3, le livre par lequel Hugues Micol avait fait son apprentissage de la bande dessinée, s'ouvrait sur un homme avalant un poisson et s'achevait, au bout de 160 pages d'une poursuite insensée, devant l'encombrant cadavre de Poséidon.La suite, Séquelles, nous entraînait encore plus loin dans la folie d'un Tokyo factice et décalé, où les monstres se multiplaient à la façon de poupées russes.Avec Tumultes, les sirènes nymphomanes et les divinités hostiles viennent ravager un monde hésitant entre burlesque et hallucination, pour nous donner l'un des plus beaux ovnis du 9e art.Hugues Micol bouscule les mythologies et les codes graphiques, son dessin illuminé convoquant, entre divinités et gangsters, les ombres de Jack Kirby et Akira Kurosawa. Puisant sa verve hilarante dans des délires coupables et empoignant sa création à bras le corps, Micol vocifère, s'esclaffe, et éclabousse le lecteur de son talent jubilatoire.3 était une performance graphique, superbe chorégraphie muette et improvisée.Séquelles reprenait le même motif en dotant les personnages de la parole et en offrant du sens et de l'humour à cet univers sous acide. Tumultes va plus loin et réussit la prouesse d'emboîter a posteriori chaquedétail, transformant ce qui ressemblait à un délire en un récit à la logique implacable. Un coup de maître.
Brooklyn Quesadillas Antony Huchette Note moyenne : | 0 note Cornelius EditionsBrochéParu le : 23/05/2013.Dans cette véritable odyssée moderne qu'est Brooklyn Quesadillas, Antony Huchette évoque avec poésie la crise existentielle provoquée par la paternité. C'est d'abord une plongée dans le quotidien de Joseph, récemment débarqué à Brooklyn et réalisateur d'un talk-show animalier. Rythmée par son émission, sa vie se dévoile par petites touches, à travers ses déambulations dans la ville, ses journées de travail au café Madeline, et les moments de bonheur avec son fils.Puis, peu à peu, surgissent les angoisses qui le traversent et qu'il ne sait comment surmonter. Les difficultés financières liées à sa vie d'artiste, la peur de vivre une vie déjà toute tracée. C'est alors que tout bascule. Joseph se retrouve entraîné dans un univers hors du temps, où tout devient possible. Les sirènes de Governors Island, actrices des années 1980-90 tombées dans l'oubli, lui font miroiter l'opportunité de vivre éternellement une jeunesse sans responsabilités.Ce n'est qu'au terme de ce voyage initiatique, parsemé de rencontres toutes plus surréalistes les unes que les autres, qu'il pourra définitive-ment accepter la stabilité du monde adulte, dans un dernier adieu à l'adolescent qu'il a été et qu'il ne pourra plus être. Nourri de références cinématographiques et graphiques, comme autant de clins d'oeil à la nostalgie d'un passé révolu, Brooklyn Quesadillas aborde avec légèreté cette angoisse universelle qui nous saisit face au temps qui passe.
Parti pour le Japon, où il devait faire un voyage d'études, J. Dubois se retrouve finalement en Corée, pays dont il ignore tout. La découverte de ce pays de contrastes où tout lui semble hostile est une mauvaise expérience pour lui. Rentré en France, il réalise que ce voyage n'a fait que révéler la peur et la solitude qu'il avait en lui.
Comment ça 304 pages pour 14,50 euros ? Sans rire, c'est 304 pages pour 14,50 euros ? Parce que si c'est 304 pages pour 14,50 euros, c'est gros de chez gros !Y a des jeunes, y a des vieux, y a de l'inédit à gogo, y a des choses introuvables, et puis aussi des textes théoriques poilants comme tout, et des interviews et même des chroniques d'albums qui n'existent pas ! C'est NICOLE 2, la suite et le complément de l'indispensable FRANKY 1, paru chez Les Requins Marteaux à l'été 2014 !Au programme, nous aurons du Crumb & Kominsky inédit, du Petit-Roulet, du Chris Ware, du Daniel Clowes, du Hugues Micol, du Delphine Panique, du Benoît Preteseille, du Charles Burns, du Giacomo Nanni, du Blexbolex, du Sammy Harkham, du Jérôme Dubois, du Simon Roussin, du Olivier Texier, du Jean-Louis Capron, du Willem, du Jake Raynal, du Blanquet, du Gus Bofa, du Bottaro, du Winshluss, du Blutch, du Berberian, du Chester Brown, du Killoffer, du Moolinex, etc, etc, etc, n'en jetez plus ça va déborder !Bref, ce qui était la bonne affaire pour aller à la plage promet d'être la bonne affaire pour rester coincé sous la couverture.
A défaut de pétrole, le cupide Ratichon a toujours des idées ! Une fois de plus, il a posé son dévolu sur un business florissant : l'édition de bandes dessinées ! Ils s'improvise agent littéraire pour yokaï mangaka, ces êtres extraordinaires un peu étranges, profitant ainsi de la crédulité de naïfs éditeurs... Ben oui, tiens, pourquoi ne pas utiliser de vrais yokaï pour écrire des mangas sur les yokaï, justement ?
Jack et Patience filent le parfait amour, malgré quelques problèmes d'argent ils forment un couple harmonieux et comblé par l'arrivée futur de leur premier enfant. Un jour, ce bonheur vole en éclats. Jack rentre du travail et découvre qu'un étranger lui a arraché son fragile équilibre familial. Pour empêcher l'irréparable, Jack fera tout ce qui est en son pouvoir même si pour cela il doit courber l'espace et le temps.Daniel Clowes signe ici l'une des oeuvres les plus abouties et des plus accessibles de sa carrière. Avec subtilité, il joue avec les codes de la science-fiction pour mieux exprimer les sentiments complexes de ces protagonistes. Fluide et addictive, la lecture de Patience transporte le lecteur dans un tourbillon d'émotions jusqu'au dénouement final, proche du «happy end». Avec une virtuosité incomparable, l'auteur utilise la fiction et les voyages temporels pour mieux aborder des problématiques multiples, la construction de l'identité, la part du secret dans le couple, le deuil, la vengeance et bien sûr, l'amour. Sorte de Retour vers le futur pour adulte, Patience mélange rêves d'enfance et questionnement matures dans un enchevêtrement de rebondissements et une intrigue à couper le souffle.
Accroché au volant de son destrier mécanique équipé pour l'autodéfense, le vertueux taxista cuatroplazas fonce dans la jungle misérable des banlieues ouvrières de barcelone, roulant sans fin dans une zone percée d'égouts et de bidonvilles.Sans pitié, épaulé par un instinct de survie hors du commun, il réclame vengeance et justice pour sa mère violée et assassinée. pour le cadavre déshonoré de son père. pour sa soeur prostituée. et pour l'héritage dont il a été dépossédé par une famille de dégénérés. comme travis bickle, le personnage joué par robert de niro dans taxi driver, taxista est un ange expiatoire arpentant le labyrinthe chaotique des vices humains et, frappant de sa foudre rédemptrice des crapules auxquelles il n'est jamais très loin de ressembler.Avec lui, les nuits sont courtes et les fossoyeurs ne chôment jamais. plus sombre et plus poisseux que du pétrole brut, le noir et blanc violemment contrasté de marti reflète son amour pour le génial dick tracy de chester gould, ainsi que la camaraderie faite d'émulation réciproque qu'il partagea avec charles burns au milieu des années 1980. artiste rare et injustement oublié, marti est de ces auteurs qui ont donné à la bande dessinée quelques-unes de ses pages les plus insolites et ténébreuses, témoignant avec une force intemporelle de l'obstination avec laquelle l'espèce humaine choisit de se développer dans la fange.
Près de vingt ans après la publication du premier tome du Tribut chez Casterman et la parution d'un tome 2 en épisodes dans feu la revue (À suivre), les éditions Cornélius présentent aujourd'hui l'intégrale de l'oeuvre de Jean-Marc Rochette et Benjamin Legrand.Pour cette nouvelle édition, minutieusement travaillée à partir des originaux et remise en couleur par nos soins, Rochette et Legrand se sont replongés dans l'uni- vers glaçant du Tribut, afin de clore la série. Ils livrent spécialement pour cette intégrale un épilogue de 16 pages qui vient conclure une histoire interrompue brutalement par l'éditeur de l'époque, laissant les fans dans l'expectative et la frustration. Benjamin Legrand a repris les pistes envisagées pour le tome 3 et les a synthétisées pour un dénouement parfait.Cette plongée dans un univers de science-fiction où une guerre de civilisations fait rage, une troupe de soldats et de scientifiques débarque sur une planète hos- tile, dans l'espoir d'y trouver une source d'énergie miraculeuse. Ce sujet, exploré ici 20 ans avant Avatar (et de manière bien plus originale), prend une dimension mystique et tragiquement prémonitoire. Cette bande dessinée haletante, qui fait se rejoindre classicisme et expérimentation, est restée pour tous ceux qui l'ont lue une référence de SF française, un livre culte.
Le lien qui unit un chat et son maître a quelque chose d'indicible.Giacomo hanni s'est astreint à une forme d'ascétisme artistique durant une année pour en rendre compte : dessiner de manière quotidienne la vie de sa chatte, esterina, pour mieux en percer les secrets. à travers ses chroniquettes, c'est plus de dix ans de vie commune qu'il se remémore et nous confie, avec une simplicité narrative et graphique raffinée. ces micro récits journaliers scandent la merveilleuse aptitude des chats à vivre dans un temps qui leur est propre : siestes et phases contemplatives interrompues par de mystérieuses accélérations.S'inspirant de ce rythme imprévisible, giacomo rianni joue à son tour de l'espace temps, l'étirant et le comprimant à sa guise pour épouser au plus près ce qu'il imagine être la vie intérieure de l'animal.Le trait est limpide, élégant, retenu, multipliant les variations au gré des facéties d'esterina, qui n'hésite pas à intervenir dans le récit ou à se frotter contre les cases pour en faire plier les contours.En substituant la poésie au réalisme, giacomo marini réussit à évoquer ce qu'on devinait des chats et nous rend leurs miaulements plus énigmatiques que jamais.
Vous ne vous en doutez peut-être pas, mais les sorcières vivent parmi nous.Pour ne pas qu'on les remarque, elles dissimulent leurs écailles sous de longues robes et s'amusent à regarder à travers les maillots de bain des gens lorsqu'elles vont à la plage. Rogée et Martine sont deux d'entres elles. Malicieuses et farfe- lues, elles multiplient les frasques comme pour se défendre d'un monde qui rejette systématiquement la marginalité.Inspirée par la période historique des chasses aux sorcières - dont les condam- nées étaient majoritairement des femmes célibataires isolées - Delphine Panique joue avec le fantasme des rituels qu'on leur attribuait pour construire un univers fantastique qui ne cesse de basculer dans le réel. On voyage ainsi dans une forme narrative ou l'espace et le temps se mélangent pour offrir une multitude de réalités. Sous son rotring délicat et sa plume fleurie, les sorcières prennent vie, finement ciselées en monochrome. Derrière ce trait fin et presque enfantin, se cachent pourtant des thématiques plus sombres comme la cruauté, la solitude ou la différence.Mélangeant dans sa marmite la légèreté, avec un soupçon de grinçant, la naï- veté avec une pointe d'absurde, la poésie avec un zeste d'humour, l'auteure joue avec les codes et les registres pour mieux nous perdre dans sa forêt magique.
Tous les ours ne s'appellent pas Martin. Paul, Fafa, Bart, Mona et les autres ont quitté les forêts pour des appartements entre Bastille et Marais, appris à monter les escaliers et à se brosser les crocs. Encore un peu lourds, les aimables plantigrades ne semblent pas tout à fait revenus de marcher sur deux pattes. Ces ours bohèmes et bien léchés se rencontrent à l'heure où vont boire les fauves qu'ils ne sont plus. Tapas ou italien ? Vin blanc ou vin rouge ? On parle de ciné et d'expos, de Cézanne et de Simenon, des goûts et des couleurs, des hommes et des femmes. Et s'il y avait là le sujet d'une histoire ? Après la manière de faire des livres pour les enfants, Nadja se penche, avec autant de poésie et d'humour, sur la mécanique de la création. Si l'art naît de la vie, c'est lui qui la féconde. Livres, films, tableaux n'existent que pour provoquer le dialogue, alimenter la conversation et déclencher quelque chose qui deviendra peut-être un film, un livre, un tableau. La boucle est bouclée...
Après avoir mené l'assaut des cadavres vivants sur ceux qui la retenaient prisonnière, la nécrophile Frieda et son servile Necron s'enfoncent dans la jungle. Dans leur périple, ils croisent un couple d'aventuriers en quête d'or ; la doctoresse Boher subtilise à coup de scalpel la carte tatouée sur le sexe de l'un pour trouver le maillon et se l'approprier. Le soir venu, elle ordonne à Necron de faire la garde, malheureusement pour elle, il faillit à sa mission pour partir s'envoyer en l'air avec des Pygmées. Bien décidée à récupérer son dû, elle accepte de faire combattre son esclave ultra-membré avec Kring Krong, gigantesque gorille qui sert Dom Joao le chef de la tribu. Vainqueurs de ce combat des monstres, le duo part en piètre état se réfugier loin d'eux, mais c'est sans compter sur leur rencontre avec le Pr. von Drak et son énigmatique (et poilue) assistante Virginia. il y a du vampire dans l'air !
dicté par l'urgence et la nécessité d'écrire, hanté mêle rêve et réalité pour mieux évoquer l'indiscible.dix ans après le journal d'un album (l'association), philippe dupuy, créateur avec charles berberian du personnage de monsieur jean, tente à nouveau l'expérience de l'écriture en solo, s'appuyant sur une construction narrative inattendue pour mieux ausculter les pulsations intérieures qui l'animent.alternant récits courts, notes dessinées à la volée et mises en scène distanciées, hanté tient moins du journal intime que du compte-rendu émotionnel. philippe dupuy y explore avec un mélange de violence et de retenue les thèmes du manque et de la solitude, puisant au coeur de ses émotions les plus personnelles pour construire des anecdotes, des fables et des promenades dont la mélodie et la sensibilité touchent la part la plus intime de chacun de nous.d'une élégance acide, hanté est un portrait en creux qui laissera le lecteur engourdi et chaviré.
Al'Institut de Recherches Histologiques, où l'on poursuit des études pour tenter de conserver les tissus humains après la mort, des cadavres disparaissent... La distante et très désirée Doctoresse Frieda Boher n'attire pas les soupçons. Pourtant chez elle, dans le plus grand secret, vêtue d'une combinaison outrageusement sexy, elle s'affaire à créer Necron, à l'aide des organes dérobés. Elle donne vie à cet esclave sexuel (et ménager) à l'appareil génital hypertrophié pour assouvir ses perversions macabres. Mais la créature s'avère moins contrôlable que prévu. Son penchant pour le cannibalisme, sa jalousie et sa petite cervelle provoque des dérapages qui obligent le duo à fuir... Sans passer par quatre chemins, Necron chatouille nos péchés mignons : violence et lubricité. C'est d'autant plus ironique que tout est gratuit.Repères : Ce premier tome, sur une série de 7, réunit, dans leur format original, les deux volets : La faiseuse de monstres et La nef des lépreux.
Partout fait écho à Ailleurs, carnet de voyage paru en 2002 chez Cornélius qui reprenaient des pages parues pendant vingt ans de pérégrinations à travers le monde pour différents magazines. Willem y montrait l'étendue de son talent pour croquer les personnes et les situations. Ici, le texte est absent. Ne subsiste que le plus important, le plus « parlant » : les gens qu'il a croisés à travers le monde, au cours de ses reportages, de Ouaga Dougou à La Haye, en passant par Hanoï, Pekin, Dublin, Belfast, Rome, Madrid, Oslo, Helsinki, Tallinn...Un tour du monde en 80 pages.
Comment devient-on écrivain ? Le croirez-vous mais tout est là, à portée de main, devant vous, exposé dans les pages de ce livre à votre attention.Plongez dans le quotidien d'un créateur, véritable pétrisseur de matière littéraire, capable de donner vie à une oeuvre à la fois singulière et universelle. Dans un portrait sans fard ni concession, s'approchant au plus près des préoccupations du métier, Kierzkowski et Ephrem dévoilent ici pour la première fois dans toute sa complexité la réalité du travail d'auteur. Déjà unanimement considéré par la critique parisienne comme un ouvrage de référence, En route pour le Goncourt est au futur écrivain ce que fut autrefois le J'attends un enfant de Laurence Pernoud aux futurs parents ; le Guide du Routard de l'Ardèche aux vacanciers ayant réservé au camping de Vals-les-Bains la première quinzaine d'août ; ou encore Maman, j'arrive à dessiner avec les pieds et la bouche aux jeunes accidentés de la route.
Il ne faut pas plus d'une centaine de page au talent de Winshluss pour décortiquer les théories darwiniennes et illustrer par l'exemple la mince paroi séparant le singe primitif de l'homme moderne. Comédie animalière servie par un dessin ébouriffant de classe et d'énergie, Smart Monkey décrit le combat ancestral des plus faibles pour survivre face à la force brute. On connaissait David contre Goliath, on savait que l'intelligence triomphe facilement de la barbarie ; Winshluss vient nous rappeler une autre noble vérité.À savoir qu'une petite tête ne résiste pas longtemps à une enclume...
Il fallait tout le talent et toute l'obstination de Pierre La Police pour parvenir à lever le voile sur le monde fascinant qui se cache derrière le petit écran, et c'est d'une main gantée de fer que notre observateur de choc a mené cette opération salutaire. Ne reculant devant aucune méthode pour mieux informer ses lecteurs sur les méandres occultes du 8e Art, Pierre La Police a mis à contribution son carnet d'adresses et ses archives personnelles pour dénicher les gros dossiers qui ont échappé aux autres. Les révélations pleuvent comme les beignes dans une manifestation d'agriculteurs, et aucune icône ni aucune vedette n'est épargnée par cette déferlante de vérités absolument ahurissantes, que le lecteur aura le plaisir de déguster dans une nouvelle édition augmentée et considérablement remaniée. Édition revue et considérablement augmentée de ces chroniques acidulées, qui sont devenues avec le temps le manuel de référence de tous les aspirants vedettes de la nuit parisienne.
Charley Patton, tel que le dessine Robert Crumb, a les yeux brûlés de l'homme qui regarde la mort et la vie en face. Sa voix hurle les joies et les peurs d'une Amérique rurale, écartelée entre sexe et religion, blues et gospel, Dieu et Satan. Cette musique des années 20, qu'on la nomme jazz, blues ou country était trop singulière et trop spontanée, pour survivre aux médias modernes. Volume d'introduction idéal pour qui souhaiterait aborder l'oeuvre foisonnante de ce génie de la bande dessinée, Mister Nostalgia, célèbre entre ferveur et colère, la beauté d'un art populaire.
Né en 1932, Jacques Lob se lance dans une carrière de dessinateur en 1956, sans avoir fait d'études. Il vivote de petits boulots alimentaires et vend dessins d'humour ou de science-fiction.En 1960, il est de la première équipe de HaraKiri. Sur les conseils de Remo Forlani il va voir Jean-Michel Charlier, de Pilote, qui le pousse à se consacrer au scénario. Lob collabore à Pilote jusqu'en 1988, mais aussi à Vaillant, Tintinet Spirou, où il scénarise deux aventures de Jerry Spring pour Jijé.C'est en travaillant pour Chouchou de Daniel Filipacchi, qu'il rencontre Georges Pichard, avec qui il réalise, de 1969 à )985, un pastiche de roman populaire, Blanche Epiphanie. Son nom figure au sommaire de toutes I~s revues dites adultes, de Charlie Mensuel à L'Echo des Savanes, en passant par Métal Hurlant, Circus ou Fluide Glacial. Il y scénarise pour Mandryka, Daniel Goossens, Ted Benoît, Jean-Claude Forest et bien d'autres.En 1972, il crée, avec Marcel Gotlib, le personnage de Superdupont. Puis il écrit, pour Alexis, Le Transperceneige, histoire d'un « train perpétuel» traversant un monde figé sous une carapace de glace. Lob revient au dessin, parodiant science-fiction et super-héros avec L'Homme au landau (197), Roger Fringant (1976) et Batmax (1981). En 1986, le Grand Prix de la ville d'Angoulême salue ce scénariste polyvalent et prolifique.Jacques Lob meurt en 1990. Depuis 2004, un prix portant son nom récompense un scénariste de bande dessinée pour l'ensemble de son oeuvre.
Au début des années 80, faisant écho à l'énergie du punk qui secouait l'époque, la bande dessinée connaissait sa petite révolution. Rochette et Veyron, teigneux comme le sont les inconscients, ne furent pas les derniers à rafraîchir le paysage à grandes giclées de cynisme salvateur. Avec les aventures d'Edmond le cochon, ce verrat prêt à tout pour éviter la lame du boucher, ils réussirent à allier la tradition française du dessin animalier à la fureur de l'underground américain pour inventer ce petit joyau intemporel, dont Cornélius est fier d'offrir cette luxueuse édition, restaurée et retramée à partir des originaux...
Cet ouvrage désopilant, qui allie le bon goût à la fantaisie sans jamais se départir de la rigueur scientifique nécessaire, saura séduire parents et enseignants dans leur quête d'une éducation sexuelle de qualité à l'attention des plus jeunes. Recueil d'histoires courtes sans paroles dans lesquelles la maîtrise narrative de Willem explose à chaque dessin, ces pages triturent et décortiquent le sexe jusqu'à l'absurde pour mieux pouvoir parler d'amour. On en achève la lecture heureux et harassé, avec l'ultime satisfaction de tenir entre ses mains la preuve qu'il est possible de taper en dessous de la ceinture pour mieux toucher la tête.
Il faut moins de cent pages au talent et à l'intelligence de Winshluss pour décortiquer les théories darwiniennes et illustrer par l'exemple le passage du singe à l'homme moderne.Ballet animalier au dessin ébouriffant de grâce et d'énergie, décrit le combat ancestral des plus faibles pour survivre face à la force brute. Dans le cas présent, il s'agit d'un petit singe aux manières espiègles, quotidienne- ment confronté aux pièges de la jungle et à ses nombreux prédateurs.Bien sûr, il est le plus astucieux d'entre tous et il n'y a pas un mauvais pas dont il ne sache se tirer avec panache. Il incarne la supériorité du cer- veau sur le muscle, du raffinement sur la brutalité, de la culture sur l'instinct...Jusqu'à ce qu'un épilogue se déroulant 2 000 ans plus tard vienne nous rap- peler que la civilisation ne s'est pas construite sur les bons sentiments et que les plus faibles finissent toujours par crever un jour ou l'autre...Réédité dans un tout nouvel écrin, Smart monkey est pour le première fois présenté en grand format avec une couverture cartonnée. Une bonne façon de découvrir ou redécouvrir ce chef-d'oeuvre luxuriant de Winshluss !
Tous les amateurs le savent, Robert Crumb n'aime rien tant que chevaucher les croupes bien rebondies des jeunes fans qui viennent le solliciter pour un dessin. Cette manie trouve son origine dans une adolescence pétrie de puritanisme et de rêve américain. Car si les « Happy Days » étaient pleins de promesses pour les jeunes premiers de la société de consommation, ils savaient se montrer sans pitié avec les faibles, les binoclards et les puceaux boutonneux. Frustré toute son adolescence, l'insignifiant « Quatre-Yeux » de l'époque a compensé son insuccès en développant les talents de dessinateur et les fantasmes pervers qui l'ont rendu célèbre dans le monde entier.
Au même titre que les yokaï, ces êtres surnaturels qui peuplent l'univers fantastique de Shigeru Mizuki, le kappa est un personnage issu de la mythologie japonaise. Diablotin anthropomorphe vivant dans les rivières et les étangs japonais, la légende dit qu'il attirait les jeunes filles au fond de l'eau afin de leur prendre leur vertu. Devenu populaire dans la littérature, les mangas et l'animation, son image a évolué au cours du XXèmesiècle pour finalement incarner un personnage malicieux, sympathique voire bienveillant.Dans Mon copain le kappa, premier volume de cette trilogie, on rencontre Sampei, un jeune garçon qui ressemble étrangement à un kappa, au point que deux de ces créatures s'y méprennent et l'entraînent avec elles dans leur monde. Sampei en reviendra accompagné d'un espion de son âge, point de départ d'une série d'aventures hilarantes.Dans ce nouveau volume, Sampei et son ami rejoignent le pays des kappas afin d'accomplir une mission bien particulière. Pour célébrer les 100 000 ans de la race kappa, le roi suprême doit être intronisé parmi ses semblables. Mais pour ce faire, un membre de la communauté doit descendre dans le pays souterrain, combattre 7 monstres et rapporter les 7 joyaux cachés. Depuis toujours, tous les 500 ans, un kappa est désigné pour remplir cette mission dont le succès est seul garant de la survie de la race.Sampei et Kappa sont les heureux élus et d'incroyables aventures attendent les deux compères !
Acteur incontournable d'une époque fondatrice du manga, Yoshihiro Tatsumi offre, avec Une vie dans /es marges, un témoignage exceptionnel sur les milieux éditoriaux et le Japon de l'immédiate après-guerre.Fresque autobiographique, roman social et document historique, ce livre-somme est un chef-d'oeuvre capable de toucher le passionné comme le néophyte. Pour l'amateur de bande dessinée, il donne à voir de l'intérieur la manière dont le manga s'est construit dans ces années-là, passant en peu de temps de l'âge d'or à l'âge industriel. Il invite dans cette évocation lesfigures mythiques de ce domaine et nous les montre telles qu'elles étaient avant que l'histoire ne les statufient.Pour le profane, Une vie dans les marges dresse un tableau unique du Japon des années d'après-guerre et de ses classes populaires luttants pour la survie quotidienne. De l'essor économique des années 1950 jusqu'aux crises des années 1960, Tatsumi dépeint avec force un pays et une société en pleine mutation. OEuvre de longue haleine dont la réalisation s'est étalée sur plus de dix ans, Une vie dans les marges est d'ores et déjà un ouvrage de référence récompensé au Japon et aux Etats-Unis par les prix les plus prestigieux.
Le lait noir explore la trajectoire de Peter, un jeune homme jeté sur la route de l'exode, contraint à la fuite en temps de guerre. Inspiré par l'histoire de son grand-père - né au milieu des années 20 dans une famille juive de Berlin - Fanny Michaëlis trouve dans la bande dessinée un médium pour sonder la construction de son identité. Fortement marquée par les bribes de souvenirs que lui racontent ses proches, l'auteure découvre à travers les anecdotes sur son aïeul, le passé d'un jeune homme de 17 ans contraint à quitter son foyer et son pays, pour échapper au nazisme.Pour autant, Le Lait noir ne se contente pas de nous conter un récit familial, Fanny Michaëlis trouve dans la fiction une libération esthétique qui laisse s'exprimer la tension entre cette douceur apparente du dessin au crayon et la représentation continue et exacerbée de la violence.Avec subtilité, elle questionne ainsi des problématiques d'actualité tels que la question de la persécution ou de la terreur au pouvoir. Cette interprétation des faits lui permets de renouer avec sa propre histoire tout en livrant une oeuvre puissante, dans un style délicat et implacable dont elle seule a le secret.
Après cette ville te tuera, voici le deuxie?me volume d’une copieuse anthologie consacre?e a? l’œuvre de Yoshihiro Tatsumi !Yoshihiro Tatsumi se de?tache, a? la fin des anne?es 1950, des re?cits d’aventures utopistes pour enfants et invente un genre uniquement destine? aux adultes: le gekiga («images dramatiques ou the?a?trales»). Forme d’e?criture nouvelle, autant sur le plan the?matique que graphique, le gekiga apparai?t, re?trospectivement, comme la premie?re tentative de the?orisation de la bande dessine?e japonaise.A? cette e?poque, Yoshihiro Tatsumi cherche une grammaire pour de?noncer, nouvelle apre?s nouvelle, l’envers de la modernite? japonaise.Il pre?fe?re aux se?quences dynamiques les images sombres, cruelles et urbaines ; aux longs dialogues, le mutisme des hommes et le bruit des machines.Sous l’occupation ame?ricaine, l’archipel connai?t de grandes transformations sociales, a? commencer par un exode rural massif et une explosion des me?galopoles. Et face a? l’euphorie et a? l’e?loge de la modernite? ve?hicule?es par le manga pour la jeunesse, Tatsumi oppose les exclus et les victimes de cette transformation sociale.Pe?re de la bande dessine?e adulte et d’une nouvelle manie?re de raconter en images, Yoshihiro Tatsumi se fait e?galement le portraitiste terriblement juste d’un monde bouleverse?.
Tous deux à nouveau sur la même planète, Kaos et son ancien ami, devenu son pire ennemi, Jo Daigo, ne peuvent que s'affronter. Alors que Kaos semble à deux doigt de sauver la princesse et par la même, de délivrer la planète de son ami le général-clochard de la perdition, son destin est à nouveau contrarié par la réussite de Daigo. Celui-ci s'empare de l'arme ultime et l'envoie avec son compère sur une étoile pour les y faire exécuter. Heureusement, ils sont sauvés par l'intervention des hommes du général Zidal qui les ramènent sains et saufs sur la planète natale de ce dernier. Là-bas, ils découvrent avec stupeur que la Reine a repris le contrôle et qu'une étrange maladie transforme les humanoïdes en chevaux. De son côté, Jo Daigo a doublé ses alliés en gardant l'arme de destruction pour lui. Tout cela ne présage rien de bon...
À l'occasion de la sortie de Tumultes, Cornélius propose aux lecteurs une nouvelle édition des deux volumes précédents de la trilogie.3, le premier volume, a été rebaptisé pour l'occasion Romanji. C'est avec ce manuscrit reçu par la Poste que Cornélius avait découvert Hugues Micol. Initialement publié en 2001 et épuisé depuis quelque temps, le livre fait peau neuve avec une nouvelle couverture (visuel à venir, la couverture ci-dessus étant provisoire).Séquelles, sa suite parue sept ans plus tard, démontrait la maturité d'Hugues Micol et lui permettait de s'affirmer comme un brillant dialoguiste.Pour accompagner Tumultes, les deux titres seront réédités avec la même fabrication que la nouveauté : couverture cartonnée avec jaquette américaine, format 17 x 24 cm. Attention, tirage limité à 600 exemplaires !
À l'occasion de la sortie de Tumultes, Cornélius propose aux lecteurs une nouvelle édition des deux volumes précédents de la trilogie.3, le premier volume, a été rebaptisé pour l'occasion Romanji. C'est avec ce manuscrit reçu par la Poste que Cornélius avait découvert Hugues Micol. Initialement publié en 2001 et épuisé depuis quelque temps, le livre fait peau neuve avec une nouvelle couverture (visuel à venir, la couverture ci-dessus étant provisoire).Séquelles, sa suite parue sept ans plus tard, démontrait la maturité d'Hugues Micol et lui permettait de s'affirmer comme un brillant dialoguiste.Pour accompagner Tumultes, les deux titres seront réédités avec la même fabrication que la nouveauté : couverture cartonnée avec jaquette américaine, format 17 x 24 cm. Attention, tirage limité à 600 exemplaires !
Nicole est de retour pour crâner sur les plages cet été !Pas folle la Nicole, elle prévoit déjà ses vacances sous le signe de l'amour saisonnier... Pour nos lecteurs, l'affaire est toujours aussi juteuse, plus de 300 pages de lecture à moins de 15 euros ! Y a des jeunes, y a des vieux, y a de l'inédit à gogo, et y a des choses introuvables. Mais y a pas que de la bédé ! Y a aussi une trentaine de pages de textes poilants comme tout : un retour sur l'année bédé 2018, des chroniques, des articles et même une inter- view exclusive de Nicole Claveloux ! Des heures de lecture en perspective...Au programme, nous aurons du Blutch, du Nicole cla- veloux, du ludovic Debeurme, du Olivier Texier, du Wil- lem, du Shigeru Mizuki, du Jérôme Dubois, du charles Berberian, du Blutch, du Jean-louis capron, du Fanny Michaëlis, du charles Burns, du Hugues Micol, du Blex- bolex, du Delphine Panique, du François Ayroles, du Philippe Petit-roulet, du Sébastien lumineau, du Adrien Demont, du Anouk ricard, du l.l de Mars, du crumb & Kominski, du Sammy Harkham, et, et, n'en jetez plus ça va déborder !Pour ce 8 e numéro, c'est l'artiste Blutch qui réalisera une couverture inédite. Ça tombe bien puisque Blutch sera le parrain des rencontres de l'illustration à Strasbourg en mars prochain. Au total, pas moins de cinq expositions lui seront consacrée pendant l'année 2019 !
Après Partout et Ailleurs (2008 et 2002 chez Cornélius), après un tour du monde de La Haye à Dublin en passant par Hanoï, Oslo, Ouagadougou, Rome, Talli et Pékin, Willem nous invite au coeur du Vaucluse, dans cette charmante cité médiévale qu'est Avignon. Qui l'aime le suive !Cela fait une décennie que Willem s'en va chaque printemps, croquer pour Libération des scènes du festival d'Avignon. Recueil de ces dix années de dessins, Avignon abandonne décors et commentaires pour se concentrer sur les acteurs et leur public, sur cette foule qui parcourt les ruelles de la vieille ville le temps d'un festival. Reprenant avec de nouvelles couleurs des pages initialement parues dans Libération, Willem nous invite à partager sa version à la fois acide, drôle et profondément humaine du festival.
Absorbé par l'image déformée que lui renvoie le grille pain en face de lui, Brian Milner s'aperçoit qu'il est en train de dessiner un auto-portait. Dans la pièce derrière lui, à des années lumières de sa propre pensée, ses amis font la fête. L'esprit de Brian a déjà traversé l'espace pour se perdre dans un autre monde où tout est plus vivant, plusétincelant, lorsqu'une ombre se glisse derrière lui. Cette première rencontre avec Laurie marque le début d'une nouvelle histoire dont elle jouera le rôle principal.Enchevêtrant subtilement le cinéma et la vraie vie, Dédales est le premier tome d'une série qui construit sa narration autour du rapport entre l'inconscient et sa représentation. Ce thème, qui puise ses sources dans les fondements de la psychanalyse, est ici décliné par Charles Burns à travers d'incroyables séquences où le rêve devient source d'inspiration de la fiction. Pour l'auteur, comme pour Brian, le personnage central de la série, la caméra et le crayon deviennent alors des outils introspectifs qui créent un pont entre l'imagination et la réalité. Burns s'amuse ainsi à nous semer dans différents niveaux de lecture pour mieux renforcer le sentiment d'étrangeté qui se dégage de ses illustrations. Il livre au passage un brillant hommage au cinéma fantastique et à sa capacité d'agir comme un miroir déformant de l'existence. Le premier tome de cette nouvelle série, publié en exclusivité mondiale, prouve une nouvelle fois le génie de Charles Burns à travers son aptitude à s'emparer de sujets toujours plus complexes tout en créant des liens délicats entre les disciplines artistiques, le tout, servi par un dessin époustouflant.
Les collages et photomontages de J. Lecointre, représentant des créatures oniriques et satiriques, revisitent l'imagerie homosexuelle, avec pour thème central le sexe masculin.
Qu'est-ce que l'Art, en vérité ? On en parle à toutes les sauces, on discute de sa santé dans les cocktails mondains, on le dissèque en ville pour séduire la belle ou pour rabattre le caquet d'un rival trop arrogant... On l'étudie parfois, comme on ausculte un animal. On l'envisage aussi comme un placement, plus fructueux que la pierre.Parfois même, on espère devenir l'un de ces artistes qui défraient la chronique des décennies durant. Mais en dehors de ça, entre nous, honnêtement... à quoi sert l'Art, au bout du compte ?Willem, avec sa mæstria habituelle, fait table rase des académismes et refuse de se laisser entraîner dans d'aussi futiles considérations, préférant endosser le costume qu'il affectionne le plus, celui du gentleman dynamiteur.Dans cette nouvelle édition copieusement augmentée, Willem esquisse un portrait de l'Art lui-même, hilarant et décapant, au travers d'une centaine d'instantanés d'artistes du XX e et XXI e siècle. Et la désacralisation n'empêche en rien la révélation d'informations capitales !Toujours replacées dans leur contexte par la verve malicieux et encyclopédique de Willem, les anecdotes de ces Nouvelles aventures de L'Art constituent la tentative la plus sérieuse pour dresser un état des lieux acide et réaliste de la création artistique depuis la fin de l'impressionnisme jusqu'à nos jours.De ce panorama surgit, entre deux éclats de rire, la réponse à notre question initiale. À quoi sert l'Art ? À garder les yeux ouverts, tout simplement !
Frieda Boher et sa créature, Necron, accostent sur une île perdue peuplée de mystérieux robots lubriques obéissant à une intelligence humaine. Ces Monstres mécaniques capturent notre héroïne et l'emmènent dans leur QG, où elle fait la connaissance de leur chef, Galina, alter ego lesbien de Frieda. Les deux dominatrices se jaugent et s'affrontent : Frieda subit le joug de la tortionnaire, convaincue que Necron viendra renverser la situation... Elle sera bientôt la maîtresse de l'île. En complément de programme, quelques aviatrices un peu trop imprudentes finiront copieusement violées et transformées en Femmes araignées, pour legrand plaisir des lecteurs politiquement incorrects. Conçu au départ comme un porno-horreur Necron va vite être transfiguré par la ligne claire de Magnus, son outrance et son art de bouleverser les lois du genre, pour devenir ce chef-d'oeuvre irréductible que nous publions aujourd'hui, et qui comprendra sept volumes dans sa totalité.
Il ne faut pas plus de 50 dessins au talent et à l'imagination de Singeon pour faire le tour de nos passions, de nos peurs et de nos idéaux les plus ancestraux. Un petit singe albinos qui s'était perdu dans un port militaire entouré de bateaux à la taille aléatoire parfois très grands, parfois en modèle réduit - lui donnant alors des allures King Kong - a retrouvé son chemin dans les méandres de l'inconscient de Singeon. À travers 50 sauvetages, l'auteur met en scène une série de variations, de constructions autour d'un petit singe(on) malicieux délivrant une princesse de son donjon ou plutôt de sa cale ou de sa cabine.Les mauvaises routes, chagrins et râteaux ne sont pas épargnés, pas plus que cette vilaine ignorance qui est le pire des maux. Mais la victoire totale, l'ennemi vaincu et la fin sur fond de soleil couchant s'y trouvent aussi, y'en a pour tout le monde.Le dessin à l'encre de chine, initialement composé sur de grands calques souligne élégamment l'atmosphère aquatique du livre.
Après avoir été malade, raté sa vie, sauvé le monde et cherché l'amour, Francis revient pour affronter une nouvelle épreuve : la paternité !Longtemps attendu et réclamé par les fans, le tome 7 des aventures de Francis, le blaireau farceur, arrive enfin ! Mais pour ceux qui n'auraient pas encore la chance de le connaître, qui est cet animal et à quoi occupe-t-il son existence champêtre ?Francis, blaireau mâle de forte taille et de caractère impulsif, se promène dans la campagne. Parfois cherchant l'amour. Parfois sauvant le monde. De temps à autre, il veut mourir. Souvent, il rate sa vie où attrape des maladies. Ses différentes tribu- lations sont toutes réunies dans cette série instructive, qui a vu ses adeptes se multi- plier comme des hamsters. Aujourd'hui, Francis revient pour affronter une nouvelle facette de son existence : la paternité.Déjà un classique, l'animal est né dans les pages de l'obscure Sbrödj Review.Son destin, forcément farceur, a rencontré très tôt celui de la collection Delphine. Et bien lui en a pris. Rassemblant aujourd'hui une véritable communauté de lecteurs qui suivent avec délectations toutes ses cocasses mésaventures (aussi bien entre les pages de Fluide Glacial que dans les albums publiés chez Cornélius) Francis est de- venu un personnage inévitable des campagnes françaises, bondissant depuis plus de 20 ans à travers champs alors que ses auteurs poursuivent leurs expériences sur les animaux...
Condamné à exercer sur les autres son pouvoir despotique, le roi a parfois le vague à l'âme. Alors il tranche... Hé ! Mais c'est exactement le même argumentaire que pour le premier tome
Moolinex est né en 1966 à Nogent-Sur-Marne. Profondément marqué par le caractère dérisoire de la culture populaire et la médiocrité des paysages urbains modernes, Moolinex a construit son travail sur le rapport de rejet et d'appartenance qu'il entretient avec ces deux matrices.Sans cesse en mouvement, il s'approprie tous les supports possibles pour expérimenter et redéfinir son univers. Bande dessinée, peinture, collages, canevas, broderie, chaque nouvelle technique le voit se réinventer. Véritable « dégueuleur » d'images, il détourne et pulvérise tout ce qui contamine notre vie quotidienne.Publicités, modes, gimmicks, les goûts et la vulgarité de l'époque sont les sparring partners qui lui permettent de construire une oeuvre grinçante et sarcastique, qu'il qualifie lui-même d'Art Pute.Sa pratique du détournement le rattache aux situationnistes et aux acteurs les plus radicaux du mouvement Punk. Il est, de tous les auteurs actuels, celui qui s'embarrasse le moins de mots pour construire le discours le plus critique et le commentaire le plus comique de notre société à bout de souffle.
Troisième rencontre entre Philippe Petit-Roulet et les éditions Cornélius, Spots rassemble des dessins publiés dans le New Yorker, magazine pour lequel il commence à travailler en 1992, suivant les traces de son « maître absolu », Saul Steinberg.Avec ses histoires courtes et sans paroles, qui évoquent parfois James Thurber ou Chas Addams, Petit-Roulet nous emmène dans son univers décalé, absurde et tendre.Derrière la simplicité apparente, se cachent une grande finesse et une inquiétude certaine.Il y suffit d'un miroir, une ombre ou une porte pour révéler ce qui est caché.Son dessin exigeant, dans la lignée d'un Chaval, Bosc ou Sempé, est un miracle de dépouillement et d'équilibre. Funambule sur le fil du rasoir, en quête du trait le plus simple et le plus efficace, Petit-Roulet glisse entre le noir et le blanc, et apprivoise le vide.Rien d'étonnant à ce que cet artiste amoureux du Japon, éternel insatisfait, aime Hokusaï qui, au soir de sa vie, cherchait encore le dessin parfait.
Nombreux sont les français qui, sans vraiment savoir comment, se réveillent un matin accompagnés d'un chien. Pour traiter de ce problème qui mêle étroitement joie et désespérance moderne, Pierre La Police a fouillé dans sa propre expérience et enquêté parmi les amis des animaux, sans taire aucune des questions sensibles se présentant à lui. Proposant une synthèse raisonnable et éclairée des différentes positions répertoriées, il offre avec Nos meilleurs amis et l'acte interdit une oeuvre hybride, journal intime autant que guide pratique. Énumérant les points essentiels à connaître avant d'éprouver quoi que ce soit pour ces cons de chiens (ou toute autre forme de vie équivalente), ce livre est à lire et à offrir sans aucune modération. Recommandé par de nombreux éleveurs de groendals. Un petit opuscule fort pratique et très intelligemment conçu, qui propose un bilan définitif sur ce qu'il est important de connaître sur ces cons de chiens.
Longtemps considérée par les fans de Robert Crumb comme une oeuvre mineure dans sa pléthorique bibliographie, Mode O'Day vaut mieux que sa réputation et mérite largement d'être redécouverte. Avec ce personnage créé au milieu des années 1980 dans les pages du magazine Weirdo - dont il assure la direction éditoriale avec sa femme Aline Kominsky entre 1981 et 1993 - Crumb dresse un portrait au vitriol de l'Amérique de Reagan et de ses chimères, qui n'était que la préfiguration de notre monde actuel, dans lequel les hordes de Donald Trump sont l'aboutissement logique d'un système qui a vu l'homme, prédateur de ses semblables, se transformer en assassin de son propre environnement.Archétype de la femme dopée à la confiance et aux promesses de l'ultra-libéralisme, Mode O'Day est prête à tout pour se faire une place dans le petit monde branché de Los Angeles. Accompagnée de Doggo, un chien désabusé qui a fait de la lose une philosophie, et de Porpy, un marsouin condamné à la solitude par sa passion de l'informatique, elle multiplie les tentatives pour accéder à cette célébrité sans laquelle la vie ne vaut pas d'être vécue.Dernier bras d'honneur adressé par Crumb à son pays natal -qu'il quittera peu après pour venir vivre dans une France à ses yeux moins brutale- Mode O'Day conserve toute son acidité et sa virulence. Le volume est complété d'histoires antérieures -dont les très rares strips de Roberta Smith- qui permettent de vérifier que Crumb, contempteur impitoyable de ses semblables, ne s'est jamais trompé sur le destin qui les attendait.
Nicole est de retour pour crâner sur les plages cet été ! Pas folle la Nicole, elle prévoit déjà ses vacances sous le signe de l'amour saisonnier... Pour nos lecteurs, l'affaire est toujours aussi juteuse, plus de 300 pages de lecture à moins de 15 euros ! Y a des jeunes, y a des vieux, y a de l'inédit à gogo, et y a des choses introuvables. Mais y a pas que de la bédé ! Y a aussi une trentaine de pages de textes poilants comme tout : un retour sur l'année bédé 2017, des chroniques, des articles et même une interview exclusive de Lionel Koechlin !Des heures de lecture en perspective...Au programme, nous aurons du Ludovic Debeurme, du Olivier Texier, du Wil- lem, du Shigeru Mizuki, du Jérôme Dubois, du Charles Berberian, du Blutch, du Jean-Louis Capron, du Charles Burns, du Hugues Micol, du Didier Martiny, du Delphine Panique, du François Ayroles, du Philippe Petit-Roulet, du Sébastien Lumineau, du Adrien Demont, du Giacomo Nanni, du Anouk Ricard, du Ales- sandro Tota, du Crumb & Kominski, du Sammy Harkham, et, et, n'en jetez plus ça va déborder !
Au début des années 1960, Yoshiharu Tsuge entame sa collaboration avec la mythique revue Garo, qui donne aux auteurs la possibilité d'expérimenter de nouvelles ap- proches dans un contexte éditorial peu enclin à l'ouverture.Tsuge trouve dans cet endroit la possibilité de se révéler et développe des bandes dessinées d'un genre nouveau où autobiographie et fiction s'entremêlent pour faire surgir une forme d'authenticité inédite - cette approche avant- gardiste sera appelée watakushi manga, « la bande dessi- née du moi » et inspirera toute une génération.Après Les fleurs rouges, qui s'intéressait aux années char- nières de la carrière de Tsuge, ce second volume prolonge cette exploration en permettant de découvrir un auteur en pleine mutation. En juin 1968, Garo consacre un numéro spécial à Yoshiharu Tsuge, dans lequel il publiera sa nouvelle la plus célèbre : La Vis (Neji Shiki). Cette histoire marque un tournant dans l'évolution du style de Tsuge, qui, pour la première fois, retranscrit l'un de ses rêves. L'utilisation de la bande dessinée en tant que médium de l'inconscient est jusqu'alors inédite. Dès sa parution, La Vis provoque de nom- breuses réactions et suscite des interprétations diverses, tant de la part de lecteurs que de psychologues, écrivains, ar- tistes ou poètes. Tsuge n'apportera pas d'explications à cette nouvelle, conservant ainsi le mystère autour de son oeuvre.Traduites pour la première fois en français, la publication de cette nouvelle et des six autres qui composent ce vo- lume est un événement majeur. Ce deuxième tome de l'an- thologie permet de percevoir toute la richesse d'un auteur incontournable.
En 1977, la sonde Voyager emporte dans l'espace un enregistrement des bruits de la Terre. On y entend la pluie et les oiseaux, Beethoven et Chuck Berry, mais aussi les battements du coeur d'une jeune femme, Ann Druyan. Sacha rassemble quelques spécimens de notre zoo sublunaire : un matou massacré, un monstre bien vivant, un moineau moraliste, un musicologue misanthrope, une mère et son marmot, un miséreux qui rêve du musée Grévin. Le tourbillon de la vie les entraîne au fond et certains se laissent couler. Mais, il n'est d'existence si médiocre qu'elle ne puisse être rachetée. Il suffit pour cela de savoir écouter le monde. Comme un bruit ou un silence n'existent que si quelqu'un les entend, nos vies n'ont de sens que par et pour les autres. Charles Berberian regarde son époque avec autant d'empathie que de lucidité. S'il décrit un univers d'une noirceur quotidienne, dominé par l'indifférence et la cupidité, la violence et l'égoïsme, il refuse de désespérer de l'homme: d'ici 40.000 ans Ann Druyan sera morte depuis longtemps, mais son coeur n'en continuera pas moins de battre à travers le cosmos.
Après Toxic et La Ruche, Charles Burns signe avec Ca/averos la fin de sa trilogie chez Cornélius ...Quelques années après l'épisode de La Ruche, nous retrouvons Doug, jeune adulte grassouillet et un peu perdu dans la vie. Poursuivi par des fantômes et des regrets, il continue de dérouler jusqu'au bout le fil de sa vie passée et décide de retrouver son amour d'adolescent: Sarah ...Calaveros boude avec maestria toutes les intrigues déroulées au fil des précédents tomes. De quoi s'alimentent réellement les peurs de Doug? Qu'a-t-il cherché à fuir?Comment son alter ego tintinesque se sortira-t-il de cet étrange pays peuplé de lézards au service de la Ruche?Explorant dans ce tryptique sa fascination pour Hergé et William Burroughs, Charles Burns, pour sa première bande dessinée en couleurs, réussit un objet obscur et limpide à la fois, perdant le lecteur dans les méandres d'un univers instable et fascinant éclairé par la rigueur graphique qu'on avait pu apprécier dans Black Hole, et sublimé par un découpage et un art de la mise en abyme à leur paroxysme.
Une bande dessinée produite par des italiens pour le marché français qui fût un tel succès qu'une certaine marque de biscuits usurpa le nom de son personnage éponyme.On déguise Pépito le pirate en indien et il a vite fait de se retrouver dans les rayonnages de tous les supermarchés de France et de Navarre! Tout ça bien sûr, sans demander la permission à son aimable créateur...Pépito entre dans la tradition des bandes dessinées pour enfants en petit format, peu onéreux et vendu dans les kiosques et dans les gares.Parfaitement iconoclaste, gentiment anarchiste, le mot d'ordre de la série est de défier l'autorité, sans relâche et avec un humour décapant! Pépito est un personnage libertaire qui promet à ses jeunes lecteurs une vie bien plus amusante que celle qu'incarne le gouverneur de Las Bananas. Bête, rigide, autocentré, autoritaire, il représente à lui seul tout ce qu'enfants comme adultes peuvent détester chez les détenteurs du pouvoir.Pépito se situe dans la grande tradition de la bande dessinée américaine libertaire dont il était un grand admirateur (on pense notamment à Krazy Kat de Herriman).
« Un père avait deux fils. Le premier était réfléchi et intelligent. Le cadet en revanche était soi, incapable de comprendre et d’apprendre ». Ainsi début histoire de celui qui s’en alla chercher la peur ; conte des frères Grimm magistralement réinterprété ici par Giacomo Nanni. C’est en s’engageant sur les chemins de la falaise à la recherche de la peur que l’idiot a rencontré l’amour. Maos en bousculant les conventions, il se heurte aux préjugés des puritains et déclenche la haine d’une communauté prompte à passer de l’enseignement des Évangiles au plaisir du lynchage collectif. Malheur à celui par qui le scandale arrive….Revisitant la grande tradition du mélodrame et des amours impossibles, Giacomo Nanni décortique ce drame familial pour en exposer l’implacable mécanique sociale ; il en tire un manifeste esthétique ébouriffant. Ses constructions géométriques, son utilisation de la répétition et le rythme circulaire qu’il donne à l’histoire transforme ses planches en un théâtre où se révèle tout son art de la mise en scène. Ses personnages rejouent pour nous l’éternelle défaite du fou, le sacrifice des amoureux et la corruption des autorités morales avec un brio qui rend la conclusion plus déchirant que jamais.
Le mangaka évoque les difficultés du métier à travers sa propre expérience. Il raconte ses années de galère pour percer dans le milieu, son retour en Nouvelle-Guinée et la nostalgie du bonheur dans un Japon en pleine expansion économique et culturelle.
On imagine volontiers Anouk Ricard s'attabler chaque matin au bistro du coin, pour y dépouiller les Dernières Nouvelles d'Alsace ou La Provence, et traquer, à travers la presse quotidienne régionale, le crime crétin et le drame dérisoire.Sa fantaisie se met alors au travail. Elle fait dérailler l'anecdote, l'envoie brinqueballer sur les chemins de traverse de la réalité, à la rencontre d'une conclusion, lamentable et loufoque dans sa logique même. Ces his- toires courtes retrouvent l'humour anarchiste des récits en trois lignes de Félix Fénéon ou des détournements de Gabriel de Lautrec, basés eux aussi sur les faits divers.La ménagerie de l'artiste peut sembler enfantine.Méfiez-vous des apparences. Le canard bleu, le cheval jaune ou le chien myope renvoient l'image d'une huma- nité mesquine, ridicule et pas au mieux de sa forme. Aussi empotés que décalés, les personnages de Faits divers 2 prouvent de façon hilarante que le crime ne paie pas, du moins s'il est commis par des imbéciles.Dans ce deuxième tome, toujours aussi haut en cou- leur, Anouk Ricard s'est remise à table pour nous rassa- sier en anecdotes croustillantes d'ordinaire.
Doug, le héros de Toxic, se confesse sur son passé à une jeune femme. Il se bat pour se souvenir du mystérieux incident qui a changé sa vie et qui pourrait bien être lié à son ancienne petite amie, Sarah, et à l'ex de celle-ci. Doug va chercher des réponses dans un monde alternatif cauchemardesque, où il est un petit employé de la Ruche.
Inspiré par l'imagerie des comics à l'eau de rose des années soixante, Charles Burns décide de s'approprier cette esthétique édulcorée pour créer plus d'une centaine d'illustrations. L'association de ces représentations romantiques avec l'univers mystérieux et organique de l'auteur de Toxic est saisissante.Ici, les couleurs pop disparaissent pour laisser place à des images carrées en noir et blanc, sans nuance. La dimension théâtrale de ces représentations s'en trouve renforcer, offrant au lecteur un hors-champs imprévisible. Ce sentiment d'anxiété est accru par des jeux de clair-obscur maîtriser à la perfection. Misent en vis à vis, chaque image répond à une autre et vient susciter une narration implicite. De cette succession de petites scènes dramatiques se dessine progressivement les contours d'une histoire qui n'est jamais formulé. L'immersion est immédiate et sollicite chez le lecteur de nombreuses références allant du soap opéra au film noir hitchcockien.Évoluant entre rêve et réalité, conscient et inconscient, Square panels atteste une fois de plus du talent de Charles Burns à produire des images fortes et narratives d'une beauté envoûtante. Ce livre au contenu inédit et proposé en exclusivité saura ravir ses nombreux fans!
Pour fêter ses 25 ans, Cornélius propose un pack de plusieurs albums :- Ailleurs de Willem- Tanger Carnets de Dupuy et Berbérian- Sketchbook reports de Crumb- Escales de Crécy- Instabul carnets de Dupuy et Berbérian
Au commencement, il y a jo et koji, soudés depuis l'enfance et caressant l'un et l'autre le rêve d'entrer à l'académie galactique, temple des élites du futur.Hélas, seul koji est reçu. dévoré par la jalousie et la rage de voir son ami briser ses ambitions, jo décide de l'assassiner. mais koji est ramené à la vie par une mystérieuse créature extra-terrestre. c'est alors pour le miraculé, rebaptisé kaos, le début d'une vie d'exil et d'errance. au cours de son odyssée solitaire, kaos échouera de planètes désolées en royaumes tyranniques, se frottant à des civilisations improbables et fuyant perpétuellement les menaces de celui qui avait été son ami.Mais il devra à ce périple de gagner quelques fidèles compagnons de route, rebelles magnifiques au contact desquels il éprouvera toute la force de l'entraide et de la fraternité. dans cette trilogie sombre et rageuse, qui fait écho au somptueux prince norman conçu dix ans plus tôt (trois volumes chez cornélius), osamu tezuka convoque pêle-mêle quelques grands mythes universels, croisant abel et caïn et robinson crusoé pour mieux renouveler ses thèmes de prédilection et débattre une fois encore avec ses lecteurs de ce qui conditionne les êtres humains et fait qu'un individu devient un homme.
Un dessin répété plus de 150 fois suffit à Lewis Trondheim pour transcrire avec brio les vaines conversations qui font l'intérêt d'une vie de couple ordinaire. Un petit traité métaphysique abordable dès l'adolescence, proposé ici dans une nouvelle édition sur papier bouffant et dans un format grand luxe qui conviendra à toutes les bibliothèques.
Jamais, depuis Quichotte et Panza, ou Laurel et Hardy, on ne vit un couple de héros aussi mal assorti. Fuzz est un nounours, battu et jeté à la poubelle par un sale gamin. Coq d'élevage, plumé et promis à l'abattage, Pluck est en cavale. L'un est aussi craintif et passif que l'autre est arrogant et agressif.Après avoir été vendus comme esclaves, après avoir subit la famine et frôlé la mort, après avoir combattu dans un arène d'animaux gladiateurs et fait sauter un pont, nos deux héros se retrouvent pour de nouvelles aventures toujours plus rocambolesques! Dans ce nouvel opus, Fuzz et Pluck découvre l'existence d'un arbre à pèze sur lequel pousse des billets de banque. Cette curieuse plante signifierait-elle la fin de la galère pour nos deux amis?L'ingéniosité stylistique dont fait preuve Ted Stearn, ne cesse de surprendre.Dans ce troisième tome, l'auteur multiplie les découpages audacieux, s'amuse avec le rythme de la narration et développe de nouveaux personnages complètement loufoques. L'ensemble est rehaussé par une qualité graphique indéniable et un humour à tout épreuve. La suite de Fuzz et Pluck promet de ravir ses nombreux fans et d'en conquérir de nouveaux.
Dissimulé derrière les bandelettes qui ont fait de lui une momie, Emet s'anime peu à peu. Ses mains agrippent lentement les lambeaux de tissus autour de son visage, libérant progressivement sa vision. Sur la table devant lui, il découvre un miroir, dans lequel se reflète l'image de quelqu'un qu'il ne connaît pas. Au même instant, dans une des salles de l'hôpital où elle exerce, le Professeur Loew apprend son licenciement et quitte son laboratoire sans un dernier regard.Au croisement de Mary Shelley et Gustav Meyrink, Tes yeux ont vu s'inspire de la figure du Golem pour mieux interroger la fugacité des choses. Fini le savant fou à l'ego surdimensionné qui rit comme un damné en levant les mains au ciel. Fini aussi l'image de la créature brutale au front bas qui ne sait pas articuler deux mots. Ici, la relation complexe qui unit les deux personnages réveille notre rapport à l'autre en appréhendant des sentiments profonds de réciprocité, de dépendance et de solitude.Dans cette lutte pour l'apprentissage de tous les instants, où l'obsolescence du corps semble irrémédiable, la science suscite de nouvelles questions sans en fournir les solutions. La réponse est peut-être là, entrelacée dans une succession de cases, cachée entre les lignes du dessin, au carrefour d'une histoire qui nous rappelle que rien n'est éternel.
En Bretagne, un homme marche sur la grève. Il semble une silhouette crayonnée par Chaval ou Bosc, l'ombre de lui-même. Hier encore, Serge était homme remarquable, un type formidable, le directeur de la filiale Asie- Pacifique de la SEMCO. Aujourd'hui, il ne sait plus faire marcher la machine à café et égare ses lunettes. Lui qui voulait changer le monde découvre que le monde change sans lui.Serge vieillit et n'aime pas ça. D'ailleurs, tout le prouve : c'était mieux avant.Le cimetière des éléphants s'annonce et le vieux mâle blanc freine des quatre pattes. Il échafaude des stratégies dérisoires pour fuir la réalité, prétendre que le temps n'a pas de prise sur lui.Plutôt que de racoler des amis sur Facebook, Serge tente d'oublier sa solitude dans les bras d'une femme. Mais l'élue veut changer sa routine. Et s'il recommençait la même erreur qu'autrefois, avec à l'horizon la même cascade d'emmerdements, une ex-femme autoritaire, un fils absent et une belle-mère flageolante ?Le style dépouillé à l'extrême de Petit-Roulet, à contrepied des modes, expose, avec la froideur du scalpel, les contradictions et les ridicules d'un brave homme qui tente, vaille que vaille, de conserver ses illusions sur les autres et, surtout, sur lui-même. On rit,mais pour ne pas pleurer.