Invité dans les murs du musée Matisse de Nice, Christophe Girard a dessiné l'album MATISSE MANGA comme le carnet d'un voyage immobile. Les 51 planches ont été produites en direct au stylo bille, en référence au dessinateur japonais Hokusaï et son album Hokusaï Manga (1814) traduit par : dessin en liberté ou dessin au fil du pinceau. Légères par l'approche, les planches possèdent toutes une même architecture : une oeuvre de Henri Matisse est évoquée au centre de la page, des croquis sur le vif des visiteurs et du personnels sont disposés autour. Sur la bande du bas, une aquarelle reproduit des photos représentant Henri Matisse ou ses contemporains, en bulle des citations de ces mêmes intervenants relatent la pensée et la vie de l'immense artiste. Pour la première fois dans la bande dessinée, un musée et sa collection deviennent les héros principaux et ne sont plus cantonnés dans un rôle de décor ou de faire-valoir.
Après Fausse Route, un album sombre et dense dans la veine du pur polar américain, Vincent Gravé et Joseph Incardona, sortent un second album. Quittant les extérieurs nuits seventies d'un road-movie où il était question d'une femme fatale et d'un évadé de prison, ils abordent cette fois-ci dans Petites Coupures l'univers en huis clos et oppressant de la boxe dans les années 1940. Le temps d'un combat opposantPaul Norman à Max Chavez. L'histoire se déroule en 9 rounds sur et autour du ring. Inserts et flash-back permettent de dérouler deux existences que tout oppose en apparence et qui se retrouvent confrontées lors d'un match de gala. D'un côté Paul Norman, le champion déchu et, de l'autre, Max Chavez, l'étoile montante. Ce qui doit être alors une simple confrontation sans enjeux spécifiques, sinon pour Norman d'empocher une bourse rondelette et pour Chavez de peaufiner les derniers « réglages » avant son combat pour le titre, prend soudain une tournure inattendue et tragique.