Il restait encore au 20ème siècle près de dix ans à vivre quand Assoiffés commença, à exprimer sa révolte au son d'un ska punk qui, rapidement, ferait école. Pourtant, à la manière d'un Didier Wampas, ce groupe de la banlieue nord de Paris n'a jamais envisagé la musique comme un métier, d'où sa relative anorexie en terme de production discographique, tandis qu'il se bâtissait parallèlement une solide et enviée réputation scénique. Cette Soirée mondaine, quatrième album seulement, les Assoiff' ont ainsi pris une nouvelle fois le temps de la préparer : un chanteur en remplaçant un autre, des musiciens s'emparant également du micro, des soufflants prenant la relève de certains anciens, des potes s'exprimant de la plume ou des pinceaux, voire s'invitant carrément sur leur propre morceau [Fredo des Ogres de Barback sur Peuple du moment ], un percussionniste s'attribuant le numéro 11 de l'équipe. Il en ressort un disque riche d'influences et de styles plus variés que précédemment, toujours énergique mais mieux canalisé, où les textes naviguent allègrement, comme une marque de fabrique, entre engagement et déconne, gravité et légèreté. Un album de quadragénaires qui ne tendent, comme à l'origine, qu'à prendre du plaisir. Et qui, par ricochet, en donnent. Naturellement.
Les Ogres ont 20 ans ! Mais plutôt que de succomber à l'exercice paresseux de la simple compilation, ils présentent un nouveau disque. Et ils l'ont envisagé comme un reflet de vingt ans de chansons, comme un manifeste, en somme, de cette conception singulière de la chanson française qu'ils défendent sans faiblir : décloisonnée et ouverte sur le monde, qu'elle se fasse « classique » ou métissée, acoustique ou électrique, clin d'oeil aux glorieux anciens ou directement en prise avec les sonorités du nouveau millénaire, poétique ou survoltée, amoureuse ou contestataire [cf. ce titre explicite], pour les petits ou pour les grands ou pour les deux à la fois... Et à leur habitude, eux qui ne conçoivent la musique que dans l'échange, ils y ont convié des amis [Lo'Jo, Têtes Raides et la fanfare Eyo'nlé].
Semtazone a su mettre à profit ses rencontres, ses expériences. Sa musique se fait plus mûre, plus affirmée, plus rock aussi. Celle ci a su se démarquer des influences, des raccourcis, des étiquettes, sans pour autant renier les instruments qui font la couleur de Semtazone. Et cela se ressent sur ce disque live ! 60000 kilomètres, 120 concerts, 18 mois de tournée, 10 concerts enregistrés, 10 jours de mixage, des heures et des heures d'écoute, 12 morceaux sélectionnés, pour en arriver à deux mots et pas des moindres : Trafic Intense. Les guitares hurlantes savent se faire douces et accompagner le chant de Sara. Violoncelle, saxophones et flûtes ne sont pas en reste quand il s'agit de monter en puissance. Chez Semtazone, la chanson et le rock font bon ménage. Et c'est cela que l'on retrouve sur Trafic Intense, de la chanson avec du rock autour, de la douceur et de la violence, tout ce qui fait le style de Semtazone.
La fausse d'orchestre fait de la musique avec un violoncelle, une contrebasse, une guitare sèche, une explosion, un banjo, un saxophone baryton, alto et soprano, une clarinette, une clarinette basse, une voiture, un cours de tennis, une timbale symphonique Belge de cavalerie, une sirène de police, des marées noires, des appeaux (de mouettes), une flûte traversière, une trompette, des ballons, un bugle, des percussions, un collier de chien, un sampleur, des appeaux et du chant à texte sans parole mais avec histoires, comme un cinema muet annonçant la venue des cartoons au cinéma. De la musique nourrie des vies de chacun, de la musique comme on veut et surtout comme on l'entend. Les influences sont donc multiples et assumées vu que la moyenne d'âge dépasse largement celle du moindre groupe de rock revendicatif, espèce en voie de disparition. Si nous utilisons parfois des appeaux, notre exigence n'a rien à voir avec celle d'un chasseur. Elle est, je dirai, bien plus élevée puisqu'il s'agit pour nous, non pas d'attraper la mort pour l'assiette, mais plutôt de fédérer un public autour d'une mémoire commune.. Notre but, il est vrai, ressemble à celui du chasseur, puisqu'il est de se retrouver, après le spectacle, à table, avec des convives, histoire de déguster par exemple, un plat de Langoustine voire de lièvre plombé.
Quatre musiciens portent le groupe ORTIE dans un univers Rock Electro Noise. Pour leur premier album, ils ont fouillé, écrit, fait et défait leur musique. Loin du format chanson, deux voix nous emmènent dans une musique brute et introspective Fin 2007, Ortie, est né des cendres de W5 ! et de La Hurlante . Forts de leurs douze années d'expérience et de quatre cent concerts à travers l'Europe, ces Grenoblois décident de tourner une page. Après neuf mois de gestation créatrice, et quatre semaines de studio, les jeunes pousses d'Ortie se frottent dorénavant au public de façon prometteuse. Un, leur première production discographique, scelle les bases musicales d'un rock désormais plus personnel. Un univers près à exploser sans retenue sur fond de poésie électrique. Zéro comme un nouveau départ; Ortie s'apprête impatiemment à vivre une aventure nouvelle, une expérience humaine qui laissera de leur passé un vague souvenir.
: Grognements, frottements, mélancolie, fureur et fête, c'est une histoire de voyages et de Rock'n'roll qui nous est racontée sur « Tamboo », le 2ème album des brestois d'Electric Bazar cie. Dans ce disque, le groupe recycle les influences croisées sur les routes (plus de 400 concerts dans toute l'Europe en 5 ans) pour en tirer, en vrac, un Blues balkanique, un Tango rock ou du psycho musette. C'est de ces mélanges que surgit la cohérence de l'album : quand la guitare saturée et la voix rauque nous entraînent du côté des crossroads états-uniens, l'accordéon et le violon galopants viennent nous rappeler qu'à l'est de l'Europe aussi, on sait mêler fête et mélancolie.Que le groupe s'amuse à reprendre un morceau musette enregistré par Jo Privat (Tamboo), il le transforme en rock vaudou et frénétique. Les textes, en français ou anglais, reflètent l'éclectisme du groupe qui revendique autant l'héritage de Tom Waits que du Taraf de Haidouks. Tel un petit cirque, plus proche de la monstrueuse parade des Freaks de Ted Browning que du cirque de Moscou, Electric Bazar cie fonctionne en marge des industries musicales et nous sert sur Tamboo une musique vivante et libre, unique sur la scène rock française.
L'Electric Bazar Cie sillonne depuis 10 ans les routes d'Europe dans les festivals, les clubs et les salles de musiques actuelles... Une solide base rock n'roll et un éclectisme nourri de voyages et de rencontres forgent l'identité musicale du groupe : du rockabilly aux musiques des Balkans, de la surf music au musette, du blues à la chanson à texte... Pour ce troisième album studio, une partie des musiciens du groupe a changé apportant une touche nouvelle au son d'Electric Bazar Cie. De nouveaux univers sont explorés, comme dans Psychotiko, le titre éponyme de l'album qui s'inspire d'un air de rébétiko grec des années 20 et d'un blues heavy à la Cramps. On rencontre dans Welcome in 2009, un thème façon jazz éthiopien, ou encore avec Bo's Kucek un voyage imaginaire de Bo Diddley en Macédoine... La voix rocailleuse d'Etienne Grass porte des textes efficaces et imagés, en anglais ou en français. L'imaginaire se situe entre plusieurs déclinaisons de la complainte blues, de l'ennui au blues de l'exilé, donnant le jour à des personnages qui viennent raconter leur histoire, dans une écriture mi-réaliste, mi-impressionniste. Avec plus de 700 concerts à son actif, c'est aussi sur scène que s'exprime toute l'énergie d' Electric Bazar Cie.