
22,00 €
ATRABILE
Attends... a toujours eu une place spéciale dans le catalogue atrabilaire : première rencontre marquante durantle festival d'Angoulême, premier livre d'un auteur étranger, premier succès critique et publique (certes relatif)... Vingt ans plus tard, le premier livre de Jason n'a rien perdu de sa force, et c'est un vrai plaisir de pouvoir donner une nouvelle vie à cet ouvrage, qui n'est rien de moins, on le répète encore, qu'un véritable chef d'oeuvre.Pour rappel : Attends... met en scène deux jeunes garçons, Jon et Bjorn, dont la vie, en un quart de seconde - à peine le temps de dire Attends... - va virer au drame. C'est avec une économie de moyen bluffante que l'auteur vous assène, mine de rien, un de ces coups de poing qui coupe le souffle, et dont on se souvient longtemps... Cette nouvelle édition est complétée par les histoires courtes ô combien délicieuses de Chhht ! , ouvrage épuisé depuis un certain temps déjà.Une belle occasion de découvrir ou redécouvrir l'incommensurable talent d'un auteur à part.

22,00 €
ATRABILE
Chef d'oeuvre : voilà un mot bien galvaudé, mais amplement mérité par ce magnifique joyau noir qu'est L'Homme sans talent. Initialement publié en 1985 au Japon, traduit en français par Ego comme x en 2004, cette oeuvre emblématique du watakushi manga ( bande dessinée du moi ) n'était plus disponible depuis de nombreuses années. Les éditions Atrabile sont incroyablement fières et heureuses de pouvoir donner une nouvelle vie à ce livre qui mérite d'être lu et relu.Le personnage central en est un auteur de manga, intègre et jusqu'au-boutiste, qui refuse les compromis et les travaux de commande

16,00 €
ATRABILE
L'Art, qu'est-ce que c'est ? A quoi sert-il ? Quelles sont ses limites, comment le définir ? Faut-il tenter de le classer, de le compartimenter ? De comprendre le processus créatif, le parcours d'un artiste ? Dans L'Art ?, Eleanor Davis répond à toutes ces questions... ou presque. Faux livre pédagogique mais vraie réflexion sur l'art et la puissance de la création, L'Art ? est un petit bijou d'humour et d'intelligence.Visuellement et formellement inventif, doté d'un humour pince-sans-rire imparable, L'Art ? embarque le lecteur dans une série de questionnements sur la création qui devient création elle-même, dans un tour de passe-passe plein de surprise et de malice. Eleanor Davis est une jeune illustratrice américaine qui partage son temps entre l'illustration et la bande dessinée ; la beauté de son trait allié à son amour de l'expérimentation en ont fait une des dessinatrices les plus accomplies de sa génération.

16,00 €
ATRABILE
Et de trois ! Voilà le troisième volume de cette série au long cours (six volumes de prévu) qui explore, de façon inédite, les relations Occident-Moyen Orient. A la base, Décris-Ravage, c'est une pièce de théâtre de la mouvance théâtre documentaire écrite et mise en scène par Adeline Rosenstein

29,00 €
ATRABILE
Tout d’abord, J&K, ça a été une poignée de numéros d’un fanzine nommé Epoxy, auto-publié par son créateur, l’Américain John Pham, et imprimé avec toutes les qualités et les défauts de la risographie. Aujourd’hui J&K est un livre – et quel livre – dont le contenu a été revu, repensé, retravaillé et complété pour l’occasion. Dans J&K, se dévoile un univers sans réel équivalent, faisant parfois écho aux Peanuts de Schulz mais avec une atmosphère bien plus viciée, un mélange de charme rétro et d’expérimentation actuelle, et une bonne dose de folie et de mordant. Jay et Kay, donc, évoluent dans un monde pop et imprévisible, où un méchant bouton dans le cou donne naissance à une créature indescriptible, et où des vampires dépressifs squattent les centres commerciaux. Les rêves sont peu flamboyants – devenir serveuse chez Orange Julio, compléter sa collection de Cool Magazine – les déceptions souvent cruelles mais l’humour, salvateur, bien présent, et la critique sociale jamais bien loin. Portrait d’une certaine Amérique, celle des malls géants et du consumérisme à tout crin, J&K joue jusqu’à l’extrême la cohérence du fond et de la forme, et se présente comme un objet complètement hors norme. Le petit monde de J&K est ainsi prolongé dans la fabrication même du livre, et plus spécialement dans ses nombreux suppléments (vinyl, petite revue, mini-poster, stickers), suppléments qui font écho aux pérégrinations de Jay et Kay et offrent ainsi une expérience « totale » et jubilatoire.

17,00 €
ATRABILE
Ted trimballe sa grande carcasse dégingandée à travers la ville dans un train-train aussi régulier qu'énergique ; métro-boulot-dodo certes, mais avec une énergie et une rigueur peu communes. Puis un jour, la mécanique se grippe et tout s'emballe, ce jour où le métro est en travaux et où les choses ne sont pas, plus, comme d'habitude. Et là, tout dérape... Émilie Gleason s'est fortement inspirée du vécu de son frère, diagnostiqué Asperger, pour raconter les bien étranges journées de Ted - rencontre, discussion, amour, sexe, empathie, tant de choses qui, pour Ted, ne vont pas vraiment de soi... Mais alors que la « bande dessinée du réel » a produit tant d'oeuvres lénifiantes n'existant que par leur sujet, Émilie Gleason, elle, transcende son sujet pour nous livrer un moment de lecture survolté, mené à cent à l'heure, plein d'inattendus et de surprises. Bien plus qu'un « reportage » ou un « témoignage », Ted est une véritable immersion dans un esprit pas vraiment commun et offre à l'arrivée une expérience de lecture rare, un tourbillon de couleurs et d'énergie, à l'image de son personnage principal.

24,00 €
ATRABILE
Un jour de canicule extraordinaire, dans une banlieue italienne. Un décor tristement urbain, fait de ronds-points, d'usines, d'entrepôts géants et de décharges sauvages. On y suit vingt-quatre heures de la vie de Tommy et de son entourage, dans un grand chassé-croisé frénétique, une danse un peu folle pleine d'alcool, d'adrénaline, de soleil, et d'hallucination : un grand frère un peu voyou qui tente désespérément de fourguer ses vieux dvd porno ; un serveur chinois qui dissimule dans son bar un bordel clandestin ; un professeur qui filme un étudiant travesti ; des ouvriers qui menacent de faire grève parce que l'on veut les remplacer par des robots - autant de personnages qui convergent dans un final que l'on devine dramatique. Francesco Cattani décrit dans Lune du matin un monde à la dérive comme pris sur le vif, en plein flagrant délit d'une folie aussi ordinaire que contemporaine. Une oeuvre rare, forte, belle, essentielle, qui convoque dans un tour de passe passe inédit aussi bien Katsuhiro Otomo, Andrea Pazienza que Paul Thomas Anderson (époque Magnolia).

18,00 €
ATRABILE
« Singulier », « brillant », « une merveille », « drôle et cruel », « une relecture historique irrévérencieuse », voilà quelques-uns des qualificatifs et commentaires qui ont suivi la sortie de De la Chevalerie. Dix-huit mois après sa sortie, voilà le premier tirage épuisé... Dommage ! Atrabile propose donc une nouvelle édition du premier livre de Juliette Mancini (instigatrice du fanzine Bien, Monsieur) , en le basculant dans la collection « Bile blanche », lui conférant ainsi une fabrication sans doute moins fragile. De la Chevalerie nous emmène dans un Moyen Âge fantasmé où les hommes chassent les autruches à dos de cochons, un Moyen Âge qui est le théâtre ininterrompu de conflits entre le riche et le pauvre, l'homme et la femme, le seigneur et le gueux... On sent bien que Juliette Mancini est portée par une belle envie d'en découdre avec le monde qui l'entoure et plus particulièrement avec cette bonne vieille société patriarcale dont on a tant de mal à sortir mais De la Chevalerie est bien plus qu'une oeuvre à thèse ou qu'un pur défouloir, c'est avant tout une superbe bande dessinée bourrée d'humour et pleine d'inventivité. Et c'est avec une désinvolture qui n'est qu'apparente que la jeune auteure saisit à bras le corps son médium, jouant avec la forme, se débarrassant des cases ou les multipliant sur d'autres pages et questionnant, in fine, ce que l'on peut considérer de si chevaleresque chez tous ces « chevaliers ».

22,00 €
ATRABILE
C'est en 2006 que paraît le premier livre de Nicolas Presl, Priape. Onze ans et sept livres plus tard, Nicolas Presl est devenu un des auteurs les plus emblématiques et les plus productifs du catalogue atrabilaire. Atrabile ne pouvait décemment laisser disparaître ce livre et propose donc aujourd'hui une nouvelle édition de Priape avec une nouvelle couverture et une préface de Vivien Bessières, maître de conférences en littérature à l'université de Limoges. Le nom de Priape évoque avant tout le dieu romain de la fécondité et de la virilité physique. Ici, c'est d'un homme dont il s'agit et d'un cadeau empoisonné que la nature lui a offert et qui fera de lui un être à part. Nicolas Presl, dans ce contre cruel et parfois dérangeant, nous emmène dans l'Antiquité, sur les pas d'un jeune homme en quête de sa propre identité...

24,50 €
ATRABILE
Attention : un livre peut en cacher mille autres !Lettres d'amours infinies, le nouveau livre de Thomas Gosselin, se compose de plusieurs lettres et histoires d'amour, autant de pistes et de récits laissés en suspens, inachevés et donc « infinis ». A travers une narration qui fait la part belle à la forme épistolaire, le livre nous entraîne dans un labyrinthe d'aventures à tiroirs, rempli de divagations sur des univers parallèles et des enquêtes fractales, où se bousculent et se chassent exotisme et quête d'exil, animaux artificiels, centre de tri postal, le tout enchâssé par des forces (orages, frustrations), traversé de motifs (feuillages, cachemire) et d'objets (cicatrices, amphores), dans un jaillissement ininterrompu d'idées, de concepts et de couleurs. De bout en bout, Lettres d'amours infinies offre une lecture aussi déstabilisante qu'excitante, un tour de force narratif bluffant sans réel équivalent - bien que l'on pourrait, sans doute, y trouver des échos à des oeuvres comme Si par une nuit d'hiver un voyageur d'Italo Calvino, Manuscrit trouvé à Saragosse de Jean Potocki ou Les Mille et Une Nuits. Derrière tout ça se cache ce que l'auteur appelle « l'ivresse des débuts incertains », cette ivresse qui nous envahit lors des premiers pas dans une histoire - et que l'on cherche à retenir par des jeux gigognes de tiroirs dans des tiroirs, mais des tiroirs qui, activement incomplets, peuvent être remplis et poursuivis à volonté.

16,00 €
ATRABILE
« Et donc, imagine, tu es Poséidon, dieu des mers ».On avait déjà pu entrevoir l'intérêt qu'Anders Nilsen portait aux grands mythes dans certaines de ses oeuvres passées; dans La Colère de Poséidon, il s'intéresse tout particulièrement à l'Ancien Testament et à la mythologie grecque.Nilsen offre ici des versions réinterprétées, actualisées et passablement chamboulées des histoires d'Ulysse, Prométhée, Noa, Isaac et Lucifer (parmi d'autres), mais en témoin attentif de son époque, c'est bien du monde d'aujourd'hui qu'il nous parle et de ses nombreux maux. La sobriété des images, qui évoquent le théâtre d'ombre, vient renforcer le côté « pince sans rire » du texte, et donne le ton d'un livre bien plus drôle et malicieux qu'il n'y pourrait paraître - et ces histoires, pleine d'humour, de mordant et de dérision, font se marier comme si de rien questionnement métaphysique et situations absurdes.Après Des chiens, de l'eau (Actes Sud), Big Questions (L'Association), et Fin (Atrabile), La Colère de Poseidon vient confirmer, s'il le fallait, toute l'ampleur du talent versatile et surprenant d'un des auteurs américains les plus passionnants à suivre aujourd'hui.Précisons encore que quinze pages supplémentaires viennent augmentées la version française par rapport à la version originale.

14,00 €
ATRABILE
Dans un village ravagé par la maladie règne une ambiance de fin du monde ; comme dans une procession morbide, les habitants défilent, brûlant les cadavres de leurs proches, de leurs parents, de leurs enfants. On croise parfois l'ombre d'un médecin masqué et tout de noir vêtu, dont l'apparition fugace ne peut être porteur de bonnes nouvelles. Violent, torturé, mais pas dénué d'espoir, Dévasté est une plongée sans concession dans une terre ravagée par la maladie et la mort, durant un Moyen Âge obscur où l'homme n'entrevoit le salut quand dans les bras d'un dieu qui semble l'avoir abandonné.Julia Gfrörer y suit plus particulièrement les pas d'Agnès, jeune veuve miraculée et prête malgré tout à entretenir une lueur d'espoir et d'amour dans un monde à l'agonie - comme si le réconfort, l'oubli, voire le salut, se cachait dans une étreinte passionnée, qui pourrait être la dernière.Ouvertement nourrie d'influences gothiques et romantiques, cette évocation saisissante d'une période sombre et mortifère est portée par un dessin tout en hachures et une prose fine et délicate, dans une ambiance qui confine parfois au fantastique. Dévasté est la première traduction en français d'une auteure américaine dont le travail est, assurément, à suivre.

39,00 €
ATRABILE
Helge Reumann est un artiste aussi discret que précieux et qui n'a pourtant pas démérité durant les deux décennies passées : présent chez nous dans la revue Bile noire et essaimant des pages chez divers éditeurs, du Rouergue à UDA, en passant par L'Association ou le Dernier Cri, sans oublier l'incroyable Elvis Road, concocté avec son complice d'alors Xavier Robel, magnifique leporello de 9 m de long. On désespérait de ne pouvoir concrétiser une collaboration plus conséquente avec cet auteur unique, nous voilà enfin comblés avec cet imposant Black Medicine Book. à travers ses travaux les plus récents (peintures, moulages et dessins), c'est tout l'univers de Reumann qui se déploie ici, un monde plein de tension et de violence, à la fois physique quand des hordes de loubards attaquent, armés de battes cloutées ou d'armes blanches, mais aussi plus sourde - cette violence qui agit en uniformisant le monde, en le transformant en un désert géant, une Terre aride et froide, dénuée de sentiments, et livrée à la loi du plus fort. Et puis il y a cette violence mentale aussi, celle qui lave les cerveaux et annihile le libre arbitre, qui créé les fanatismes et engendre encore plus de violence... S'il y a souvent de l'humour, il y a peu d'espoir dans les images de Reumann, et les hordes de fous anonymes qui traversent ces paysages aussi colorés que désolés semblent nous souffler que si l'enfer existe, il est peuplé de démons à visage humain. Introduction de Charles Burns, préface de Christian Rosset.

8,00 €
ATRABILE
Pauvre Benny, livré à lui-même dans un monde où il n'y a plus... que lui ? Alors que Benny émerge d'un étrange sarcophage, il doit faire face à la plus terrible des vérités : il est l'unique survivant, le dernier homme sur Terre. Logique imparable :Si Benny est le dernier homme sur terre, il doit bien y avoir une dernière femme...Non ? Benny semble prendre la situation pas trop mal, ne se laisse pas abattre et rapidement s'organise, se régale (seul) de mets succulents, et s'enivre (seul) avec les meilleurs crus disponibles. Mais cher Benny, cela vaut-il la peine s'il n'y a personne pour partager tout ça ? L'âme soeur finira-t-elle par montrer le bout de son nez ?Plus confus que jamais, mais toujours aussi obsédé, Benny, néanmoins bien patient, alors que les mois et les années s'écoulent, et s'écoulent... Passé, présent, futur, Benny semble bien condamné à répéter les mêmes et inexorables erreurs jusqu'à la chute qui, ici, en rappellera d'autres - tout en ouvrant la porte sur de nouveaux mystères. Les non-aventures de Benny, c'est un peu la comtesse de Ségur explosée au MDMA - non, en fait ça n'a rien à voir.

17,00 €
ATRABILE
A l'approche du 4 août, la terreur s'empare du quartier, car tous les habitants savent que la mystérieuse malédiction va inexorablement s'abattre : chaque année, durant la nuit du 4 au 5 août « quelqu'un » va disparaître. Les précédentes victimes avaient toutes quelque chose en commun, une particularité, un « défaut de caractère » qui en faisaient des exclus, ou des « invisibles » comme les appellent Josepha.Josepha, c'est le rayon de soleil du coin ; sans relâche et avec abnégation, elle fait sa « tournée », apporte le journal, boit un café, et tente à tout prix de créer du lien et de n'oublier personne. Mais le 4 août approche... Avec son parfum doux-amer et son atmosphère mélancolique, La Nuit du Misothrope ne se veut pas un «polar» et d'enquête ici il n'est pas question, et le petit monde mis en scène dans ces pages nous interroge bien plus sur des notions comme l'exclusion, la solitude et le dévouement que sur la recherche d'un éventuel coupable.Après une poignée d'albums aussi remarqués que remarquables, Gabrielle Piquet vient faire un petit tour chez Atrabile avec un livre où l'auteure s'est pour ainsi dire réinventée : narration et écriture sont toujours d'une aussi grande finesse, mais le trait lui, s'aventure désormais sur d'autres terrains, d'autres versants; loin de toute chapelle, Gabrielle Piquet trace sa route sans se soucier des modes et des tendances, avec toujours autant d'élégance et de sensibilité.

19,00 €
ATRABILE
Avec ses 14 millions d'habitants, Chengdu, capitale de la province du Sichuan, est une ville en plein essor, une mégalopole qui s'est développée d'une manière un peu folle, dans tous les sens et toutes les directions. Portée par une forte croissance économique et une certaine propension à la mégalomanie, la ville arbore les tares de ces endroits qui ont grandi trop vite et sans limites : trafic étouffant, pollution, laissés pour compte... Sascha Hommer y a passé plusieurs mois en 2011 et c'est ce temps passé là-bas qui forme la matière première de ... En Chine. Sans jugement, mais avec une certaine candeur et un flegme salvateur, Sascha décrit son quotidien loin de son Allemagne natale, où la quête d'un appartement devient une odyssée absurde et pleine de surprises, et où chaque rencontre, chaque discussion peut potentiellement se transformer en un grand moment d'incompréhension (mutuelle) aux dialogues parfois surréalistes. Pour autant, ...En Chine est moins une critique de la Chine moderne que d'un capitalisme sauvage et ravageur ; porté par un humour pince-sansrire, ...En Chine se lit alors comme un voyage au coeur d'une folie ordinaire et belle et bien universelle.

18,00 €
ATRABILE
On aurait sans doute tort de considérer Michael DeForge comme un dessinateur purement de voué au bizarre, un obsédé du glauque et un apôtre du malsain. Certes certes certes, le prodige canadien s'aventure souvent dans des recoins bien sombres, et n'a pas peur de jouer avec les aspects les plus monstrueux de l'être humain ; mais ce qui fait que le travail de DeForge est parfois dérangeant tient moins d'une volonté superficielle de se complaire dans le trash que d'une certaine faculté à toucher là où ça fait mal, la ou gît une vérité peu agréable a entendre.Cette vision du monde, parfois peu amène, parvient au lecteur dans une forme sans cesse renouvelée, le trait s'adaptant au sujet et aux ambitions de chaque histoire. DeForge n'est pourtant pas qu'un pur formaliste, et il faut souligner son travail sur la narration, son vrai talent d'écriture et son attachement aux mots. Toutes ces qualités, on les retrouve dans Dressing. A l'image de certains écrivains orfèvres de la nouvelle plutôt que duroman fleuve, DeForge excelle dans les histoires dites courtes, des récits de quelques pages aux situations souvent kafkaîennes, traversées de personnages victimes des circonstances, ignorant jusqu'au bout le pourquoi de leur destin

18,00 €
ATRABILE
Six mois : c'est la durée pendant laquelle Gabriel Dumoulin a fréquenté un site de rencontre sur internet, et c'est ce semestre pas comme les autres qu'il raconte dans Six mois d'abonnement. C'est avec un regard distancié et le recul nécessaire qu'il livre cette expérience, et ce qui aurait pu se transformer en un galimatias égocentré et voyeuriste, forme à l'arrivée un portrait cinglant de ce que peut être une relation amoureuse à l'heure du consommable et du tout-jetable. Les rencontres se suivent, plus ou moins fortes, plus ou moins intéressantes, plongeant parfois dans l'intime ou restant plus distantes, le livre décryptant alors par petites touches les motivations comme les limites de ces relations.Mais ce qui rend Six mois d'abonnement absolument formidable et procure une lecture si enthousiasmante, c'est le ton avec lequel tout ça nous est raconté, car derrière ce qui ressemble à une retranscription brute et frontale de la réalité, se cache un art consommé de la mise en scène, permettant à l'ouvrage d'adopter un ton proche de la comédie - et comme dans toutes les bonnes comédies, la critique n'est pas loin, qu'elle soit autocritique, ou qu'elle adopte un versant quasi sociologique, quand elle décrit les mécanismes de ces rencontres « virtuelles ».De l'autobiographie, Gabriel Dumoulin ne fait pas une mission ou un objet d'étude en soi, mais s'en sert pour raconter son époque, certes par le petit bout de la lorgnette, mais avec un regard acéré et une lucidité qui font mouche.

23,50 €
ATRABILE
Seule dans sa demeure bien trop grande, bien trop vide, Azolla vit des heures sombres ; l’être aimé est parti et l’attente est longue, trop longue… Oubliée, Azolla, abandonnée, ou pire ? Que peut-elle faire quand l’espoir lentement s’amenuise et que des rêves bien sinistres envahissent ses nuits… Se diviser, se multiplier, ou, comme une irrépressible faim devenue femme, se transformer en mangeuse d’hommes ?Karine Bernadou nous plonge ici dans un univers ouvertement fantastique, un univers où réalité et rêve se percutent et se mélangent sans cesse, un monde dont les tenants et les aboutissants se prêtent bien plus aux interprétations qu’aux explications.Bien que dénué de texte, le livre se lit et se vit avec une intensité folle, et cela grâce au travail impressionnant réalisé par Karine Bernadou – un travail à l’aquarelle, non seulement incroyablement efficace dans sa narration, mais d’une recherche et d’une beauté formelles subjuguantes – on ne plaisante pas !Quatre ans après Canopée et un détour chez Professeur Cyclope, où sa série Hystéria lui a permis de toucher un nouveau public, Karine Bernadou nous revient donc avec Azolla, un livre tout à la fois beau, cru, violent et ambitieux.

14,50 €
ATRABILE
C'est avec beaucoup de plaisir et même une certaine émotion que l'on retrouve Véra, Marie, Célestino, Sylvie et les autres dans Plus ou Moins... L'Hiver, quatrième et dernier volume de cette « série » initiée il y a plus de dix ans !Et malgré les années qui séparent ce volume du précédent, dès les premières pages, les premières cases, les premières bulles, la magie opère et les retrouvailles se font tout naturellement.Les situations concoctées par l'auteure n'ont rien perdu de leur mordant, à l'image de ces premières pages où deux vieilles nourrissent les pigeons à la strychnine.Le virage vers le fantastique amorcé dans Plus ou moins... L'Automne devient ici plus évident, comme le sort de Véra, laissée mal en point, le confirmera. Marie, toujours en Guadeloupe, se retrouvera elle aussi confrontée à des événements étranges liés à certaines croyances locales... Zigzaguant perpétuellement dans son récit entre drame et comédie, Peggy Adam questionne avec toujours autant de pertinence la place de la femme dans notre société en ce début de XXIe siècle, et plus précisément les limites de sa liberté et la violence qui régit souvent son rapport au monde. On vous le promet : les lecteurs patients de Peggy Adam ne seront pas déçus !