Gros Bois, petit village de montagne, son maire, son épicier, ses coiffeuses, ses jeunes, sa police, ses gredins, ses vices et ses morts. Dans un chassé-croisé chaotique, chacun tente d'accomplir sa tâche. Pour certains, il s'agira de pique-niquer ou de sculpter un pied de table, pour d'autres, de distiller de l'alcool ou de finir un puzzle. Mais rien ne se passe comme prévu. Dans Gros Bois, l'auteur investit les thèmes du polar américain : trafic, corruption et prostitution. Sur cette base, il explore avec humour, cynisme et désenchantement les moeurs des habitants d'un village isolé. Gros Bois est aussi un hommage au mythique Twin Peaks de David Lynch. Certains codes formels et narratifs utilisés par le cinéaste sont ici réexploités pour créer une nouvelle composition.
Histoires courtes issues du blog de David Snug..David Snug utilise un vocabulaire cru et acerbe pour nous parler en vrac.des milieux culturels alternatifs :.du « Rock-indé », des métalleux, des végans, des tatouages, du street-art, des concerts DIY... Autant de sujets abordés sans langue de bois mais souvent avec humour.
Au bord de l'Highway 40 se tapit un snack bar sur lequel se dresse un gigantesque boxeur de bois : leJack Ranieri. À l'intérieur, des affiches de Jack Ranieri, alias Iron Jack, ornent les murs. C'est l'histoire d'un boxeur talentueux et prometteur qui, damné par Lisa, une femme rencontrée au cours d'un combat, va de déchéance en déchéance : défaite contre un fairevaloir, coma, mafia, hold-up, prison, pour finir dans un snack miteux au bord de l'autoroute. La BD dépeint avec précision cette histoire en s'arrêtant davantage sur le braquage de la Wells's Fargo.
Après Fausse Route, un album sombre et dense dans la veine du pur polar américain, Vincent Gravé et Joseph Incardona, sortent un second album. Quittant les extérieurs nuits seventies d'un road-movie où il était question d'une femme fatale et d'un évadé de prison, ils abordent cette fois-ci dans Petites Coupures l'univers en huis clos et oppressant de la boxe dans les années 1940. Le temps d'un combat opposantPaul Norman à Max Chavez. L'histoire se déroule en 9 rounds sur et autour du ring. Inserts et flash-back permettent de dérouler deux existences que tout oppose en apparence et qui se retrouvent confrontées lors d'un match de gala. D'un côté Paul Norman, le champion déchu et, de l'autre, Max Chavez, l'étoile montante. Ce qui doit être alors une simple confrontation sans enjeux spécifiques, sinon pour Norman d'empocher une bourse rondelette et pour Chavez de peaufiner les derniers « réglages » avant son combat pour le titre, prend soudain une tournure inattendue et tragique.
Apprenant la mort de son père au Liban, Ismahane quitte précipitamment Paris pour rentrer au pays en compagnie de son cousin et amant Malek.Les deux jeunes gens mettent brutalement un terme à leur passion naissante.Peu après l'enterrement du père d'Ismahane au village, Malek demande à Ali, le frère d'Ismahane, la main de celle-ci. Ali comprend que les deux cousins sont déjà amants.Ismahane n'est plus vierge, l'honneur de la famille est sali à jamais. La faute impardonnable des deux amants appelle un crime d'honneur.Fou de rage, Ali tue Malek d'une balle en plein coeur.Ismahane s'enfuit pour ne pas subir le même sort.Anéantie, elle se réfugie à Beyrouth. Son amour est mort, sa vie n'a plus de sens. Elle décided'en finir tout en se rachetant. Un sacrifice pour laver la réputation du clan. Sur terre, si elle attend qu'on lui donne la mort, on se rappellera d'elle comme d'une traînée. La honte s'abattra sur le nom de son père. En revanche, si elle donne sa vie à la cause , au parti de Dieu, elle sera purifiée et pour tous elle sera une héroïne. Et tant pis si elle n'a jamais été pratiquante. Son geste sera politique, en tout cas c'est ce que les gens croiront. Elle peut offrir à ses proches la fierté de compter une shahida dans la famille. Une martyre. Sa photo trônera dans le salon familial. Une femme kamikaze, ce sera sa contribution au combat. Son rachat.
Après Rashômon, nous retrouvons deux nouvelles de Akutakawa Ryûnosuke.Otomi est la première histoire de ce roman-graphique : Ueno, un quartier de Tokyo, est déserté pour cause de guerre prochaine. Otomi, une servante dévouée, revient chez sa maîtresse chercher Miké, le chat, oublié lors du départ précipité. Shinkô, un clochard, s'est installé dans la maison, pour s'abriter de l'orage. Miké, seul témoin, n'est-il qu'un prétexte, un enjeu, un moyen de pression ou un paravent dans le jeu subtil, érotique et violent des deux protagonistes ?Le Martyr : Pourquoi Lorenzo, un jeune orphelin adopté par l'église de la Santa Lucia, se laisse accuser par une jeune fille de l'avoir engrossée lors de relations coupables ? Quel secret cache-t-il pour accepter d'être humilié, exclu de l'église ? Et pire, accepter de vivre comme un paria sans même se justifier, alors qu'une flamme croyante brûle dans le coeur de Lorenzo. Le violent incendie qui va ravager Nagasaki, apportera un dénouement aussi spectaculaire qu'inattendu.
Elle n'avait jamais vu ce garçon. Pourtant il était dans sa classe. Il représente tout ce qu'elle n'aime pas. Comme si la nature avait concentré en lui tout ce qu'elle ne peut pas supporter chez un garçon. Et puis un jour, il vient lui parler. Pour elle, rien n'est plus comme avant. Elle fait tout pour l'oublier. Elle l'évite. Elle se répète ses défauts. Mais l'attirance est plus forte et la jeune fille continue à penser à lui. Des vies aux antipodes l'une de l'autre, qui se croisent peut-être ou pas par hasard, et qui s'éloignent finalement avec cette question de l'empreinte que laisse le passage de l'autre.
Nous n'irons plus ensemble au canal Saint-Martin commence un soir pour se terminer le lendemain matin. Pendant ces quelques heures écoulées, nous suivrons 3 histoires. Leurs points communs : un banc, un bar, le canal.Trois récits, trois dessinateurs, à chacun son histoire, même si elles s'entrelacent parfois. Au scénario, Sibylline et Loïc Dauvillier. Un duo pour trois face-à-face , violents, déchirants, émouvants où chacun reprendra sa route. Parce qu'on finit souvent comme on a commencé, seul. Parce que nous n'irons plus ensemble.
Les Panthères est l'histoire d'un parcours initiatique : celui de Manu, surnommé « Petit Canard », l'idiot de la cité qui, par amour, va découvrir et aimer la littérature et les arts. Ouvrier, il va rencontrer Alex, membre d'un groupe d'étudiants frondeurs, les « Panthères », anarchistes de pacotille.Entre ces deux mondes se situe la figure tutélaire de M. Suarès, professeur de littérature à la fac, qui va devenir un véritable phare pour Petit Canard. T out, dans la génétique de Petit Canard, était programmé pour qu'il demeure dans son ghetto ouvrier, au milieu de ses copains délinquants des quartiers Nord de Marseille. Mais c'est sans compter sur l'improbable rencontre de Marie, étudiante en Lettres, dont le tatouage - une Panthère haute en couleurs - va rendre fou Petit Canard.
Cette histoire est celle d'Hamza qui, après avoir participé à la révolution tunisienne, quitte son pays clandestinement, laissant derrière lui famille, compagne et amis. Sur le bateau, il se lie d'amitié avec Sofian. Arrivé sur l'île de Lampedusa, Hamza découvre des conditions de vie épouvantables. Il se rapproche d'un groupe de clandestins avec qui il se rendra jusqu'à Paris. Il trouve un travail dans la grande distribution. Il se résigne et accepte une existence sans avenir, au sein d'une société incapable de l'accueillir.« Plus jeune je partais tous les étés en Tunisie. J'en ai gardé un attachement pour ce pays et pour les tunisiens que j'ai rencontrés. Lors des révolutions arabes, je me suis senti concerné par ce qui se passait, en empathie avec cette jeunesse tunisienne et sa révolte. » Léopold Prudon
- Enfoirés de voisins !- Ca part en vacances, ça revient tout bronzé, ça claque un fric fou, ça t'envoie des selfies ou des cartes postales juste pour te rendre jaloux. Tu te souviens il y a deux ans ?- Insupportable. A la fin j'ai préféré éteindre mon po
'La Boucherie' se présente comme une bande dessinée 'chorale' avec toutefois deux personnages phares : Mme Lenoir et Le Boucher. Nous sommes dans un village comme il en existe encore. Toute la population a pour habitude de se retrouver au Penalty, le bistrot du coin et de refaire les événements de la journée.
Alex et Sidonie habitent dans une grande ville et veulent fonder une famille. Ils pensent avoir tout préparé pour l'arrivée de leur premier enfant, qu'ils veulent élever dans les meilleures conditions. Amis, sorties, culture, nature, ils se sont promis de ne rien sacrifier. On aurait dû les prévenir...
Dans les quartiers nord de Marseille, l'histoire de deux fratries formées par Omar et Wonder, Djamila, Lago, Malic et Souali, mais aussi de Daniel, qui cherche à gagner de l'argent en vendant de la drogue et désire plus que tout devenir artiste et écrivain.Roman graphique tiré du film Aouine, interprété par les habitants d'une cité de Marseille.
Quand Rose, 15 ans, s'aperçoit que sa mère, internée dans un hôpital psychiatrique, ne la reconnaît plus, elle décide d'embarquer avec Tristan et ses amis Vampire, Fredo, Matthieu et Marie pour un voyage en mer autour du monde. A chaque escale, elle écrira une carte postale à sa mère. Ce voyage initiatique l'aidera à prendre son envol et à penser enfin à elle, tout en se rappelant son enfance.
Lors d’un séjour à Ouagadougou en 2003 pour aider à la construction d’un orphelinat, Bernard fait la rencontre d’un enfant qui lui demande : « Je veux que tu sois mon papa » (Jean-Eudes avait 7 ans). Bernard adopte le petit et tout semble aller bien du point de vue administratif jusqu’à ce qu’on trouve une faille dans le dossier : la monoparentalité de Bernard. Or, Bernard est gay : sans que ce ne soit jamais mentionné, on comprend que c’est là que se cache le motif du refus.
En attendant les résultats des tests ADN pratiqués sur le corps de celle qu’il aimait, Jean-Baptiste Chataud se souvient. Vingt ans plus tôt à Marseille. Que faire pour oublier celle qui a disparu, Marie, une de ses étudiantes ? Voir un marabout est sans doute la solution la plus improbable… La « peste blanche » est le résultat de cette visite : une épidémie d’amnésie collective aux effets surprenants dans cette ville que Chataud associe étroitement à son amour perdu.
Jack Ranieri, ancien boxeur, s'apprête à franchir les portes d'une agence bancaire de la Wells Fargo, un Smith et Wesson à la main.Comment pouvait-il se trouver là, à jouer les gangsters, alors qu'hier encore la gloire semblait si proche ? Mais il y eu Lisa... Et les rêves de Titre s'évanouirent dans la fumée dès boîtes et les lits de palace. Il ne lui resta alors qu'un flingue, une Ford Mustang et l'espoir que l'avenir se cache derrière les portes blindées d'une banque de Frisco.
Dans ce livre, on pourra voir que je ne fais pas trop de cases, que j'aime bien dessiner le carrelage, que le personnage principal (qui s'apparente quelque peu à un genre de moi-même) n'a pas toujours la même tête. Qu'il y a aussi des monstres, parce que c'est marrant à dessiner, que les portes et les fenêtres des immeubles sont beaucoup trop petites par rapport aux personnages, (mais j'ai pas le choix, sinon ça ne rentre pas dans la page). Et que j'aime bien les concerts DIY, mais que J'ai une carte d'abonnement pour les cinémas multiplex.
Elle tourna le bouton de la radio et tomba sur les informations : ...Toujours à la recherche d'Antonio Bobino suite à l'évasion ayant coûté la vie à un gardien. Un dispositif de sécurité a été déployé sur un large périmètre autour de la zone où a été repéré le fuyard. Les autorités rappellent qu'Antonio Bobino, dit Bobo , est un dangereux criminel condamné pour le meurtre d'un garde lors du braquage de la CitiBank en avril 69. Toute personne pouvant fournir un quelconque indice permettant de localiser le truand est invitée à alerter aussitôt la police au numéro 911... . Nadia éteignit la radio.
Printemps 1942. Hélène a 12 ans quand elle est internée avec sa mère au camp de Brens près de Gaillac dans le Tarn. Été 2018. Mary Aulne découvre par hasard l'existence de ce lieu de honte que toute la région semble vouloir cacher. Un camp uniquement pour les femmes. En pleine zone libre. « Les Roses Blanches » c'est l'histoire de la rencontre d'Hélène et de Mary. Mais c'est aussi celle de toutes ces femmes qui ont été internées à Brens entre 1942 et 1945 et qui ne doivent jamais être oubliées.
A l'aube des années 2000, les Indociles ont la cinquantaine. Lulu rencontre enfin l'amour amoureux, Joe entame une cure de désintox et Chiara tente de maintenir le lien avec sa fille Bianca, plus attirée par la Star'Ac et les idées fascistes que par une relation familiale toujours aussi précaire. Tout en essayant de passer le témoin de l'irrévérence à la nouvelle génération, nos trois Indociles aujourd'hui empêtrés dans une existence monotone et sans rébellion, s'inventent toutes sortes de parades grotesques pour maintenir leurs illusions. Vont-ils, chacun à sa façon et avec un doigtd'indiscipline, choisir la liberté et mettre la clé sous la porte ?
Salvatore et Alice se rencontrent au Palais Longchamp à Marseille, alors qu'ils ont dix ans l'un et l'autre. Pour Salvatore, c'est le coup de foudre. Salvatore vient des quartiers populaires, Alice est issue de la bourgeoisie locale. Pourtant, Salvatore se fait une promesse : plus grand, il épousera Alice. Mais la vie les sépare et une lourde menace pèse sur eux, conformément à la funeste prédiction de la carte de l'arcane 16 qu'Alice a autrefois offerte à Salvatore... Ils grandissent. Il deale, elle consomme. Il l'aime, pourtant il va la détruire.Dans le tarot marseillais, la Maison-Dieu marque la fin, la destruction, l'irréparable, le point de non retour. Il peut aussi s'agir d'une destruction lente et méthodique de l'âme et du corps. Quoi qu'il fasse, le consultant est impuissant.
Sourd profond, Bernarreke naquit en 1949 et vécut 10 ans dans un petit village fl amand très catholique. Vers 4 ans, sa maman découvrit qu'il était sourd. La vie de Bernarreke ne fut pas aisée, mais il était volontaire. Aidé par sa mère, il apprit à lire et à écrire. Puis il commença à lire sur les lèvres, à comprendre les autres... et enfin les mots éclatèrent. Si le thème central est la lutte de l'enfant pour s'inclure dans le monde des entendants, une analyse, à la fois drôle et grave, des vies et moeurs de l'époque jalonnent les pages. La sexualité naissante de Bernarreke est abordée par petites touches : Bernarreke lie une relation d'amitié avec un garçon de 4 ans son ainé. Le rapprochement de ces deux êtres, en quête de reconnaissance, glisse lentement vers un attachement plus intime.
Antonio Bobino, dit « Bobo » dans le milieu, s'est échappé de prison. L'histoire débute à ce moment. Il est environ 22 heures, c'est l'hiver. Près d'un hameau, il aperçoit une Jaguar s'arrêter près de la cabine téléphonique et une fille s'y précipiter à l'intérieur. Bobo décide de se cacher dans le coffre. Il y découvre le corps d'un homme d'une cinquantaine d'années ficelé et sans connaissance. Il pousse le corps au fond du coffre et s'y engouffre à son tour. « Fausse route », ce sont deux histoires qui vont se fondre en une seule. Deux parcours de vie qui se croisent soudain, deux tragédies qui vont se renforcer pour une lente descente aux enfers que l'un des protagonistes va payer cash. C'est l'histoire d'une malchance, de la mauvaise personne rencontrée au mauvais endroit.
Kirkenes, qui a pour point de départ une mystérieuse destruction par le feu, suit la vie de Henrik, Inge et Mia, trois lycéens de terminale, amis de toujours. Désabusés par le conformisme ambiant, rejetant les pressions et les névroses familiales, Henrik et Inge sont deux personnages en décalage, décidés à s'échapper le plus tôt possible de cet environnement dont la normalité leur paraît insupportable.À travers une histoire d'amour et d'amitié et une fable douce-amère sur la relation père-fils, Kirkenes raconte comment le fantasme pris sous différents angles - les utopies individuelles, la psychose, la jalousie, l'emballement médiatique - modifie l'approche de la réalité, rend la vie de tous les jours étrangement inquiétante et peut faire d'un acte somme toute futile (l'incendie d'une église abandonnée), l'amorce d'une dérive insidieuse.
Luna a du mal à s'endormir. Toutes les nuits, elle fait des cauchemars. Au petit matin, elle se prépare toute seule pour aller à l'école. Sa maman ne l'accompagne pas, elle passe ses journées alitée. A l'école, Luna est entourée par ses copines et par sa maîtresse, mais Luna ne parle de son mal-être à personne. Parfois, elle imagine qu'elle finira sous les roues du bus. Un jour, son père lui annonce que sa demisoeur va habiter avec eux une semaine sur deux. Luna est contente mais s'aperçoit rapidement que Marie, elle aussi à peur la nuit. Par petites touches, Ingrid Chabbert nous raconte avec pudeur, l'histoire de Luna, une petite fille qui se cache sous ses coussins à la nuit tombée et qui a peur que son père pousse la porte.
Survy, banlieue sordide comme il y en a trop. Des familles se croisent sans se connaître, chacun avec ses difficultés. Mais tous, consciement ou pas, subissent l'infl uence du caïd Omar.Les petits trafi cs en tous genres sont le quotidien de jeunes en manque de repères. Exister pleinement quand on habite dans un quartier dévalorisé où sévit un début d'anarchie demande une solidarité de tous les instants. Marianne, Leïla, Boubacar, chacun avec ses références culturelles, s'interrogent : faut-il laisser faire? Faut-il partir? Faut-il résister ? C'est dans ce contexte qu'Abdelaziz, homme respecté pour son intégrité et son travail social, oeuvre en faveur de l'échange, l'entraide et le soutien. Son combat s'oppose à celui d'Omar, qui voit d'un mauvais oeil cette alternative à son organisation.
1975 : la guerre civile vient d'éclater au Liban.Ismahane a 5 ans. Seule fille d'une fratrie de 4, elle passe le plus clair de son temps à jouer avec ses frères et son cousin Malek, 9 ans. Elle est élevée par sa tante Amira. Son père, Abou Ali, n'est pas très présent et fait figure de chef de clan. La famille est musulmane, mais pas vraiment pratiquante. Le tome 1 suit le parcours d'Ismahane, depuis son adolescence jusqu'à son arrivée à Paris, où son idylle avec son cousin Malek se concrétisera, en violation totale avec les traditions du clan familial.A Paris, la relation passionnelle entre les deux amants est ternie par un sentiment de culpabilité. Leur histoire démarre à peine, que le retour se profile déjà. Au pays, le père d'Ismahane meurt. Elle doit rentrer au Liban pour les funérailles, avec Malek.
Invité dans les murs du musée Matisse de Nice, Christophe Girard a dessiné l'album MATISSE MANGA comme le carnet d'un voyage immobile. Les 51 planches ont été produites en direct au stylo bille, en référence au dessinateur japonais Hokusaï et son album Hokusaï Manga (1814) traduit par : dessin en liberté ou dessin au fil du pinceau. Légères par l'approche, les planches possèdent toutes une même architecture : une oeuvre de Henri Matisse est évoquée au centre de la page, des croquis sur le vif des visiteurs et du personnels sont disposés autour. Sur la bande du bas, une aquarelle reproduit des photos représentant Henri Matisse ou ses contemporains, en bulle des citations de ces mêmes intervenants relatent la pensée et la vie de l'immense artiste. Pour la première fois dans la bande dessinée, un musée et sa collection deviennent les héros principaux et ne sont plus cantonnés dans un rôle de décor ou de faire-valoir.
Août 1992, en France... Comme tous les deux mois, des milliers de jeunes gens sont appelés à servir sous les drapeaux. Depuis 1798, le service militaire ponctue la vie des Français. En plein milieu de l'été, cela ressemble à une colonie de vacances un peu virile.Mais comme le temps, la situation va très vite se dégrader. Depuis 1989, le conflit yougoslave est gourmand en hommes. Avec la complicité des médias, la France entre en guerre sans que ces citoyens s'en aperçoivent. Pour ceux qui portent l'uniforme, vient le temps de la gloire! L'endoctrinement a fait son oeuvre et les appelés s'engagent en masse.Mais le désarroi vient vite quand la politique lie les mains armées et crée des enfants perdus. La priorité est de survivre jusqu'à la fin du contrat, jusqu'à la libération. Quitte à perdre son âme et à devenir un homme. A la nouvelle version de ce livre paru à l'origine en 2008 (chez éditions !) seront ajoutées une dizaine de planches inédites sous une nouvelle couverture..
Nous vous proposons l'histoire d'un Africain de Paris. Depuis la fin de ses études d'économie, il y a environ dix ans, il survit grâce à un travail qu'il méprise, celui de brancardier. Il habite une chambre de bonne, il n'a pas de copine attitrée. Il a peu d'espoir d'évolution malgré ses diplômes, et ne peut se résoudre à rentrer au pays en position d'échec. Malamine s'abîme dans cette frustration, qui l'amène à prêter l'oreille à un courant extrémiste noir présent en région parisienne. Dans son entourage, exclusivement africain (car il pratique sans le reconnaître la ségrégation), personne pour l'aider à remonter la pente : il fréquente en effet soit des travailleurs immigrés qu'au fond il méprise car il les juge illettrés, soit d'anciens étudiants africains qui se sont intégrés économiquement et affichent leur réussite matérielle en France. Malamine n'est pas loin de taxer ceux là de vendus, tout en enviant justement leur train de vie. Il se trouve à un moment où il n'a plus la force et la patience de végéter plus longtemps, tout en étant dans l'incapacité de trouver une « issue honorable ».