C’est avant tout comme virtuose du violon que Vivaldi fascine le public vénitien du XVIIIe siècle : voici réunis quatre de ses plus célèbres concertos, Les Quatre Saisons ainsi que deux de ses plus belles cantates, interprétées par le violoniste et contre-ténor Dmitry Sinkovsky.
Certes, il y a les Quatre Saisons et tous ces concertos pour violon plus célèbres et virtuoses les uns que les autres. Mais c'est ici, dans sa production de concertos pour cordes seules (concerti per archi), qu'Antonio Vivaldi a montré son plus haut et plus pur talent d'écriture : concision, brio, profondeur et émotions immédiates. Un Vivaldi au firmament, servi ici avec passion et excellence par l'Accademia Bizantina. Les concerti per archi donnent à écouter des sensations diverses, des paysages multiformes, des petites histoires toujours nouvelles. Nous avons ici treize miniatures musicales dans lesquelles affleurent les influences de terres voisines et lointaines, et de cette mer qui entoure Venise : ainsi du concerto RV 163, appelé Conca, qui s'inspire du son de la conque marine, ou Wettertrompete, que Vivaldi avait eu l'occasion d'entendre en Bohême, et à laquelle les marins attribuaient le pouvoir d'apaiser ou de déchaîner les tempêtes. Les concertos pour viole d'amour (concerti per viola d'amore) sont d'un caractère plus mystérieux. Notamment parce que cet instrument fascinant est doté de cordes sympathiques qui vibrent de façon autonome lorsqu'on frotte les cordes mélodiques. Vivaldi, comme certaines de ses élèves - et comme Alessandro Tampieri! - était un grand virtuose de l'instrument, qui n'est toutefois utilisé que de façon anecdotique depuis le XIXe siècle. La sonorité douce, suggestive, évocatrice d'effets et de climats orientalisants de la viole d'amour trouve ici son apogée dans le poignant Largo du concerto RV 393, le final entraînant du concerto RV 394 ou le délicat Andante en ré mineur du concerto RV 395.