Le dramaturge Copi n'a pas été qu'un écrivain. Tour à tour dessinateur pour Le Nouvel Observateur, Hara-Kiri, Charlie Hebdo ou encore la revue italienne Linus, il a produit une oeuvre graphique importante à l'humour surréaliste. Parmi ses créations les plus emblématiques figure le personnage d'une grosse femme aux cheveux raides. Ses monologues et réflexions existentielles constitués d'une logique poussant à l'absurde peuvent la rendre émouvantes. Mais c'est sans compter la férocité de Copi, pour qui la transgression, l'humour noir et l'ironie étaient des armes de choix. Et qui fait preuve, dans ce recueil, de tous ses talents pour nous livrer une suite de saynètes explosives.
Après Les Filles n'ont pas de banane, Vive les pédés et autres fantaisies poursuit l'entreprise de publication des oeuvres graphiques de Copi dans la collection « Olivius », et nous présente de nouvelles facettes de son humour. Car si l'on retrouve ici le mélange d'ironie et d'absurde du ton désabusé de Copi, on y découvre, ou redécouvre, ce que ses dessins pouvaient avoir de provocateur.Le premier tome regroupait des planches créées pour Le Nouvel Observateur. Dans Vive les pédés, le lecteur trouvera surtout la production de Copi pour Hara-Kiri et Charlie Hebdo. Sa tonalité en est donc joyeusement et volontairement outrancière, sulfureuse. Centré autour de problématiques sexuelles, ce deuxième tome est marqué par l'homosexualité et de la transgression, à l'image du célèbre personnage de Libérett', « le premier personnage transsexuel de la bande dessinée », « à poil, à voile et à vapeur ». Pourvue d'une généreuse poitrine et d'un appendice masculin, on la croisera, ainsi que de nombreux autres personnages, dans les pages de Vive les pédés. Copi ne se refuse rien et laisse libre cours, dans les planches réunies ici, à toute la puissance d'un humour potache et débridé, dans tous les sens du terme.
Les Jupes noires, le précédent tome des Filles de Montparnasse, nous projetait dans l'histoire du féminisme dans les années 1870, et des liens qu'il entretenait avec la prostitution. Dans ce quatrième et dernier tome, Nadja approfondit encore ces thèmes pour achever l'histoire de ces quatre femmes rebelles aux prises avec leur époque.Aussi bien Amélie, l'écrivain, que Garance, la peintre, s'affrontent aux scléroses du monde artistique de l'époque. Toutes deux recherchent la modernité. En publiant son premier roman, Amélie reçoit les éloges de ses camarades féministes, mais fait face aux réticences des critiques masculines. Garance, quant à elle, approfondit son art, et trouve dans la peinture un moyen de vivre l'amour impossible qui l'unit à un prêtre.Pour elle aussi vivre l'amour, Elise a fui Paris, et s'est réfugié avec Paul en Bretagne.Enfin, Rose-Aymée retourne travailler dans la maison close qu'elle avait quittée - mais rien ne dit qu'elle y retournera innocemment.Avec des couleurs flamboyantes et un travail graphique reconnaissable entre tous, Nadja clôt la tétralogie en Technicolor des Filles de Montparnasse.