Entouré de Tommy Flanagan et Max Roach, Sonny Rollins enregistre en 1956 une des pierres angulaires du Jazz. Avec 'Saxophone Colossus' le génie du saxophone lâche un pavé dans la marre pour marquer au fer rouge l'Histoire du jazz.
Pour son troisième album chez ECM, Chris Potter présente un tout nouveau quartet entièrement acoustique qui associe avec beaucoup de naturel des qualités d’invention mélodique et d’intensité rythmique. On y trouve le pianiste David Virelles, le contrebassiste Joe Martin et le batteur Marcus Gilmore, tous apportant leur soutien créatif au leader. 'The Dreamer Is the Dream' nous permet en effet de l’entendre au saxophone ténor. Dans le morceau virevoltant 'Heart in Hand' ou encore dans ce sommet de l’album qu’est 'Yasodhara,' mais aussi au saxophone soprano 'Memory and Desire' et à la clarinette basse. En plus de ses précédents disques en leader pour ECM, 'Imaginary Cities' et 'The Sirens', Potter a participé à plusieurs disques du label comme par exemple le grand classique de Paul Motian 'Lost in a Dream' et 'What Goes Around' de Dave Holland qui a remporté un Grammy Award.
Le disque de deux complices qui, l'espace de quelques séances d'enregistrement, se lancent dans un be bop racé et subtil. Véritable dialogue feutré entre la trompette de Miles Davis et le saxophone alto de Julian « Cannonball » Adderley, Somethin' Else est une fascinante promenade agitée où les deux hommes se jaugent.
Weasels Ripped My Flesh, sous sa pochette rigolote, est un disque de Frank Zappa & The Mothers Of Invention datant de 1970. L'album sera un des derniers (voire même le dernier, si je ne me trompe pas) des Mothers sous leur formation classique, à savoir Jimmy Carl Black (batteur et Indien du groupe), Roy Estrada (basse), Bunk Gardner (saxophone), Motorhead Sherwood (saxophone), Ian Underwood (saxophone), Zappa (guitare, chant), Ray Collins (chant). Don 'Sugarcane' Harris (violon) et Lowell George (guitare) participent à l'album, qui sera suivi, la même année, de Chunga's Revenge, album plus ou moins solo de Zappa (du moins, sorti sous le seul nom de Zappa). Le titre donnant son nom à l'album l'achève, et consiste en un rappel de concert (titre enregistré live) constitué de boucan infernal et assez insupportable pour les oreilles délicates, 2 minutes de carnage qui serait la manière que Zappa aurait choisie pour lancer un défi à la fameuse tradition sacro-sainte des rappels en fin de concerts. Le reste de l'album est enregistré à moitié en studio, et à moitié en live, et alterne entre morceaux expérimentaux très barges et de titres nettement plus conventionnels et accessibles, comme le cultissime My Guitar Wants To Kill Your Mama. L'album n'est pas le plus facile d'accès de Zappa (mais à côté de Lumpy Gravy ou 200 Motels, c'est assez facile d'accès quand même !). L'album se veut une sorte de suite à Burnt Weeny Sandwich, album de 1970 assez dans le même état d'esprit. Les deux albums seront d'ailleurs, un temps, vendus ensemble en un double album. totalement barré et free (Oh No, Prelude To The Afternoon Of A Sexually Aroused Gas Mask, The Eric Dolphy Memorial Barbecue, Toads Of The Short Forest), Weasels Ripped My Flesh est, sans être un des sommets de Zappa, un disque franchement bon, voire même très réussi, à conseiller aux fans. 43 minutes (un peu moins en vinyle, Didja Get Any Onya ? ayant été rallongé de moitié pour le CD - en vinyle, il ne durait que 3,42 minutes) de pure dinguerie à la Zappa de la grande époque !
Horace Silver tenait par-dessus tout à ses racines. C'est celles-ci qui embarquaient souvent son jeu incandescent dans des accents funky. Le pianiste n'oubliait jamais que son père, originaire du Cap-Vert, lui avait fait écouter d'autres musiques. Et ce disque (son meilleur ?) lui était dédicacé. Flanqué de Joe Henderson (saxophone ténor) avec Carmell Jones (trompette) en embuscade, le fougueux musicien s'en donne à coeur joie, multiplie les embardées, jubile et célèbre sans trop de manières un jazz fluide et immédiatement séduisant.
Le légendaire Van Morrison signe son grand retour. Keep Me Singing, le trente-sixième album studio de Van Morrison, se compose de treize titres. Douze chansons ont été écrites et interprétées par Morrison, et cet opus comporte également une reprise du standard blues Share Your Love With Me écrit par Alfred Baggs et Don Robey, enregistré par des artistes comme Aretha Franklin et Kenny Rogers. Pour le titre Every Time I See A River, Morrison a collaboré avec le grand parolier Don Black. Le dernier morceau de l'album, Caledonia Swing, est un instrumental sur lequel Van joue du piano et du saxophone. Tous les titres ont été produits par Van Morrison.
Saied Shanbehzadeh rend ici un double hommage aux traditions afro-iraniennes venues de sa mère et baloutches venues de son père : il associe cornemuse et saxophone à la voix magnifique de Rostam Mirlashari, à la guitare jazz de Manu Codjia et aux percussions de Naghib Shanbehzadeh. Pour-Afrigha 'descendant d’Afrique' est le nom que portait la mère de Saeid, issue de la troisième génération d’Africains déportés en Perse depuis Zanzibar et réduits en esclavage. Séances de possession et de guérison liées aux origines africaines, rythmes de Bahrein, mélodies des pêcheurs de perles, célébration de la nature du Baloutchistan : ces improvisations insufflent un esprit neuf à l’héritage culturel iranien.
Pour ce deuxième album sur le label ECM, le groupe FLY continue d'outrepasser les conventions habituelles du format trio saxophone/basse/ batterie. Mark Turner, Larry Grenadier et Jeff Ballard partagent libertés et responsabilités au sein de ce groupe démocratiquement constitué, et qui se détourne du format soliste/accompagnement rythmique. La musique, qui mêle subtilement improvisations et compositions, est plus souvent imperturbable et réfléchie qu'incantatoire. Des conversations et des éléments de l'histoire du jazz s'y font aussi place. Les trois membres du trio contribuent au répertoire de Year of the Snake, continuant le travail déjà accompli avec le premier album Sky and Country.
Le premier live de Gregory Porter. Dès la sortie de son premier album Water en 2010, Gregory Porter s’est imposé comme un chanteur, auteur-compositeur incontournable. Son mélange très personnel de jazz, gospel, blues et soul a rapidement séduit les fans du monde entier, en particulier sur son troisième disque Liquid Spirit récompensé d’un Gammy Award, ou sur le récent Take Me To The Alley. Dans ce concert filmé à la Philharmonie de Berlin le 18 mai 2016, Gregory Porter et ses musiciens complices interprètent les grands titres de sa carrière. Installé au centre du public et dans une mise en scène volontairement sobre, Gregory Porter révèle de sa voix sublime, les multiples nuances de ses chansons. Formation : Gregory Porter (chant), Chip Crawford (piano), Jahmal Nichols (double basse), Emanuel Harrold (batterie), Tivon Pennicott (saxophone tenor).
Eberhard Weber, l'un des bassistes parmi les plus innovants de ces quarante dernières années, a donné plusieurs centaines de concerts au sein du groupe de Jan Garbarek, chacun d'entre eux renfermant des espaces solo qui, par leur structure, transcendent le genre du solo de jazz traditionnel. Résumé est un album « Live » d'un genre différent puisque Eberhard l'a « fabriqué » à partir de douze concerts donnés dans le monde entier avec ce groupe. Ce sont les enregistrements de ses solos que Weber a revisités et retravaillés pour créer un album unique dans sa façon de recomposer le flux musical. Il nous donne l'occasion d'entendre la sonorité inimitable de sa contrebasse électrique « customisée » (avec de nombreux effets sonores de delay, echos, reverbs,.). A noter la présence de Jan Garbarek au saxophone et à la flûte sur 3 titres et celle de Michael Di Pasqua à la batterie sur 1 titre.
CD 6 titres, avec livret 8 pages Inclus Cross my heart. Jeune, Son Little (Aaron Livingston) écoute les vinyles poussièreux de ses parents, apprend le saxophone et le piano. En déménageant à New York, il découvre le hip hop, le basket, l'art et les drogues douces. En déménageant à Philadelphia, il découvre le crew légendaire des Roots, joue de la musique avec eux et sa voix apparaît sur un de leurs albums. (Sleep sur l'album Undun). Il collabore aussi avec le fameux producteur RJD2. Il dit écrire partout, tout le temps, trouvant son inspiration dans le train, dans sa voiture, dans la rue, au supermarché ou avec ses enfants. Parfois les idées sont fraîches. Parfois une mélodie surgit de son passé, une simple étincelle. Il ne se limite à rien. Il a maintenant l'opportunité de révéler le spectre de son art, démontrant brillamment les liens entre les divers facettes de ce que l'on appelle la musique pop. Passant d'un rock exubérant à la Prince, à un groove malin à la Curtis Mayfield, Son Little est un artiste empreint des mélanges et des contradictions qui font la grandeur de la pop américaine. Son Little propose aujourd'hui son 1er EP : Things I Forgot.
L'un de ses deux nouveaux projets, célébration des femmes qui ont bouleversé le cours de l'histoire à travers la figure emblématique d'Oum Kalthoum, véritable monument de l'histoire du peuple arabe, qu'Ibrahim a beaucoup écouté depuis son enfance. N'étant moi-même pas chanteur, j'essaie à travers mon instrument de transmettre cet amour que j'ai pour un art finalement extrêmement peu pratiqué, celui de Tarab. C'est évidemment très complexe de tenter d'expliquer ce qu'est le Tarab en musique, puisque c'est une émotion, une sensation d'extase, un art de vivre heureux, alors il m'a semblé plus judicieux de tenter une expérience, un exercice de style, celui de la traduction musicale. Avec le pianiste Frank Woeste nous avons transcrit dans un jazz assez conventionnel, mais nous l'espérons innovant de par son métissage, l'un des plus grands succès de la diva égyptienne : Alf Leila Wa Leila ( Les Mille et une Nuits). Ces mélodies arabes que nous reprenons, bien que fondamentalement traditionnelles, se mélangent très facilement aux harmonies, et aux rythmes du jazz new yorkais. Le point commun entre ces deux cultures musicales est l'improvisation, et c'est sur ce terrain que s'inscrit le dialogue. C'est le dénominateur commun qui rend l‘échange possible. Enregistré et mixé à New York avec la même équipe que l'album Wind (2011) qui était un hommage à Miles Davis, c'est en toute logique que j'ai envisagé Kalthoum comme une continuité de cette belle aventure discographique avec Larry Grenadier (Contrebasse), Clarence Penn (Batterie), Mark Turner (Saxophone) et Frank Woeste (piano).