Ce roman graphique du jeune américain Theo Ellsworth est pour le moins étonnant. Invité en un voyage surréaliste dans les méandres de l'esprit de l'auteur, le lecteur est embarqué ici dans un dédale de forêts, de villes et de cavernes extraordinaires, dans un univers onirique peuplé de monstres bienveillants qui ne sont pas sans rappeler les Maximonstres de Maurice Sendak. Nous proposant d'effectuer ce voyage à la première personne, il offre une vision inédite de l'esprit du créateur, complexe, tortueux, fascinant,d'une richesse infinie. Comme dans un rêve, Ellsworth enchaîne les aventures - nos aventures - avec une chaleur et une sincérité qui séduisent immanquablement. Son sens du détail très poussé nous entraîne dans chaque page, dont chaque relecture propose de nouvelles découvertes. Si l'exploration de l'inconscient de l'artiste n'est pas un sujet neuf, on peut sans peine dire de Capacity que ce roman graphique s'y livre de manière visionnaire et, sans nul doute, est de ceux qui marquent profondément ses lecteurs.
« Les copains d'enfance tu ne les choisis pas ; ils te tombent dessus, s'emparent de toi comme une fièvre, et ils restent là même si tu leur bottes les fesses. oui, ils deviennent plus que des parents, plus que des frères, ils deviennent des amis. mais tu ne peux pas les choisir. ».Six ans après État de veille, l'un des auteurs les plus passionnants de la bande dessinée italienne revient avec un roman graphique intime, intense et poignant, à la puissance graphique peu commune, où il évoque l'adolescence et le racisme ordinaire.
Un roman graphique à la Jane Austen, une histoire de destin implacable, servie par un graphisme étonnant.Le temps passe dans le Comté de Nottinghamshire, les saisons se suivent et se pourchassent, comme celles de la vie. Avec la mort de la Comtesse, Clara hérite du domaine et sa soeur, à son grand dam, du patrimoine financier. Les soeurs se séparent. Clara abandonne ses beaux atours pour enfiler ceux du labeur, bien décidée à sauver le domaine qui tombe en décrépitude. Malgré ses sacrifices et ses efforts, elle est bientôt contrainte de vendre, de congédier les serviteurs, et d'abandonner sa grande passion, le clavecin...
Yuri, à cause d'un mystérieux traumatisme enfantin, souffre d'un dérangement qui l'a rendu intolérant à la voix humaine.Irene, quant à lui, souffre d'un sérieux trouble de genre et d'identité.Tous les deux vivent à la marge, en quête solitaire d'une stabilité que leurs corps ont perdue, ou pas encore trouvée.Ces deux-là finiront par se rencontrer, aux confluents d'un passé qui les a involontairement liés à vie.Sur fond de paysages en ruine, au coeur de la province italienne, La Voix solitaire est l'histoire touchante de deux garçons « à part ».Un roman graphique plein d'humanité, poétique et inquiétant, cruel et dense, qui marche sur les traces des fantômes de l'enfance. Et révèle Tiziano Angri, un nouveau et grand talent de la bande dessinée italienne.
Persécution et répression de l'homosexualité au xxe siècle : le roman graphique de Colaone et de Santis demeure d'une amère actualité En 1938, l'Italie fasciste promulgue de nouvelles lois raciales. Mais, contrairement aux mesures prises en Allemagne, aucun arrêté ne vise les homosexuels. Dans l'Italie d'alors, en effet, tous les hommes sont actifs, virils et certainement peu enclins à une telle faiblesse.C'est en tout cas ainsi que Mussolini règle officiellement la question. Mais la réalité est tout autre. Une intense répression s'est abattue à cette époque sur les homosexuels : de 1938 à 1942, environ 300 Italiens ont été envoyés en prison au motif de leur orientation sexuelle. Rares sont ceux qui, par la suite, ont accepté de témoigner de la répression subie, et ceux-là ont préféré dissimuler leur identité.C'est ainsi que débute ce récit, qui s'inspire de la figure d'un des rares témoins de ce pan sordide de l'Histoire.