Un film de Jacques Goldstein Filmé en noir et blanc et au plus près des musiciens par des caméras à l'épaule et sur scène, Eclipse est un regard à la fois moderne - cadrages et montage - et classique - le noir et blanc - sur une musique qui, du blues au «free-jazz», revendique à la fois sa créativité et son histoire, sa structure et son improvisation libre. Toutes ces contradictions assumées donnent une énergie et une beauté particulière à la musique jouée par le Golden Quartet de Wadada Leo Smith. Jacques Goldstein : Après des études de philosophie et d'esthétique, Jacques Goldstein se dirige vers la télévision. Il entre comme assistant à France 2 pour les Enfants du rock. Il y produit et réalise par la suite des portraits de musiciens tels que Miles Davis, noir sur blanc, une biographie filmée sur le célèbre trompettiste. Sa filmographie est vaste et regroupe entre autres films Latin Jazz Stories du trompettiste new-yorkais Jerry Gonzalez, Femi Kuti, What's going on ?, Johannesburg un portrait de la ville, La Nouvelle-Orléans un carnet de voyage pour la série d'ARTE « Voyages Voyages » ou encore Un sang d'encre, Black as ink un essai sur l'exil des grands écrivains afro-américains à Paris (Richard Wright, James Baldwin, Chester Himes. Avec Aimé Césaire, Melvin Van Peebles, et Gordon Parks). Le jazz actuel, européen et international, les musiques improvisées, les croisements musicaux hybrides, plus généralement l' ensemble des musiques de création sans exclusive de genre, constituent le coeur de la collection Freedom NOW. Chaque film s'appuie sur un concert donné lors du festival Banlieues Bleues qui fête cette année sa 25ème édition. Confiée à des cinéastes pour qui la musique est un centre d'intérêt majeur, la réalisation sous forme de carte blanche remet en question les codes figés de la représentation de la musique. Tout est parti d'un constat général, qui s'exprime dans ce paradoxe : nombre d'entre nous, pour qui la musique compte plus que tout, ne trouve que rarement leur compte quand elle est mise en images pour la télévision. On écoute sans regarder, tant l'image reste en deçà des sons. Tant la musique est si souvent mal comprise, mal sentie et donc mal restituée. En définitive, le compte-rendu de l'image la dépouille de ses sens possibles. La Huit a ainsi décidé de produire des films qui rendraient compte d'une recherche, dans un esprit de création et de liberté aussi large que possible. La collection met ainsi en jeu une réflexion autour des rapports entre l'image et la musique.