Les morts-vivants, quelle plaie ! Comme dans un film de Romero, ces bouffeurs de chair humaine pullulent, et Dieu renvoie sur terre son Fils, afin qu'il fasse le ménage. Mais pas question de miracles : pour son come-back, Jésus ne dispose que de ses muscles et d'une batte de base-ball... Une vingtaine de dessinateurs ont mis en images les aventures du divin tueur de zombies, écrites par Lindsay et Bartolotta. Arthur Suydam (Marvel Zombies) et Peter Pontiac (Anarchy Comics) ont réalisé spécialement pour la présente édition française les illustrations de couverture.
En 1968, un inconnu appelé Robert Crumb autoédite le premier numéro de Zap Comix, qu'il vend lui-même sur les trottoirs de San Francisco. L'Histoire est en route, le mouvement underground prend son essor et Zap Comix va lui servir de modèle. ZapComix existe toujours, mais Crumb et ses amis n'ont jamais cherché à le sortir de façon régulière et il a fallu attendre douze ans entre le N°15, paru en 2004, et celui que nous vous proposons aujourd'hui en version française, le N°16, le dernier, l'ultime, celui qui devrait marquer la fin de la série. Il ne s'agit plus d'un comic book agrafé mais d'un livre d'une centaine de pages dont Crumb s'est réservé un quart. Les autres collaborateurs sont ses vieux comparses des temps héroïques, Gilbert Shelton, Rick Griffin, Robert Williams, Victor Moscoso, S. Clay Wilson, Paul Mavrides et Spain Rodriguez, auxquels s'est ajoutée pour la première fois une femme, Aline Kominsky-Crumb, pour des histoires à quatre mains avec son mari (la série intimiste Aline & Bob). Ce numéro d'adieu est aussi l'occasion de retrouver des héros mythiques de la contre-culture, les Freak Brothers (ici plongés dans le terrorisme), le Checkered Demon et Wonder Wart-Hog (écrasant les traders de Wall Street) dans des aventures récentes et inédites, parfois en couleurs. Humour, sexe, art, satire sociale... Après pas loin d'un demi-siècle d'existence, Zap Comix n'a rien perdu de son mordant !
Nounours en enfer reprend les personnages d'ours en peluche que dessinaient dans leur enfance Rory Hayes et son frère Geoffrey (qui devint illustrateur pour la jeunesse). Mais dans les comics underground de Rory, ces touchants personnages deviennent des doubles fictionnels du dessinateur, et les récits, ostensiblement inspirés des horror comics des années 1950, racontent de façon à peine déguisée l'expérience de la drogue, qui brûle comme une flamme et qui ne peut mener qu'à la mort.
Le jeune Binky Brown, de mère catholique et de père juif, vit une puberté difficile dans l'Amérique des années 1950 ; son éducation catholique rigide favorisant culpabilité et refoulement.Les rituels obsessionnels destinés à prévenir l'angoisse prennent possession de son existence entière, le plongeant au bord de la folie. Extrêmement drôle et résolument placé sous le signe de la satire, le récit peut se lire comme la critique d'une éducation dominée par une religion étroite et tatillonne, ou comme le journal de la naissance d'un trouble obsessionnel compulsif (TOC). Mais on peut aussi apprécier le récit pour sa bizarrerie, le jeune Binky « menaçant » les statues de la Sainte Vierge avec les rayons invisibles qu'il projette.