Basée sur une pièce de théâtre de Philippe Dorin (Dans ma maison de papier, j'ai des poèmes sur le feu, ed. L'École des loisirs), Dans ma maison de papier est un huis-clos à trois personnages qui se joue des contraintes de temps et d'espace. La mort vient rendre visiteà une vieille dame, il est temps... Tel Antonius Block dans Le septième sceau d'Ingmar Bergman, la vieille dame (nommée Emma), engage un dialogue avec le funeste visiteur. Est-ce pour retarder l'échéance ou n'est-ce, l'espace d'un instant, que le questionnement métaphysique sur sa vie passée et son sens ? Une petite fille du nom d'Aimée, apparaît, les souvenirs affluent, la curiosité de l'enfant se déploie, les lieux changent... la mort attend. Qu'ont en commun les personnages d'Aimée et Emma ? Leur complicité, à la fois ludique et fusionnelle, teinte d'émotions positives ce face-à-face avec la mort.
Sandrine et Henri coulent des jours paisibles dans leur villa luxueuse. Henri est un patron de startup épanoui et dynamique et Sandrine l'admire. Mais hélas la vie n'est pas un long fleuve tranquille... Un beau jour, Sandrine tombe sous le charme de Michel, un brun ténébreux livreur à domicile et chanteur de rock à ses heures perdues. Une idylle merveilleuse va alors se nouer entre eux. Mais la vie est-elle toujours du côté de l'amour ? Les sentiments purs et absolus ne sont-ils pas qu'une feuille morte emportée par le vent ? Un arc-en-ciel ne finit-il pas toujours par disparaître derrière les nuages ?Un hommage appuyé aux romans-photos et à tout ceque l'amour a pu inspirer pour vendre du papier aux amateurs et amatrices de roman à l'eau de rose. Si vous pensiez avoir fait le tour de la question sur ce genre de littérature, laissez-nous vous soumettre l'idée qu'on peut aller encore un peu plus loin, grace à Fabcaro.
« Rien ne doit dépasser, tout doit être lisse... » Sa vie est réglée comme du papier millimétré. Il ne doit sa place qu'à son utilité au bon fonctionnement de la société. Pour se faire, il polit toutes les aspérités qui peuvent apparaître, pour devenir lisse, transparent et se fondre totalement dans la mécanique. Chaque matin, au réveil, un épi surgit sur sa tête, épi qu'il s'efforce d'aplatir à force de coups de peigne. Les jours se succédant à l'identique, il prend conscience du fait qu'il est totalement interchangeable et se prend à rêver de singularité. Un matin comme les autres il se réveille à nouveau avec un épi trônant sur son crâne et décide alors de le laisser vivre. Il va tenter toute la journée de résister à l'envie irrépressible de l'aplatir. Première victoire qui va le mener à de plus grandes audaces.« L'Epi » est un récit sous la forme d'une fable moderne existentialiste qui va illustrer le parcours de rébellion d'un pion, jusqu'au choix de la liberté. La liberté ultime, la liberté qui n'offre pas de plans pour le lendemain.
Histoire de changer un peu par rapport à Pathetik #1 sorti en avril 2010, l'objet de ce deuxième volume n'est pas cette fois de parler de bande dessinée et du petit milieu qui tourne autour, mais de faire de la bande dessinée et d'en exploiter les différentes formes. Partir à la rencontre d'un homme qui flotte, mais que tout le monde ignore, partager la vie de vieillards qui trompent leur ennui au sein d'une maison de retraite, explorer les méandres des rêves de Monsieur Point, apprendre à construire sa cocotte en papier de compagnie et savourer d'autres facéties encore. Un récit de 20 pages, des histoires courtes, des strips, des gags même... avec un ton oscillant entre la mélancolie, l'introspection, le fantastique, le tout sans oublier bien sûr l'humour, plutôt noir à cette occasion. Toujours tenu à quatre mains par James et Boris Mirroir (Aka La tête x), l'un et autre proposehistoires et dessins, dans toutes les combinaisons possibles.
Véritable recueil de 4 numéros d'un faux comics, lancé en kiosque en fanfare et dont la rédaction se rendra compte - trop tard - que trop d'optimisme ne résiste pas à la dure loi du marché dans le monde de la presse. Les numéros thémathiques se succèdent (Science-fiction, épouvante, polar, amour) tandis que la rédaction tente de sauver les meubles. Garni des rubriques habituelles de la presse (pin-up, réclames, carte blanche, etc.), l'essentiel des pages est surtout l'occasion de parler du monde de la bande dessinée avec la reprise des pages ironiques mais pleines de bon sens du blog éponyme Les mauvaises humeurs de James et de la Tête X, agrémentées de nombreux inédits et surprises de marque. Voici enfin imprimé sur papier, l'ensembledu travail de ses deux auteurs qui ont secoué le petit monde de la bande dessinée tout au long de l'année 2006 grâce à leur blog unanimement salué par les lecteurs et presque unanimement salué par la profession.
C'est vers 2005 que Tanx entreprend un exercice narratif journalier, publié sur l'un de ses blogs, qui abouti aujourd'hui à ce livre au titre évocateur : Des croûtes aux coins des yeux. Tous les matins, au réveil, elle entame sa journée en dessinant un strip, couchant ce qui lui occupe l'esprit dans l'instant. Bien que l'astreinte journalière ne sera pas vraiment respecté au fil du temps, l'exercice perdure depuis maintenant 11 ans.On entre ainsi dans la chair crue du quotidien, brut de décoffrage, ou les vicissitudes de la survie financière, l'engagement politique, le rapport aux autres, les angoisses personnelles et tout ce qui peut composer nos premières pensées matinales se voient propulsés, littéralement évacués sur le papier. S'élabore un incroyable portrait témoignage, sans détour ni pudeur, cruel et drôle. En creux, surtout, on y lira la cartographie mentale, sociale, d'une autrice farouchement soucieuse de son indépendante et de son intégrité artistique se débattant face au monde contemporain et ses reculades sociales, sa gestion purement comptable des citoyens, de l'Art et des idées.Graphiquement, le style des dessins évoluent, aux fils des ans et des envies, passant du croquis hyper-expressif des débuts à un réalisme classique, dérivant vers l'anthropomorphisme... toujours vivant et surprenant, Des croûtes aux coins des yeux est un laboratoire in-vivo, bouillonnant d'idées et de spontanéité, salvateur et fort en gueule.
Les influences, qu'elles soient flagrantes ou discrètes, assumées ou inconscientes, sont présentes dans le travail de tout artiste. Elles nourrissent son oeuvre, l'aidant tout d'abord à perfectionner sa technique par l'imitation puis le taraudant lorsqu'il cherche à s'en éloigner pour définir son propre style. Mais au-delà de la question du style, les influences sont parfois le fruit de rencontres, avec un certain livre à un moment bien particulier de sa vie, avec une autre manière de penser le médium même de la Bande Dessinée, avec des univers cinématographiques, littéraires ou picturaux. Car si elles nous aident à définir des écoles, des mouvements et une approche de l'Histoire du Neuvième Art, les influences restent avant tout intimement personnelles. Au travers de ce numéro de JADE, des auteurs de divers horizons nous livreront, par le biais de récits ou d'entretiens, leur rapport particulier aux influences, établissant la base d'une réflexion critique plus large sur cette thématique.Les intervenants de ce Jade : Ambre, Fabcaro, Terreur Graphique, Pierre Ferrero, Pierre Druilhe, William Henne, Oriane Lassus, Matthias Lehmann, Nicolas Moog, Julien Nem, Charles Papier, Benoît Preteseille, Isaac Wens, Jean Bourguignon, Mazem Kerbaj, Jason, Ruppert & Mulot, Pascal Matthey, Simon Roussin, Kan Talahama et Aidan Koch et encore quelques autres en cours de confirmation...
Nouvelle peu connue, La journée d'un journaliste Américain en 2889 est probablement l'un des textes les plus prophétiques du grand écrivain de science-fiction Jules Verne, ou, pour être plus juste, l'une des meilleures nouvelles de Michel Verne, ce fils dont Jules aimait tant s'approprier les idées ! Fidèle à la nouvelle, Messieurs Guerse et Vandermeulen nous proposent une bande dessinée qui respecte le rythme et l'humour extrêmement grinçants des Verne.Où l'on suivra de près durant une journée, le magnat de l'information Francis Bennett au coeur de son empire médiatique. Bennett est un personnage imaginé par Michel Verne en 1889 et qui malgré le trait forcé de sa caricature demeure pour le lecteur d'aujourd'hui un personnage particulièrement crédible, si bien qu'il fera nécessairement penser à une multitude d'acteurs des médias ou d'hommes politiques du siècle passé comme de notre monde actuel.Il est 8 heures du matin, et M. Francis Bennet, le fameux directeur du Earth Herald, le quotidien d'informations et de loisirs le plus indispensable de l'année 2889, qu'il soit diffusé en version papier ou par abonnement en version mondio-acoustique, sort de son lit et se prépare, comme tous les jours, à suivre de près les employés de son journal et les successives étapes qui participent à faire de son média l'outil le plus puissant du monde. Faisant et défaisant les modes commes les personnes, les plus grands de la planète, personnalités de l'industrie comme de la politique, semblent être à la botte de Francis Bennett.
Drame du quotidien dans le monde du travail : depuis 11 ans, chaque matin, une autrice est agressée au vu et au su de tous. Contre son gré, elle reçoit en pleine face la cruelle réalité de sa vie de travailleuse indépendante. Jusqu'alors, la résistante réussissait le tour de force de dignement se relever et sourire de toutes ses dents à ses cyniques tortionnaires. Elle a décidé de rendre coup pour coup avec la série (en deux volumes, parus en 2016 et 2017) : Des croûtes aux coins des yeux. Ce nouvel opus, subtilement intitulé Toutes les croûtes aux coins des yeux, regroupe l'intégrale de ces deux volumes précédents dans une nouvelle édition cartonée, constituant ainsi son édition définitive.Ça cause beaucoup des vicissitudes de la survie financière, d'engagement politique, du rapport aux autres, des angoisses personnelles et tout ce qui peut composer nos premières pensées matinales qui se voient propulsés, littéralement évacués sur le papier. L'autrice aborde aussi les questions sur son travail : le style, le dessin, la bande dessinée et l'introspection, les changements de direction dans le travail artistique (avec le passage à la linogravure), mais aussi l'actualité : Nous revisitons à sa lecture les années 2005 à 2016. Toutes les croûtes aux coins des yeux finira en beauté - et en ultime pied de nez avec le refus de l'autrice d'être faite « chevalier des Arts et Lettres » par le ministère de la Cuculture.En creux, surtout, on y lira la cartographie mentale, sociale, d'une autrice farouchement soucieuse de son indépendance et de son intégrité artistique se débattant face au monde contemporain et ses reculades sociales, sa gestion purement comptable des citoyens, de l'Art et des idées. Toutes les croûtes aux coins des yeux est un laboratoire in-vivo, bouillonnant d'idées et de spontanéité, salvateur et fort en gueule.