Emma vient d’avoir 16 ans. L’heure du mariage a sonné ! Chaperonnée par son cher oncle le Baron, (personnage hautement porté sur la bouteille), notre curieux couple part au bal travesti. Fonçant à toute berzingue dans une complète obscurité, notre duo percute le carrosse de Lord Pudding escorté du fier fakir Satiagit et de son tigre… Le regard attendri (coquin ?) que porte aussitôt notre jeune Cendrillon pour la bête n’est que le signe avant-coureur d’une folle soirée. à cette confusion primordiale s’ajouteront à la fête Tête de bois, une compagnie de soldats, mais aussi un savant (fatalement fou). Le premier Bal d’Emma, symphonie macabre, tel un Carnaval des Animaux gothique, introduit une par une chacune de ses créatures, bourgloutes ou aristocrates décatis, avant de les agencer dans un bouquet final. Ce feuilleton, dans la veine d’Edward Gorey ou de Tim Burton, a été conçu à quatre mains dans Lapin, la revue de l’Association : le « riff » endiablé de Donatien Mary et les solos ensorcelants de Sophie Dutertre déploient dans une folle fuite en avant une énergie survitaminée.
Jim Curious est endormi, mais quelque chose se pose sur son visage... C'est une libellule, qui s'envole et prend la fuite à travers le miroir du salon ! Jim s'engage à sa suite et, soudain, une forêt puissante et ancestrale lui fait face ...Au coeur d'une mangrove dédaléenne, sous les frondaisons lumineuses d'une forêt primaire, aux pieds de pins millénaires, Jim le scaphandrier entame un nouveau périple ! Il sillonne un champ de lentilles d'eau sans déranger grenouilles et crocodiles, se laisse guider vers les sous-bois par d'envoûtants papillons et s'avance dans la jungle... Majestueux et tendus vers le ciel, tortueux ou intrigants : les arbres forment le décor de ce nouveau voyage en trois dimensions ! Singes, toucans, tortues, serpents : les forêts vibrent de vie, et ces rencontres rythment la marche paisible de Jim Curious. Mais, sourdement, la présence de l'homme affleure - fait surface, et interroge... Sept ans après un premier Voyage au coeur de l'océan, Matthias Picard redonne vie au candide scaphandrier pour un nouveau conte muet et poétique ! Évoquant autant Gustave Doré que les affichistes psyché du Mouse Studio, son trait est toujours plus virtuose, et sa mise en relief magistrale. Les paysages se succèdent, d'une beauté formidable. Jim esquisse un sourire : il contemple, et c'est nous qui sommes émerveillés. Vendu avec deux paires de lunettes 3D anaglyphes.
Un petit pas pour l'homme, un grand pas contre la calvitie. Comme l'indique son titre, Sauve les Chauves compile une série de chauves illustres ou anonymes que le lecteur aura pour mission de « sauver ». Armé d'un stylo, il pourra affubler chacun de ces petits crânes d'une digne tignasse. Moins cher qu'un shampoing antiperte de cheveux, et disons-le : tout aussi efficace, ce petit volume ouvre vers des univers alternatifs : Juppé avec des cheveux ? Robocop en afro ? Une bande de skinhead beatnik ? Le lecteur, au gré de son exubérante créativité ou de ses pulsions refoulées (et enfin révélées), pourra créer un Asterix punk ou un Nicolas Sarkozy arborant un resplendissant mulet. Petits et grands de ce monde ont droit à une deuxième chance capillaire, et ce livre est là pour le prouver ! Fantaisie dans la veine de Laisse faire les sphères, du même auteur, Sauve les Chauves est à la fois un livre de coloriage, une satire politique et un recueil de blagues absurdes. Vous êtes moine Chaolin ? Vous vous appelez Bruce Willis ? Vous êtes néo-nazi, ou tout simplement malchanceux ? Ce livre est fait pour vous !
Un randonneur en survetement jaune laisse échapper un livre de son sac. Aussitôt une étrange créateur, sorte de blob à allure de yéti, s'en saisit. Fantastique, c'est un Guide de Survie dans la jungle ! Aussitôt la créature se met à la lecture : et son habileté couplée à son intelligence se met en marche. Interprétant ce manuel des trucs et astuces pour randonneur en déroute, elle se livre à une série d'inventions poétiques, qui de loin dépassent le modèle.Le pauvre serpent qui piqua l'étrange créature en fit les frais le premier : sa peau ne fait-elle pas un magnifique pansement ? Bientôt, c'est le soleil qui darde ses rayons qui incommode notre blob ; mais comment se procurer des lunettes pour s'en procurer ? Avec de la glace et un poulpe, pardi ! Notre étrange créature n'a pas son pareil pour se saisir de son environnement et le modifier, avec une imagination et une poésie qui n'appartient qu'à lui.Ces petites scènes drolatiques raviront petits et grands et inspireront les enfants à devenir, comme l'étrange créature, un touche-à-tout de génie !
Couacville, patrie des opulents... Dans cette petite ville, se cache un club très spécial, un club réservé aux plus riches, le fameux club des Opulents ! Dame Mireille, pourtant l'une des plus grandes fortunes de ce petit coin de paradis, veut y rentrer depuis fort longtemps... Mais las, les opulents refusent toujours son admission, ce qui provoque chez elle colère, et rage de dents. C'est ici qu'entre en scène Zouzou, et son tonton Marietti ; par amour et pour soigner ses douleurs, le dentiste Marietti lui propose de tester une méthode révolutionnaire : le micro-dentisme.C'est très simple : à l'aide du microcroscope, Zouzou est envoyée directement dans les gencives, pour inspecter sur place sur ces rages de dents. Mais bientôt Dame Mireille leur échappe, et pour Micro Zouzou, qui se balade dans ses dents, la situation devient bientôt hors de contrôle ! Paru dans COUAC, la gazette dingo de PICSOU MAGAZINE, ce feuilleton échevelé de Matthias Arégui et Léon Maret ravira les fans de canards et d'aventures interdentaires !
Ce matin, Papa a disparu - en fait c'est sa cafetière qui avait disparue, et en suivant les traces du voleur, qui menaient de la cuisine à la cave, Papa a atterri aux Enfers ! (il nous a laissé une lettre, qui explique tout). Heureusement, une sorte de gros dragon en peluche l'a pris sur son dos pour arpenter les 11 cercles infernaux, toujours à la poursuite d'un bon kawa. En traversant l'Atroce Supermarché, l'Odieuse Bibliothèque, l'Aérogare Répugnant, ou encore L'Hôpital Pervers, Papa va croiser d'innombrables - et sinistres - apparitions telles qu'un trottoir en viande hachée, un générateur de noms de fromage, le Père Noël du Réchauffement Climatique, et même Eric Emmanuel Schmitt.Ce diable de Léon Maret reprend les codes du Cherche et trouve pour laisser libre cours au bouillonnement de ses idées farfelues. Il ressuscite ici l'esprit régressif des Crados et nous emporte dans son temple personnel avec enthousiasme. Liberté, Absurdité et Plaisir : bienvenue dans les Enfers léonmaresques !
Un matin de 1921, Walt, célibataire endurci et mécano amateur, ouvre sa porte et découvre, abandonné sur son perron, un nouveau-né : Skeezix. Dès lors, les jours qui passent dictent la cadence d'un double apprentissage, de la paternité pour ce vieux garçon un poil empoté, de la vie pour Skeezix, ses premiers pas, son entrée à l'école puis, des années plus tard, son départ pour la guerre...Profondément touchante, cette série dresse ainsi, avec humour et tendresse, les contours de ce qui fait la vie ordinaire et le quotidien, offrant au lecteur un double, un reflet dans lequel reconnaître et apprécier son existence. Le présent livre propose une sélection des plus belles pages du dimanche de Frank King, superbes respirations au strip quotidien, de grand format et en couleurs elles rendent grâce à ses talents de dessinateur. Promenades, baignades ou parties de campagne : ces pages mettent en avant les joies de l'enfance, les jours heureux des vacances, pendant lesquels la relation filiale se construit avec finesse. Publiées entre 1921 et 1934, ces quatre-vingts planches offrent un aperçu passionnant de cette oeuvre vertigineuse et composent une porte d'entrée idéale vers un univers riche et délicat, dont se réclament Chris Ware et les plus grands auteurs anglo-saxons actuels. Immense classique du strip américain, Walt & Skeezix traverse enfin l'Atlantique ; il était plus que temps.
Pas de répit pour Gérard Menvussat ; le célèbre détective a beau venir chercher le repos dans un hôtel de luxe loin de chez lui, les affaires le rattrapent.Des cris le tirent de son mauvais sommeil ; ciel, un assassinat ! La victime est loin d'être une inconnue : c'est Marie Laverdure, la fille du propriétaire de l'hôtel... Marie Laverdure, artiste dont l'oeuvre pléthorique, protéiforme et discutable, occupe chaque recoin de cet étrange établissement.Le palace n'accueille que trois clients, voilà une enquête qui devrait être rondement menée ! Et pourtant, comme dans un mauvais roman de Marie Laverdure, rien ne va se passer comme prévu...Dans son format à l'italienne, J'ai rarement vu ça ! rappelle les grandes heures de la ligne claire : Ted Benoit, Joost Swarte, transparaissent dans ces pages. Mathieu Lefèvre concocte des dialogues et un scénario plein de rebondissements, tandis que Jérémy Piningre n'a pas son pareil pour donner à l'ensemble une atmosphère étrange et chargée de références visuelles.
Chaque année depuis 2010, Central Vapeur organise à Strasbourg, dans le cadre de son festival, un dialogue de dessins : fruit d'une confrontation de deux univers graphiques, il vise à produire des images étonnantes, poussant chacun dans ses retranchements ou l'amenant vers des rivages inattendus.Après Killoffer et Anouk Ricard, ou encore Jean Lecointre et Icinori, c'est au tour de Blutch et Anne-Margot Ramstein de se prêter à l'exercice. Délaissant chacun une part de sa grammaire, Blutch et Anne-Margot Ramstein composent une suite graphique qui trouve sa logique dans l'enchevêtrement.Au fur et à mesure des pages, les auteurs comme le lecteur progressent à tâtons, s'accrochant aux motifs répétés pour entrevoir une narration. Chacun suit l'autre pas à pas, tout en reprise de motifs, pour décrire des courbes indécises, ou opérer de brusques virages ; la déstabilisation est de mise dans cet univers où une femme nue est entourée d'un bestiaire ambigu, dont ladomesticité n'est jamais assurée.
Le Capitaine Mulet a été hautement honoré. Le Roy de France lui a offert un navire, un équipage, et une mission qui doit le mener aux confins du Monde. Exploration ? Rien n'est moins sûr : tout ça pourrait bien n'être qu'un exil déguisé... Bravant la tempête et les océans, Mulet découvre alors une terre inconnue. Faut-il la revendiquer au nom du Roy, ou s'y installer pour créer son propre royaume ? Débute alors pour notre naïf et enthousiaste héros un long périple à travers un Moyen-Âge loufoque, qui le mènera des prisons du Roy au palais du Pacha d'Orient... Tel Don Quichotte, Mulet ne vit cette épopée qu'à travers ses fantasmes : le désert du Sahara devient une mer de roches, les paysans gascons des Atlantes.Cette aventure menée bon train se drape autant d'humour que de poésie et l'on dérive avec plaisir, de personnages attachants en digressions farfelues, au gré de la folie douce de ce bon Mulet. Une préface signée par Danièle Alexandre-Bidon, historienne, spécialiste du Moyen-Âge et des arts graphiques, enrichit cette édition d'un regard érudit sur les sources et les références médiévales dans lesquelles puise Sophie Guerrive.
La ville s'étend sans fin sur la planète. Dans cette cité-monde, Samuel F. Monroe voyage là où on a besoin de lui : à la fois psychiatre et soldat d'élite, ce curieux guérisseur peut plonger dans le cerveau des patients endormis. Leurs pensées sont comme des mondes virtuels, dans lesquels Samuel voyage pour retrouver les consciences perdues. Il plonge et les ramène à la vie. Riches patriciens reclus sur leur îlot verdoyant, les Midori ont appelé Samuel : leur fille Rose a sombré dans un profond coma depuis des années. Alors Samuel plongera, une fois encore - mais cette fois, il n'ira pas seul : Anha, la soeur de Rose, a insisté pour être de l'expédition, à travers cet inconscient instable et dangereux... Comment l'esprit de Rose a-t-il pu engendrer tant de violence ?Après Isles et Crépuscule, Jérémy Perrodeau embarque à nouveau le lecteur dans un récit intrigant et haletant. Le Long des ruines confirme le talent immense de son auteur, et la force de son univers de science-fiction étrange et onirique, au croisement de Tarkovski et David Lynch.
Tandis que Pulsar détruit des mondes, Quasar peine à gérer ses histoires de coeur. Jeune génie de la Guildes des Plieurs d'Univers, Quasar est pourtant le seul, grâce à sa maîtrise hors du commun du Temps et de l'Espace, à pouvoir s'opposer à cette folie destructrice... Les bouleversements galactiques vont bien vite rattraper Quasar : bientôt, luttant pour sa survie et celle de l'univers tout entier, il lui faudra affronter Pulsar en personne ! Récréation graphique surprenante, futuriste et baroque, Quasar contre Pulsar est le fruit d'un audacieux travail à trois : Mathieu Lefèvre développe ses talents d'écriture, part d'un genre et le détraque pour glisser vers un autre ; Alexis Beauclair signe de son trait sobre et élégant le dessin des planches, qu'Etienne Chaize investit en dernier lieu de son univers débridé fait de couleurs dégradées, halos, néons et autres effets lumineux...Au-delà du choc visuel, cette alchimie fait naître une atmosphère unique et porteuse, finalement, d'une singulière poésie. Quasar contre Pulsar est un vaudeville délirant et survitaminé, que l'on referme sourire aux lèvres, essoufflé, ébahi et comblé.
Le petit monde de l'ours Tulipe continue de s'agiter à la surface de la terre. Comment faire pour affronter l'existence et ses affres ? Crocus le serpent s'avance dans le désert pour devenir prophète ; Trèfle la tortue tente de retrouver sa mère.C'est dans les pouvoirs de la poésie que Violette, l'oiselle, place ses espoirs.Rimes riches, rimes pauvres, verbe prophétique ou divagations ensoleillées :C'est bien par la parole que chacun cherche à apprivoiser la répétition des jours - et le tenace sentiment d'absurdité qui l'accompagne... Dans le dernier volume de cette trilogie, Tulipe, l'ours philosophe, Narcisse le tatou timide, Cosmos le corbeau cynique et leurs amis questionnent le monde encore une fois. Ils sont les acteurs perspicaces d'un petit théâtre à la portée universelle, construit jour après jour par Sophie Guerrive avec une infinie tendresse. Comment supporter le temps qui passe ? En trois mille ans de civilisation, aucune réponse n'est apparue très clairement... Pendant ce temps, Sophie Guerrive propose un livre réconfortant,bijou d'intelligence, d'humour et de douceur - que l'on referme en se sentant plus léger. Cet ours est sûrement, à sa manière, un peu sorcier.
Retrouvez l'univers bibliophile et décalé de Tom Gauld en cartes postales ! Reprenant les strips les plus emblématiques issus de ses livres Vous êtes tous jaloux de mon Jetpack et de En Cuisine avec Kafka, ces 15 cartes postales, réunies en coffret, raviront tous les amoureux de littérature, de culture pop et d'humour anglais !
« Une nouvelle vie s’offre a? vous. Installez-vous en ville ! » : Le prospectus en main, les deux héros de Vers la ville décident de tout abandonner. Quelle direction prendre ?Peu importe : les routes sont faites pour relier les villes, il doit donc y avoir une ville a? chaque bout... De cette errance semée de pluie et de petits tracas, Tom Gauld tire le plus tendre des récits initiatiques. Pour pimenter leur quête, aucun bandit ni tornade : aux effets ronflants, Tom préfère un non-sens typiquement anglais mâtiné de romantisme allemand... Le ciel, la brouette, la tente ou la route prennent tour à tour une dimension cosmique ou absurde - en apportant au récit autant de merveilleux que de mélancolie.Démiurge écossais, Maître Zen ou Grand Ordonnateur de l’Archi-Minimal, Tom Gauld est d'abord un prodigieux conteur, et on retrouve avec bonheur l'humour absurde, tout en finesse et en nuances, qui faisait le sel de Vous êtes tous jaloux de mon jetpack, son précédent livre aux éditions 2024.Pré-publié dans un premier temps sous forme de chronique hebdomadaire dans Time Out London, ce récit a fait l'objet d'une première édition chez B.u?.L.b Comix (Suisse) en 2004, sous le titre Move to the city. Indisponible depuis plusieurs années, il était plus qu’urgent de rééditer ce chef-d’oeuvre méconnu.
Savants géniaux propulsés à travers le temps et l'espace, voitures volantes et dinosaures monstrueux : Dans l'Infini (1906), Le Savant Diplodocus à travers les siècles (1912) et Dans la planète Mars (1915) sont les trois récits du dénommé G.Ri qui composent ce recueil. De son vrai nom Victor Mousselet (1853-1940), G.Ri dessine dans la presse pour enfants dans le premier tiers du vingtième siècle. Il y crée avec bonheur des mondes fabuleux aux paysages grandioses, peuplés de créatures féroces et d'extraterrestres en tous genres : la fantaisie débridée de ses univers n'a pas d'égal à cette période en Europe. Cité par Vercors et Saint-Ogan parmi les lectures marquantes de leur enfance, G.Ri n'a pourtant jamais été publié en album de son vivant, le conduisant peu à peu à l'oubli. Sa biographie tient en peu de lignes, sa bibliographie complète reste à établir, mais la fraîcheur, l'ingéniosité et la beauté de ses histoires nous poussent à rééditer ces pages sans plus attendre, associés pour l'occasion aux éditions de la BNF. Héritier de Jules Vernes, de Méliès ou de Robida, G.Ri fait partie des premiers pionniers d'un genre qui fera plus tard les beaux jours de la bande dessinée : le Science-Fiction. Amateurs de L'Incal, fans de Laureline, nostalgiques des Pionniers de l'Espérance, ne boudez pas votre plaisir : vous avez devant vous une nouvelle Terra Incognita à découvrir.
Les Travaux d'Hercule ont été composés, dessinés et lithographiés par un artiste de quinze ans qui s'est appris le dessin sans maître et sans étude classiques. [...] Nous avons voulu l'inscrire ici pour bien établir le point de départ de M. Doré, que nous croyons appelé à un rang distingué dans les Arts. C'est ainsi que l'éditeur Aubert, en 1847, présentait ce premier album de Gustave Doré
Courtes saynètes, poésies visuelles, personnages qui se croisent et se recroisent forment la toile de fond de Il se passe des choses, tryptique que clôt aujourd'hui Guillaume Chauchat.Le premier opus mettait en scène un enfant à la veille de ses sept ans. Initié par son père au rituel qui faisait la fortune de sa famille : une formule magique ardue, un louis d'or qui se multiplie... Nous avions assisté au désastre : écrasé par la pression, il n'avait rien pu faire d'autre que de transformer, par quelque étrange et hasardeuse déformation, la fameuse pièce d'or en caoutchouc. Dans le deuxième livre, devenu adulte et ayant appris à maîtriser son caoutchouteux pouvoir, l'enfant devint magicien. Et cette fois, c'est aux affres du mensonge et du couple qu'il était confronté, dans une relecture brillante, concise et élégante, du mythe de Samson et Dalila. Dans ce troisième tome, cette fable sur le poids de l'héritage se clôt par un retour aux origines de la saga : la véritable histoire de l'ancêtre ayant « trouvé » la pièce et la formule magique nous est révélée. Héritier moderne de Saul Steinberg pour le dessin et d'Alexandre Calder pour la sculpture, Guillaume Chauchat explore depuis quelques années les possibilités de la ligne, tant avec l'encre et la plume qu'avec sa pratique de la sculpture en fil de fer. Son univers est peuplé de signes et de symboles, matérialisant la pensée et les sentiments. Toujours poétique et délicat, il est un fier représentant du dessin d'idée qui avait peu à peu disparu du paysage.
Depuis huit ans, Tom Gauld éclaire de son humour impeccable le cahier dominical du prestigieux journal britannique The Guardian. Largement reconnu dans le monde anglo-saxon et déjà remarqué ici pour Goliath (L'Association, 2013), notamment lors du dernier festival d'Angoulême où il a fait partie de la sélection officielle, Tom Gauld revient donc en France avec un recueil de ces strips hebdomadaires.Quelque part entre Samuel Beckett et les Monty Pythons, Tom Gauld mélange avec bonheur son amour de la littérature, sa vision perçante de nos comportements quotidiens et les étranges inventions que le futur nous réserve...Shakespeare hésite, Dickens est un justicier masqué ; Dan Brown et Jane Austen côtoient lapins, robots et extraterrestres : bienvenue dans l'univers pétillant, littéraire et décalédu Jetpack» !
Et voici le troisième recueil des brillants strips de Tom Gauld ! Après avoir révélé les liens occultes entre robotique et littérature dans Vous êtes tous jaloux de mon jetpack, puis démystifié les affres de la création avec En cuisine avec Kafka, Tom Gauld retourne au laboratoire de ses premières amours : robots à lunettes, scientifiques approximatifs et pandémies interplanétaire... Avec finesse et facétie, Tom Gauld brosse cette fois un portrait fantaisiste du monde des Sciences ! De son oeil acéré, il décortique le jargon des physiciens nucléaires, explore les recoins mystérieux des labos de recherches, et se prend de tendresse pour quelque bactérie insignifiante et délaissée...Et l'on s'amuse avec lui des théories fumeuses qui sortent de ces cerveaux surchauffés ! Certes, ce n'est pas grâce à ce livre que vous comprendrez les équations différentielles, mais vous saurez enfin comment faire rire votre cousine entomologiste aux repas de famille et ça, c'est une découverte majeure.
Tous les dimanches, Tom Gauld illumine de son talent le cahier littéraire du prestigieux journal britannique The Guardian. Trois ans après Vous êtes tous jaloux de mon Jetpack, voici enfin une nouvelle sélection de ces strips dominicaux ! L'occasion de croiser un James Bond féministe, de recevoir un texto de Dracula et surtout d'apprendre le sens de la vie de la bouche même de Franz Kafka - en même temps que la recette du cake au citron... Nos bibliothèques débordent de livres qu'on a lu, qu'on aimerait lire, qu'on prétend avoir lus, qu'on ne lira jamais, et personne n'en parle mieux que Tom, avec finesse, facétie et tendresse. Plusieurs fois récompensé aux Eisner Awards et régulièrement présent dans la sélection du Festival d'Angoulême, Tom Gauld est en même temps sérieux et absurde, érudit et loufoque. Il marie avec grâce critique littéraire et culture pop, pour nous entraîner dans cet univers incisif, brillant et décalé ! Tous en cuisine !
Un vagabond chantant du blues, un couple d'amoureux sur un banc, un suicidaire au bord d'une falaise... Courtes saynètes, poésies visuelles, personnages qui se croisent et se recroisent pour former la toile de fond du livre : l'introduction s'achève, le récit peut commencer.Un enfant est dans son lit, à la veille de ses sept ans. Demain, son père l'initiera au rituel qui fait la fortune de sa famille depuis deux cent ans : une formule magique ardue, un louis d'or qui se multiplie. La pression est grande sur les épaules du petit bonhomme. Souhaitons-lui d'éviter le désastre ! Qu'adviendrait-il de lui s'il n'y arrivait pas ? Ou pire, si, par quelque étrange hasard, il n'arrivait à rien d'autre que de transformer l'or en caoutchouc ?Il se passe des choses est le premier mouvement d'un triptyque élégant et délicat surle poids du destin familial. On y découvre le travail de Guillaume Chauchat, dessinateur virtuose dont l'économie de moyens souligne avec force la justesse et la sensibilité de ses lignes épurées, dans la lignée d'un Steinberg ou d'un Sempé.Personnages attachants, drôlerie des situations et poésie fugace construisent son univers fin et cocasse.
Un buffle pousse de toutes ses forces sur la paroi, enfonçant sa tête dans la roche pour déplacer une île ; c'est qu'une comète, qui file dans le ciel, viendra bientôt heurter la surface et exploser ce bout de terre. Il le sait, il l'a vu dans ses rêves, c'est ce qu'il dit au varan qui le rejoint dans son effort.C'est ainsi que commence ce récit, formé de plusieurs histoires courtes où les animaux occupent seuls le devant de la scène. Au fil de ces récits, on suit un étourneau perdu en pleine migration, une autruche qui doute, un jeune éléphant apprenant l'histoire du monde... Cet ensemble de paraboles d'une grande force d'évocation nous replonge dans les délices des fables deLa Fontaine autant que dans les images tourmentées du Livre de la Jungle. Habilement, Jérémie Moreau parvient à décentrer notre regard et à dépasser l'apologue moral humaniste ; les animaux deviennent des vivants, aux existences et aux beautés singulières.Après la Saga de Grimr et Penss, Jérémie Moreau, en pisteur qui sait lire les signes et les traces, continue d'explorer, dans ce Discours de la Panthère, les chemins qui mènent aux origines du monde.
Un soir lointain, le soleil fige sa course et se pose sur l'horizon. Plongé dans un crépuscule sans fin, le Royaume décline et désespère. Un jour, un voyageur se présente à la Cour ; il persuade le Roi d'aller jusqu'au Soleil pour le prier de reprendre son cycle. Alors, le Roi se met en route, à la tête d'une longue procession. Page après page, ils se heurtent à des obstacles qui réduisent le nombre des pénitents, et seuls sept d'entre eux atteindront finalement le sommet où repose Helios...Le Quattrocento a offert au monde Jérôme Bosch. Les années 90 et le logiciel Photoshop ont enfanté Etienne Chaize, déjà coloriste et chef-décorateur du détonnant Quasar contre Pulsar, paru en 2014 aux éditions 2024. En puisant ses références dans des domaines très variés (jeu vidéo, Issey Miyake, Hokusai, Nicolas Ledoux...), notre alchimiste vient tisser avec délicatesse un monde fantastique. Dans la cohorte des personnages qui affrontent mille dangers d'un monde à l'autre retentit l'écho de mythes tels que l'Odyssée ou la Conférence des Oiseaux.Helios est un monde fourmillant de vie qui enchante et étonne à chaque page !
Paul, Sofia, Karl et Ottö, deux agents humains accompagnés de deux androïdes, s'aventurent sur une planète lointaine à la recherche d'une équipe scientifique disparue.Sur les arbres, les plantes, les roches, des excroissances géométriques défigurent le paysage, symptômes d'une expérience de grande ampleur ayant mal tourné.Bientôt piégés par une nature hostile, soumis à de violentes tempêtes gravitationnelles et de mystérieuses distorsions temporelles, nos quatre héros n'auront d'autre choix que d'avancer jusqu'à l'origine du phénomène. Ils plongent alors dans une odyssée qui les fera braver la Matière, l'Espace et le Temps...Crépuscule met en scène des êtres humains seuls et démesurément insignifiants lorsque la nature sauvage décide de reprendre ses droits. Pure variation de la dialectique : Man vs Wild, l'homme, en figure d'apprenti-sorcier, joue avec sa technologie et provoque infailliblement une chaîne de réactions incontrôlables...Jérémy Perrodeau - Kaspard David Friedrich reborn ! - transfigure un récit romantique de SF en épopée western seventies. Survivalistes, âmes en mal de romantisme ou encore amoureux de science-fiction, ce livre est fait pour vous !
Quand -M- fait un rêve, c'est une expérience musicale poétique et inclassable qui voit le jour. Un voyage surréaliste d'une demi-heure pendant lequel il nous chuchote, entre solos planants et endiablés, l'histoire d'une seconde pas comme les autres. Une seconde habitée par une orange numérique, un authentique Big Bang sentimental, l'agile Chédaclès et la sensuelle Rouge Aline. Quand Matthias Picard met en image cette balade dans les méandres de la conscience de -M-, c'est un grand et beau livre qui prend forme : un personnage s'éveille, se met en route, traverse des tableaux étonnants et découvre un univers fantasma-gorique inspiré par la pièce musicale. En noir, rose fluo, bleu et doré, Matthias lui donne corps et l'enrichit de ses propres références graphiques :La B.O2 -M- est une expérience psychédélique envoûtante, fruit d'une rencontre et d'un échange unique et audacieux.« La B.O 2 -M- est la bande originale d'un rêve éclair que j'ai fait il y a maintenant dix-huit ans. Resté secret jusqu'à ce jour, ce flash a littéralement changé ma vie. Je me suis donc appliqué à retranscrire ce voyage intérieur. Pour tenter de recréer au détail près, ce qui m'a inconsciemment amené à -M-. Le plus fou c'est que toute cette aventure n'a duré qu'une seconde »
Le Mirliton merveilleux, album lithographié et mis en couleur à la main, paraît en 1868. Avec ce livre, le Merveilleux, genre en soi - contes de fée, récits surnaturels et mondes magiques - connaît alors l'une de ses toutes premières incursions dans la bande dessinée. La vile fée Grain-de-Tabac, alliée du Soleil en personne, jette un sort au roi Berlingo et à sa bien-aimée Tapioka : leur nourrisson est changé en ours ! Muni du Mirliton, une sorte de flûte aux propriétés magiques, les multiples héros du récit combattront le maléfice, pour que l'ourson - redevenu un fringant jeune homme - puisse épouser la belle Bulbul, fille du Schah...Ce récit se déguste telle une pièce montée, garnie d'éléphants et de chameaux en sucre, dont chaque étage réserverait de nouvelles surprises, miniatures de décors exotiques et farandoles de marionnettes enchantées. Destinée à la jeunesse lors de sa parution, cette bande dessinée s'offre au lecteur comme une généreuse malle de jouets. On y compte de nombreux personnages et péripéties, que les auteurs animent dans une histoire qui évoquera tout autant, au lecteur réjoui, les aventures du Baron de Münchhausen qu'Iznogoud et ses jeux de mots faciles.
« Il faut moderniser la nature. La rendre plus cool. Plus lounge. Plus zap. » Alain Boulanger, patron de la grande entreprise semi-publique VIEA, part à l’assaut de la nature. En route pour la mine d’uranium de Domartin (Dom Tom), un mystérieux accident de voiture vient éparpiller cette grande figure du patronat français sur le bitume d’une départementale traversant la jungle. Un énigmatique petit singe s’empare alors de l’ordinateur (rempli de secrets d’état) de Boulanger, point de départ de ce récit théâtral. En premier rôle : Marion, jeune journaliste idéaliste coincée dans ses peines de cœur et dépêchée sur les lieux du crime ; en seconds rôles : Vadime Boulanger (neveu du premier), guidé par son zob, Papa Mars, rédacteur en chef maoïste exalté, déterminé à faire la lumière sur VIEA, et, bien entendu, notre affectueux primate doué de parole : Cocojumbo, mammifère mythomane, au centre de notre fablabla (fable + blabla = fablabla)... La collision de ces différentes sensibilités, à rebours de l’intrigue politico-financière, mènera les protagonistes à affirmer leur moi profond (si débile soit-il) dans cette jungle hostile. Comme le dit Cocojumbo : « Yes le style ! »
1932, l'Aéropostale s'éteint doucement. Au Vénézuela comme ailleurs, les lignes ferment les unes après les autres, malgré l'audace des derniers pilotes... Eddie, l'Américain, et André, le visage balafré, écument les bars, se racontent leurs pays et leurs compagnons disparus: deux têtes brûlées, deux amis. Voler ? la seule chose qu'ils savent faire et, sans doute, leur dernière raison de vivre. Que faire alors lorsque qu'une ethnologue distinguée puis deux jumeaux taciturnes, recherchent les services d'un aviateur ? Décoller encore une fois, toiser les frondaisons, survoler les fleuves verts; et entendre le nom d'une terre magique, perdue au plus profond de la jungle, que les Indiens nomment Xibalba. Porté par une ligne claire moderne et incarnée, modulé par une bichromie éclatante, ce grand récit parle d'amitié et du souvenir des êtres chers. Nourri par Chaland autant qu'Howard Hawks, Simon Roussin confirme livre après livre son immense talent de conteur; il s'enfonce ici dans la psyché de ses personnages pour en faire flamboyer le drame intime et nous emporte avec brio dans une étrange et étourdissante aventure.
Dans ces années naissantes de la presse pour enfants, G.Ri pose des jalons essentiels, dont le souvenir s'est malheureusement effacé au fil du temps. Après un premier volume consacré à la science-fiction, les éditions 2024 et la Bibliothèque nationale de France consacrent ce nouveau tome à la fantasy. Dans les trois récits qui composent ce recueil, tous parus dans la revue Les Belles Images avant que la Première Guerre mondiale ne vienne mettre un coup d'arrêt dans la carrière du dessinateur, G.Ri fait la part belle à son imaginaire et malmène avec malice les contes de fées et les récits de son enfance. Ogres, géants et fées nous entraînent dans des aventures rocambolesques et dans chacune de ces histoires en images, on sent l'influence de Rabelais, de Gustave Doré, de Perrault et des frères Grimm.L'île de la fée Bijou (1910), nous plonge dans un univers loufoque fait de jeunes filles mariées contre leur gré par de mauvais parents, tandis qu'Au pays de l'ogre Bouftout et de la fée Cocasse (1911) nous ravit par son Ogre vorace et ventru. Enfin, reconnaissons à G.Ri ses talents d'inspirateur génial, avec Au Royaume des jouets (1907), sans doute une des plus belles anticipations de tous les Toy's stories à venir.
« Tout d'un coup, j'ai réalisé que ce minuscule petit pois, bleu et joli, était la Terre (...) Loin de me croire un géant, je me suis senti petit, tout petit. » Neil Armstrong, 1970. Le policier de la Lune arpente sans relâche la vaste étendue rocailleuse. À bord de sa navette à la pointe de la technologie, il patrouille pour protéger les braves citoyens de la colonie lunaire. Mais les tours à la machine à donuts et les conversations techniques avec son robot-compagnon sont les deux seules occupations qu'un insolent taux de criminalité de 0 % lui impose. Le dernier flic de la lune s'ennuie. Sa solitude témoigne de l'échec de la plus ancienne colonie humaine dans l'espace. Partie à la conquête d'une nouvelle Terre Promise, la société pleine d'espoirs s'est pris les pieds dans le tapis gris à poils ras de la modernité...Avec Police Lunaire, Tom Gauld propose un drame à rebours d'un film d'action qui montre que la conquête spatiale mène successivement à la désillusion, à la solitude et aux donuts. Après son truculent recueil Vous êtes tous jaloux de mon Jetpack et l'excellent Vers la ville, road-movie à la Beckett, Tom Gauld livre un nouveau récit drôle et mélancolique sur l'absurdité de nos civilisations technologiques.
Ce jour-la?, Heartbreak Valley est le théâtre de l’éclipse de soleil la plus longue de l’histoire de l’humanité?. Eliot Parsley est détective ; depuis trop longtemps, il poursuit la mystérieuse Jenny Moore, et son enquête l'a mené jusqu'ici... Il se mêle a? la foule des curieux venus assister a? ce spectacle extraordinaire, mais lorsque l'heure vient de reprendre la route, il se heurte à une obscurité sans fin : seule Heartbreak Valley est revenue a? la lumière ! Les ténèbres règnent partout ailleurs, plongeant les hommes dans la folie. Le détective entreprend alors une traversée de ce monde devenu apocalypse. À ses côtés, un évadé ivre de vengeance sème la mort, croyant reconnaitre en chaque inconnu l’assassin de sa femme et de ses enfants... Tout au long du récit, passé et présent s'entremêlent et nous aveuglent pour mieux nous plonger dans la psychologie d'un narrateur égaré. Les obsessions respectives de chacun des personnages finiront par se rejoindre, dans un scénario rappelant les films noirs de l’âge d’or d’Hollywood.Après Lemon Jefferson et la Grande Aventure, Simon Roussin délaisse un temps ses feutres et assume un récit âpre où les couches de récits se superposent, tissant une réalité étrange où les territoires la bande-dessinée la plus classique sont voilés par la nostalgie, la violence et une troublante poésie.