C'est le troisième album de THIRIET, maître de l'humour poétique et grand raconteur d'histoires. En voici huit, nouvelles, qui transforment notre quotidien banal en jardin extraordinaire, grâce à des trouvailles de scénario et un dessin de plus en plus sûr. Trois tiers de trio, c'est un groupe de (trois) musiciens : l'un vient de la planète Klédsol, l'autre est un lapin venu de l'étoile Baskour IV, le troisième, c'est son saxophone qui parle... En courant l'aventure et en chantant quelques grands succès, ils font la manche avec une soucoupe qui réclame les pièces ! Un humour à déguster avec la tendresse et la cruauté d'une âme d'enfant.

Cet ouvrage réunit les dernières pages produites par ALEXIS pour FLUIDE GLACIAL (ainsi que quelques-unes parues dans Pilote et Métal Hurlant), avant la disparition prématurée de l'auteur, fin 1977. Pourquoi Fantaisies Solitaires ? Parce que toutes les histoires rassemblées dans cet album, fantastiques, fantasmagoriques ou simplement fantaisistes, ont pour auteur ALEXIS tout seul. En effet, cet artiste, doué d'une maestria qui lui permettait de mettre merveilleusement en images les scénarios de Gotlib, Fred, Lauzier, etc., a aussi écrit ses propres scénarios (bien trop rarement à notre goût). Il y raconte un monde personnel, parfois inquiétant, bizarre mais toujours tempéré d'un humour tendre allant parfois jusqu'à l'absurde, au non-sens. Des pages à vous faire frémir et sourire tout à la fois.

Avec un dessin d'une extraordinaire sensibilité, Carlos GIMENEZ y raconte ses souvenirs d'enfance dans les Foyers de l'Assistance Publique espagnole, sous le règne d'un certain Franco. Malgré le caractère parfois insoutenable de certaines anecdotes, GIMENEZ colore ses souvenirs d'un humour emprunt d'une grande pudeur, qui fait un peu penser à Chaplin. Ce recueil constitue le plus émouvant plaidoyer pour la disparition des enfances malheureuses du monde entier. Entre le rire et les larmes, à lire avec un mouchoir à portée de la main.

Carlos GIMENEZ a six ans en I948. Son père est mort et sa mère doit entrer en sanatorium. Il est alors placé dans un foyer de l'Assistance Publique à Paracuellos, près de Madrid. Ballotté de centre en centre, il ne sortira qu'à quatorze ans de ces foyers paramilitaires où le franquisme triomphant entasse les enfants de pauvres, les orphelins ou ceux dont les parents rouges sont en prison ou disparus. Ces enfants, en les soumettant à la faim, à la répression brutale et aux Saintes Ecritures, on en fera des hommes mi-prêtres, mi-soldats pour servir Dieu et la Patrie. Des moments de tension poignante, des scènes d'un sadisme atroce, alternent avec des instants de grande tendresse (le photographe n'avait pas d'enfant et Antolin n'avait pas de parents, alors... Madame, pourriez-vous me photographier avec le gamin ?) et toujours les merveilleuses facultés d'adaptation des enfants pauvres reprennent le dessus après les larmes. Une curieuse philosophie se dégage finalement, faite d'une suite d'arrangements avec la fatalité, nous permettant de sourire et même de rire aux réparties de ces sacrés gamins. Une sensibilité jamais atteinte en bande dessinée.

Une parodie des classiques films de guerre américains, genre Tant qu'il y aura des hommes, où celui qui n'est pas un héros est un lâche. Mais que vient faire le Père Noël dans cette histoire ? On se le demande. En tout cas ce n'est pas un lâche, bien qu'il ne supporte pas qu'on puisse le séparer de sa hotte. Ecoutons GOOSSENS parler de son ouvrage : Quand j'ai rencontré le Père Noël, il n'était plus qu'une épave. Mais j'ai vu briller dans ses yeux l'étincelle qui m'a forcé à témoigner. Une fois de plus, l'humour très personnel de GOOSSENS bascule cul pardessus tête les images qui nous sont habituelles.

Quant au contenu, il est au moins aussi torride que les seize albums précédents signés EDIKA : Quarante cinq pages de gags en tous genres, divisées en huit histoires plus folles les unes que les autres... Une fois de plus, EDIKA se surpasse et nous entraîne dans un univers oë les fantasmes les plus inavouables côtoient des pulsions insensées... Mais c'est pour rire. A déconseiller aux personnes fragiles.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, année après année, EDIKA ajoute une pierre à l'édifice de son oeuvre : de Débiloff Profondikoum à Melon Bago, il y a eu des Yeah ! Tshaw! Bluk -Bluk, et autres Splatch !. et de nombreux autres suivent. C'est vrai qu'à force de rire aux éclats devant tant de délires, de folies, de burlesques fantasmes, on ne pense pas que tout cela constitue un monument d'humour unique et totalement original... Et pourtant, nous avons, avec ce tome 19, la preuve (bien en chair... ) que cet immense talent est là pour longtemps, pour le plus grand plaisir des centaines de milliers de lecteurs qui ne jurent plus que par Edika.

On ne présente plus le couple célèbrissime composé de Raymonde et Robert Bidochon. Héros tragi-comiques d'un destin exemplaire de Français plus que moyens, les Bidochon nous font rire (parfois jaune) aux dépens de notre prochain. C'est mal. Mais c'est si bon de penser que nous, au moins... Et pourtant... Dans ce treizième album de leurs aventures, Binet déchaîne plus encore son talent d'humoriste de la comédie humaine : il nous dresse un bilan caustique, drôle, cruel, gai, émouvant et vraisemblable d'une vie de couple marié. C'est si bien vu que même les célibataires s'y reconnaîtront ! De toute façon, les Bidochon, c'est les autres...

Voici le texte d'époque qui accompagnait la sortie de l'album. Depuis, le « jeune » COYOTE a fait du chemin ! Enfin ! Si un album a été attendu par les lecteurs de Fluide Glacial, c'est bien Litteul Kevin, premier tome d'une série très prometteuse. COYOTE est un (encore) jeune auteur nourri au style GOTLIB/MAËSTER qui a fait ses classes dans les magazines pour motards, bikers et autres Hells... Tatoué jusqu'aux oreilles, Coyote promène ses cuirs et sa Harley dans toutes les concentrations de motos dont il est déjà une vedette. Litteul Kevin est un petit garçon doté d'une Harley à sa taille, d'un père biker et surtout d'une mère très très très pin-up... Amateur de calembours et de gags en tous genres, Coyote invente dès son premier album un univers très original promis à un avenir grand public. A lire sans casque.

FOERSTER est un auteur rare. Quatre ans se sont écoulés entre celui-ci et le précédent... Cet auteur belge si drôlement macabre qui réalise là La raison du plus mort mérite que l'on s'y attache : huit histoires d'un univers quotidien poussé au paroxysme de l'absurde,mais surtout fantastique, horrible, macabre, épouvantable, atroce, satanique, affreux... Et bien sûr, à mourir de rire ! Un humour qui fait rire et frissonner en même temps. (A ne pas lire dans le noir).

Ci-dessous un commentaire datant de la première réédition de l'album, nostalgie, quand tu nous tiens... Epuisé depuis plus de sept ans, voici réédité le deuxième album de Foerster, pour la première fois en cartonné. Après le bon accueil de Certains l'aiment noir, nous continuons la remise en place du fonds FOERSTER qui reste le maître incontesté de l'humour macabre à grand spectacle. Un genre à part dont Fluide Glacial reste le flambeau, grâce à l'indémodable et noircissique FOERSTER.

Voici la suite de la tragi-comédie humaine qu'est la vie de Jean-Claude Tergal : après ses démêlés avec les femmes et ses pires amis, TRONCHET fouille dans la mémoire de son personnage pour nous raconter son enfance... martyre, bien entendu. Voici donc rassemblés des dizaines de courts récits qui nous révèlent, avec un humour parfois cruel, la vérité sur l'enfance d'un anti-héros. Tout petit déjà, Jean-Claude Tergal nous fait rire à ses dépens, mais le talent de TRONCHET le rend si proche qu'on finit par se demander s'il n'y a pas un peu de Tergal en chacun de nous. Dessin original et humour à part, voilà une grande série qui s'affirme.

C'est fou ce qui peut se passer dans un club de bikers ! En tout cas, si le quart de ce que raconte COYOTE dans ce tome des aventures de Mammouth et Piston est vrai, vous devriez prendre votre carte tout de suite, croyez-nous, cela vaut le coup ! Comment ? Cela suppose également que vous ayez une moto ? Ah oui bien sur, mais nous pensions cette affaire déjà réglée après la lecture du premier tome. Bon, ce n'est pas tout ça, mais il faut que nous allions nous acheter quelques caisses de Jack pour les jours de disette, alors salut ! Let your moto'runiiing

Plus de deux ans nous ont séparé de la sortie du précédent, qui a concrétisé le succès de ce personnage hors du commun auprès d'un très large public. Dans cet album, la pieuse bonne soeur promène avec grâce et élégance sa légendaire délicatesse dans un univers où caricature et parodie font bon ménage avec les traditionnels jeux de mots, le tout signé MAESTER. Humour irrévérencieux pour les potaches et les fidèles de toutes obédiences.

Avec un à-propos incroyable, un rare sens de l'événement, et absolument sans le faire exprès, EDIKA nous a offert son vingtième album au moment même où Fluide Glacial fêtait son vingtième anniversaire ! Il réunit huit histoires toutes plus délirantes les unes que les autres, pour le plus grand plaisir des amateurs de ce grand maître de l'humour absurde : obsédés, poètes, grands malades, potaches, raffinés en tous genres. Cette fois encore, EDIKA nous rend la vie quotidienne jubilatoire, grâce à son immense talent pour raconter les destins improbables de ses personnages en maîtrisant parfaitement un style graphique et narratif qu'il a inventé : le Débiloff Profondikoum.

Enfin ! Voilà le quatorzième tome de la saga des Bidochon, héros incontestés de cet univers impitoyable qu'est notre vie quotidienne... Enfin, pas tout à fait la nôtre, car les Bidochon, ce sont les autres ! Nous avons tous, dans notre entourage, un voisin, un commerçant, un cousin qui est un vrai Bidochon. C'est d'ailleurs devenu un nom commun, celui du Français très moyen qui sommeille en chacun de nous... Voici donc, avec la férocité et la précision de ce grand humoriste qu'est Binet, neuf nouvelles tranches d'une vie croquée avec un humour tantôt cruel et tantôt tendre. Retrouvons Robert et Raymonde vivant des instants inoubliables autour d'un barbecue, cherchant des champignons, dans un restaurant macro-bio, jouant au Minitel... Le bonheur simple et ordinaire peut faire mourir de rire !

Tshaw ! est le huitième album d'EDIKA, et contrairement au titre qui pourrait sous-entendre que c'est le dernier, ce n'est aucunement un chant du cygne. Dans les six histoires qui composent cet album, on retrouve l'habituel univers en folie de l'auteur, avec ses fantasmes sexuels, ses bonnes soeurs rockeuses, ses femmes aux poitrines opulentes et son angoisse métaphysique débordante. Un humour tout à fait dément pour lecteurs tout à fait seins.

LELONG poursuit sa chronique douce-amer de la solitude, et Carmen Cru passe ses nerfs sur un bibliothécaire, la SNCF, un curé de choc, un terrassier, un accordéoniste, le facteur. Elle abuse outrageusement des privilèges que son grand âge est censé lui donner. On rit à chaque page, mais mieux vaut ne pas se trouver sur le chemin de cette ravageuse vieillarde. Un humour de plus en plus poignant, malgré sa drôlerie.