Ces six nouvelles pièces courtes répondront aux envies et aux questionnements des adolescents lecteurs ou acteurs par leurs formes diverses et leurs thématiques fortes, propices à l'identification. Pour un théâtre d'aujourd'hui, qui parle d'aujourd'hui. En blanc de Cécile Cozzolino : une fable grinçante et rythmée où il est question de mariage et de conventions. Les Oiseaux maladroits de Françoise du Chaxel : l'appel du père absent fait remonter les souvenirs à la surface de la mémoire d'un jeune homme perdu. Il était de mai de Federica Iacobelli : cette partition sensible est une déclaration d'amour maternel sur fond d'odeurs, de mafia et de soleil siciliens. Ramassage polaire de Françoise Pillet : ce huis clos à dix-sept personnages dans un bus scolaire est explosif... à bien des égards. Rendez-vous de Marc-Emmanuel Soriano : deux ados découvrent les fourmillements amoureux, mais tentent de s'en détourner. Le tout flanqué d'une petite sœur bavarde. Un monde (qui) s'efface de Naomi Wallace : dans ce monologue, Ali, jeune irakien, est amoureux des colombes et des livres de poésie. En creux, la guerre d'Irak et une culture effacée.
Ces trois nouvelles pièces courtes à lire et à jouer par les jeunes ont été commandées par la Compagnie du Réfectoire pour le projet Si j'étais grand. Trois auteurs phares du théâtre jeunesse ont creusé la question des rêves et des utopies d'une enfance d'aujourd'hui. Dans L'Enfant de par là-bas, Jean-Pierre Cannet raconte l'histoire de Polin qui, après la perte de ses parents dans l'incendie de leur caravane, vit avec ses deux grands-mères; l'une lit l'avenir, l'autre est funambule. Cet enfant du voyage ne veut ni être placé en famille d'accueil, ni aller à l'école. Il s'enfuit. Cannet livre un texte puissant qui transporte au-delà des apparences et des préjugés. Chez Bruno Castan, un petit groupe de jeunes gens piopiotent tranquillement, adossés à un muret. Un village ? Une rue ? En tout cas, il ne se passe pas grand-chose, c'est La Glume. On parle de tout, de rien. De la façon dont on voudrait mourir. Comme l'utopie majeure ? Ça pourrait être sombre, mais la verve désespérément optimiste de Castan emporte le morceau. Dans Deux Citrons, Philippe Dorin crée, comme souvent et pour notre plaisir, des situations presque immobiles dans lesquelles il instille un mouvement quasi imperceptible et pourtant inexorable. À la manière d'une ritournelle, ses personnages sont des enfants qui jouent, des enfants qui jouent des rôles, des rôles de théâtre, un théâtre dans le théâtre. En pointilliste, Dorin propose une partition douce-amère, pleine de charme et de tendresse.