Ingrédients : un dessinateur humanoïde à pseudonyme, quelques ouvrages sur la peinture, une caisse de romans de science-fiction (faire son marché chez les bouquinistes), un traité sur la gravure de bois, un bon kilogramme de champignons du Mexique, plusieurs numéros du magazine Métal Hurlant de l'année 1975 (millésime obligatoire), quelques numéros du journal Pilote très finement rapés.Recette : faire revenir votre dessinateur (dans chaque numéro de Métal Hurlant dont vous aurez préalablement déglacé le papier). Mélanger les ingrédients. Faire une décoction avec les champignons du Mexique et napper votre dessinateur. Le ligoter à sa planche. Battre avec le fouet jusqu'à ce qu'il livre. Retirer les plumes. Faire rissoler. Maintenir la tête dans le bouillon pour chasser les bulles.
Au début, il n'y avait qu'un continent. Une civilisation qui prospérait, du littoral jusqu'aux pentes des grands volcans assoupis. Lorsqu'ils se sont réveillés, ce fut le grand cataclysme. Le feu, la terre, l'eau et le vent brisèrent le monde en un millier d'îles, mille mondes qui partirent à la dérive sur l'océan. Accrochés à ces vaisseaux de pierre volcanique, quelques miraculés survécurent. Avec le temps, ces hommes ont appris à vivre sur ce que l'on appelle désormais Les Dérivantes...Papille a grandi dans le tumulte d'une taverne, située sur le tribord de la dérivante de Bourne. La jeune fille troque ses talents pour la peinture contre des histoires sur les îles lointaines tout en aidant sa mère Ama qui, malgré une jambe de bois, trime sans relâche depuis le départ de son mari pour la guerre un an plus tôt. Elles restent sans nouvelles de lui et doivent désormais supporter la présence de son misérable frère, le bourgmestre de la ville, qui veut reprendre la taverne et épouser Ama contre son gré. Lors de la soirée de fiançailles, Ama drogue tous les convives et s'enfuit avec sa fille chez sa soeur qui vit de l'autre côté du lagon. C'est le début d'un long périple pour Ama et Papille, qui pourra vérifier d'elle-même les dires de ceux qu'on appelle les Mériliens, les grands voyageurs !