Suintante et sombre, Ben parle de la rue comme on en parle dans une chanson.Pourtant ici la parole est quasi inexistante ; et quand elle est là, elle est vécue comme une agression, une brutalité de plus parmi toutes celles que le monde envoie à la face de nos deux protagonistes, marginaux et mélomanes. Tout ce qu'il y a d'amour reste dans le non-dit, dans le dessin construit ici comme une musique. Un air à la fois poétique et brutal qui nous entraîne, aux détours d'un amour naissant, fragile, dans les méandres amers du monde de Ben.