Broché, format 21x27,5 cm. Couverture couleurs (quadri). Pages intérieures N&B. Une série de fables tragiques (dont certaines ont été prépubliées dans la revue Jade) qui mettent en scène des personnages tragiques : insatisfaits, cupides et incompris. Autant de nouveaux adeptes que la mort, omniprésente dans l'ouvrage, accueille dans son club de la dernière chance. Un album à l' humour déjanté.
En compilant en un volume l'ensemble de ses meilleures histoires courtes, toutes inédites en album, Mish Mash retrace le parcours de l'un des auteurs les plus prodigieux de la décennie. Ce panorama permettra de constater l'importance de ce dessinateur qui est déjà l'influence revendiquée d'une génération d'auteurs. L'incroyable cohérence de l'ensemble ainsi que la maîtrise d'un style que la variété des techniques et des références n'aura jamais brouillé, font de ce recueil un premier bilan d'exception. Certains parleront de Don, d'autres d'injustice ; mais c'est ce qui s'appelle la Grâce, tout simplement.
Épuisé depuis une quinzaine d'années, rarement vu et largement inconnu, le premier album du tandem Dupuy & Berberian nous revient habillé de neuf. Entièrement redessiné et remis en couleur, copieusement enrichi de hors-texte inédits, la nouvelle édition de ce petit bijou vient rendre enfin justice aux prémisses d'un parcours exemplaire. On sera étonné par la fraîcheur et la cruauté de ce Petit Peintre, et plus surpris encore de constater avec quelle évidence ses tribulations trouvent leur place aux côtés des mésaventures d'Henriette et des rêveries de Monsieur Jean.
Daniel Clowes est né à Chicago où, un jour de 1924, deux étudiants assassinèrent par ennui leur jeune voisin, et le souvenir de Leopold et Loeb hante les pages de Ice haven. Cet album raconte comment la disparition d'un petit garçon bouleverse la routine d'une bourgade du Midwest, repliée sur ellemême, et met à jour la solitude et la frustration de ses habitants. L'auteur de David Boring marche ici sur les traces d'Edward Hopper ou de Charles Schultz et cartographie la terrible mélancolie du quotidien. Derrière l'ironie transparaît une empathie profonde pour les prisonniers de Ice Haven, qui ne cessent de se heurteraux barreaux de leur cage en cherchant aveuglément une issue à leurs rêves.
dicté par l'urgence et la nécessité d'écrire, hanté mêle rêve et réalité pour mieux évoquer l'indiscible.dix ans après le journal d'un album (l'association), philippe dupuy, créateur avec charles berberian du personnage de monsieur jean, tente à nouveau l'expérience de l'écriture en solo, s'appuyant sur une construction narrative inattendue pour mieux ausculter les pulsations intérieures qui l'animent.alternant récits courts, notes dessinées à la volée et mises en scène distanciées, hanté tient moins du journal intime que du compte-rendu émotionnel. philippe dupuy y explore avec un mélange de violence et de retenue les thèmes du manque et de la solitude, puisant au coeur de ses émotions les plus personnelles pour construire des anecdotes, des fables et des promenades dont la mélodie et la sensibilité touchent la part la plus intime de chacun de nous.d'une élégance acide, hanté est un portrait en creux qui laissera le lecteur engourdi et chaviré.
Shigeru Mizuki est mort le 30 novembre 2015 au matin. Ces rééditions et cette opération, prévues de longue date, le feront découvrir à de nouveaux lecteurs, quel que soit leur âge, tant il est avéré qu'il plaît à toutes les générations.NonNonBâ a remporté le Prix du Meilleur Album à Angoulême en 2007 et le Prix du Meilleur Éditeur en 2010 à la Japan Expo. Toutes éditions confondues, le livre s'est écoulé à plus de 30 000 exemplaires et il est étudié dans certains collèges.Opération Mort a remporté la Prix du Patrimoine à Angoulême en 2009. Il s'est écoulé à 7 000 exemplaires et est épuisé depuis 2013.Les autres titres de Mizuki doivent aussi profiter de cette mise en avant, d'autant plus que Vie de Mizuki continue de bien se vendre et qu'il n'a pas atteint son potentiel.Un poster sera imprimé à cette occasion, reprenant la photo qu'il nous adressa peu de temps après que NonNonBâ fut récompensé ; sa manière à lui de nous remercier et de démontrer qu'il était quelqu'un de joyeux.
Au terme de sa rupture avec Sook Yin Lee, Chester Brown décide qu'il ne veut plus de petite amie. Trois ans d'abstinence plus tard, il décide de sauter le pas et de fréquenter les prostituées. Cet album évoque chacune des vingt-trois filles avec lesquelles l'auteur a eu des relations sexuelles tarifées entre 1999 et 2010. Souvent drôle, toujours lucide, ce journal debord d'un micheton offre un tableau saisissant de la prostitution contemporaine, que le talent de son auteur exempte de tout voyeurisme ou sensationnalisme. S'il ne montre jamais le visage de ses partenaires, et préserve leur anonymat, Brown s'efforce de rendre aussi fidèlement que possible et leurs corps et leurs conversations. Il décrit le métier de la prostitution et les relations entre les filles et leur client avec une honnêteté et un recul dignes d'éloge. Dessinant crument mais sans misérabilisme les matelas à même le sol et les préservatifs, il alterne les scènes les plus prosaïques, qui posent la question du pourboire ou de la véracité des photos sur les sites d'escort-girls, avec des séquences où il confronte ses vues à celles de ses amis et confrères, Seth et Joe Matt. Le trait est à l'unisson du récit : sec, sobre et ironique. Son expérience et sa réflexion personnelles amènent Brown à conclure par un plaidoyer argumenté pour la disparition de la monogamie possessive et la libéralisation de la prostitution.
Chloé Poizat nous guide dans une création subtilement inquiétante. Les enfants poussent sur les arbres où ils seront pendus, ou sortent en fumée des cheminées. Corps décapités, têtes coupées, troncs mutilés, témoignent de quelque catastrophe inouïe, comme effacée de notre mémoire.Enveloppés par une horreur muette, nous nous aventurons dans le monde des cauchemars, à la rencontre de fantômes ambigus. Chien à tête de chou ou homme à tête d’escargot, fillette en feu, ces apparitions, flottent à la frontière du rêve et de la réalité, du conscient et de l’inconscient, condamnées à une errance éternelle.Bal de têtes tient de la parade de monstres de foire et du cabinet de curiosités. L’album est hanté par des créatures mi-bestiales, mi-humaines, issues de croisements improbables et de métamorphoses ratées. Travaillant à partir de cartes postales, de photos, d’images imprimées, Chloé Poizat récupère des icônes familières, qu’elle détourne, bricole, mélange, et assemble, jusqu’à ce que l’impression de déjà-vu vire au doute et au malaise. Le noir et blanc de gravure ancienne, subverti par des taches de couleurs crues, brouille encore les repères.Chloé Poizat donne forme aux peurs ancestrales, aux monstres nocturnes, que nous aurions voulu oublier. On s’attend à croiser, au hasard de son univers absurde, OdilonRedon, Gourmelin, ou Topor. Et l’ombre de Lautréamont n’est pas loin.
Grièvement touché aux jambes le 7 décembre 1914, lors d'une patrouille dans le secteur du Bois-le-Prêtre, Bofa refuse de se laisser amputer. Trimballé d'une ville l'autre, d'un traitement l'autre, il endure la promiscuité de l'hôpital jusqu'à sa démobilisation en novembre 1915.Deux ans plus tard, alors qu'il commence à peine à remarcher, soutenu par des béquilles, il s'offre le luxe de dénoncer, en plein conflit et malgré la censure, le sort que le service de santé réserve aux blessés confiés à ses soins.A la fois témoignage et pamphlet, Chez les Toubibs paraît en décembre 191Z Qualifié par Roland Dorgelès de béquille lancée dans les jambes des majors, cet album raconte le quotidien des hôpitaux militaires, univers absurde où l'on rafistole le bétail humain pour le renvoyer à l'abattoir.Dépassé par l'ampleur de la catastrophe, le personnel de santé vaque benoîtement à sa besogne. Cynisme ou indifférence, les toubibs refusent d'avouer leur faillite. loin du cliché des infirmières sémillantes et des chirurgiens dévoués, Bofa décrit un système qui transforme les blessés en cobayes livrés à l'arbitraire des majors.Les insuffisances et les errements du service de santé resterant longtemps un sujet tabou. Il était plus que temps de rééditer un livre cruel, qui pourrait avoir en exergue la phrase de Louis-Ferdinand Céline: «Je n'ai pas toujours pratiqué la médecine, cette merde. »
David, héros et narrateur de l'histoire, est un jeune homme qui oscille entre la fin de l'adolescence et les prémices de l'âge adulte. Pressé de quit- ter l'un et réticent à entrer dans l'autre, il occupe son temps à s'ennuyer, relisant entre deux conquêtes féminines insatisfaisantes un recueil de bande dessinée réalisé 30 ans plus tôt par le père qu'il n'a jamais connu. Cette atti- tude vole en éclats le jour où il croise la route de Wanda. Ce qui prenait la tournure d'un récit introspectif bascule alors peu à peu dans le cauchemar :Un inconnu tente de l'assassiner, des gens meurent ou disparaissent mysté- rieusement, une guerre bactériologique éclate dans le lointain... et plus rien ni personne ne peut garantir que le monde est ce qu'il paraît être.Mêlant observation pointue des sentiment et ambiances à la limite du fantastique, Clowes dresse un époustouflant portrait de l'adolescence en quête d'identité et signe un véritable chef-d'oeuvre.Publié dans son pays par un éditeur de littérature au même titre que les ouvrages d'écrivains contemporains, ce livre a été salué par la critique comme la preuve (enfin !) que la bande dessinée était une écriture à part entière. Cette nouvelle édition que nous proposons, intègre désormais les cases en couleur présentes dans l'édition originale. L'album sera cartonné avec un dos toilé puis proposé en avant-première au Festival d'Angoulême en présence de Daniel Clowes.
Publiées pour la première fois en album par Highwater Books en 2003, les aventures de Shrimpy et Paul (et leurs joyeux amis) entraînent le lecteur au coeur d'un univers improbable, imaginé par un Max Fleischer sous acide où des frères Warner virés mabouls. Des Laurel et Hardy déjantés affrontent avec un sérieux imperturbable une sexualité hasardeuse et les situations les plus grotesques. L'un perd ses tétons chéris, l'autre accouche par les genoux, tandis que des tours géantes poussent à l'intérieur de leur petite maison. Sous ses apparences cartoonesques, l'art de Bell plonge des racines profondes aussi bien dans le cubisme que dans la culture populaire, dans la Bible que dans le hard rock, et introduit dans la bande dessinée la technique du collage. Glanant les rogatons de la société de consommation, Marc Bell construit, avec ces matériaux de récupération, vieux numéros de Mad Magazine, figurines de Star Wars, briques de Lego, un univers surréaliste et loufoque. perd ses tétons chéris, l'autre accouche par les genoux, tandis que des tours géantes poussent à l'intérieur de leur petite maison. Sous ses apparences cartoonesques, l'art de Bell plonge des racines profondes aussi bien dans le cubisme que dans la culture populaire, dans la Bible que dans le hard rock, et introduit dans la bande dessinée la technique du collage. Glanant les rogatons de la société de consommation, Marc Bell construit, avec ces matériaux de récupération, vieux numéros de Mad Magazine, figurines de Star Wars, briques de Lego, un univers surréaliste et loufoque. Ce monde fourmillant, complexe et toujours logique dans son absurdité, rappelle les paysages inexplicables de Herriman. Bell le peuple de créatures plus ou moins anthropomorphes qui empruntent leur nom à la junk-food ( Shrimpy, Blimpy, Taco) ou à un gadget (Chia Man) et font de la vie quotidienne une aventure rocambolesque et hilarante, pleine de bruit et de non sens.
Shigeru Mizuki est né en mars 1922 à Sakai-minato, petite ville côtière du sud-ouest du Japon. Il connaît dans cette province tranquille une enfance libre et heureuse, période faste dont il s'inspirera à de nombreuses reprisesdans ses mangas. Très tôt, il montre des aptitudes étonnantes pour le dessin, talent encouragé sans réserve par ses parents. Il a à peine vingt ans lorsque la guerre du Pacifique vient interrompre ses espoirs de carrière.Enrôlé dans l'armée impériale japonaise, il est envoyé dans la jungle de Nouvelle-Guinée, où il va vivre un véritable cauchemar: il contracte rapidement la malaria, assiste à la mort de ses camarades et perd le bras gauche dans un bombardement... Détenu sur place à la fin de la guerre, il se lie avec les membres d'une tribu locale, amitié qui le sauvera de la famine, de la maladie et de la folie. Ce n'est finalement qu'en 1957, après une vie déjà trop riche de souvenirs et de blessures, qu'il entame la carrière de mangaka qui a fait de lui l'un des plus grands raconteurs d'histoires de son pays.Auteur singulier et généreux, il ne cesse d'explorer tout au long de son oeuvre les univers qui se cachent derrière notre monde pour mieux dire sa profonde compréhension de l'âme humaine, et communiquer à ses lecteurs l'empathie qu'il éprouve pour toutes les formes de vie. Après NonNonBâ et Opération Mort (Fauves du Meilleur Album et du Patrimoine en 2007 et 2009 au festival d'Angoulême), les éditions Cornélius présentent avec Vie de Mizuki un autre chef-d'oeuvre et une nouvelle facette de ce géant du manga.Le succès sans commune mesure de la bande dessinée au Japon, son ancrage dans la société, sa forme unique et ses thèmes de prédilection, s'expliquent une fois placés en regard de l'Ere Showa (1926-1989). Les biographies des pionniers du manga, de Vie et Mizuki de Shigeru Mizuki à Une vie dans les marges de Yoshihiro Tatsumi, témoignent autant de l'explosion d'un art populaire que de cette période parmi les plus complexes de l'histoire du Japon.La Vie de Mizuki rappelle qu'en un peu plus d'un siècle, cet archipel presque exclusivement constitué de villages de pêcheurs s'est mué en l'une des plus grandes puissances industrielles mondiales. Entre-temps, un élan de modernité et de nationalisme a emporté ses hommes vers la guerre, avant de rapatrier les survivants sur une terre occupée, en perte d'identité, en marche d'industrialisation forcée, démunie de son armée et de son besoin de produire de l'énergie.Cette société qui n'aurait plus besoin de se défendre ni de se nourrir allait accoucher d'une forme d'expression naturellement enfantine, mais d'une richesse indéniable: le manga. Shigeru Mizuki, cet artiste qui a ressuscité le goût du folklore au Japon, incarne plus que quiconque cette édifiante réaction artistique face au poids de l'Histoire: celle d'un homme qui a perdu un bras au combat et rentre dans son pays pour donner vie à un courageux fantôme à qui l'on a volé un oeil.Récit d'un destin hors du commun, témoignage unique sur la mutation d'un monde, Vie de Mizuki est une extraordinaire fresque romanesque qui embrasse un siècle de chaos et d'inventions.