Nouveau livre de la collection Point Métal, Le Major et les Extraterrestres est une bande dessinée en photomontage réalisée par Emmanuel Reuzé et Jean-Luc Coudray. C'est la guerre, les extraterrestres se battent et les forces armées terriennes sont prêtes à attaquer... A l'affût de chaque invasion possible, Le major se soucie de la sécurité de notre planète. Afin de ne pas être envahi par les humanoïdes, nos héros doivent se ranger aux côtés du camp adverse, qui malheureusement est en train de perdre...Voyage dans le monde de la science fiction, c'est au moyen d'un roman-photo, à l'aide d'objets réels, outils de la vie courante, tels que, matériel de bureau ou ustensiles de cuisine, que les auteurs nous content l'histoire du major et de son équipe. Une parodie d'aventure dans le domaine fantastique de l'espace.Visuellement étonnant, l'esthétique du Major et les Extraterrestres navigue quelque part entre de vieux jeux vidéo à la Space Invader, et les films de Jan Svankmajer, mise en scène qui convient parfaitement à l'humour surréaliste de ce recueil.
Snake'n'Bacon sont les Héros méta modernes. Ils écrivent l'Histoire, et leurs ré-pliques d'anthologie (ssss et je suis délicieux et croustillant, vous pouvez éponger le surplus de graisse avec du papier de cuisine) ont ébranlé tous les grands hommes du passé et de l'avenir : Pablo Picasso (en proie au cubisme névrotique, il rédouit tout en tout pétit coubes), Léonard de Vinci (inventeur d'inventions), Blanche-Neige et ses quarante-sept nains, Sherlokhule (fruit des amours coupables d'Hercule, le héros troyen, et de Sherlock Holmes), Albert Einstein, Mark Twain, Roger Daltrey (le chanteur des Who)...Snake'n'Bacon sont les deux faces schizées d'Ulrich, le non-héros de l'Homme sans Qualité. Partout et nulle part à leur place. Tour à tour peintres en bâtiment, stars hollywoodiennes, magnats de la finance, policiers ou infirmières
Jeune auteur à la bibliographie galopante - une dizaine de livres et des participations à divers collectifs et revues (Polychromies, Kiblind, Papier, Gorgonzola...) - Victor Hussenot exprime une vision affirmée de la bande dessinée. Amateur de contraintes, jouant souvent avec les codes, il multiplie les projets dans des directions biens différentes, mais toujours connectées. Avec Les gris colorés, paru à La 5e Couche en 2014, Hussenot proposait une série d'histoires courtes et de dessins montrant les sensations et les relations des personnages uniquement par des couleurs et des formes.Cette fois-ci, le dispositif mis en place par l'auteur qui sont autant de récits intimes ou de descriptions des sentiments. L'Oubapo a profondément marqué Hussenot, qui a vu dans les contraintes une manière de représenter visuellement des questions existentielles et temporelles avec la boucle (Morlaque) par exemple, comme chez Escher que l'auteur apprécie beaucoup. Faire de la bande dessinée avec des contraintes, c'était un moyen de réfléchir aux questions humaines et universelles, tout en dessinant.
Depuis des années, Henne note sur un carnet les quelques rêves dont il parvient à se souvenir et qui lui semblent constituer matière à adaptation. Il en adapte ici une dizaine. Avec leur logique si particulière, ces récits contés par le sommeil évoquent le grotesque et la violence de l'intime. Le héros est tantôt dans la peau d'un éditeur pour qui la confection d'un livre devient un casse-tête chinois, tantôt dans celle d'un médecin qui ne sait pas pratiquer la médecine, ou encore dans celle d'un enfant de cinq ans... ces histoires connaissent toutes la même fin, le réveil, qui dénoue les contradictions et met un terme à l'angoisse générée. À chaque rêve, un style différent : acrylique, aquarelle, fusain, crayon, plume, vecteur (à la manière d'un mode d'emploi), noir et blanc, bichro, quadri... un traitement de l'image aussi variable que la fantaisie des rêves qui semblent, malgré leur incongruité, toujours évidents aux yeux de ses acteurs. Son univers trouble s'échafaude en contrastes et en nuances, et emmène son alter ego de papier, comme son lecteur, aux abords d'un monde désenchanté.
Pascal Matthey travaille à la réalisation de 978 depuis 2004. Huit années d'effort pour parvenir à une bande dessinée concrète, entièrement composée à partir de catalogues, d'affiches, d'imprimés promotionnels d'éditeurs, bref, de rebuts du 9e art voués aux déchetteries. Ces images déclassées, vouées à l'illisibilité éternelle, Il les a méticuleusement atomisées, chirurgicalement décomposées, réordonnées, cut & paste sur papier, aux ciseaux et à la colle.L'unité sémantique minimale de la bande dessinée, c'est la bande dessinée ellemême, avait-on écrit ailleurs: on ne peut en extraire une image, une planche, une séquence, sans la dénaturer, sans en perdre le sens qui est sa fin et son origine.Pascal Matthey commet-il, avec 978, un sacrilège ? Annihile-t-il, avec les formes et l'ordonnancement, les significations ?978 est une synthèse, la synthèse de toute la bande dessinée franco-belge, dans toutes ses formes, non pas magma informe, confusion, mais chaos présenté en son essence chaotique et convulsive. Une bande dessinée concrète composée uniquement à partir de lambeaux de catalogues de bande dessinée déchiquetés. Des compositions colorées hallucinées pour un résultat étonnamment narratif.
Dans le jargon de l'imprimerie, le blanco est un exemplaire d'un livre relié mais non imprimé qui permet à l'éditeur de se faire une idée précise de l'objet fini et d'en éprouver des variantes (apparence, poids, épaisseur, grammage et main du papier, etc.) lorsqu'il sort des formats usuels. Blanco s'inscrit strictement dans la tradition de la bande dessinée franco-belge telle qu'elle a été décriée naguère par Jean-Christophe Menu lorsqu'il fustigea la standardisation des formats, donc des contenus, dans les pamphlets d'Éprouvettes, en forgeant l'expression qui fit flores « 48cc » (abréviation de « 48 pages cartonné-couleurs », le standard industriel auquel ne dérogeaient pas encore les éditeurs mainstream).Le principal apport à la bande dessinée de l'éditeur L'Association est sans conteste d'avoir créé ce terme pour désigner ce que, par son ubiquité même, on ne percevait pas, ce format se confondant avec la bande dessinée elle-même. Blanco est un 48cc. Puisque le format lui-même charrie des significations autant qu'il les génère, Blanco dit et montre ni plus ni moins que n'importe quelle bande dessinée de ce format et de ce standard. Elle a simplement été épurée de ses scories jusqu'à l'os pour n'être plus que la quintessence de tout un genre qui a déjà assez lassé.
Frag est une expérience limite. Ses personnages évoluent dans le théâtre du monde comme sur les niveaux d'un jeu de plateforme, sous le regard d'un Dieu indifférent et muet, figuré par un coq étêté. Trois hommes sont sur un bateau. Trois squelettes sur un autre. Un coq tombe dans l'eau. Qu'est-ce qui reste ? Au gré des courants, ces marins malgré eux subissent le monde, les vagues, les nuages, puisqu'ils ne peuvent être ailleurs. Ils ont faim parfois. Ils pêchent et s'ils ne pêchent rien, mangent la jambe de l'un d'entre eux. C'est un jeu de plateforme à trois niveaux : dans l'eau, à sa surface, et dans le ciel. Les interactions, dans ce microcosme, ne peuvent que nous en rappeler d'autres...On ne présente plus l'oeuvre singulière et exigeante d'Ilan Manouach.Après Les Lieux et les choses qui entouraient les gens, désormais, La Mort du Cycliste et Arbres en plastique, feuilles en papier... et les paysages sans ciel d'Ilan Manouach, on attendait impatiemment une expérience narrative et séquentielle qui promettait d'être radicale. Frag est cette expérience limite. Ses personnages évoluent dans le théâtre du monde comme sur les niveaux d'un jeu de plateforme, sous le regard d'un Dieu indifférent et muet figuré par un coq étêté, tantôt tête, tantôt corps.
Après une dure journée d'usine, quoi de mieux que d'aller s'en jeter un petit derrière le gosier? Après Querelle de Brest, après l'Opéra de Quat'Sous, Hareng couvre-chef est une évocation mythique et fantasmée des caves enfumées et des tangos au bord des docks. Dans ce récit illustré, le trait expressif et éclaté émerge des fumées irritantes des bas-fonds esquissés par Christophe Poot. Il réinvite une langue qui mêle à la fois onomatopées et expressions créées de toutes pièces. Ce livre est paru en 2001, mais l'auteur n'a depuis pas abandonné ses penchants pour le monde maritime, tant s'en faut. C'est donc une édition riche d'une dizaine de textes et d'illustrations inédites, présentées comme des chansons évoquant la vie des marins, le travail dans la marine marchande et la beauté des sites portuaires. Le style graphique s'est entretemps légèrement dépouillé, le style littéraire aussi, ce qui augmente encore l'intérêt de présenter cette ré-édition et ses prolongements dans l'imaginaire de l'auteur. Nous avonsaussi voulu, pour cette présente édition, soigner particulièrement le choix du papier, des typographies et la fabrication du livre, pour vous offrir une lecture optimale de ce petit ouvrage à l'argot poétique et au dessin expressionniste.
Essai. Le livre numérique (en anglais : ebook ou e-book), aussi connu sous les noms de livre électronique et de livrel,est un livre édité et diffusé en version numérique, disponible sous la forme de fichiers, qui peuvent être téléchargés et stockés pour être lus sur un écran (ordinateur personnel, téléphone portable, liseuse, tablette tactile), sur une plage braille, un dispositif de lecture de livres audio, ou un navigateur.Le livre numérique peine à s’implanter dans les usages, en francophonie. Les lecteurs aiment encore y humer l’encre et le papier, corner les pages, annoter les marges, coller amoureusement un ex-libris sur les gardes… Le lecteur anglo-saxon n'a pas ces réserves. Et si sa littérature se prêtait davantage à ces nouveaux supports? C'est pourquoi, pour cette première incursion dans l'édition numérique, La 5e Couche a choisi un comics. The Dark Knight returns book one est le premier livre numérique qui se conforme aux habitus de son lectorat, qui pourra retranscrire intégralement et sans faute le code postscript qui y est inséré, dans un notepad (bloc-note) ou un logiciel de traitement de texte (libre-office), puis l’enregistrer, par exemple au format « .txt », sur le disque de son choix. En ouvrant le document ainsi produit avec la fonction « clic droit » puis « ouvrir avec » de son ordinateur personnel, s’il choisit « autre » puis « adobe reader » (ou le logiciel de lecture de PDF de son choix), il disposera librement de la première édition du livre de comics qui est, dans son 'édition originale, le plus cher du marché.