Choosy McBride travaille pour une galerie d'art contemporain de Sydney. Ancienne juriste, elle voit le monde de l'art comme un marché lié au jeu de l'offre et la demande. Son compagnon, Dimitri, peintre en pleine crise artis-tique, est lui désabusé par l'emprise de l'argent sur la création. Au détour d'une visite chez un riche collectionneur, Choosy tombe en arrêt devant une toile qui l'impressionne, mais la peinture n'est pas signée, et personne ne connaît son auteur. Bien décidée à trouver cette perle rare et à en tirer le plus grand profit possible, elle décide de partir à sa recherche, entraînant Dimitri avec elle au fin fond du Northern Queensland, une région peu peuplée du nord-est de l'Australie. De fil en aiguille, ils trouvent une ancienne église où sont exposées des toiles du mystérieux artiste, laissées à la disposition de ceux qui souhaitent se les approprier. La volonté du peintre de rester inconnu enrage Choosy et trouble profondément Dimitri. La différence de leurs points de vue va s'accentuer au fur et à me-sure que la quête avance.
Un couple emménage dans un appartement situé dans un immeuble de type HLM de la banlieue de Moscou. Ils se retrouvent avoir pour voisin un homme bizarre, Kolya, qui ne ferme jamais sa porte, et qui parle de façon très personnelle, marmonnant des sons pas toujours compréhensibles. Le jeune couple s’en inquiète un peu, mais il s’avère que Kolya est connu des personnes âgées du voisinage qui s’occupent de lui avec bienveillance. Suite à sa prise en charge à plusieurs reprises par des infirmiers, le couple va apprendre que Kolya a fait la guerre (sans que soit précisé laquelle). Un jour, il ne revient pas de l’hôpital et curieusement, son absence commence à se faire sentir dans l’immeuble...
Rob et Louise, deux jeunes trentenaires d'une petite ville anglaise des West Midlands, en plein centre de l'Angleterre, sont sur le point de se marier lorsqu'ils sont licenciés par la manufacture de faïences qui les employait tous les deux. Rob et Louise réagissent très différemment. Elle entame tout de suite des recherches pour trouver un autre emploi. Lui n'accepte pas son licenciement, se refuse à changer d'employeur, et encore plus de métier. En plein déni, il cache son licenciement à sa famille et à ses amis et sombre dans la dépression. Leur relation se dégrade au fur et à mesure jusqu'à peut-être menacer leur couple.Initialement publié dans la collection Casterman écritures il y a 15 ans et depuis longtemps indisponible, Breakfast After Noon est le premier roman graphique d'Andi Watson publié en France. On retrouve la patte de cet auteur sensible à la peinture des relations amoureuses et au réalisme social et en toile de fond la crise économique du post-thatcherisme qui a frappé de plein fouet les régions industrielles anglaises. Avec la publication de Breakfast After Noon, la totalité des oeuvres de cet auteur anglais incontournable est désormais au catalogue des éditions çà et Là, avec Slow News Day, Rupture, Little Star et Points de Chute.
L'Agent B. (pour Brigitte) est en charge de l'opération Margarita : elle doit voler le plan permettant de localiser une extraordinaire perle précieuse. Mais ce plan est en possession de l'infâme Giovanni, un mafiosi sans scrupule. L'enquête de Brigitte la mènera à l'île de Huahine Nui où se trouve le repaire de Giovanni et de son maléfique bras droit, Ivan. Elle aura besoin de tout son savoir faire d'agent secret (séduction, double jeu, techniques de ninja) et de l'aide du bel agent T.12 pour tenter de mettre la mainsur la perle convoitée, tout en sau-vant la femme de Giovanni, Moana, des griffes de ce dernier. Brigitte et l'Agent T.12 parviendront-ils à protéger Moana et son futur bébé de la colère de Gio-vanni ? Réussiront-ils à subtiliser la Margarita ? Brigitte saura-t-elle résister à l'attirance qu'elle ressent pour l'agent T.12 et qui met leur mission en danger ? Et est-elle vraiment le seul agent secret chien du service ?Avec Brigitte et la perle cachée, Aisha Franz réussi une malicieuse comédie d'aventure, un savoureux mélange des genres aux multiples rebondissements, quelque part entre Les 4 As, Ric Hochet et l'Inspecteur Canardo...
Chez les Fun, tout le monde s'adore et les membres de la famille remercient chaque jour le ciel pour leur bonheur. Le père, Robert Fun, dessinateur d'un strip à succès dans lequel il met en scène sa propre famille et la mère, Marsha, femme au foyer modèle, ont quatre enfants, Robby, Molly, Mikey et J.T. Mais derrière cette façade de bonheur idéal se dissimulent de profondes fêlures. À la mort de la mère de Robert, l'édifice se craquelle et la famille Fun se décompose.Le père devient neurasthénique, la fille aînée a des visions de sa grand-mère décédée et se transforme en dévote, la mère tombe sous l'emprise d'un gourou et le fils aîné, Robby, se fait passer pour son père afin d'assurer les revenus de la famille. Satire extrêmement féroce et dérangeante de la famille idéale, La Famille Fun est aussi une charge violente contre la religion, contre certaines méthodes pédagogiques et contre les gourous du développement personnel...Pour accentuer cette satire, Benjamin Frisch joue sur des contrastes saisissants, entre le dessin coloré et rond des personnages rappelant le style graphique des strips américains des années 1950 et la noirceur des situations auxquelles les membres de la famille vont être confrontés. Noir c'est noir...
Après Une Métamorphose iranienne et le Petit Manuel du parfait réfugié politique, Mana Neyestani réalise un fascinant docu-fiction à propos d'un tueur en série qui a sévi dans l'est de l'Iran au début des années 2000. Basé sur des entretiens filmés par deux journalistes proches de Mana Neyestani, L'Araignée de Mashhad retranscrit le parcours de Said Hanaï, qui, au prétexte de se conformer à des prescriptions religieuses, assassina seize femmes prostituées ou droguées en quelques mois dans la ville sainte de Mashhad, située au nord-est du pays. Le tueur amenait toutes ses victimes chez lui avant de les étrangler, d'où l'appellation par les médias de « meurtres de l'araignée ». Alternant véritables interviews du tueur et passages fictionnels, Mana Neyestani dévoile aussi bien le point de vue du tueur que celui de ses proches, de ses victimes ou du juge en charge du dossier. Il met en lumière le poids d'une vision rigoriste de la religion dans cette ville, l'une des plusconservatrices du pays, où une partie de la population a manifesté en soutien au tueur après son arrestation. Combinant différents registres narratifs et graphiques en passant d'un protagoniste à l'autre, Mana Neyestani montre à travers ce fait divers une société malade où ceux qui vivent en marge sont considérés comme des sous-humains, allant parfois jusqu'à justifier les pires extrémités.
Née en 1880 dans l'Alabama, la petite Helen Keller devient aveugle et sourde à l'âge de dix-neuf mois, probablement des suites d'une méningite. Elle devient alors incapable de communiquer avec son entourage, si ce n'est avec quelques gestes maladroits. Sa vie va être bouleversée à l'âge de six ans quand ses parents engagent Annie Sullivan comme gouvernante. Annie Sullivan, alors âgée de 20 ans, vient de finir ses études à l'Institut pour aveugles : Perkins. Elle-même mal voyante, elle a appris à enseigner la langue des signes dans cette institution précurseur. Elle va prendre en charge l'éducation d'Helen Keller, et au fil des mois elle va réussir non seulement à établir un contact avec l'enfant, mais à lui apprendre le langage des signes, puis l'écriture. Les deux femmes resteront amies à vie. Helen Keller deviendra une figure de la société américaine, écrivain féministe, elle mènera également un combat politique, sera membre du parti socialiste américain et créera une fondation. Complémentaire des livres ou films existant à propos d'Helen Keller, cette bande dessinée est centrée sur l'histoire de cette extraordinaire rencontre et sur les nombreux obstacles contre lesquels va buter Annie Sullivan dans une famille très conservatrice du Sud des États-Unis. Une incroyable leçon d'humanité, magnifiquement dessinée par Jonathan Lambert.Annie Sullivan & Helen Keller est nominé pour les Eisner Awards 2013 (catégories «Meilleure publication pour les 13/17 ans » et « Meilleure publication basée sur des faits réels».)