Ce livre rassemble 130 dessins choisis et sous-titrés par l'auteur, répartis en six chapitres à la longueur exponentielle.Chaque chapitre crée une cohérence thématique, voire narrative, entre les images.Ce livre est dans la continuité des livres de Frédéric Poincelet publiés aux éditions Ego Comme X.Les amateurs retrouveront son amour du dessin et son univers intimiste.Paru en 2008, il reparaît 7 ans plus tard avec une nouvelle jaquette conçue et dessinée par l'auteur.
Les Heures de Verre est le premier album d'Alice Lorenzi paru une première fois en octobre 2005. Un album particulièrement attendu. C'est que cette jeune auteure n'était alors pas tout-à-fait une inconnue. Une petite auto-publication photocopiée avait été remarquée, par sa singularité, la beauté étrange de ses dessins et la force de ses textes : In de Vleestuin. Depuis, les planches d'Alice débordent des fanzines liégeois et enrichissent bon nombre de revues : Mycose, Julius et Marinette, Ferraille... Lorsqu'un travail originalimpose ainsi sa pertinence, avec une telle évidence, on peut parler d'exception. C'était arrivé, peut-être, avec Aristophane, Frédéric Coché ou Debbie Dreschler.Les Heures de Verre est une oeuvre poétique et plastique foi-sonnante, irréductible à un discours, truffée de références, explicites ou implicites, à la mythologie et à l'histoire de l'art. Qu'on ne s'y trompe pas, il ne s'agit pas d'un univers érudit et abstrait : ce labyrinthe est peuplé de dé-mons bien réels.
Un homme, habité par une angoisse soudaine, décide de se cloîtrer chez lui et de se couper du monde. Ses voisins, le livreur, l'hôpital, ses propres meubles... Tout pour lui représente un danger mortel. Il est rongé par la suspicion et la peur. L'angoisse le gouverne à tel point que sa raison lui fait défaut. Toute sortie est pour lui une aventure à hauts risques si bien qu'il évite, tant que possible, tout contact avec le monde extérieur. Mais un jour, son docteur, seule personne qu'il laisse pénétrer dans sa forteresse, l'oblige à sortir de son repli. Son anxiété prend alors une ampleur démesurée. Et il va développer toutes sortes de troubles psychosomatiques. Commence alors le début de sa fin.Ces dessins à la fantaisie cauchemardesque reflètent habilement les délires paranoïaques du protagoniste de cette histoire, Monsieur Fernando. Les visages grimaçants, les corps désincarnés, les personnages effacés, les décors tonitruants et menaçants permettent au héros d'évoluer dans l'univers de son imaginaire et de faire de ses hallucinations visuelles, sa réalité profonde.
Depuis des années, Henne note sur un carnet les quelques rêves dont il parvient à se souvenir et qui lui semblent constituer matière à adaptation. Il en adapte ici une dizaine. Avec leur logique si particulière, ces récits contés par le sommeil évoquent le grotesque et la violence de l'intime. Le héros est tantôt dans la peau d'un éditeur pour qui la confection d'un livre devient un casse-tête chinois, tantôt dans celle d'un médecin qui ne sait pas pratiquer la médecine, ou encore dans celle d'un enfant de cinq ans... ces histoires connaissent toutes la même fin, le réveil, qui dénoue les contradictions et met un terme à l'angoisse générée. À chaque rêve, un style différent : acrylique, aquarelle, fusain, crayon, plume, vecteur (à la manière d'un mode d'emploi), noir et blanc, bichro, quadri... un traitement de l'image aussi variable que la fantaisie des rêves qui semblent, malgré leur incongruité, toujours évidents aux yeux de ses acteurs. Son univers trouble s'échafaude en contrastes et en nuances, et emmène son alter ego de papier, comme son lecteur, aux abords d'un monde désenchanté.
Si les lecteurs francophones connaissent bien, désormais, le manga japonais, ils découvrent à peine le pire de ce qui se fait en matière de manhwa, la bande dessinée coréenne, une production paradoxalement généralement destinée aux jeunes filles (le sunjeong manhwa) ou imitant le manga japonais.Véritable phénomène culturel et commercial, le manhwa peine pourtant à se développer en dehors des sentiers rebattus du manga. Cependant, des formes plus radicales et des propos d'auteurs véritablement contemporains émergent des dizaines d'écoles de bande dessinée de Séoul. Un éditeur a eu le courage de les éditer : Saï Comics de Kim Dae-Joong. La Cinquième Couche a choisi de traduire dix d'entre eux. Pour de meilleurs lendemains rassemble la crème de la bande dessinée coréenne contemporaine. Ces dix auteurs à la narration et au graphisme puissants font partie, pour la plupart, du collectif Anazo, issu de la section animation de la Korean National University of Arts. Ils explorent chacun à leur façon leur univers intime ou quotidien, avec des moyens graphiques toujours renouvelés.
Cette réédition est une version augmentée de 20 pages des versions parues en 2010 et 2013. Sur les pas de Samuel est un livre étrange et beau qui nous invite, en compagnie d'un curieux ectoplasme blanc, à traverser les strates du temps, de la matière et de la vie. Ce voyage aux limites de la raison, de la couleur et de la lumière, ce livre hanté par la création est une pièce unique, un oeil mystique et inspiré qui vous irriguera de rêves d'une insondable beauté. En quelques pages, il installe un univers fascinant qui happe aussitôt un lecteur libre de son interprétation, d'autant plus que Samuel est inexpressif. Les teintes vives et douces, légères, aériennes et très contrastées, nourrissent une fantaisie psychédélique envoûtante, l'album baignant constamment dans une contemplation désintéressée du monde propice au recueillement et à l'ascèse. Métaphore du paradis perdu, décor d'une quête généreuse et tranquille, le monde de Samuel est versatile, anachronique et d'une plasticité à la mesure de l'oeil curieux et alerte, celui de Samuel qui se confond évidemment avec celui du lecteur.Sans oublier une pointe d'ironie noire et moqueuse, toujours là pour nous rappeler la cruauté du monde et la vanité de l'art. Mais, par un joli pied de nez visuel, Musturi refuse d'y sombrer en faisant voyager son héros libre, insouciant et imperturbable, dans un monde édénique via une sublime esthétique du rêve portée par des couleurs chatoyantes.
C'estune journée comme les autres qui commence à Cloacaland, le domaine-cathédrale que nous connaissons bien. Wim est toujours le plus grand collectionneur de boîtes de fromage La vache-qui-rit du monde entier et une grande nouvelle lui parvient ...Wim et son cochon de compagnie Marcel vivent dans le magnifique domaine-cathédrale Cloacaland. Alentour, tout est gris et noir. De temps à autre, un cochon s'échappe de Cloacaland et fait une tache de couleur dans ce monde sinistre. Louise, la truie préférée de Marcel, a été kidnappée par l'infâme Louis Voitton. Il menace d'en faire un sac à main si Wim ne cède pas à ses exigences. Si on ne la sauve pas, Marcel survivra-t-il ? L'air est vicié. Les animaux pâlissent. Les tatouages des cochons s'effacent. Ils ont de l'asthme. Il va falloir partir, mais on ne peut pas abandonner Cloacaland...Wim vient d'acquérir la dernière boîte de fromage La-Vache-qui-rit, celle qui manquait à sa collection. Elle est magique. Elle donnera un pouvoir extraordinaire à son propriétaire. Ce méli-mélo, totalement déluré, ne s'arrête pas là. En effet, les auteurs s'amusent à laisser transparaître d'étranges ressemblances avec des chefs d'état ou des représentants de l'Eglise, et nous entraînent dans une mise en page, folle et forte en couleurs, qui n'est pas sans rappeler le pop art.L'univers de Wim Delvoye emprunte volontiers aux classiques franco-belges, Tintin et Bob et Bobette. On y présente l'artiste aux multiples facettes et ses œuvres, Cloaca, la machine à faire caca, les constructions fantastiques en acier corten, les cochons tatoués...