Le 2 avril 1998, Maurice Papon, ex-secrétaire général de la préfecture de la Gironde, est jugé coupable de complicité de crimes contre l'humanité. Pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la justice française condamne un ancien haut-fonctionnaire de Vichy.Crimes de papier est un roman graphique qui s'intéresse à l'après. A travers le destin d'un fils de déporté (personnage fictif) consacrant sa vie à la recherche des coupables, ce sont plus de soixante ans d'Histoire française qui sont passés au crible, avec tout ce qu'elle contient de tabous, de non-dits et d'oubli.Le livre s'interroge sur la construction de la mémoire et dévoile les soubresauts d'une longue quête de justice. Il montre comment l'histoire individuelle finit par rejoindre la grande Histoire en dévoilant ses blessures intimes. Le travail de mémoire devient alors une reconstruction permanente.Le jugement de Papon n'a pas seulement permis à la mémoire française de franchir une étape, il a fait émerger la chaîne des responsabilités dans l'acomplissement du crime.En ce sens, Crimes de papier nous plonge dans l'un des vertiges de notre modernité : cette faculté qu'ont les hommes de devenir les rouages d'une machine qui les dépasse. Le passé, comme miroir du temps présent.
Lise, jeune étudiante fauchée, se marie moyennant finances avec un jeune Marocain. Juste après le mariage, Salim installe chez eux sa grand-mère malade qui ne parle pas un mot de français. Le temps d'un rétablissement incertain...
Quand il parle du dessin, Baudoin utilise toujours une même métaphore : celle de la musique. Pour lui, les points, les taches, les traits forment une chanson, une sonate, une symphonie. Dans cet ouvrage - qui fait suite à Questions de dessin (2002) - , il nous livre ses réflexions nées de trente ans de pratique. À quel moment un dessin est-il fini ? Peut-on devenir l’arbre que l’on essaie de représenter ? Comment faire entrer la fragilité de la vie dans les traces d’encre laissées sur le papier ? Un ensemble d’illustrations inédites de toute beauté accompagnent ces interrogations, que l’auteur du Chemin de Saint-Jean partage avec nous à sa manière habituelle, simple, sensible, sans prétention intellectuelle.
La scène se passe au Mexique. Eusebio Ramirez est le gardien du musée des Masques. De retour d'une visite au cimetière, pour tromper son ennui il écrit des lettres à propos de la famille Rojas dont il est l'ami, et dont les membres défunts ont chacun leur autel des morts, où leur photo voisine avec. un masque. Les différents chapitres de l'album relatent, à travers le témoignage de ce narrateur pas toujours fiable, les circonstances de la mort de ces différents personnages, à des époques elles-mêmes diverses : XIXe siècle, révolution mexicaine, années trente, années soixante-dix, époque contemporaine. D'autres séquences, réminiscentes de l'inspiration macabre d'un Posada, matérialisent les rêves d'Eusebio et nous entraînent dans une crypte pour célébrer la vie après la mort.Fasciné par les rites funéraires du Mexique - pays dans lequel il a séjourné en 2005-2006, et où la mort, loin d'être un tabou, fait partie de la vie quotidienne et est célébrée de manière éminemment festive -, Felix Pestemer a conçu ce livre original et spectaculaire, entièrement dessiné au crayon, et dont l'esthétique rappelle celle des grands muralistes mexicains. Le récit contient de nombreuses allusions à des personnalités ayant marqué l'histoire du pays, comme le peintre Diego Rivera ou Léon Trotzki.