C'est l'histoire d'une radio pirate qui défie le pouvoir : il y a quarante ans, Lorraine Coeur d'Acier posait, pour toujours, un jalon essentiel dans l'histoire desluttes et des radios libres. Une radio populaire qui libère la parole d'une population tout entière.Lorraine Coeur d'Acier ? Le 12 décembre 1978, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, est annoncé le plan Davignon qui va liquider la sidérurgie dans le bassin lorrain.Début mars 1979 débarquent à Longwy les journalistes Marcel Trillat et Jacques Dupont : à l'instigation de la CGT, les deux journalistes vont animer des mois durant ce qui allait devenir une radio à nulle autre pareille, une radio de lutte, une radio illégale défiant le pouvoir giscardien, mais aussi une radio « libre », au sens plein de ce terme. Une radio ouverte à tous. « Y compris aux gauchistes et à la droite ? », s'étrangle Eugène. C'est juré, il n'y mettra jamais les pieds. Camille, à rebours de son père, la fréquentera chaque jour, et pas seulement pour la belle voix de Mathilde...
Michel Garandeau est ouvrier aux chantiers navals. Pendant une pause déjeuner, il entend à la radio que des jeunes Européens, dont un Français, ont été enlevés par les FARC en Colombie. La nouvelle le pétrifie. Son fils, Etienne, est en effet parti depuis plusieurs mois en Amérique du Sud. Mais peut-être s'agit-il d'un autre ? De retour chez lui, plus aucun doute : les autorités confirment son enlèvement. D'abord en colère contre Etienne, Michel se décide : il ira lui-même chercher son fils. Sa femme, Marie, essaie de l'en dissuader : Michel n'a jamais pris l'avion et ne parle pas espagnol. En vain. C'est une folie, sans doute, mais Michel est convaincu d'une chose, et d'une seule : il ne sait pas s'il retrouvera son fils, mais il se doit d'essayer
Paris, novembre 1975 sous le pont d'Austerlitz, au milieu des SDF. Antoine Deregnaucourt est complètement ivre, comme à son habitude. Une petite radio annonce la mort de Franco. Juan-Carlos va être proclamé roi d'Espagne. Cette nouvelle ne fait pas réagir Antoine, enfermé dans sa douloureuse bulle d'alcool. Lui aussi, pourtant, a été roi d'Espagne ! Marié à une espagnole, il a possédé des millions de pesetas, à ne plus savoir qu'en faire. Mais, étranger au milieu de la dictature hispanique, ne comprenant les règles de cette société surveillée, qui vit dans la peur de la police comme de son voisin, se brouillant avec sa femme et sa belle famille, il a tout perdu en quelques mois et n'arrive pas à se refaire une vie décente à son retour en France. De cette époque faste, Antoine ne gardera qu'une relique : une valise de luxe, aujourd'hui sale, déchirée, défoncée.
Alors que les familles des États-Unis s'apprêtent à fêter Noël, une terrible nouvelle tombe à la radio : l'attaque surprise du Japon à Pearl Harbor. Le lendemain, le 8 décembre, l'Amérique entre dans la Seconde Guerre mondiale.Rapidement, le président Roosevelt signe un décret accordant aux commandants militaires le pouvoir d'arrêter et d'incarcérer « certaines personnes, voire toutes » d'origine japonaise, craignant la présence d'un ennemi de l'intérieur. La famille de George est américano-japonaise. Si sa mère est née aux États-Unis, son père, lui, n'a pas pu obtenir la citoyenneté alors qu'il vivait dans le pays depuis cinquante ans.George Takei, âgé de 4 ans suit alors sa famille pour le Fort Rohwer, l'un des dix camps d'internement établis par ordre du président. Nous étions les ennemis permet de mieux comprendre le parcours de cet acteur de la série originale Star Trek. Il associe l'esprit d'aventure de son personnage de fiction à l'histoire de ses parents qui se demandaient comment survivre et prospérer dans un pays où ils étaient littéralement qualifiés d'extraterrestres.
Deux histoires s'entrecroisent : d'une part, la chasse à la baleine blanche menée par le capitaine Achab et l'équipage du PEQUOD au milieu du XIXe siècle ; d'autre part, une discussion conduite aujourd'hui, à Paris, sur la signification du roman de Melville. Les deux protagonistes principaux de cette discussion sont : d'une part, un vieil homme, qui vient juste de prendre la décision de ne pas transposer MOBY DICK au théâtre ; d'autre part, un jeune homme, qui veut réaliser une émission de radio sur le sens actuel de l'oeuvre de Melville. Tout au long de l'album, alternent ainsi des scènes situées à Paris aujourd'hui et au XIXe siècle sur le PEQUOD. Ces scènes correspondent entre elles. Elles permettent de délivrer le sens de la quête d'Achab, en explicitant l'univers symbolique de Melville. Elles ont également pour but d'adapter tous les passages de MOBY DICK, dans lesquels Melville lui-même disserte abondamment sur le cachalot et sa signification existentielle (passages qui représentent tout de même presque la moitié du livre - et qui, ànotre connaissance, n'ont jusque-là jamais fait l'objet d'aucune adaptation).
Michel Garandeau est ouvrier aux chantiers navals. Pendant une pause déjeuner, il entend à la radio que de jeunes Européens, dont un Français, ont été enlevés par les FARC. La nouvelle le pétrifie. Son fils de 23 ans, Étienne, est en effet parti depuis plusieurs mois en Amérique du Sud. Le salaire de cinq étés de travail lui a été nécessaire pour s'offrir cette année sabbatique, qui clôt cinq ans d'études avant de se lancer dans la vie active. De retour chez lui, Marie, l'épouse de Michel, lui annonce que le ministère des Affaires Étrangères a appelé, et elle confirme ainsi ce qu'il redoutait. Les FARC nient l'enlèvement, les autorités tant françaises que colombiennes ont tellement l'air de patauger que Michel, n'ayant confiance en personne, décide de se rendre lui-même sur place, sur le site précolombien de Ciudad Perdida, au coeur de la Sierra Nevada. Marie ne pourra pas l'en dissuader. Lui qui ne parle pas espagnol, n'a même jamais pris l'avion, se retrouve dans une drôle d'aventure où rien ne correspond à ce qu'il connaît. Il tient un carnet de bord pour sa femme. Il y figure ses rencontres : Ruth, une jeune Suissesse, qui guide ses premiers pas en terre inconnue ; Martin le Québécois qui a passé deux mois en compagnie d'Étienne. C'est un journal qui retrace aussi l'évolution de ses sentiments à l'égard de son fils. Colère, révolte, incompréhension, perplexité, culpabilité, respect, autant d'émotions exacerbées par la rupture d'avec son quotidien, son éloignement, sa solitude de voyageur et la situation hors norme à laquelle il est confronté.