« Ce qui du passé s'invite au présent a toutes les odeurs. J'ai interprété celle qui m'en parle le mieux. » S'appuyant sur le fur balsam, les sèves et les résines les plus épaisses, l'idée de Monsieur Lutens était au travers de ce parfum, d'évoquer le temps qu'il faut pour mettre au jour une conscience, une histoire. Pris par les vicissitudes de la vie, nous n'avons pas toujours la distance qu'il convient pour comprendre ce qui nous arrive. Tout est vécu dans l'instant, au présent. Par son besoin de rapidité, de réactivité, notre société aujourd'hui multiplie ce fait. L'analyse est délaissée au profit de « breaking news », « de scoops »... Chacun hélas est susceptible d'être noyé à tout moment sous cette injonction de l'instant.

La petite fumée du diable au Paradis. On dit qu’elle envoûte, qu’elle rend folle et même, si on en abuse, qu’elle tue ! C’est plus exactement du brugmansia que, lors d’une nuit, pour la mettre en flacon, j’ai laissé s’écouler sa mémoire. Datura, Amande, Noix de Coco

En majuscule, grandeur nature ! « Oboedi silentiis meis non imperii » : « N’obéis pas à mes ordres, obéis à mes silences ». Poudré ici par l’amertume du cacao, le santal s’enfonce au plus profond d’un piège de velours. Cacao, Rose de Turquie, Santal

Délivrez-nous du Bien ! Aussi blanche que la neige est la fleur de jasmin. Ma religion est noire. Jasmin, Encens, Civette

Toujours, j’ai voulu changer. Enfant : de famille, d’amis et plus tard, de pays. Ah, j’oubliais ! De sexe ! Enfin tout, jusqu’à ce vétiver qui, lorsqu’il s’éloigne de Cologne, s’enfonce lascivement dans un velours d’Orient. C’est à part entière qu’il présente sa senteur, sur un bitume de ciste. Une cire ! Vétiver, Baume du Pérou, Benjoin

La religion du fer avait besoin d'une vierge et la vierge, d'un lis. Lys, Musc, Santal, Bois Sec

Mon émotion est fluide. A l’instar d’une cire qui se coule dans un moule, elle affermit ce qui me séduit, comme ici, ce cœur de pain d’épices. Ecorces de Mandarine, Clous de Girofle, Cannelle

La petite fumée du diable au Paradis. On dit qu’elle envoûte, qu’elle rend folle et même, si on en abuse, qu’elle tue ! C’est plus exactement du brugmansia que, lors d’une nuit, pour la mettre en flacon, j’ai laissé s’écouler sa mémoire. Datura, Amande, Noix de Coco

Toujours, j’ai voulu changer. Enfant : de famille, d’amis et plus tard, de pays. Ah, j’oubliais ! De sexe ! Enfin tout, jusqu’à ce vétiver qui, lorsqu’il s’éloigne de Cologne, s’enfonce lascivement dans un velours d’Orient. C’est à part entière qu’il présente sa senteur, sur un bitume de ciste. Une cire ! Vétiver, Baume du Pérou, Benjoin

« Ce qui du passé s'invite au présent a toutes les odeurs. J'ai interprété celle qui m'en parle le mieux. » S'appuyant sur le fur balsam, les sèves et les résines les plus épaisses, l'idée de Monsieur Lutens était au travers de ce parfum, d'évoquer le temps qu'il faut pour mettre au jour une conscience, une histoire. Pris par les vicissitudes de la vie, nous n'avons pas toujours la distance qu'il convient pour comprendre ce qui nous arrive. Tout est vécu dans l'instant, au présent. Par son besoin de rapidité, de réactivité, notre société aujourd'hui multiplie ce fait. L'analyse est délaissée au profit de « breaking news », « de scoops »... Chacun hélas est susceptible d'être noyé à tout moment sous cette injonction de l'instant.

Quand, sous cellophane, la Haute couture était encore un frisson. De l’osmanthus, l’avez-vous déjà senti ? C’est une fleur blanche ou orangée. Serrées en grappes, ses petites corolles éclatent en une senteur de jasmin mandariné. Sur un été chaud, il aiguille la fraîcheur. Mandarine, Fleurs Blanche, Osmanthus de Chine

Connue pour ses multiples propriétés médicinales, l'armoise et son imaginaire médiéval nous transporte ici au cœur de ses puissantes senteurs aromatiques. Avant que distraitement ma main ne détacha d’un buisson une feuille qu’entre l’index et le pouce je froissais, qui aurait pu prévoir qu’à ce jour en flacon, l’armoise me parlerait ?

Plongée dans un champ de blés où la chaleur et le craquant des fétus le disputent au doux soleil d'une fin d'été. Sinon les brindilles emmêlées dans la chevelure de cet homme de paille, j’ai retenu la couleur : elle était blonde. En essences, il suppose une eau sèche pour ceux qui n’aiment pas se mouiller.

Tel un pollen gris traversé de soleil, la cendre de lavande sèche de ce parfum encense nos sens. C'est un pollen errant sur une cité morte. Grise telle la cendre sur l'air flottant, une poussière traversée de soleil. De la lavande, et pour que ce clair soit gris, de l'encens, j'en suis fou ! Dans tous les sens, il encense mes sens.

Sans tâche, sans reproche, ce cristal poivré révèle son infini douceur sur un doux fond boisé. Sans tâche et sans reproche. Un cristal poivré qui tient tête. On le retient.

Mettre en demeure le diable ne suppose plus l’enfer. La Terre déjà y pourvoie ! ‘ A grand feu’ n’est plus de mon goût ce jour. Préférant aux flammes la braise, mon remords regagne la nuit.

Mettre en demeure le diable ne suppose plus l’enfer. La Terre déjà y pourvoie ! ‘ A grand feu’ n’est plus de mon goût ce jour. Préférant aux flammes la braise, mon remords regagne la nuit.

Plus que jamais léger, il promet une caresse. En avançant à pas de lune, le musc ici, oublie le fauve pour ne garder que son allure. Musc, Bergamote, Iris

A force de repasser cette image du fer chaud, en va et vient sur le linge frais, j’ai fini, pour ne plus y penser, à la mettre en flacon. C'est un complexe labyrinthe qui crée cet appel d'air, entre la fleur blanche de la menthe fraîche et la restitution naturelle de synthèse, donnant à cette Eau, l'impression d'une joue sur le coton de la taie d'oreiller. Sauge Sclarée, Pétales de Magnolia, Fleur Blanche de La Menthe Fraîche

Des clousici est une métaphore car cette Eau m’est chère ! Cette pelure d’orange pique aux yeux et son clou, of course, est de girofle.