Christine Plubeau et Isabelle Saint-Yves rendent hommage au plus grand compositeur de la viole de gambe : Monsieur de Sainte Colombe. Comment rendre compte mieux que Rousseau lui-même de tout ce que Monsieur de Sainte-Colombe a apporté à la viole de gambe, que ce soit au niveau de la facture instrumentale (ajout de la 7eme corde qui donne plus de profondeur à la sonorité, les cordes filées argent qui permettent un jeu articulé et précis même sur les cordes graves), mais aussi un développement important de la technique qui confère à l'instrument une palette sonore d'une finesse et d'une sensibilité la rapprochant de la voix humaine. C'est grâce à ces apports déterminants qu'une école de viole de gambe a pu se développer en France, Marais, Couperin et Forqueray en étant les plus prestigieux représentants. Il me semble important de rendre hommage à ce musicien de l'ombre dont nous sommes tous, encore aujourd'hui, les héritiers, comme son fils mais également Marin Marais l'ont fait en leur temps en lui dédiant deux magnifiques Tombeaux. Christine Plubeau Christine Plubeau Elle étudie la viole de gambe au Conservatoire Royal de La Haye (Pays-Bas) et y obtient un diplôme de soliste. De retour en France, elle intègre de nombreux ensembles : Les Folies Françoises, Le Poème Harmonique, La Grande Ecurie, L'Arpeggiata, Cantus Köln. Par ailleurs, elle poursuit une carrière de soliste et se consacre également au répertoire de musique de chambre. Elle est invitée dans les festivals les plus prestigieux en France comme à l'étranger. Son activité discographique est unanimement saluée par la critique. Isabelle Saint-Yves Elle débute le violoncelle au CNR de Caen et poursuit sa formation au CNSM de Paris et intègre le CNR de Paris. Après avoir obtenu ses diplômes, elle se dirige vers le répertoire de la musique ancienne et étudie la viole de gambe. Elle obtient un prix de fin d’études à l’unanimité au conservatoire de Paris. Violiste et violoncelliste, elle travaille et enregistre avec de nombreux ensembles et personnalités.
Lors de la parution de son précédent album Voyage, couronné d'un beau succès critique et commercial, Télérama décernait ses prestigieuses ffff en écrivant : « Délicieuse est le mot qui vient quand on écoute Youn Sun Nah. Mais la jeune Coréenne est aussi émouvante, radieuse, parfois drôle, toujours sensuelle et nocturne. La voix donne l'idée même de la justesse, avec des trilles dans l'aigu qui vous vrillent. » Récemment décorée du grade de Chevalier dans l'ordre des Arts et des Lettres, Youn Sun Nah est de retour au disque avec un nouvel opus très attendu, Same Girl. Entourée de ses fidèles musiciens, déjà présents sur l'album Voyage - les excellents Ulf Wakenius (g), Lars Danielsson (b), Xavier Desandre- Navarre (perc) - la piquante Coréenne est effectivement toujours la « même fille » et nous propose un nouvel enregistrement homogène et intimiste, aux accents européens, américains et asiatiques. Au carrefour du jazz, de la pop, de la chanson et du folk, Youn Sun Nah surprend, capte l'auditeur, le subjugue, le charme, l'hypnotise. Entre minimalisme, retenue et exubérance, le CD est composé d'un magnifique choix de onze chansons. Youn donne libre cours à son talent unique, sans aucune contrainte ou entrave stylistique. Ainsi, le standard de jazz My Favorite Things côtoie le classique de Metallica Enter Sandman, et la troublante Chanson d'Hélène de Philippe Sarde - interprétée en français aux côtés du récitant Roland Brival - une magnifique folk-song coréenne. A noter également quelques raretés avec la vibrante reprise My Name Is Carnival de Jackson C. Frank, ou le bluesy Moondog de Terry Cox, batteur de son état pour Bowie, Elton John ou Aznavour. De superbes compositions originales de Youn et de son guitariste complètent enfin un vibrant ensemble. Avec sa technique sans faille, cette voix souple et céleste, limpide et précise, Youn Sun Nah virevolte, tournoie, change de registre.et nous laisse admiratifs, heureux, émus, sans voix. Comme tous ceux qui l'ont déjà vue sur scène. Lorsque La Chanson d'Hélène égrène ses dernières notes, il ne reste qu'une seule chose à faire : réécouter l'album. Encore. Et toujours.
Lors de la parution de son précédent album Voyage, couronné d'un beau succès critique et commercial, Télérama décernait ses prestigieuses ffff en écrivant : Délicieuse est le mot qui vient quand on écoute Youn Sun Nah. Mais la jeune Coréenne est aussi émouvante, radieuse, parfois drôle, toujours sensuelle et nocturne. La voix donne l'idée même de la justesse, avec des trilles dans l'aigu qui vous vrillent. Récemment décorée du grade de Chevalier dans l'ordre des Arts et des Lettres, Youn Sun Nah est de retour au disque avec un nouvel opus très attendu, Same Girl. Entourée de ses fidèles musiciens, déjà présents sur l'album Voyage - les excellents Ulf Wakenius (g), Lars Danielsson (b), Xavier Desandre- Navarre (perc) - la piquante coréenne est effectivement toujours la même fille et nous propose un nouvel enregistrement homogène et intimiste, aux accents européens, américains et asiatiques. Au carrefour du jazz, de la pop, de la chanson et du folk, Youn Sun Nah surprend, capte l'auditeur, le subjugue, le charme, l'hypnotise. Entre minimalisme, retenue et exubérance, le CD est composé d'un magnifique choix de onze chansons. Youn donne libre cours à son talent unique, sans aucune contrainte ou entrave stylistique. Ainsi, le standard de jazz My Favorite Things côtoie le classique de Metallica Enter Sandman, et la troublante Chanson d'Hélène de Philippe Sarde - interprétée en français aux côtés du récitant Roland Brival - une magnifique folk-song coréenne. A noter également quelques raretés avec la vibrante reprise My Name Is Carnival de Jackson C. Frank, ou le bluesy Moondog de Terry Cox, batteur de son état pour Bowie, Elton John ou Aznavour. De superbes compositions originales de Youn et de son guitariste complètent enfin un vibrant ensemble. Avec sa technique sans faille, cette voix souple et céleste, limpide et précise, Youn Sun Nah virevolte, tournoie, change de registre et nous laisse admiratifs, heureux, émus, sans voix. Comme tous ceux qui l'ont déjà vue sur scène. Lorsque La Chanson d'Hélène égrène ses dernières notes, il ne reste qu'une seule chose à faire : réécouter l'album. Encore. Et toujours.
Parmi les artistes qui ont cotoyé Benjamin Britten, un personnage hors du commun a focalisé l'attention du compositeur anglais : Mstislav Rostropovitch. L'entente qui s'établit entre les deux hommes aboutit à la création d'une sonate pour violoncelle et piano donnée le 7 juillet 1961 au Festival d'Aldeburgh, et de la Symphonie pour violoncelle et orchestre que Rostropovitch joua en première audition dans la grande salle du conservatoire de Moscou le 12 mars 1964. Le musicien russe a raconté avec son humour coutumier les circonstances de la création des 3 Suites pour violoncelle de son illustre ami britannique : «[...] Britten devait me présenter à la princesse Mary (soeur de la reine mère) qui vivait au château d'Harewood dans le Yorkshire. Je décidai que je devais faire une révérence avec rotation à 360° et génuflexion - à peu près ce que j'avais vu faire dans les ballets de Tchaikovsky au Bolchoï. Benjamin, effrayé à l'idée de tant d'extravagance, passa la majeure partie du voyage à tenter de m'en dissuader. [...] Juste avant d'arriver à Harewood, nous nous arrêtâmes à Lincoln pour déjeuner. Britten était dans un état de quasi-panique. C'est alors que j'eus un éclair de génie. Je me saisis d'un menu du restaurant et y rédigeai un contrat moitié en allemand, moitié en charabia qui débutait ainsi : «Je soussigné, Benjamin Britten, en échange de la suppression de la révérence que Slava devait faire à Son Altesse Royale, m'engage à lui écrire trois grandes oeuvres pour violoncelle.» Il signa et sous peu remplit son contrat : c'est ainsi que virent le jour trois oeuvres de génie, les trois Suites pour violoncelle seul.» Après les suites de Bach, les suites de Britten sont le deuxième sommet auquel les violoncellistes doivent se mesurer dans leur vie. Véritables chefs-d'oeuvre de musicalité nécessitant une technique plus qu'exigeante, ces trois monuments font partie de ces morceaux qu'on met une vie à peaufiner. Le jeune Antoine Pierlot s'est lancé à l'ascension de ces crêtes et nous offre sa grande virtuosité dans ce programme enregistré live aux Flâneries Musicales de Reims. Il fait sonner son instrument aussi bien dans l'ample déclamation ouvrant la Suite n°2 que dans les pizz nerveux de la «serenata» de la Suite n°1, ou dans les ricochets galopants, pleins de noblesse ibérique, de la «marcia». Antoine Pierlot triomphait en 2009 dans le cloître Saint-Remi de Reims avec les trois suites de Bach. La maîtrise de son instrument et son extrême musicalité ne sont plus à vanter. La filiation de Bach à Britten est évidente. Antoine Pierlot n'a aucun mal à nous en convaincre.
Emile Parisien (33 ans), collectionne depuis quelques années trophées et récompenses. En 2009, année de son « décollage », il est Talent Jazz Sacem, Lauréat Jazz Migration Afijma et Jazz Primeur du Ministère de la Culture; en 2012 il obtient le Prix Django Reinhardt de l'Académie du Jazz et enfin, en 2014 il décroche une Victoire du Jazz? Palmarès impressionnant. Très sollicité sur la scène hexagonale comme sur la scène européenne, il jongle, difficilement, avec un agenda surbooké pour trouver des « créneaux » compatibles avec ses engagements multiformes. En octobre 2014 à Toulouse, Emile rencontre Joachim Kühn et le courant passe immédiatement. Lorsqu'il propose au pianiste de participer à la résidence marciacaise la réponse est tout de suite positive. « Cette rencontre est une suite logique de mon travail avec Daniel Humair et Jean-Paul Célea. Ils ont tous deux fait de nombreux concerts avec Kühn dont ils gardent des souvenirs éblouissants. Kühn enregistre sur le même label que moi et il m'a dit avoir écouté et apprécié mon disque chez ACT. Avec Daniel nous jouons souvent des thèmes de Kühn. Quand nous avons travaillé le projet Yes Ornette avec Celea il m'a rappelé que Kühn est le seul pianiste qui a joué avec Ornette? Cela m'a donné l'idée de lui proposer cette résidence car nos esthétiques sont voisines. Une sorte de post-free, canalisé, organisé, avec beaucoup d'énergie. » Pour compléter le groupe, dans une démarche de type « trans-générationnelle » (Kühn a 71 ans? et une vitalité incroyable), Emile a choisi Manu Codjia (40 ans) un des baby-boomers de Daniel Humair (il fut son élève dans la classe jazz du CNSM) qui est lui aussi sollicité de toutes parts pour participer à des nombreux groupes et projets. Plus un tandem rythmique inédit : le contrebassiste Simon Tailleu (32 ans), diplômé lui aussi du CNSM, choisi pour sa solidité et son groove et le « petit jeune », quasi-inédit en France, Mario Costa (29 ans) batteur portugais avec lequel Emile a joué et enregistré au Portugal (CD Particula 2012 avec Dominique Pifarély). En 4 jours de répétitions intenses et chaleureuses ce surprenant casting a généré un groupe créatif, enthousiaste, joyeux et soudé. Chaque composition génère une grande variété de climats avec de belles alternances entre écritures et improvisations. Parisien impressionne non seulement par sa virtuosité technique, mais aussi par une qualité de sonorité pas si fréquente chez les sopranistes : ample, généreuse, chaleureuse, avec quelques bruitages et autres harmoniques agencés avec pertinence. Le quintet offre une belle illustration du concept Humairien de « liberté contrôlée ». Ardonceau Pierre-Henri (blog Jazz Magazine).
LE GUITARISTE D'ACCEPT REVIENT EN FORCE AVEC SON SECOND ALBUM SOLO ! Sans l'ombre d'un doute, Herman Frank est l'un des plus prestigieux guitaristes allemands de ces trente dernières années. Ses compositions dynamiques peuplées de riffs ravageurs et de solos virtuoses ont rendu grâce à la musique du groupe culte germanique Victory, qu'il a fondé au milieu des années 80, ainsi qu'à son digne successeur Moon'Doc, mais égalment en tant que member au légendaire combo Accept a début des années 80 dans lequel il est apparu dans un nombre important et qualitatif de compositions, sur les albums 'Classics' tels que Restless and Wild et Balls To the Wall avant de rééintégrer de façon permanente Accept en 2005. Après son premier album solo, Loyal To None (2009), le resident d'Hannovre revient en force avec son second opus. Right In The Guts, un pur condense d'adrénaline, d'énergie et de détermination. Si vous recherchez un disque paisible, et relaxant, passez votre chemin. Sinon cochez la date du 22 juin 2012. Right in The Guts combine d'imposantes compositions où se mêlent des influences de rock, metal et de blues. Son jeu de guitare associe, quant à lui, la technique, le gout certain et des idées recherchées. Il en est de même pour les musiciens qui l'accompagnent dans cet enregistrement. Le chanteur Rick Altzi est né en Suède. Il possède une voix très rock qui se distingue aisément. Il a lui-même eu vent du projet d'Herman Frank et l'a contacté illico. Le bassiste Peter Pichl a joué au sein du projet Loyal To None et demeure l'un des bassistes les plus recherchés sur la scène actuelle. Mamalitsidis Cristos a déjà partagé la scène avec Herman Frank en tant que second guitariste et joue à la perfection du métal. Le batteur Michael Wolpers a le sens du grove et de la precision. C'est un ami d'Herman Frank et un compagnon de longue route. Avec cette armée d'experts, Herman Franka enregistré 13 titres forgés dans le Métal. C'est à l'Arena 20, son studio situé à Hanovre en Allemagne que vont se faire les prises. Frank Herman est le principal compositeur et s'occupe aussi de la production allant jusqu'à travailler le mixage et le mastering final. Au final se succèdent donc une variété astronomique de tempos différents, de formes d'expression divergentes et de niveaux de puissance sans que la trame générale en souffre. 'Roaring Thunder' ouvre avec furie l'album tandis que le titre éponyme 'Right In The Guts' pulse à fond et imprime la cadence. Frank Herman n'y va pas par quatre chemins et se dévoile de suite. Le chant et les instruments vont directement à l'essentiel et ne laisse aucune question sans réponse.. Et lorsque la finesse sur le sompteux et inhabituel 'Vengeance' s'invite au buffet, ce n'est que pour mieux conquérir les fans. Herman Frank desire vite se produire sur scène pour épauler cet album. Comme il le souligne personnellement : J'utiliserai chaque minute qu'Accept m'accordera pour me produire dans chaque club du monde qui pourra accueillir mes murs d'amplis. C'est ce qu'on appelle un sacré appel du pied avec un album de cette trempe.
Alexander Paley est largement reconnu pour ses prouesses techniques éblouissantes, son répertoire exceptionnellement large des concertos et des oeuvres pour piano solo, et la profondeur de ses interprétations uniques et personnelles. Lors de ma première rencontre avec Rameau, j’avais 7 ans. Mon premier professeur était né à Paris et il avait une très bonne connaissance de la culture française. Grâce à lui, je suis à mon tour tombé amoureux de la France en général et de Rameau en particulier, Rameau qui ne m’a plus jamais quitté par la suite. Je l’ai toujours gardé dans un coin de ma tête, sans jamais pouvoir le donner sur scène car, malheureusement, les programmateurs, préféraient et préfèrent encore des compositeurs plus familiers du grand public.(...) C’est résolument en tant que pianiste que j’aborde la musique de Rameau. Nulle question ici d’une simple imitation du clavecin : il me semble dommage de ne pas exploiter les opportunités que notre piano contemporain offre, comme l’a fait, par exemple dans Bach, Glenn Gould, musicien que j’admire. J’ai également apporté une attention particulière à la question du tempo. Sur la question des ornements, pour lesquels le compositeur a laissé une table fort copieuse, je me réclame de Wanda Landowska. L’ornement est, à mes yeux, comme un vaste champ qui permet d’introduire ce qui existait autour de Rameau en son temps. Ainsi, dans La Vénitienne (Premier livre, 1706), après avoir joué strictement ce qui est écrit par Rameau, j’ai inséré des citations de Domenico Scarlatti et de Jean-Paul-Egide Martini (son célèbre Plaisir d’amour). C’est aussi pour cette raison que dans les doubles de la fameuse Gavotte, j’ai introduit le Dies iræ. J’avoue avoir l’intime et forte conviction d’en avoir le droit. J’ai essayé de jouer chaque mélisme, chaque note, écrits par Rameau car le texte reste la Bible, et il doit être scrupuleusement respecté. Mais Debussy disait que la musique survenait entre les notes et il est du ressort de l’interprète de découvrir ce qui existe au-delà du papier et de l’encre noire. Ce que je joue ne relève absolument pas de la transcription telle qu’a pu superbement le faire un Godowski. Ce n’est pas non plus une tentative de transformer la musique en quelque chose d’audible pour un hypothétique auditeur contemporain. J’essaie simplement de partager cette immense beauté qui naît devant moi et devant l’auditeur... Alexander Paley