des noirs et la pureté des blancs, dans la lignée d'univers dignes des oeuvres d'Andreï Tarkovski, Béla Tarr ou encore David Lynch.

23,00 €
RACKHAM
Daria a quitté sa Pologne natale pour suivre des cours debande dessinée dans une école suédoise. Une fois arrivée à Malmö, comme elle n'a pas réussi à décrocher une bourse, elle se met à la recherche d'un travail pour pouvoir payer ses études. Elle se frotte d'emblée aux inconséquences de l'administration : pour pouvoir travailler, elle doit avoir un numéro fiscal et, pour avoir un numéro fiscal, elle doit avoir un travail. Il ne lui reste qu'une solution : un job au noir dans la restauration. Embauchée comme serveuse dans un restaurant indien, elle découvre vite que, en plus des horaires massacrants et d'une paye de misère, il y a quelque chose d'autre qui ne tourne pas rond. Aidée par une journaliste et un délégué syndical, Daria mène l'enquête sur son lieu de travail. Sa vie va en être totalement bouleversée... Dans le Noir est le récit autobiographique d'une lutte syndicale menée par ceux qui vivent en marge de la société. Daria Bogdanska y dresse le portrait d'une génération qui ne connaît pas la sécurité de l'emploi tout en livrant un témoignage de l'intérieur sur la réalité du quotidien éclaté de la précarité. En même temps, Dans le Noir est l'histoire d'un nouveau départ laborieux, loin de chez soi, où l'aliénation de la vie dans une grande ville fait contrepoint à l'appétit d'amour, le désir d'intégration et la quête justice.

16,00 €
RACKHAM
Quelques jours après la chute du mur de Berlin, un homme revient dans la ville qui l'a vu naître... et que peut-être il n'a jamais quitté. Il en arpente les rues dans un périple sans fin et ne s'arrête que pour écrire des courtes lettres à sa grand-mère, sans pourtant en attendre une réponse. Le passé refait lentement surface et ses souvenirs se fondent aux récits entendus de la bouche de ses proches... Il est entouré par des ombres qui se dessinent sur les murs ; les façades fatiguées des immeubles lui renvoient l'écho de langues désormais oubliées. Les fantômes des anciens habitants, que le XXe siècle finissant a emporté avec lui, l'entourent mêlant leurs voix avec celles des hommes et des femmes, ceux-ci bien réels, qui les ont remplacés.En redonnant vie et forme à ses souvenirs familiaux, Elettra Stamboulis brosse par petites touches un portrait intime de Salonique, trait d'union entre l'Orient et l'Occident, ville à l'histoire millénaire et aux multiples facettes séfarades, valaques, arméniennes, pontiques, albanaises ; ville emblématique d'un pays à l'identité hybride, la Grèce. Le récit d'Elettra Stamboulis en parcourt l'histoire récente : l'Occupation allemande, l'extermination presque totale de sa communauté juive, la Guerre civile qui l'a divisée et ensanglantée, comme le pays tout entier. La plume d'Angelo Mennillo redouble la dimension poétique du texte de Stamboulis et forge une clé de lecture puissante et originale de l'histoire en noir et blanc qui a été, et continue d'être, celle de la République hellénique.

22,00 €
RACKHAM
Au moment de sa première publication, en 1974, l’adaptation des Mythes de Cthulhu de H.P. Lovecraft par Norberto Buscaglia et Alberto Breccia fit l’effet d’une véritable bombe. Les critiques et la profession saluèrent unanimement le formidable bond en avant accompli par Breccia. Ce qui les étonna et qui étonne encore aujourd’hui, en permettant de classer les Mythes de Cthulhu parmi les chefs-d’œuvre de la bande dessinée, c’est la véritable débauche de solutions graphiques et d’expérimentations mises en œuvre par Breccia : pinceau sec, collages, utilisation de textures imprimées, tous ces moyens sont employés avec une surprenante liberté créative pour construire des nouveaux types de lumières et de matières. Parallèlement, Breccia développe un style différent pour chaque histoire, en passant avec aisance du réalisme à l’abstrait, pour coller le plus possible à l’atmosphère du récit. Son pari, pousser le lecteur à revivre les oppressantes atmosphères de Lovecraft, est pleinement gagné grâce à l’emploi savant de ces artifices, tant qu’aujourd’hui encore ces images dégagent une force inquiétante.Au délà de l’humilité avec laquelle les deux auteurs se rapprochent de l’œuvre de Lovecraft, ne modifiant pratiquement jamais le texte d’origine, le choix de Breccia et Buscaglia de baser tout le récit sur des larges « citations » sans presque jamais utiliser des dialogues, ne fait que centrer encore plus le travail d’adaptation sur le « rendu » graphique des atmosphères suggérées par l’écrivain. Plus de quarante ans plus tard, « Les Mythes de Cthulhu», restent un des plus lumineux exemples d’adaptation en bande dessinée d’un texte littéraire, sans doute la meilleure transposition de l’œuvre de Lovecraft et un des sommets de l’art d’Alberto Breccia.L’édition publiée par Rackham en 2004 (la première qui présente l’intégralité du cycle de Cthulhu) étant épuisée depuis longtemps, nous avons décidé d’en réaliser une nouvelle, dans un format différent et entièrement revue et corrigée, mais toujours imprimée en bichromie et en trame aléatoire pour rendre au mieux le formidable travail du Maître de Haedo.

12,00 €
RACKHAM
« Poser un lapin », « Avoir d'autres chats à fouetter », « En faire un fromage », « Courir sur le haricot »... Ce ne sont que quelques-unes des expressions dont la langue parlée regorge et qu'Héloïse Guerrier a recueillies et commentées dans ce florilège illustré par David Sánchez. Héloïse Guerrier retrace l'origine de chaque locution et son évolution dans le temps tandis que David Sánchez la met en scène dans une interprétation toute au premier degré. La juxtaposition des textes et des dessins aboutit à un résultat surprenant, restituant à chaque expression son côté hilarant, surréaliste, parfois même inquiétant que son usage quotidien a peu à peu estompé. Les textes, ce qui ne gâte rien, sont aussi traduits en anglais et en espagnol pour venir à l'aide de tous ceux qui veulent initier leurs amis allochtones aux « subtilités » de la langue de Molière.

12,00 €
RACKHAM
Rome, Anno Domini 1617. Suivant les pas de nombreux peintres hollandais, Gerard van Honthorst et Dirck van Baburen quittent leur pays pour rejoindre les rives du Tibre. Fascinés par les toiles de Caravaggio, mort en des circonstances mystérieuses sept ans plus tôt, les deux artistes décident de se rendre à Naples pour admirer certains retables que le peintre lombard y a réalisés. Sitôt arrivés à destination, ils se hâtent d'aller contempler les oeuvres du maître. Mais, bien décidé à ajouterune bonne dose d'alcool à l'aventure, van Honthorst incite van Baburen à errer de taverne en taverne, jusqu'à tomber sur un jeune homme bavard et fantasque. Et voilà que la virée des deux compères prend une tout autre tournure, van Honthorst ayant semble-il caché à son compagnon le véritable but de leur voyage... Comme les personnages qu'il met en scène, Álvaro Ortiz est passionné par la vie et l'oeuvre de Caravaggio, auquel il a d'ailleurs consacré un chapitre entier de son précédent album, Rituels. Ce nouvel opus revient sur les derniers jours du maître milanais, qui suscitent aujourd'hui encore de nombreuses controverses. La version qu'en propose Ortiz est le fruit d'un travail de documentation méticuleux dans lequel faits, personnages et lieux sont filtrés par son imagination débordante. On y retrouve ainsi les principaux ingrédients chers au jeune auteur aragonais : un cocktail détonant d'humour, de mystère et de coups de théâtre.

21,00 €
RACKHAM
Dès son enfance, Frank Miller a été fasciné par le récit de la bataille des Thermopyles et du combat héroïque du roi Léonidas et de ses Spartiates. La version qu'il livre dans les pages de 300 diverge largement des faits historiques, tout en étant marquée par les thématiques communes à l'ensemble de son oeuvre :Célébration du surhomme et de son esprit de sacrifice, légitimation de la violence comme vecteur de liberté... Si l'approche de Miller peut paraître originale tout autant que déconcertante, la puissance de son trait, magnifiquement secondé par la mise en couleurs de Lynn Varley, sa maîtrise de la composition et du rythme narratif surprennent et émerveillent le lecteur à chaque page de cette fresque épique. Le maître américain est au sommet de son art.

20,00 €
RACKHAM
La finance qui règne sans partage, le gouffre qui ne cesse pas de se creuser entre richesse et pauvreté, la mainmise de la classe aisée blanche sur la culture et les médias, la gauche qui a renoncé à faire de la politique et l'a remplacée par un creux moralisme, les gargouillis identitaires...Liv Strömquist s'éloigne le temps d'un livre des thématiques des Sentiments du prince Charles et de L'Origine du monde pour brosser un portrait sans concession de nos chancelantes démocraties européennes. Si le sujet a changé, l'approche de l'auteure suédoise n'a pas bougé d'un iota :Partant une fois de plus d'une galerie d'exemples bien choisis, l'analyse de Liv Strömquist est toujours documentée, brillante et - avant tout - extraordinairement drôle. Un manifeste politique limpide et humaniste, une lecture salvatricedans cette époque confuse et agitée.

24,00 €
RACKHAM
Nous sommes dans un futur proche, dans un monde qu'on ne finit pas de saigner à blanc et où le Pouvoir a déployé un brouillard épais qui en occulte la vérité. Un écran fait de millions d'écrans d'où, dans un immense et continu bavardage, se répandent des flots d'images et de mots mis en circulation dans le seul but de travestir la réalité. C'est un monde peuplé de silencieux et d'immobiles ; de temps à autre, certains explosent dans un acte fou, une violence primitive, expression d'une souffrance morale qui rend la vie invivable. Tout semble suspendu dans une sorte de danse cosmique, sans fin, dans cette loi de la conservation de la violence dont parlait Pierre Bourdieu. Soudain, l'empire du mensonge est bousculé par une fureur irrésistible : c'est l'émeute qui sème le chaos et qui fait éclater la vérité. Grand Hôtel Abîme met en scène une dystopie effrayante tout autant que familière, tant elle s'abreuve de « faits » que nous venons peut-être de lire dans les journaux ou de voir à la télévision, aboutissant à une satire politique et sociale qui ne cesse de mettre l'accent sur des questions bien contemporaines. L'expérimentation formelle de Marcos Prior, le découpage dynamique et l'extraordinaire palette de David Rubín sont les moteurs de ce récit « d'anticipation » où les deux auteurs appellent à mettre le feu au lourd rideau du mensonge.

20,00 €
RACKHAM
Conxita, la vingtaine, dernière représentante de toute une génération de Conxitas, navigue entre Madrid et Barcelone. Véritable « boule de nerfs » selon sa mère, elle affronte les événements du quotidien avec un grand courage. Ancienne étudiante des Beaux-Arts, elle dessine ses moindres péripéties, depuis son appartement qu'elle partage avec une fille qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau, son ménage, son ordinateur, ses rêves d'ailleurs, ses évasions à la plage, ses conversations téléphoniques avec ses amis, jusqu'à ses rencontres plus ou moins heureuses. Dans ce récit autobiographique en dix-sept courts tableaux, Conxita Herrero bouscule les idées reçues sur le passage à la vie d'adulte. Dans un style minimaliste et rigoureux, elle se joue des antagonismes et mêle inertie et mouvement, cases muettes et dialogues intimistes et mystérieux, lignes dépouillées et couleurs pures. Elle use également de figures géométriques - cercles et carrés - à l'aide de plans audacieux qui défient les perspectives. S'affranchissant du « souci de vérité » propre à l'autobiographie, l'auteure évacue tout sentimentalisme et fournit à ses décors et à ses personnages aux traits ébauchés une dimension étrange et fascinante oscillant entre réel et onirisme.

19,30 €
RACKHAM
Le salon de thé de l'Ours malais (finaliste du Premio Nacional del Comic 2007 en Espagne) présente douze histoires en partie inédites et en partie publiées dans la revue Dos veces breve. Le talent de Rubín s'exprime à travers les thèmes qui lui sont chers et que les lecteurs français ont déjà pu apprécier dans Hors d'atteinte : le mythe de Prométhée, le héros déchu, est le fil conducteur qui parcourt tous les récits de ce livre et offre à l'auteur le prétexte pour explorer la condition de l'homme contemporain. OEuvre charnière d'un parcours artistique en constante progression, Le salon de thé de l'Ours malais désigne sans doute Rubín comme l'un des auteurs espagnols à suivre dans les prochaines années. Depuis la sortie en 2005 de El circo del desaliento - dont une partie a été publiée en France par Rackham sous le titre Hors d'atteinte - le travail de David Rubín n'a pas cessé d'évoluer et ce galicien est aujourd'hui un des auteurs les plus prometteurs de la jeune génération espagnole.À 33 ans, David Rubín a sans doute atteint une maturité qui se manifeste tant par un dessin d'une élégance rare, une parfaite maîtrise de la composition qui aboutit à des pages très dynamiques, que par l'extrême sensibilité qui habite tous ses personnages, toujours aussi fragiles et attachants. Attentif aux expériences venues d'ailleurs (du Japon comme des États-Unis), Rubín a su synthétiser ces influences dans un style original qu'il a affiné sans relâche au cours de ces dernières années.

15,30 €
RACKHAM
Fermín Solís, s'écarte, le temps d'un album, du registre autobiographique et brosse un remarquable portrait de Luís Buñuel, autour du récit du tournage de Las Hurdes, terre sans pain. Ce film documentaire, tourné en 1932 dans la région de Las Hurdes (Estrémadure), montre la vie quotidienne des paysans qui habitent cette région isolée de l'Espagne tout en évoquant, par une séquences d'images à la beauté amère et terrible, les moindres détails de leur inimaginable misère.Oeuvre emblématique de par son message, ses qualités formelles ainsi que par les circonstances de sa réalisation, Terre sans pain a fourni à Fermín Solís l'inspiration pour réaliser son portrait du cinéaste. Du Paris des surréalistes à l'Estrémadure, Solís imagine les péripéties et les errances de Buñuel et ses compagnons dans les montagnes arides de Las Hurdes, leurs rencontres avec les misérables hurdanos et les épisodes souvent grotesques qui ont pu émailler la réalisation de ce film. Puisant dans les rares documents existants sur Terre sans pain, Solís déroule le fil de son récit en parcourant les chemins de la fiction : une fiction nourrie par les images du film mais aussi par de savoureuses séquences oniriques où Solís met en scène les thèmes obsessionnels de Buñuel.Fermín Solís réussit ainsi un portrait magistral du cinéaste, de l' homme et de l'artiste, sans oublier aucune de ses différentes facettes, parfois complexes et contradictoires.

24,40 €
RACKHAM
Parti de New York pour fuir les polémiques autour de l'Iraq, Kuper se retrouve au coeur des affrontements entre la police et la APPO (Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca) dans ce qu'on appellera plus tard la révolte d'Oaxaca. Journal d'Oaxaca est le résultat du hasard : se trouver au bon endroit au mauvais moment. Kuper commence à consigner, dans des courrier électroniques qu'il envoie à ses amis, les faits qui mettent à feu et à sang la ville mexicaine, un peu pour rassurer ses proches mais aussi en réaction aux mensonges et approximations des médias qui couvrent la révolte. Ses mails font le tour du monde, sont relayés par de nombreux sites internet et font apparaître au grand jour la féroce politique répressive du gouvernement mexicain. Carnet de croquis à la main et appareil photo en bandoulière, Kuper parcourt les rues d'Oaxaca, dessine les barricades et les charges de la police mais s'attarde aussi sur la beauté d'un visage ou d'un cactus majestueux, pour satisfaire sa nécessité « d'illustrer les moments obscurs d'Oaxaca et d'en capturer en même temps la lumière ».En décembre 2010, Kuper est retourné à Oaxaca, sur les lieux de la révolte de 2006, et a ajouté un dernier chapitre au livre en mettant ainsi en perspective son témoignage et ses impressions.Entre carnet de voyage et reportage dessiné, Journal d'Oaxaca démontre une fois de plus le talent de Peter Kuper, observateur attentif de la vie qui l'entoure et chroniqueur engagé du monde contemporain.

20,30 €
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Caricature réunit neuf histoires de Daniel Clowes (Caricature, Blue italian shit, La maman dorée, MCMLXVI, Comme une brindille, Joe, Immortel, invisible, Eyeliner vert, Gynécologie, Nylon noir) publiées à l'origine dans la revue Heightball. Toutes ces histoires sont liées par le fil rouge de la solitude urbaine et du désespoir : Le caricaturiste de foire, le puceau qui s'installe en ville, la blonde obsédée par l'ancien camarade de classe devenu star de la télé, le jeune homme qui se prend pour un super héros... autant de portraits déformés, immergés dans une réalité décalée et trouble qui se situe quelque part, aux antipodes du rêve américain, dont Clowes dévoile les inquiétantes coulisses. « Ces histoires reflètent toute la sophistication de l'univers de Daniel Clowes : étrangeté, ironie, nostalgie, obsession du détail. Des récits de vie quotidienne servis par un dessin des plus modernes et terriblement efficace » (Les Inrockuptibles) Les pages de Caricature sont sans doute parmi les meilleures de Daniel Clowes : à découvrir ou redécouvrir.