Semtazone a su mettre à profit ses rencontres, ses expériences. Sa musique se fait plus mûre, plus affirmée, plus rock aussi. Celle ci a su se démarquer des influences, des raccourcis, des étiquettes, sans pour autant renier les instruments qui font la couleur de Semtazone. Et cela se ressent sur ce disque live ! 60000 kilomètres, 120 concerts, 18 mois de tournée, 10 concerts enregistrés, 10 jours de mixage, des heures et des heures d'écoute, 12 morceaux sélectionnés, pour en arriver à deux mots et pas des moindres : Trafic Intense. Les guitares hurlantes savent se faire douces et accompagner le chant de Sara. Violoncelle, saxophones et flûtes ne sont pas en reste quand il s'agit de monter en puissance. Chez Semtazone, la chanson et le rock font bon ménage. Et c'est cela que l'on retrouve sur Trafic Intense, de la chanson avec du rock autour, de la douceur et de la violence, tout ce qui fait le style de Semtazone.
La fausse d'orchestre fait de la musique avec un violoncelle, une contrebasse, une guitare sèche, une explosion, un banjo, un saxophone baryton, alto et soprano, une clarinette, une clarinette basse, une voiture, un cours de tennis, une timbale symphonique Belge de cavalerie, une sirène de police, des marées noires, des appeaux (de mouettes), une flûte traversière, une trompette, des ballons, un bugle, des percussions, un collier de chien, un sampleur, des appeaux et du chant à texte sans parole mais avec histoires, comme un cinema muet annonçant la venue des cartoons au cinéma. De la musique nourrie des vies de chacun, de la musique comme on veut et surtout comme on l'entend. Les influences sont donc multiples et assumées vu que la moyenne d'âge dépasse largement celle du moindre groupe de rock revendicatif, espèce en voie de disparition. Si nous utilisons parfois des appeaux, notre exigence n'a rien à voir avec celle d'un chasseur. Elle est, je dirai, bien plus élevée puisqu'il s'agit pour nous, non pas d'attraper la mort pour l'assiette, mais plutôt de fédérer un public autour d'une mémoire commune.. Notre but, il est vrai, ressemble à celui du chasseur, puisqu'il est de se retrouver, après le spectacle, à table, avec des convives, histoire de déguster par exemple, un plat de Langoustine voire de lièvre plombé.