En 1968, un inconnu appelé Robert Crumb autoédite le premier numéro de Zap comix, qu'il vend lui-même dans un landau de bébé sur les trottoirs de San Francisco. Les autres collaborateurs apparaissent dans les numéros suivants, le démoniaque S. Clay Wilson, le surréaliste Victor Moscoso, le mystique Rick Griffin, le satiriste Gilbert Shelton, le dandy Robert Williams, le champion du prolétariat Spain Rodriguez.L'Histoire est en marche. Le mouvement underground prendson essor et Zap comix va lui servir de modèle. Toute la bande dessinée d'auteur, jusqu'à nos jours, trouve son point d'origine dans Zap, son incroyable liberté de ton - parfois plus choquante aujourd'hui qu'il y a cinquante ans -, son mépris complet des conventions, et la démonstration, faite page après page, que la bande dessinée est un mode d'expression aussi fécond que la littérature ou que l'art.Les dessinateurs de Zap deviendront aussi célèbres que des stars du rock. Le fait est que la revue présente une harmonie paradoxale entre la verve satirique d'un Robert Crumb ou d'un Gilbert Shelton et les expérimentations graphiques d'un Victor Moscoso ou d'un Rick Griffin, entre le maniérisme poussé jusqu'aux limites de la lisibilité d'un Robert Williams et le réalisme cru d'un Spain Rodriguez. Les surprises sont permanentes.Rick Griffin, qui est un Jesus Freak, et qui dessine des madones et des symboles de l'ésotérisme chrétien, voisine avec S. Clay Wilson, sata - niste et décadentiste déclaré, qui calligraphie avec abandon des scènes d'orgies et de massacres mettant en scène des démons, des lesbiennes et des pirates. Le même S. Clay Wilson dessine des histoires de motards, alors que Spain Rodri - guez, qui est un ancien blouson noir d'un gang de motards de Buffalo, passe du sujet des bikers à des récits de science-fiction, dont il est enti - ché.De façon incroyable, Zap n'avait jamais été traduit en français. Ses premiers numéros sont aujourd'hui difficilement trouvables, et des exemplaires en bon état atteignent des cotes ahurissantes. Nous présen - tons dans ce volume les neuf pre - miers numéros de Zap (+ le n° 0), dans une version méticuleusement restaurée, traduite et relettrée. Après un demi-siècle, cet obus littéraire a gardé tout son pouvoir explosif.
Les morts-vivants, quelle plaie ! Comme dans un film de Romero, ces bouffeurs de chair humaine pullulent, et Dieu renvoie sur terre son Fils, afin qu'il fasse le ménage. Mais pas question de miracles : pour son come-back, Jésus ne dispose que de ses muscles et d'une batte de base-ball... Une vingtaine de dessinateurs ont mis en images les aventures du divin tueur de zombies, écrites par Lindsay et Bartolotta. Arthur Suydam (Marvel Zombies) et Peter Pontiac (Anarchy Comics) ont réalisé spécialement pour la présente édition française les illustrations de couverture.
En 1968, un inconnu appelé Robert Crumb autoédite le premier numéro de Zap Comix, qu'il vend lui-même sur les trottoirs de San Francisco. L'Histoire est en route, le mouvement underground prend son essor et Zap Comix va lui servir de modèle. ZapComix existe toujours, mais Crumb et ses amis n'ont jamais cherché à le sortir de façon régulière et il a fallu attendre douze ans entre le N°15, paru en 2004, et celui que nous vous proposons aujourd'hui en version française, le N°16, le dernier, l'ultime, celui qui devrait marquer la fin de la série. Il ne s'agit plus d'un comic book agrafé mais d'un livre d'une centaine de pages dont Crumb s'est réservé un quart. Les autres collaborateurs sont ses vieux comparses des temps héroïques, Gilbert Shelton, Rick Griffin, Robert Williams, Victor Moscoso, S. Clay Wilson, Paul Mavrides et Spain Rodriguez, auxquels s'est ajoutée pour la première fois une femme, Aline Kominsky-Crumb, pour des histoires à quatre mains avec son mari (la série intimiste Aline & Bob). Ce numéro d'adieu est aussi l'occasion de retrouver des héros mythiques de la contre-culture, les Freak Brothers (ici plongés dans le terrorisme), le Checkered Demon et Wonder Wart-Hog (écrasant les traders de Wall Street) dans des aventures récentes et inédites, parfois en couleurs. Humour, sexe, art, satire sociale... Après pas loin d'un demi-siècle d'existence, Zap Comix n'a rien perdu de son mordant !
Nounours en enfer reprend les personnages d'ours en peluche que dessinaient dans leur enfance Rory Hayes et son frère Geoffrey (qui devint illustrateur pour la jeunesse). Mais dans les comics underground de Rory, ces touchants personnages deviennent des doubles fictionnels du dessinateur, et les récits, ostensiblement inspirés des horror comics des années 1950, racontent de façon à peine déguisée l'expérience de la drogue, qui brûle comme une flamme et qui ne peut mener qu'à la mort.
Le jeune Binky Brown, de mère catholique et de père juif, vit une puberté difficile dans l'Amérique des années 1950 ; son éducation catholique rigide favorisant culpabilité et refoulement.Les rituels obsessionnels destinés à prévenir l'angoisse prennent possession de son existence entière, le plongeant au bord de la folie. Extrêmement drôle et résolument placé sous le signe de la satire, le récit peut se lire comme la critique d'une éducation dominée par une religion étroite et tatillonne, ou comme le journal de la naissance d'un trouble obsessionnel compulsif (TOC). Mais on peut aussi apprécier le récit pour sa bizarrerie, le jeune Binky « menaçant » les statues de la Sainte Vierge avec les rayons invisibles qu'il projette.