Depuis Silence, Comes explore les frontières glissantes de letapos;inconscient et les miroirs obscurs de letapos;imaginaire. De roman en roman, letapos;intrigue se resserre et la violence se fait sourde.
Nathan, un instituteur de CM2, a du mal à passionner ses élèves pour la lecture. Au retour de ses vacances, il organise un concours où chaque élève défend un roman qu'il a aimé. Ensuite, la classe choisit un gagnant qui aura le privilège de rencontrer l'auteur du roman. Seulement, ses élèves choisissent Les misérables.
Un incontournable du roman graphique à prix découverte !Sincère et ambitieuse, cette autobiographie nous entraîne au coeur du Wisconsin des années 1980, pour un inoubliable roman graphique d'apprentissage.Quand la découverte de l'amour - et la passion du dessin - évitent à un homme en devenir l'écueil du fondamentalisme religieux.La naissance d'un auteur phare de sa génération.
Orgueil et préjugés et zombies ou comment revisiter un classique littéraire aux couleurs de la culture populaire.Orgueil et préjugés, c'est le célèbre roman de Jane Austen bien sûr, référence majeure des lettres anglo-saxonnes. Sur la trame du roman, qui dépeint les stratégies sentimentales et matrimoniales des familles bourgeoises anglaises au XI Seth Grahame-Smith, a développé scènes et personnages trash, puisant dans la riche imagerie des histoires de zombies. Bien vu : ce délirant remake (traduit en français chez Flammarion) est aussitôt devenu un best-seller, au point de susciter à son tour un projet d'adaptation au cinéma (avec Natalie Portman) et une bande dessinée, que voici. Séduction et hémoglobine, carnages et bonnes manières dans l'Angleterre rurale d'autrefois : ça promet !
Un roman graphique sur le passage à l’âge adulte dans les nineties.Giulia, Anna et Clarice tiennent chacune un journal intime. Leurs regards et leurs réflexions tournent autour de la fête donnée par Federica, la fille la plus populaire du collège, une peste qui joue volontiers les cheftaines tyranniques et autour de qui s’agite une cour de filles et de garçons…Recherche identitaire, découverte des sentiments et de la sexualité, passage à l’âge adulte sont quelques-unes des thématiques du livre. Avec des patchworks de paroles de chansons gribouillées, de cœurs et de stickers, ce roman graphique reprend souvent dans sa forme les journaux intimes et les agendas des adolescents : les textes sont souvent dessinés en lettres bulles et l’ensemble suggère un dessin faussement naïf réalisé au Bic quatre couleurs…
Qui a contemplé la Guadeloupe ne pourra sans émotion lire ce roman... Les auteurs ont fait passer toute leur passion des Antilles... L'histoire est belle, bien racontée
Adaptation du roman de Stevenson, l'ouvrage évoque sur le mode fantastique les problèmes liés à la perte de contrôle et la schizophrénie. Le trait n'est pas sans évoquer les expressionnistes allemands des années 20.
Adaptation du roman du même titre où dans le pays nantais les membres d'une famille disparaissent les uns après les autres. A partir d'indices sur leur vie, les auteurs les font revivre et remontent jusqu'à la Première Guerre mondiale.
Suite de l'adaptation du roman de Vautrin, qui fait revivre le Paris de la Commune de 1871, avec ses crimes, ses joies et ses amours, en particulier celui que porte Antoine Tarpagnan à Caf'Conc'. Avec toujours Grondin, La Joincaille et sa bande, les communards, etc.
Sun-ah, une jeune étudiante aux Beaux-Arts, vit dans le souvenir de Yeon-woo, son amoureux défunt. Le meilleur ami de celui-ci, Jun-seo, un chargé de cours, la prend sous son aile. Au fil de leurs conversations, Sun-ah découvre les zones d'ombres de la vie de Yeon-woo et reprend peu à peu goût à la vie. Adaptation d'un roman publié sur Internet.
En 1984, un jeune provincial russe, guitariste et poète, est envoyé sur le front afghan. Mal intégré, il assiste au martyre de la population afghane. Prisonnier de Massoud, il est épargné puis adopté par les résistants. Il découvre une autre conception de la vie, au point de ne plus savoir s'il est russe ou afghan. Adaptation du roman éponyme.
Si vous êtes romantique, plein d'humour et d'espoir, si vous adorez l'idée d'un garçon et d'une fille qui s'écrivent des lettres en vrai, si vous aimez les grandes disputes et les belles réconciliations, si vous êtes fan de votre meilleur ami et qu'il est fan de vous… Alors jetez-vous sur ce roman, il a été écrit pour vous.
Suite de l'adaptation du roman de Vautrin, qui fait revivre le Paris de la Commune de 1871, avec ses crimes, ses joies et ses amours. Fin mai 1871, c'est la semaine sanglante, de nombreux monuments de la ville sont incendiés, des otages sont fusillés. Les derniers feux de l'utopie s'éteignent dans la tuerie générale...
Dans le Londres de l'époque victorienne, Valeria Brinton découvre que son mari cache un secret. Eustace Woodville qu'elle a épousé quelques semaines après leur première rencontre, ne semble pas avoir de famille, et ne lui a pas révélé son vrai nom. La jeune femme décide d'éclaircir ce mystère.Adaptation en deux volumes du roman de Wilkie Collins.
Osé-je dire ici/Que j'exècre un goupil/Qui a pour nom : Renart, Un goupil plus vantard/Qu'un paon de basse-cour ?/ Ainsi parle le loup Ysengrin de son ennemi juré Renart. En effet, le goupil, rusé, joue des mauvais tours aux autres animaux de la cour de Noble le Lion. Mais à malin, malin et demi, et les fourberies de Renart se retournent parfois contre lui...
Les débuts du seul détective palmipède de la BD !Alcoolique et désabusé, n'espérant plus grand chose des autres - et encoremoins de lui-même -, Canardo est l'archétype du privé revenu de tout et le digne héritier des grandes figures du roman noir : Sam Spade, Philip Marlowe ou Mike Hammer.Cette intégrale contient les volumes : Premières Enquêtes, Le Chien debout, La Marque de Raspoutine, La Mort douce.
Dans le Londres de l'époque victorienne, Valeria a découvert que son mari s'appelle en fait Eustace Macallan. Il est soupçonné d'avoir tué sa précédente épouse mais Valeria refuse de croire à cette rumeur et décide de mener sa propre enquête. Au cours de ses recherches, elle fait la connaissance de l'inquiétant Miserrimus Dexter, sujet à des crises de délire. Adaptation du roman de Wilkie Collins.
Une étude approfondie consacrée au personnage culte d'hugo pratt, un character immortel, d'envergure internationale, au profil riche, aux multiples facettes, caractéristiques et allusions.Il s'agit également d'une enquête sur la psychologie de corto maltese et de son ami-ennemi raspoutine ; sur le sens de l'aventure, de la politique et de l'amour dans toute de la saga du marin, que les innombrables passionnés connaissent par coeur et qu'ilsapprécient depuis des générations.
Enfant de la Corse, il est à trente ans maître de la France, bientôt redoutable conquérant de l'Europe. Pendant quinze ans, il bâtit une nation moderne, entraîne sur les champs de bataille des centaines de milliers d'hommes et inscrit dans les mémoires les noms d'Arcole, Austerlitz ou Waterloo.« Quel roman que ma vie ! » peut s'exclamer l'Empereur déchu à Sainte-Hélène. Avec ce livre, découvrez le destin hors du commun de Napoléon Bonaparte (1769 - 1821).
Monté à Tokyo pour devenir auteur de manga, il découvre une ville qui ne dort jamais.Japon, 1966. Un jeune homme qui rêve de vivre de sa passion, le dessin, tente sa chance dans un Tokyo où le fracas du miracle économique le dispute au vrombissement de l'effervescence culturelle.Plongée fascinante dans une décennie électrisée de l'Histoire japonaise et dans le monde de la bande dessinée, Un zoo en hiver, probablement l'oeuvre la plus autobiographique de Jirô Taniguchi, est un roman d'apprentissage empli de nostalgie.
Un incontournable du roman graphique à prix découverte !Très douée pour la danse, la petite Polina Oulinov est sélectionnée pour suivre les cours de Nikita Bojinski, un maître d'une exigence absolue, à la fois redouté et admiré.Au fil de son enseignement, qui va durer des années, la jeune fille développe une relation complexe avec son mentor, entre antagonisme et soumission...Un chef d'oeuvre d'une maturité et d'une maîtrise folle, couronné de nombreux prix, et adapté au cinéma en 2016, par Angelin Preljocaj.
Un incontournable du roman graphique à prix découverte !Karim a du succès auprès des femmes, c'est certain. Mais ce n'est pas une raison pour les séduire toutes ! Et surtout pas l'épouse de Raoul Faurissier, cador local de l'Élan National Français, parti politique d'extrême droite...Car le cocu prend très mal la chose et déclenche une véritable chasse à l'homme, des hauts fourneaux de Lorraine jusqu'aux plages de la côte d'Azur, aller et retour !Un road trip meurtrier le long de l'A6, l'autoroute du soleil.
La cinéaste Catherine Voralberg a décidé d'adapter à l'écran Marianne, le roman d'Augustin Morel. Elle a choisi de planter son histoire dans le décor original du village de Sainte-Geneviève, théâtre cinquante ans plus tôt des événements décrits dans le récit du vieux Morel. Une histoire tragique sur fond de vieilles haines, trahisons, et souvenirs douloureux de la 2e Guerre mondiale et de ses maquis.La réédition, mise en couleurs, d'un classique de Sokal, qui prend ici un style plus réaliste que dans sa série les Aventures de l'inspecteur Canardo.
Après L'Eté indien, Milo Manara et Hugo Pratt récidivent pour notre plus grand plaisir. Nous voici projetés, grâce à ce nouveau grand récit, en Argentine à la fin du XIXe siècle, quand Noirs et Indiens étaient encore esclaves. Et tandis qu'Anglais et Espagnols se disputent le Rio de la Plata, Pratt et Manara jouent avec les destinées de Tom Browne, le jeune tambour et de Molly Malone, la petite irlandaise.Un formidable roman d'aventures, vibrant du tumulte des passions et du fracas des armes. (A suivre), numéro 179, décembre 1992.
En 2016, Sandrine Martin s'est rendue en Grèce avec le projet EU Border Care et a suivi les sages-femmes et les médecins qui prennent en charge les réfugiées pendant leur grossesse. Cette expérience humaine marquante lui a inspiré un récit bouleversant qui entremêle le parcours de deux femmes que les grandes crises contemporaines vont confronter à l'exil : une sage-femme grecque et une jeune syrienne.Un roman graphique d'une grande acuité, qui témoigne autant de l'enlisement de la société grecque que de l'espoir et de l'énergie déployés dans l'expérience de déracinement.
Une adaptation vibrante du plus célèbre roman de Jules Verne, dessinée par le co-auteur de Révolution, primé à Angoulême.Londres, 2 octobre 1872. Le richissime Phileas Fogg se lance un défi stupéfiant : faire le tour du monde en quatre-vingt jours ! Bien peu croient en ses chances, mais le gentleman est sûr de lui, si sûr qu'il joue toute sa fortune dans sa réussite. Accompagné de Passepartout, son domestique français intrépide, le voilà engagé dans une course contre la montre à travers le globe. Sera-t-il assez rapide pour gagner son pari ?
Le film d'Elia Kazan a rendu célèbre les deux personnages de cette histoire : le docker et le prêtre. Mais il importe de préciser que le roman que voici diffère très sensiblement du film. Nous sommes toujours sur les quais de New York et la grande affaire reste de mettre un terme aux agissements de la mafia qui rançonne les dockers. Le véritable héros, ici, ce n'est pas tant Terry Malloy, le boxeur raté, que le père Barry qui se révèle un prodigieux curé de choc , un prêtre ouvrier d'un courage et d'une générosité admirables... ce new York insolite frémit de toute la vie de l'immense port. Il présente du monde des barset des quais une image hallucinante, d'une bouleversante humanité.
Avec Tintin et Blake et Mortimer, Alix est la figure emblématique du Journal Tintin, dont il fit les beaux jours depuis sa naissance, en 1948, jusqu'à la fin des années 1980. Son auteur, Jacques Martin (1921-2010), fut l'un des piliersdes Studios Hergé, où il mena de front ses propres séries (Alix et Lefranc), tout en collaborant aux albums de Tintin. Son esthétique classiciste, d'abord influencée par Hergé et E.P. Jacobs, s'appuie sur une vision à la fois rigoureuse et fantasmée de l'Antiquité romaine. Alix écrit son propre roman d'apprentissage dans un monde cruel, complexe et fascinant, pour devenir l'un des premiers héros modernes de la bande dessinée.
L'affaire Tournesol a paru dans le journal Tintin à partir de fin 54, en Belgique et de février 55, en France. Soit quelque mois après la sortie en librairie de l'album On a marché sur la Lune (octobre 54). Après l'expédition lunaire, Hergé change totalement de registre avec une aventure européenne de style “roman d'espionnage” sur un scénario réglé comme une belle mécanique d'horlogerie suisse. Sur fond de compétition scientifique et de guerre froide, jusqu'à franchir le rideau de fer pour exfiltrer Tournesol. La Bordurie du Sceptre d'Ottokar est devenue une dictature de type soviétique, décrite sans concession mais avec l'humour coutumier d'Hergé.
L'un des plus grands chefs d'oeuvre de Tardi dans un nouveau format.7 mars 1871, il neige sur Paris. Dans la Seine, on recueille le cadavre d'une femme. Dans sa main, énigmatique, un oeil de verre portant le numéro 13. Le commissaire du quartier lance l'enquête. Pourtant, ce n'est pas l'affaire de la noyée du Pont de l'Alma qui l'inquiète le plus, mais plutôt le vent de révolte qu'on sent gronder dans les quartiers populaires...Adapté du célèbre roman de Jean Vautrin, Le Cri de peuple est, au-delà de l'enquête policière et de la formidable gouaille de ses multiples personnages, une spectaculaire et poignante chronique de La Commune de Paris. Quelques semaines d'insurrection et de liberté totale au cours desquelles le peuple parisien a entrepris de vivre l'utopie sans attendre.
Après son remarqué Niki de Saint-Phalle, Sandrine Martin s'empare du roman de Pierre Péju.Été 1963, Paul Marleau, un jeune Français, séjourne chez son correspondant, dans la ville allemande de Kehlstein. Derrière la carte postale idyllique et paisible, il pressent d'emblée la résurgence d'un drame effroyable.Sa rencontre avec Clara, fille d'un ancien médecin de la Wehrmacht, va précipiter les révélations.Enfants de la paix, ils comprennent que des «fêlures de guerre» se propagent dans la douceur apparente de leur époque et menacent de gangréner leurs propres vies.Pendant des années leurs destins vont se croiser et se mêler jusqu'à ce que le rire de l'Ogre éclate enfin, que le mal qui ronge soit expurgé.
Qui se ressemble s'assemble, pourrait-on croire. Avec son allure de vieux matou tigré, le poil hirsute et l'oeil malicieux, il serait aisé de penser que Raymond Macherot était un félinophile convaincu. Depuis Pas de salami pour Célimène !, l'artiste s'était ingénié à représenter sous toutes ses formes cette noble race autrefois déifiée et dont on retrouve encore de nos jours les momies conservées à l'abri des tombes de l'Egypte ancienne. Qu'il soit de gouttière ou titulaire d'un pedigree, cet animal possède au fond de ses gènes une sauvagerie, une cruauté et une liberté qui font de lui un véritable personnage de roman, très proche en somme des pirates, que Macherot affectionnait tant. Stephan Caluwaerts.
Fils d'immigrant, Asterios Polyp est l'archétype du brillant universitaire américain de la côte est. Un intellectuel plein de charme et d'assurance, tour à tour cynique, séducteur ou arrogant. Mais le personnage social sophistiqué qu'Astérios s'est composé avec soin va voler en éclats par une nuit d'orage, alors qu'il vient d'avoir cinquante ans. Jeté à la rue par l'incendie accidentel de son appartement, Asterios bouleversé part au hasard d'un bus Greyhound, comme s'il larguait soudain les amarres detoute une vie.Une parenthèse ? Un nouveau départ ? Ou le début d'un sévère examen de conscience, ponctué du souvenir de ses amours et de ses échecs ? Roman graphique impressionnant, Asterios Polyp est à la fois une attachante histoire humaine et une brillante construction intellectuelle. Le livre a fait l'événement lors de sa parution aux Etats-Unis.
Best-seller international depuis sa parution en 1983, La Mémoire d'Abraham retrace l'enquête que mène un homme d'aujourd'huien remontant l'Histoire sur les traces de ses ancêtres juifs. Débutée à Jérusalem en l'an 70 après J.-C., l'aventure l'emmènera jusqu'à la Seconde Guerre mondiale à Varsovie, lieu de naissance de l'auteur du livre, Marek Halter.Avec le concours actif de l'écrivain, le roman devient une bande dessinée, scénarisée par Jean David Morvan et mise en images par plusieurs dessinateurs successifs - ici Besse et Dupré. Ce deuxième volume s'ouvre à Rome en 135 après J.-C., où s'est exilé Absalon, petit-fils d'Abraham. Il vient d'apprendre que sa fille, Arsinoé, s'est enfuie avec Claudius, un batelier que l'on dit affilié à la secte des chrétiens.
Une référence majeure de la bande dessinée contemporaine.« Rien ne semble devoir troubler la vie paisible du petit village de Beausonge. Et pourtant… derrière ce calme apparent se trament d’étranges vengeances.C’est Silence, l’idiot du village, qui en sera l’instrument. Par lui (ou malgré lui ?) s’abattra bientôt sur Beausonge “la Nuit des Sorcières”… Guérisseurs, rebouteux, sorciers et exorcistes n’appartiennent pas, comme le voudrait un certain romantisme triomphant, à une époque d’obscurantisme révolue. La sorcellerie existe aujourd’hui. Les sorciers sont parmi nous…C’est cet univers trouble qui a inspiré Didier Comès, un univers qu’il connaît très bien pour habiter lui-même un petit hameau des Ardennes, à la frontière allemande. Avec Silence, il signe son premier “grand roman”. »(A Suivre) N°13 – février 1979.
Evelyn « Eve » Nesbit (1884-1967) est la première pin-up du XXe siècle, la première muse d'une société de consommation qui fabrique l'image d'une vedette pour la brûler ensuite. Adolescente, Eve est magnifique. Chaperonnée par une mère abusive qui exploite outrageusement ses charmes naturels, elle arrive à 16 ans à New York, unemégapole alors en pleine explosion économique. Très vite, sa beauté rayonnante est captée par les peintres, les photographes et les publicitaires de la Belle Époque. Mais l'ascension de la « vraie Eve américaine » - « the true American Eve », comme on l'avait qualifiée - est aussi fulgurante que le sera sa chute, sordide. Dans ce roman graphique aux douces images aquarellées, Nathalie Ferlut a choisi de retracer les six années déterminantes de la vie d'Eve Nesbit, icône du début du XXe siècle. Une démonstration réussie de savoir-faire narratif et un bel exemple de « biopic » dessiné.
Best seller international depuis sa parution initiale en 1983, La Mémoire d'Abraham retrace l'enquête que mène un homme d'aujourd'hui en remontant l'Histoire sur les traces de ses ancêtres juifs. Sa quête le mène d'abord au coeur de l'Antiquité, en l'an 70 après J.-C., à la rencontre d'un scribe de Jérusalem nommé Abraham, l'un des premiers de la lignée. On découvrira par la suite tous les acteurs-clés de la dynastie à travers le temps, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale à Varsovie, lieu de naissance de l'auteur, Marek Halter.Avec le concours actif de l'écrivain, le roman devient une bande dessinée. L'adaptation est dirigée par le scénariste Jean David Morvan et la mise en images prise en charge, au fil des volumes, par plusieurs dessinateurs successifs: Ersel et Dupré pour le tome 1. Toutes les couvertures seront signées Rosinski, l'auteur de Thorgal.
Six ans après Polina, Bastien Vivès revient au roman graphique en solo, auteur complet et accompli. En maître de la suggestion, il esquisse l'éveil trébuchant d'un désir adolescent et teinte d'une gravité inattendue ce récit délicat et sensuel. Avec Une soeur, Bastien Vivès passe du statut de jeune prodige à celui de créateur de premier plan.Six ans après Polina, Bastien Vivès revient au roman graphique en solo, auteur complet et accompli. En maître de la suggestion, il esquisse l'éveil trébuchant d'un désir adolescent et teinte d'une gravité inattendue ce récit délicat et sensuel. Avec Une soeur, Bastien Vivès passe du statut de jeune prodige à celui de créateur de premier plan.Antoine, 13 ans, part en bord de mer pour les vacances avec ses parents et Titi, son frère cadet. Tous deux passent le plus clair de leur temps à dessiner au restaurant comme à la plage, entre deux parties de chasse aux crabes. Une nuit, Antoine découvre une personne supplémentaire couchée dans leur dortoir. Hélène a 16 ans, elle est venue avec sa mère passer quelques jours chez eux et sa présence comme son comportement provoquent chez Antoine un trouble ambigu.Premières amours Bastien Vivès revient ici à ses premières amours, un récit à l'intrigue ténue et ramassée dans le temps, qui joue des non-dits et observe les relations telles qu'elles peuvent s'établir entre deux personnes. Cependant, contrairement au Goût du chlore et Dans mes yeux où il est plutôt question d'émois amoureux de jeunes adultes, Une soeur explore l'adolescence et la naissance des désirs et attachements. En dix ans de carrière, Bastien Vivès s'est enrichi de ses expériences collectives (Lastman) et récréations diverses pour acquérir l'aisance et l'intensité d'un auteur authentique. Son style graphique emboîte le pas de cette maturité. La profondeur de ses masses noires gagne en puissance quand son trait n'hésite pas à lorgner vers l'épure, l'esthétique, quelquefois l'abstraction. Avec une habileté sans pareille, il adopte, d'une case à l'autre, différents registres graphiques sans jamais dérouter son lecteur. Toujours au service d'une narration sensible, de la justesse de l'émotion, ses pages ne manquent pas d'évoquer une forme d'élégance de la bande dessinée telle qu'elle se pratiquait dans (À Suivre).
Le titre en italien, Morti di sonno, se traduit par « État de veille ». Mais sonno, en italien, signifie « sommeil » : le sommeil de gens dont la vie s'écoule entre inconscience et conscience, indifférence et lucidité. Ces gens, ce sont les habitants d'une triste cité de banlieue, presque tous ouvriers à l'usine pétrochimique voisine. Leur sombre histoire est racontée du point de vue d'un enfant, Koper, et de ses amis désoeuvrés - tous rejetons des employés de l'usine qui dévore leurs vies sans joie, tous forcés de grandir à l'ombre des tours d'immeubles, tous ayant fait de longue date l'apprentissage du renoncement. Mené sur quelques 350 planches avec une puissance graphique peu commune, Morti di sonno est un accablant réquisitoire contre toutes les formes d'aliénation et de déshumanisation de notre « modernité ». Ce roman graphique exceptionnel a obtenu le prix du meilleur album au Festival de Naples.
Le 22 février 1942, exilé à Petropolis au Brésil, l’écrivain autrichien Stefan Zweig se suicide avec son épouse, Lotte. Le désespoir a eu raison du grand humaniste, acteur essentiel de la littérature européenne et témoin majeur de la première partie du XXe siècle.En 2010, conjuguant réel et fiction, le roman de Laurent Seksik revisitait les six derniers mois de la vie du couple, entre nostalgie des fastes de Vienne et appel des ténèbres. Passés successivement par l’Angleterre et les États-Unis après avoir fui l’Autriche, Stefan et Lotte avaient cru fouler au Brésil une terre porteuse d’avenir. Mais c’était sans compter avec l’épouvante de la guerre.L’évocation romanesque de l’exil brésilien des Zweig, de septembre 1941 à février 1942, devient une bande dessinée, magnifiée par le dessin intense de Guillaume Sorel. Laurent Seksik en a personnellement réalisé l’adaptation
Le dernier printemps est avant tout un roman d'amour. Martin Mahner, le héros, est un soldat de l'armée nazie posté dans le Sud de la France. Très vite on s'aperçoit qu'il est l'amant d'une «Française», Catherine, venue s'installer en ex-zone libre avec son mari Xavier Gance, quelques années auparavant. Notre héros narre son histoire. Redémarrant sur un flash-back, le récit nous plante à Berlin, dans le décor sinistre de l'Allemagne de la crise et de la montée du nazisme.Mahler est un lycéen brillant, féru de littérature et plutôt timide avec les filles. Son père est sympathisant des SS, quelques uns de ses camarades de classe aussi. Romantique et solitaire, Martin s'inscrit en faux contre les dérives politiques malsaines auxquelles s'abandonne son entourage. Le docteur Braun et sa famille viennent s'installer dans la maison d'en face. Martin remarque immédiatement Katarina Braun, la fille du docteur.
Noir est une bannière qui convient bien au ton comme au style de Baru. Après Pauvres Z'héros, formidable récit d'une autre noirceur, celle du roman de Pierre Pelot que vient d'adapter Baru dans la collection Rivages / Casterman / Noir, voici, sous ce sombre étendard, un recueil rassemblant plusieurs de ses créations antérieures. Il réunit un récit de longue haleine, Bonne Année (une histoire en 70 planches initialement publiée en album par Casterman en 1998) et plusieurs fictions de format plus court demeurées inédites enalbum jusqu'à présent, dont Balade irlandaise, encore jamais paru en français car initialement réalisé pour l'édition italienne de la revue Black éditée par Coconino Press.Exigence narrative, thématiques radicales et énergie graphique exceptionnelle, Baru est tenu, à juste titre, pour un maître de la bande dessinée d'expression française. Le présent recueil en est une nouvelle illustration.
Sale temps sur la casse auto Marchado. Quatre jeunes malfrats en fuite après un braquage qui a dégénéré, dont l’un grièvement blessé, s’y sont réfugiés lors d’une nuit de déluge. Depuis, ils y séquestrent José, le patron des lieux, un costaud taciturne, misanthrope et revenu de tout. Comment échapper aux recherches policières ? Sauver le blessé ? Et, surtout, livrer le butin du braquage à son commanditaire, le sinistre La Villette ? En l’espace de quelques heures grinçantes se noue un huis clos d’une intensité exceptionnelle, ponctué de flash-back qui font tomber les masques et dévoilent les ressorts secrets de cette histoire poisseuse et tragique à souhait : sous le nom de Laser Jo, José Marchado fut autrefois un boxeur fameux et doit au même La Villette le naufrage de sa vie dévastée. L’heure est venue de solder les comptes…Dans un registre expressionniste d’une violence et d’une âpreté peu communes, Succombe qui doit revisite avec panache les motifs éternels du roman noir. Irrésistible.
Le comte Dracula est de retour !1912. Vingt-cinq ans après avoir détruit le vampire en Transylvanie, ceux qui ont mis un terme à son sanglant parcours sont dispersés de par le monde, et souvent perturbés par l'aventure hors du commun qu'ils ont vécue et partagée. Or voilà qu'une mort inexpliquée devant un théâtre parisien, puis un deuxième assassinat d'une effroyable cruauté au coeur de Londres semblent tout remettre en cause. La peur s'est réveillée. Du Quartier latin à Piccadilly Circus, l'ombre du prince des ténèbres semble à nouveau planer.Suite officielle du Dracula originel de Bram Stoker, car rédigée de la plume même de son descendant Dacre Stoker (en partenariat avec Ian Holt) à partir de notes laissées par l'écrivain, Dracula l'Immortel devient une bande dessinée. L'adaptation du roman est réalisée par Michel Dufranne, et la mise en images est de Piotrek Kowalski, qui signe là sa première contribution au catalogue de Casterman.Il s'agit d'une trilogie, réalisée en co-édition avec l'éditeur Michel Lafon.
Toshiko Tomura vient de recevoir le prestigieux prix littéraire Akutagawa pour son roman intitulé Mémoires d'un Homme insecte.L'écriture n'est pas le seul talent de cette femme séduisante qui réussit avec brio tout ce qu'elle entreprend : elle est également comédienne reconnue et lauréate d'un grand prix de design new-yorkais. Pourtant, derrière ce génie et ce visage angélique se cachent de nombreux mystères : au moment de la remise de son prix littéraire, l'ancienne colocataire de Toshiko est retrouvée pendue devant son poste de télévision...Suicide ou meurtre ? Le journaliste Aokusa, persuadé que la réussite de Toshiko n'est pas le simple fait de son talent, décide de mener l'enquête... Mais réussira-t-il à résister à ses charmes? Dans La Femme insecte, Tezuka dresse le portrait d'une créature charmeuse et manipulatrice. Sans scrupules et prête à tout pour arriver à ses fins, Toshiko s'approprie les talents et les mérites des autres avec le mimétisme d'un insecte, orchestrant manipulations, chantage et meurtre.
Il était une fois deux mondes, celui des ours et celui des souris. Deux univers qui s’évitent, se toisent avec méfiance, mais ne peuvent vivre l’un sans l’autre. Dans le monde du dessus, les parents ours sont ravis que les dents de leurs petits soient chipées par « la petite souris ». Par ailleurs, s’ils en voient une se faufiler dans l’appartement, ils la chassent sans vergogne. Dans le monde souterrain, on apprend aux souriceaux à avoir peur du « Grand méchant ours », tout en les forçant à aller dérober des petites dents et des fournitures à la surface, et à apprendre le métier de dentiste, capital dans un monde où les incisives affûtées sont des outils vitaux… Alors que tous se conforment à l’ordre établi, Ernest, le gros ours clown et musicien qui ne veut pas devenir juge, et Célestine, la petite souris dessinatrice qui refuse d’être dentiste, osent devenir amis. Ils vivent tendrement et librement ensemble, quitte à provoquer ainsi l’indignation des deux mondes, qui vont tenter de les séparer…
Paris, 1956. La nuit, sur le pont de Tolbiac, un homme rôde. Dans son regard, la folie... Pendant ce temps, Nestor Burma, détective privé réputé pour mettre le mystère K.O., enquête sur la mort d'un vieux chiffonnier. Et se retrouve plongé dans ses souvenirs de jeunesse. Il se revoit vingt ans plus tôt, en jeune anarchiste usant ses semelles sur les trottoirs du 13e arrondissement... Publié en 1981 dans le magazine A suivre, Brouillard au pont de Tolbiac est la première adaptation par Tardi d'un roman noir de la série Les Nouveaux Mystères de Paris, écrite par Léo Malet. C'est l'occasion pour le dessinateur d'arpenter Paris en tous sens avant de recréer avec brio l'ambiance urbaine de la capitale d'après guerre. Pavés luisants, odeurs de macadam mouillé et architectures de métal : le graphisme de Tardi, avec son noir et blanc rehaussé d'aplats gris, n'a pas d'équivalent pour traduire en images l'atmosphère de la ville. Un polar sombre et fascinant marqué par la fatalité.
Obsédée depuis son enfance par la mode et la beauté, mais défigurée par une cicatrice consécutive à un accident de voiture, Hope part pour Paris, seul endroit pense-t-elle où elle peut espérer concrétiser son rêve : devenir top model. Les deux colocataires qu’elle y rencontre nourrissent le même genre d’espoir : Chastity veut à tout prix faire partie des people riches et célèbres, tandis que Faith ne songe qu’à devenir une chanteuse à succès. Mues par une ambition dévorante, les trois jeunes femmes partent chacune en quête de la gloire, ne s’interdisant rien ou presque dès lors qu’elles peuvent parvenir à leurs fins…Joyeusement cynique et parfaitement amoral, ce roman graphique en forme de fable moderne brosse un portrait drôle et mordant des milieux dorés de la mode, du luxe et du show-business dans la capitale parisienne. Jeux de dupes, trahisons en tout genre et comédie des apparences, tout y est factice, cruel et vain. Mais au fond qu’importe que le glamour soit frelaté, pourvu qu’il brille…
Ils ont réponse à tout... Ce sont les Experts !Comment faire du journalisme ? Comment croire en Dieu ? Comment bien profiter des vacances ? Quelques astuces pour devenir champion ? Comment bien préparer la rentrée ? Comment être de gauche ? Comment bien commencer la rentrée ? Comment faire grève ? Comment faire du trading ? Comment cueillir des champignons ? Comment écrire un bon roman ? Comment bien traiter une femme ? Comment faire peur ? Comment bien naviguer ? Comment devenir astronaute ? Comment faire du buzz ? Comment être un bon catholique ? Comment être sympa ? Comment être de droite ? Comment faire un beau cadeau ? Comment bien fêter le jour de l'an ? Comment bien commencer l'année ? Comment cacher un réfugié? Comment surmonter la vague de froid ? Comment faire face au pic de pollution ? Comment bien fêter la Saint-Valentin ? Comment être d'extrême droite ? Comment être un dieu du stade ? Comment tuer un canard ? Comment être d'extrême gauche ? Comment fêter Pâques ? Comment profiter d'un jour férié ? Comment bien traiter un homme ? Comment déclarer ses impôts ? Comment faire un sondage ? Comment être beau sur les plages ? Comment faire de la déco ? Comment bien parler anglais ? Comment passer son bac ? Comment jouer du piano ? Comment dire au revoir ?
Vendue à un scribe alors qu'elle vient tout juste de quitter l'enfance, puis éduquée par celui-ci, une très jeune femme voit son mari assassiné sous ses yeux par des voleurs. Elle parvient pourtant à leur échapper et trouve refuge sur une improbable épave de bateau échoué en plein désert, en compagnie d'un enfantnommé Habibi. Ensemble, dans des décors souvent nimbés de magie, ils vont grandir et vivre leur vie au sein de cet étrange endroit, en s'efforçant autant que possible de se protéger de la violence et de la dureté du monde, au rythme des contes, histoires, mythes et légendes racontés par la jeune femme.Au fil de ce grand récit tour à tour onirique, érudit et sensuel, dans une capiteuse atmosphère orientale digne des Mille et Une Nuits, Craig Thompson livre un travail graphique d'une impressionnante sophistication, traversé par de multiples réminiscences issues des traditions sacrées chrétiennes et musulmanes. Après Blankets et Un Américain en ballade, le plus en vue des auteurs de la bande dessinée indépendante américaine fait un retour remarqué, avec un ambitieux roman graphique marqué du sceau du merveilleux.
Avec Moi, René Tardi, prisonnier de guerre - Stalag IIB, Jacques Tardi concrétise un projet mûri de très longue date : transposer en bande dessinée les carnets de son propre père, rédigés des années durant sur des cahiers d’écolier, où celui-ci tient par le menu la chroniquede sa jeunesse, en grande partie centrée sur ses années de guerre et de captivité en Allemagne.Après avoir, comme on le sait, énormément travaillé sur la guerre de 14 – 18, c’est la première fois que Tardi se penche d’aussi près sur la période de la Seconde Guerre mondiale. Ce faisant, il développe également un projet profondément personnel : en mettant en images l’histoire de son père militaire, Tardi explore rien moins que les racines, les origines et les ressorts de sa propre vie. Ce « roman familial » prend des accents d’autant plus intimes que Tardi a associé au projet deux de ses propres enfants, Rachel (qui assure la mise en couleur) et Oscar (documentation et recherches iconographiques).Cet ouvrage s’annonce d’emblée comme l’un des événements bande dessinée de la fin d’année. Jamais sans doute Tardi ne s’était autant livré dans l’un de ses albums
Vent debout propose une adaptation en bande dessinée du roman de Joseph Conrad Le nègre du Narcisse. Capitaine au long cours avant de devenir écrivain, l'auteur d'Au coeur des ténèbres y raconte son premier grand voyage en mer, à la fin du 19e siècle, en tant que matelot. Récit d'aventure, le livre est aussi un portrait réaliste de la vie humaine à bord des derniers grands voiliers.Un matelot noir, Jacques Patience - le seul homme de couleur à bord - a rejoint l'équipage peu avant le départ. Mais l'homme, déchiré par une toux incessante, est manifestement malade. Et, bientôt, se fait porter pâle...Mettant ses pas dans ceux de Conrad, Renaud De Heyn explore toute la palette des réactions de l'équipage face aux événements et fait ressortir, alors que se succèdent les péripéties parfois dramatiques du voyage (tempête, famine, mutinerie, etc.), la promiscuité et la dureté des conditions d'existence des marins. L'intrigue révèle également, au fil des pages, la relation complexe qu'entretiennent ces hommes rudes avec la perspective de leur mort.De brillants premiers pas au sein du catalogue Casterman, et une touche graphique très personnelle qui ne passera pas inaperçue.
Jeune provincial d’Auxerre encore jamais « monté » à la capitale, Antoine aborde Paris avec méfiance et appréhension. Mais aussi une détermination inflexible : il n’est venu que pour venger son père, suicidé par la faute d’un certain Robert Mondcamp – à en croire entout cas un courrier adressé par le défunt juste avant qu’il ne se pende.Antoine s’arrange pour croiser la route de sa cible – tant et si bien qu’il va devenir l’un des familiers de Mondcamp, lequel ne tarde pas à le recruter pour l’un de ces nombreux petits boulots à la limite de la légalité qui semblent constituer l’ordinaire de ses activités. Mais au contact du monde interlope de Pigalle et des personnages qui traversent sa nouvelle vie – comme Betty, un transsexuel qui se produit dans les boîtes de nuit du quartier, ou Caroline, une jeune femme aux apparences sages mais qui n’hésite pas à poser pour des photos dénudées, et avec laquelle il entretient bientôt une liaison –, Antoine sent sa résolution faiblir…Première collaboration, aux couleurs du roman noir, entre Loustal au dessin et Jean-Claude Götting au scénario. Une histoire très sombre dans la lignée du Sang des voyous, et un hommage appuyé à l’esprit des polars français de l’après-guerre.
Chamboulée dans sa vie personnelle et professionnelle, Sabela se rend dans un village des montagnes de Galice, sur les traces d’un ami de sa famille. Mais sur place, sa rencontre amicale avec un vieil homme solitaire, Fidel, va bientôt bouleverser les projets de la jeune femme. En dépit de l’hostilité et de la jalousie de certains villageois alentour, l’un et l’autre en viennent rapidement à s’échanger confidences et souvenirs. Leurs récits s’entremêlent et la mémoire impétueuse de Fidel, qui invoque souvent l’univers coloré de Cuba, semble parfois acquérir la texture du réel : l’évocation de sa fiancée d’autrefois Rosalia, de son ami Ramon disparu dans un naufrage, d’une mystérieuse fée qui lui fait écouter la mer dans un coquillage, et jusqu’à ses visions du chant des baleines, qui lui apparaissent parfois à l’orée de la forêt, poussées par le vent…Rythmée par des visions oniriques et de nombreuses réminiscences du passé, la relation affectueuse et fusionnelle de Sabela et Fidel gagnera en intensité et en richesse jusqu’à la mort du vieil homme. Sabela, alors, sera devenue pour de bon l’héritièrede sa mémoire – et peut-être un peu de ses rêves.Une méditation poétique et souvent émouvante sur la mémoire – et un roman graphique envoûtant où s’exprime sans retenue la touche unique de Prado.
Alger, fin janvier 1962. Sur l’une des plages de la ville, on retrouve les cadavres nus de deux jeunes gens enlacés. Elle est européenne, lui arabe. Il est émasculé et son dos arbore, gravées au couteau, les trois lettres « OAS ». Exécution presque ordinaire au titre du nettoyage ethnique, comme on pourrait le penser en ces temps plus que troublés ? Ou bien l’assassinat de Mouloud et d’Estelle cache-t-il autre chose ? S’échappant de la terne routine de son commissariat de Bab El Oued, l’inspecteur Paco Martinez mène l’enquête flanqué de l’irascible Choukroun, le vieux flic juif qui lui sert de mentor. Rythmées par les plasticages et les règlements de compte, qui ne cessent d’empoisonner un peu plus une atmosphère déjà irrespirable, leurs investigations les conduiront dans les coulisses et les arrières cours bien peu reluisantes de la grande ville, entre passions politiques, affairisme, banditisme, moeurs dissolues et violence omniprésente. Oui, décidément, Alger la blanche pourrait tout aussi bien s’appeler Alger la noire…Trois ans après avoir mis un point final à ses Carnets d’Orient, Jacques Ferrandez renoue avec sa passion pour Alger à l’orée des sixties, dans un grand polar bien sombre inspiré du roman de Maurice Attia.
Ébranlé par un incendie qui aurait pu lui coûter la vie, le narrateur de cette histoire ressent le besoin de renouer avec son propre passé, matérialisé par une série d’albums photos qui récapitulent une bonne part de son existence – à commencer par la mémoire de son père trop tôt disparu. Ainsi débute une étrange période qui, huit jours durant, conduit cet homme solitaire et secret sur le chemin d’une profonde introspection. Avec la complicité de son jeune neveu Anthony, qui lui est profondément attaché, il entreprend une sorte de pèlerinage impromptu au coeur de ses racines familiales, habité par le sentiment du temps qui passe et la conscience aiguë de la fugacité des êtres et des choses. Ce voyage à rebours de plus de trente ans, à la fois géographique et intérieur, lui permettra, grâce à une lettre miraculeusement retrouvée, de redécouvrir la profondeur de son attachement pour son père et de se confronter enfin à un désir de paternité longtemps refoulé.Avec pudeur, distance et une très discrète touche d’humour, Didier Tronchet transpose en bande dessinée, en noir et blanc et sur un format de longue haleine, son propre roman éponyme paru en 2011 chez Flammarion. Une manière de dévoiler un registre sensible et intimiste qu’on ne lui connaissait pas en bande dessinée, et une réflexion touchante sur les ressorts de la filiation.
En cette fin de printemps, Nestor Burma et sa secrétaire Hélène Chatelain reçoivent la visite d’un diamantaire du 9e arrondissement, Omer Goldy, qui les envoie sur les traces d’un restaurant chinois de la rue de la Grange-Batelière et de son propriétaire, l’énigmatique Tchang-Pou. Le mystère s’épaissit lorsque Burma découvre sur place les cartes de visite d’un ancien lupanar de Shanghai oùsévissaient des prostituées russes et, dans une armoire, ce qui ressemble fort au cadavre d’une femme blonde et nue… Mais tout bascule carrément lorsque le diamantaire, est retrouvé mort dans son bureau. Deux macchabées presque coup sur coup. Soupçonnant tout à la fois un chantage, une affaire de moeurs, un trafic de diamants et dieu sait encore quelles turpitudes, Nestor Burma intensifie ses recherches, qui le mettront bientôt sur la piste de la maison Natacha, une entreprise de lingerie de luxe tenue par deux immigrées russes…Le roman de Léo Malet Boulevard… ossements, vingt-deuxième titre de la série Nestor Burma, a initialement paru en 1957, Nicolas Barral, dessinateur nouveau venu dans cet univers, en livre une interprétation fidèle à l’esprit de la série et du personnage… sans s’interdire un zeste d’humour qui pimente agréablement cette nouvelle enquête du « détective qui met le mystère K.O. ».
À l'époque où il publiait Pickle, son propre comic book, Sam Zabel bénéficiait d'une certaine renommée critique, mais avec le temps, son mariage avec Sally, la naissance et l'éducation de ses deux fils, la routine s'est installée et il a plongé dans une dépression chronique. Pour tout dire, Sam a perdu sa passion pour la bande dessinée ; il n'arrive même plus à livrer ses scripts pour la série Lady Night. Six ans déjà d'impuissance créatrice ! Pour quelles raisons ? Son subconscient le lui révèle progressivement. D'abord en impliquant sa super héroïne dans une rêverie érotique. Puis en faisant traverser le miroir à Sam et en le catapultant dans une trépidante aventure imaginaire sur Mars, juste après la découverte dans une boutique d'occasions d'une vieille bande dessinée de science-fiction. Sam s'y retrouvera brusquement couronné Roi de Mars, puis confronté à un harem de femmes nues à la peau verte, joyeusement tentatrices...Dans Hicksville, le roman graphique qui l'a rendu célèbre, Dylan Horrocks scrutait d'un oeil neuf l'histoire du 9e art et les coulisses pas toujours reluisantes de l'industrie du divertissement. Avec ce nouveau récit en forme de mise en abyme, il met brillamment en question le thème des créateurs et de leur création dans l'univers parfois névrotique de la bande dessinée, tout en rendant un vibrant hommage à la puissance sans limite des forces de l'imaginaire.
Une nouvelle édition pour le grand classique de Stevenson revisité par Mattotti et Kramsky, enrichi d’un bonus inédit.«Je ne ressens qu’horreur… Horreur pour ce terrible lien. Avec cet espèce d’animal. Il nous perdra…» Dès les premiers mots et les premières images est posé le ressort profond qui fonde Docteur Jekyll & Mister Hyde, et nourrit la fascination qu’exerce depuis toujours cette histoire en forme de mythe originel : l’expression de la dualité fondamentale de l’être humain et l’effroi que suscite la conscience angoissée de ses pulsions antagonistes. Effaré par l’amoralité, la violence et les crimes de son jumeau maléfique, le terrible Edward Hyde que ses hasardeuses expérimentations scientifiques ont libéré de son propre esprit, le docteur Henry Jekyll, laborantin malheureux débordé par sa part d’ombre, n’aura d’autre issue que la mort volontaire pour enfin rejeter dans le néant la bête immonde.Hantée, cette libre mais fidèle adaptation du légendaire roman de Robert-Louis Stevenson l’est assurément : en lecteurs fervents, Mattotti et Kramsky en donnent une interprétation d’une rare intensité, magnifiée par un flamboiement de couleurs que l’on dirait surgi de l’âme infernale de Hyde. En une soixantaine de planches à peine, le dessinateur et son scénariste transforment un classique de la littérature en classique de la bande dessinée contemporaine. Initialement publié en 2002, l’album bénéficie pour cette nouvelle édition d’une nouvelle maquette et d’un cahier graphique additionnel, avec dessins inédits et interview de Lorenzo Mattotti.