Qui n'a jamais voulu rencontrer son ange gardien ou le fantôme de son meilleur ami disparu ? L'univers fantastique de Golo Zhao – aux couleurs pastels etaux traits arrondis – campé cette fois au coeur des villes de la Chine contemporaine illustre des histoires poétiques et merveilleuses, où destin et amour nefont qu'un. Par l'auteur de La Balade de Yaya et Entre ciel et terre.
Portraits croisés au coeur d'une banlieue anonyme : un professeur traumatisé par ses élèves, un employé de fast food fasciné par les odeurs, deux frères à l'idéologie douteuse...Dans une ligne claire proche de celle de Chris Ware, John Pham impose son univers dans ce premier volume, une vision de la solitude urbaine traversé de sublimes fulgurances oniriques.
Dix-huit effroyables visages dessinés par Charles Burns (Black Hole, Toxic, La Ruche, Calavera.) et Gary Panter et découpés chacun en trois panneaux à assembler méli-mélo pour former jusqu'à 7 000 créatures monstrueuses différentes - du robot au monstre sanguinaire en passant par les insectes mutants - et recréer son propre bestiaire inspiré du sombre univers des deux célèbres artistes. Un livre-objet délirant !
Né au moment où son frère mourrait d'un banal accident de vélo, un petit garçon grandit à l'ombre d'une mère rongée par le chagrin. Solitaire, il entretient une relation avec un double fantomatique, mais parviendra à surmonter ses peurs grâce à l'amitié d'une camarade de piano. Par ce précieux récit intimiste, premier livre de Joanna Hellgren, la jeune dessinatrice suédoise imposait d'emblée la force d'un univers d'une extrême sensibilité. Sélection Angoulême 2009. Nouvelle couverture.
Abigaël Martini est commissaire stagiaire au 17ème districtdu 78. Envoyée à Marseille pour enquêter sur de mystérieux faits divers, cette héroïne décomplexée au caractère bien trempée devra traquer et interroger sans relâche marins, mafieux, escrocs et meurtriers afin de faire ses preuves dans l'univers macho de la police. L'intégrale de la série Abigaël Martini rassemble trois polars originaux, au graphisme à la fois sobre et nerveux, avec pour toile de fond des problèmes sociaux contemporains comme la violence, le racisme et la place des femmes dans notre société.
L’univers de Chair de ma chair est celui de l’enfance : Lola Lorente joue avec subtilité des paradoxes de l’âge tendre, oscillant entre innocence et cruauté, violence et jeu.Ralfi, Amanda et Adrian se préparent pour un bal costumé. Tandis qu’Adrian est obnubilé par l’amélioration de ses talents de ventriloque, son frère Ralfi rêve de se parer des atours de danseuse de leur mère décédée. De banales disputes entre frères et soeurs en drames familiaux, de jeux fantasques en promesses solennelles, Chair de ma chair explore avec poésie et finesse la complexité des sentiments qui nourrissent les rêves d’enfants.Soutenu par un subtil traitement graphique en noir et blanc, ce récit onirique évoque avec douceur des thèmes comme la construction de l’identité sexuelle et l’opposition entre le monde de l’enfance et celui des adultes
À travers une série de rencontres parfois surprenantes et décalées - avec un trader de la défense ou un féru d'alchimie.- Vincent Gravé nous invite à une découverte de l'univers de Gilles Clément, inventeur du concept de « jardin en mouvement ». Du parc André Citroën à l'île Derborence, oasis verte et sauvage en plein coeur de Lille, en passant par le Musée des arts premiers du quai Branly, le dessinateur - enquêteur - figuré sous les traits d'un chat noir armé de son carnet de croquis - s'initie aux principes et à la symbolique qui président à quelques unes des créations majeures du jardinier devenu professeur au collège de France. L'album se termine par une conversation avec le maître lui-même, dans l'intimité de son jardin personnel, créé autour de sa maison de campagne creusoise, véritable matrice et terrain d'expérimentation nourrissant ses grandes créations publiques.
Dans l'ombre portée par les noms, écrasants, d'Hugo Ball et Tristan Tzara, scintille celui d'Emmy Hennings (1885-1948), l'écrivaine, poétesse et actrice, qui donna l'impulsion décisive au mouvement dada en créant en 1916 son centre névralgique : le Cabaret Voltaire.Comète féminine et artistique à l'orée du XXe siècle, son existence sur scène, de Munich à Zurich en passant par Paris, se fait le catalyseur de l'univers bohème et intellectuel de l'époque. Maîtresse de sa misère comme de ses victoires, alternativement aidée et empêchée par des hommes, Emmy Hennings est une rêveuse insaisissable, une mélancolique qui aime dessiner des anges et observer les vagues, une adepte de la morphine qui la fait écrire. Bien plus que pour dada, c'est pour la liberté de créer en son nom et contre la facilité d'être une muse qu'elle bataille et vit sans relâche.
Il se passe de drôles de choses dans le salon de Gertrude et Leo Stein, tel que Nick Bertozzi nous le présente : une absinthe bleue très particulière permet à ses adeptes de se projeter dans l'univers peint des toiles et d'y vivre des moments extraordinaires.Mais une obscure série de meurtres les menace : une mystérieuse tueuse à la peau bleue sévit dans le milieu artistique parisien de 1907, arrachant littéralement leur tête à ses victimes. Les membres du salon se lancent alors dans une enquête retentissante dans le but d'arrêter la créature meurtrière. Dans la folle équipée des Stein, on retrouve Pablo Picasso, jeune peintre fougueux au vocabulaire grossier, Georges Braque, artiste quasi ascète qui ne vit que pour peindre, Guillaume Apollinaire, poète libertin, ou encore Éric Satie, compositeur aux expérimentations musicales déroutantes.Tout en explorant un événement fondamental de l'histoire de l'art, la naissance du cubisme, Nick Bertozzi embarque le lecteur dans un thriller rocambolesque, entre intrigue policière et épopée fantastique.
«Jimbo en Enfer» et «Jimbo au Purgatoire» sont considérés comme des oeuvres culte de la BD outre Atlantique. Leur publication en France (regroupée en un volume, tête bèche) s'inscrit dans la lignée d'oeuvres majeures du 9ème art telles que Ivan Brunetti ou Mark Beyer. À la fois passionné de culture underground et d'histoire de l'art, Gary Panter a lu avec délectation la «Divine Comédie» de Dante et en propose une adaptation qui oscille en permanence entre hommage et irrévérence. Son personnage fétiche, Jimbo, un punk un peu simplet coiffé en brosse, se trouve plongé dans cet univers apocalyptique où il chemine avec Valise, son fidèle compagnon de voyage. En chemin, il croise pêle-mêle, des minotaures, des punkettes droguées, des ovnis, des robots géants... Cette atmosphère de perdition illustrée par des paysages de science-fiction comme Gary Panter excelle à les dessiner, offre un jeu littéraire brillant, un véritable festival visuel, profondément stimulant. Un projet extravagant à découvrir enfin.
Une famille composée d'unepetite fille, Zoé, de ses parents et de son grand père, vit dans une maison isolée, entre forêt et marais, dans une contrée qui évoque le sud des Etats Unis. On pense à l'univers de Flannery O'Connor ou Carson McCullers, mais aussi à des films comme La Nuit du chasseur ou encore. L'étrange créature du lac noir, de Jack Arnold. Car on l'apprend vite, le marais abrite une bête étrange, qui envoûte les habitants de la région par son chant nocturne.La narration se construit au fil de l'alternance des sons et du silence. Peu de dialogues, mais des bruits obsédants : celui du métronome, des doigts qui tambourinent machinalement, mais surtout une mélodie, un air d'une beauté irrésistible qui revient toujours troubler ceux qui l'entendent, ou qui s'en souviennent. C'est le chant de la créature du marais, dangereux, voire mortel pour les uns, apaisant pour les autres.Après la disparition de ses parents, la petite Zoé grandira seule avec son grand-père, personnage fantasque qui s'accommode fort bien de l'étrangeté ambiante.Un roman graphique mystérieux et sensible, au plus près des sensations de l'enfance.
écit pudique d'une enfance dans le Liban des années 80, [Beyrouth] Catharsis emprunte les mots et les visions d'une fillette qui a pour terrain de jeu un petit bout de rue, avec ses habitants, ses commerces intrigants... Pour elle, la guerre est cette réalité toute proche, et cependant presque invisible, que seuls matérialisent les bruits de coups de feu qui lui parviennent depuis l'autre coté de la ville, au-delà du mur qui fait de sa rue une impasse, et marque la fin de son territoire. Subtile évocation du passage de l'univers familier de l'enfance vers le monde des adultes à travers l'espace de la ville, cette courte bande dessinée écrite en 2002 est d'autant plus émouvante qu'elle trouve dans l'actualité récente de douloureux échos.[Beyrouth] Catharsis est le premier livre d'un projet plus vaste, un travail pluriel sur la mémoire, qui explore différentes manières de retransmettre une expérience intime forte, la guerre du Liban vécue par une enfant. Les formats, l'approche seront délibérément variés au fil des livres, inventant différentes voies pour transmettre les souvenirs et les émotions de l'auteur.
Amy Tinsdale et Jordan Levine sont les personnages d'une série de strips publiés par Mark Beyer dans le magazine alternatif New York Press, entre 1988 et 1996. Cette anthologie de 292 strips permet d'appréhender l'incroyable inventivité graphique déployée par Mark Beyer dans cette série, qui représente véritablement le coeur de son oeuvre. Amy et Jordan forment un couple névrotique et pathogène, qui évolue dans un univers urbain cauchemardesque, aux prises avec une absurdité quotidienne qui bascule souvent vers le fantastique et le monstrueux.Ils vivotent dans un appartement minable, dépriment, se querellent, mais semblent condamnés à rester ensemble, unis par une pulsion qui les dépasse. Lorsqu'ils sortent de leur enfer domestique, le pire les attend dans la rue : voisins bizarres et déviants, enfants malveillants et agressifs, animaux répugnants. Les petits ennuis de la vie courante, un retard au travail, un moteur qui lâche, basculent souvent vers l'ultra-violence : des hordes de zombies assaillent leur véhicule, des virus mortels s'abattent sur la ville.Dans ce tableau surchargé de désespérance, l'humour totalement froid de Mark Beyer surgit du décalage entre l'horreur des faits et les réactions pragmatiques et désabusées des personnages, les dialogues se bornant souvent à décrire platement les événements les plus atroces, sans étonnement ni hystérie. La force du livre naît de l'étourdissante succession de ces strips, répétitifs jusqu'à l'obsession dans leurs thèmes et leurs motifs, mais jamais dans leur traitement graphique.Impressionnant par son format et sa pagination, l'anthologie Amy et Jordan constitue un objet éditorial hors norme, qui va permettre au public français de découvrir un auteur américain majeur.