Les solistes des Siècles et François-Xavier Roth nous offrent avec ce disque monographique de Ligeti trois œuvres emblématiques de la musique de chambre du XXe siècle : les «Six bagatelles,» les «Dix pièces pour quintette à vents »et le «Kammerkonzert».

Première de la trilogie des symphonies purement instrumentales évoluant des ténèbres vers la lumière et contemporaine des Kindertotenlieder, la Symphonie n°5 de Mahler est notamment célèbre par son bouleversant adagietto, d’une grande douceur et sans doute l’une des compositions les plus intimes du compositeur, popularisé par le film Mort à Venise de Luchino Visconti. Toute la palette des couleurs symphoniques mahlériennes est ici exposée par l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine à son meilleur, sous la baguette inspirée de Paul Daniel.

Raillé par certains pour l’indigence de sa musique ou, à l’inverse, considéré par d’autres comme le plus grand symphoniste depuis Beethoven, Sibelius divise. Admirateur de Berlioz dans sa jeunesse puis de Debussy et Schönberg plus tard, il laisse une oeuvre radicale dont l’esprit a évolué au fil du temps. Le Retour de Lemminkäinen et la Symphonie numéro 2 appartiennent à la première période créatrice du compositeur, celle au parfum postromantique et teintée d’une inspiration «nationale», irriguée par les légendes finnoises, notamment l’épopée du Kalevala. Si l’art de Sibelius, demeurant hermétique à toute inclinaison folkloriste, devient ensuite plus épuré, plus «classique», voire plus austère, ces deux ouvrages liminaires s’imposent par leur souffle et leur audace. De l’irrésistible «chevauchée» de Lemminkäinen, portée par une architecture rythmique enivrante, à la singularité formelle fascinante du premier mouvement de la symphonie, ces partitions comptent assurément parmi les chefs’d’oeuvre du compositeur. Paul Daniel et l’ONBA en restituent ici toute la nordique splendeur.

Symphonie fantastique Berlioz