Un jeune conscrit israëlien doit partir rejoindre son poste. Dans ses bagages, un tupperware avec la nourriture que lui a préparé sa mère...Dans ce très beau récit muet, Ovadia Benishu montre les multiples dangers qui menacent ce précieux chargement.Le livre est précédé d'une brillante introduction par Asaf Hanuka, qui fut le professeur de l'auteur et qui donne tout son sens à ce récit en apparence anodin.«Tôt ou tard, tout professeur apprend de ses élèves.Grâce au travail d'Ovadia, j'ai appris à poser un regard nouveau sur Israël.Sur tous ces endroits quelconques par lesquels on passe pour se rendre ailleurs ou dans lesquels nous attendons dans un but bien précis. Dans son récit, ces endroits-là deviennent uniques et enchanteurs.» Asaf Hanuka
Tableau d'une banlieue populaire, Le Rallye présente une succession de portraits d'habitués du bar Le Rallye dans une zone miteuse où la misère et la dérive sociale sont monnaie courante. Immigré, banlieusard, femme de ménage, petits truands, retraités et paumés peuplent cette fresque réaliste qui mêle actions d'éclat, rêves brisés, joies quotidiennes, frustrations ordinaires et destins froissés, le tout servi par le dessin à l'encre de Pierre Place. Professeur de Bd, participant du remarquable collectif Parole de Sans Papier paru chez Delcourt, Place est un auteur à part, qui allie un dessin réaliste, aux lavis virtuoses, à des histoires fortes. Passionné des discussions de comptoir, il sait y puiser la vie dans sa crudité, sans concession mais toujours avec talent et émotion.
Bangalore c’est assez moche, ça n’a pas le charme désuet de Calcutta ni la folie épicée de Bombay ou la grandeur historique de New Delhi. Il n’y a quasiment que des ingénieurs, des étudiants ingénieurs et des gens qui font des métiers comme appuyer sur le bouton de l’ascenseur ou vérifier d’un oeil hagard que le ticket de caisse correspond à ce qu’il y a dans le sac de course à la sortie des supermarchés.Dans les rues de Bangalore, on trouve presque tout : des fruits et des légumes, du thé et des cigarettes, des cireurs de chaussures et parfois même des coiffeurs.La télévision se regarde au travers des vitrines des restaurants et le linge sale s’y lave en famille. Certains y dorment, d’autres y fument, boivent ou pissent contre les murs.Des serviteurs y promènent des chiens obèses et les jupes des filles raccourcissent, tandis que le corps des mères s’épaissit.Enfin, à Bangalore, on trouve aussi un dessinateur français, qui traîne dans les rues et tente de dessiner ce qui le séduit dans cette babylone moderne.