Mine de rien, il y a du génie dans Nab. Herlé n'a peur d'aucune idée saugrenue (King Kong; l'île de Paak; le téléphone portable au temps des dinosaures, ô Bonne Mère !) et Roger Widenlocher a, au bout de son crayon, une virtuosité capable de tout faire passer. Résultat : On referme cet album avec l'impression de quitter des amis aussi sympathiques que rigolos.
Paris, 1963. Alexis est musicien. Il a encore fait la fête toute la nuit après un concert. Quand il rentre chez lui au petit matin, c'est pour découvrir que Mary, la femme de sa vie, est partie. Alexis ne sait pas grand-chose d'elle. Il veut, il doit la retrouver. Avec comme seuls indices un numéro de téléphone - qui sonne dans le vide - et le fait que la famille anglaise de Mary possède une maison à Dinard, Alexis saute dans sa 203, et prend la route vers l'Ouest, une route pleine de détours et de rencontres étonnantes.
L'apeupréhistoire étant une époque résolument hostile, Nab fait tout ce qu'il peut pour accélérer la civilisation de l'univers. Avec des résultats variables. Son téléphone portable, c'est parfait æ un perroquet voyageur enregistre vos banalités, genre ne m'attendez pas pour aller à la plage , et fonce les restituer dans l'oreille du copain. En revanche, sa conquête de l'espace est à revoir complètement. Pour l'écriture, l'idée de départ est intéressante, il arrache une plume au derrière d'un piaf et essore une pieuvre, mais le résultat est décevant. (Nab est comme ça : il a des fulgurances, mais il bute sur des détails idiots.) Il invente aussi le ping-pong et la toupie, et il trouve une manière inédite de se faire un max de pognon : l'été, les mammouths laineux crèvent dechaud, alors il les tond, il monte un atelier de tricot, et l'hiver, il revend les pulls aux mammouths tondus qui se gèlent. Quant au mystère de l'île de Paak, il vous résoud ça en moins de deux æ Paak étant un oiseau très maigre qui bouffe des pierres, traverse la mer avec ses pierres, et revient tout maigre en pleurant. (Nous ne vous en dirons pas plus.) Et puis, l'un des charmes de la série étant l'anachronisme honteux, Herlé n'a pas peur de s'attaquer aux grands mythes modernes : King-Kong et les Shadoks. Ce qui nous vaut des séquences particulièrement burlesques, emballées avec brio par Widenlocher. Et finalement, la vie apeupréhistorique est très rigolote. Pour nous, en tout cas. Et la vie, chacun le sait, c'est le progrès de l'homme.
Le principe de cette nouvelle série est très simple : dans chaque album, quatres légendes urbaines sont racontées chacune par un dessinateur différent. Qu'est-ce qu'une légende urbaine ? Une rumeur, une de ces histoires terrifiantes dont on aime se dire qu'elle sont vraies.Chaque nouvelle est scénarisée par Corbeyran et Guérin mais c'està chaque fois un dessinateur différent.Le Gang des phares (Formosa) : Le rite d'initiation d'un gang consiste à envoyer le candidat sur les routes envoiture, la nuit et tous feux éteints. Le premier véhicule qui lui fait des appels de phare doit être envoyé dans le décor. Elle nous est racontée par un futur membre de ce gang...La Baby-sitter (Guérineau) : Une baby-sitter le soir, une fois qu'elle est seule, reçoit un coup de téléphone. La voix lui demande si elle est allée voir le bébé. La tension monte au fur et à mesure des appels. La baby-sitter appelle la police, qui in extremis, lui apprend que les appels effrayants viennent de la maison...Le Portable (Damour) : Deux amies en colocation. Une des deux sort. L'autre prévoit une soirée plateau-télé. Mais on gratte à la porte, bruit bientôt suivi par des grognements et cris étouffés...Terreurs nocturnes (Henriet) : une petite fille est sujette à de violentes angoisses nocturnes. Elle ne parvient pas à s'endormir, ou est réveillé par d'horribles cauchemars... Jusqu'au jour où ses parents lui offrent un chien, qui, dormant à côté d'elle, la rassure complètement. Les années ont passé et une nuit où elle est seule, elle est réveillée par des bruits réguliers...
Elle s'appelle Léna. C'est une jeune femme brune, élégante et mystérieuse. On ignore d'où elle vient et où elle va. Son voyage commence à Berlin-Est, dans le quartier où vivent les anciens dignitaires d'un régime effacé par le vent de l'Histoire. Léna rend visite à un homme qui lui remet une liste de noms et de numéros de téléphone, qu'elle apprendra par coeur avant de ladétruire. Après Berlin, il y aura Budapest et un autre rendez-vous. Et après Budapest, Kiev, Odessa, la Turquie et la Syrie. À chaque fois, une rencontre. Peu de mots prononcés, juste un objet étrange remis par Léna à son destinataire ? une boîte de pâtes d'amandes, un flacon de parfum, un nécessaire pour diabétiques.Avec Le long voyage de Léna, Pierre Christin et André Juillard entraînent le lecteur à travers une Europe qui entremêle aujourd'hui et hier. Une Europe où les soubresauts d'une Histoire pas si lointaine semblent se prolonger dans d'étranges projets partagés par ces femmes et ces hommes dont Léna croise la route. Mais elle, quel rôle joue-t-elle? Christin et Juillard laissent planer le doute sur ses intentions. En toile de fond, on devine les ombres du terrorisme international nourri par la frustration d'un passé qui semblait enterré, celui de l'idéal communiste. Récit d'un parcours pas comme les autre baigné de nostalgie et de mélancolie, Le long voyage de Léna permet à Pierre Christin de laisser libre cours à son intérêt pour l'Histoire et pour le destin contrarié des pays de l'Est. Pour leur première collaboration, Pierre Christin et André Juillard signent mieux qu'un album réussi : Le long voyage de Léna est d'ores et déjà un classique.
Elle s'appelle Léna. C'est une jeune femme brune, élégante et mystérieuse. On ignore d'où elle vient et où elle va. Son voyage commence à Berlin-Est, dans le quartier où vivent les anciens dignitaires d'un régime effacé par le vent de l'Histoire. Léna rend visite à un homme qui lui remet une liste de noms et de numéros de téléphone, qu'elle apprendra par coeur avant de la détruire. Après Berlin, il y aura Budapest et un autre rendez-vous. Et après Budapest, Kiev, Odessa, la Turquie et la Syrie. À chaque fois, une rencontre. Peu de mots prononcés, juste un objet étrange remis par Léna à son destinataire ? une boîte de pâtes d'amandes, un flacon de parfum, un nécessaire pour diabétiques.Avec Le long voyage de Léna, Pierre Christin et André Juillard entraînent le lecteur à travers une Europe qui entremêle aujourd'hui et hier. Une Europe où les soubresauts d'une Histoire pas si lointaine semblent se prolonger dans d'étranges projets partagés par ces femmes et ces hommes dont Léna croise la route. Mais elle, quel rôle joue-t-elle? Christin et Juillard laissent planer le doute sur ses intentions. En toile de fond, on devine les ombres du terrorisme international nourri par la frustration d'un passé qui semblait enterré, celui de l'idéal communiste. Récit d'un parcours pas comme les autre baigné de nostalgie et de mélancolie, Le long voyage de Léna permet à Pierre Christin de laisser libre cours à son intérêt pour l'Histoire et pour le destin contrarié des pays de l'Est. Pour leur première collaboration, Pierre Christin et André Juillard signent mieux qu'un album réussi : Le long voyage de Léna est d'ores et déjà un classique.
Prenez un brave type. La trentaine triste. Normal, sa femme est morte depuis six ans et Humphrey Luberlu élève seul son fils, Moustic, dans un banal pavillon de banlieue. Entre un patron pas commode et une babysitter aux tarifs prohibitifs, il vit sa petite vie à petits pas. Jusqu'au jour où débarque l'oncle Goliath. Un phénomène qui arrive avec sous bras une sorte de saucisse à pattes qui se repère surtout par l'odeur. Un putois ? Non, un Ratapus, raton marsupial destiné à mettre un peu de ciel bleu dans les journées bien grises de Moustic.Vous vous dites, c'est parti pour une série familiale de plus avec jeune garçon et animal de compagnie un tantinet bizarroïde. Après tout, certains vivent bien avec un tigre en peluche qui n'est en peluche que pour les adultes et d'autres avec une araignée métallique. Suivez mon regard.Tout se complique quand, le soir du réveillon du millénaire, le Ratapus, enrhubé du bez, se met à éternuer en rafales. Du coup les monstres des jeux vidéos sortent de la télé et saccagent tout, les papillons de la collection de papa quittent leurs sous-verres et le fil du téléphone se prend pour Kaa, le python boulotteur du Livre de la jungle. Moustic va passer un mauvais quart d'heure. Quant au papa ! Obligé de passer la soirée dans une fête donnée par son entreprise, ne voilà-t-ilpas qu'il commence à lancer à chacun et chacune ses quatre vérités ; ça va castagner !Pour du délire, c'est du délire comme dirait le ratapus qui s'est découvert un goût certain pour la parole. Un délire qui vous emporte dans un monde merveilleux loin des stéréotypes du genre. La preuve : une fois le calme revenu, le Ratapus va vouloir trouver une nouvelle maman pour Moustic. On a pas fini de rigoler. Et les candidates de défiler !Pour vous faire encore mieux apprécier cette série à laquelle il croit très fort, l'éditeur a inséré en préface un dossier présentant l'auteur, les personnages et quelques crayonnés et recherches. Même la fille de Moski, Mélissa, 8ans, y a participé !