Ours, Loup et Lynx partent en randonnée, coquille d'escargot sur le dos, dans un décor qui rappelle la Lozère ou les Cévennes. Tout se passe tranquillement entre myrtilles, cartes postales pour mémé et panne de Butagaz, jusqu'à ce qu'ils rencontrent Chien. Mais Chien est un vrai animal, lui, alors que nos trois compères sont des humains animalisés. Une manière sans doute pour l'auteur de nous rappeler que nous ne sommes que de snobs primates.
L'histoire commence sur un lit d'hôpital. Une longue maladie à l'issue imprévisible. Faut-il que la vie nous envoie de si violents messages, pour que l'essentiel se rappelle à nous ?Un rêve à réaliser, un voyage, long, lointain, histoire de se perdre et de se retrouver. Un voyage pour Mandragore, Goum, un camion et une harpe celtique, de Bretagne jusqu'aux mythiques terres d'Asie centrales, sur une route de la soie bien effilochée, s'attardant nottament en Hongrie, Bulgarie, Turquie, Iran, Turkménistan, Ouzbékistan... Un voyage dessiné et sonore (L'histoire est jalonnée de repères liés à des plages sonores gravées sur un CD inclus avec l'ouvrage) qui allie humour et gravité, qui convie l'histoire et la politique et qui surtout nous fait découvrir la foisonnante vitalité des musiques traditionnelles d'Europe et d'Asie.
C'est dans Caresses Déraillées, le premier album du jeune auteur Baltazar Montanaro (éditions de L'oeuf, 2008) que l'on a pu découvrir le personnage du Dr Charles, médecin fantasque et émotif, traversé par des « crises poétiques ». L'auteur parle de « poésies dessinées » pour la forme originale de son écriture où mots et images se mêlent intimement, et où il poursuit ses expérimentations dans sa recherche d'écriture poético-graphique. Avec ce nouvel ouvrage, Baltazar Montanaro continue sa quête dans cette forme très personnelle, tout en se donnant de nouvelles contraintes, comme celle de se libérer de la case, de construire et déconstruire la composition de la page, de jouer avec l'abstraction, de jouer la répétition en se renouvelant. Mes ombres crient se présente comme une suite de poèmes graphiques, avec pour déclamateur le Dr Charles. Où l'on retrouve le trait très libre au pinceau qui caractérise l'auteur et son sens de l'improvisation. L'ouvrage laisse s'épanouir le style d'un jeune créateur en devenir qui a choisi l'expérimentation, nous réservant encore bien des surprises.
Amazona est un roman graphique fictionnel basé sur la réalité des indiens amazoniens privés de leurs terres par la spéculation de grosses firmes sans foi ni loi ayant pratiqué des pogroms sur des tribus millénaires qu'on retrouve parquées dans des bidonvilles.André, héritière de l'une de ces tribus a vu chassé son peuple, liquider son mari puis mourir sa petite fille des suites d'une vie malsaine. Inspirée par l'esprit du jaguar, divinité tutélaire de son peuple, elle décide de revenir sur sa terre sacrée pour lui donner sépulture, mais aussi avec le projet secret de prélever des preuves du pogrom subit par son village.
Karolina est-elle une jeune polonaise qui a grandi en Allemagne ou bien une jeune allemande d'origine polonaise ? C'est cette question qui l'a conduite à passer un an à Cracovie.Élevée à Cassel dans la culture polonaise et bercée par la profonde nostalgie de sa mère, elle vit une Pologne fantasmée qui nourrit son imaginaire.Le récit de son voyage, mêlé des souvenirs de jeunesse de sa mère, tisse l'histoire de la quête d'identité d'une jeune fille profondément européenne.Karolina Chyzewska traduit, avec légèreté et humour, l'état d'esprit fougueux d'une jeune fille quittant le cocon familiale et découvrant la vie, ses moments d'extase et ses galères...C'est aussi un hommage à sa mère et au combat que celle-ci dut mener pour se libérer et permettre plus tard à sa fille de vivre une grande liberté.Tu Reviendras est son premier livre et est sorti simultanément en Allemagne (Fast wie zu Hause aux éditions Centrala).
Découverte de la culture Rom au travers du quotidien d'enfants, issus des bidonvilles tziganes du nord est de la Slovaquie, réunis par la musique dans le groupe Kesaj Tchavé.Cette Bd s'appuie sur les chroniques d'Ivan Akimov, musicien professionnel, qui a créé il y a 15 ans avec sa femme Helena cette troupe hors du commun.À l'occasion d'un retour vers ses origines, le musicien Ivan Akimov, qui avait fui le pays lors du printemps de Prague, redécouvre la richesse de la culture rom dans les bidonvilles de Slovaquie. Lui qui afait carrière dans les cabarets russes parisiens est frappé par le talent des jeunes roms. Il se démène pour créer « Kesaj Tchavé», groupe improbable constitué d'enfants et d'adolescent des ghettos tziganes.Ivan réalisera avec eux un rêve fou : amener ces enfants sur les scènes internationales. Une aventure pleine de rebondissements haute en couleur comme le dessin de Johann Le Berre qui reprend avec fraicheur le récit d'Ivan Akimov.