Patrimoine est le titre de ce premier CD de Philippe Bourlois en tant que soliste. L'idée emprunte au patrimoine classique des oeuvres de Bach et Mozart : deux adaptations qui mettent en valeur la polyvalence de l'accordéon capable tout autant d'éclairer la polyphonie de l'écriture de Bach que de rendre hommage à la grâce mélodique mozartienne. [...] J'ai ensuite choisi trois pièces originales de compositeurs qui ont marqué le répertoire de l'accordéeon : Ganzer, Berio et Gubaidulina. [...]. L'évolution du langage musical est aussi liée aux évolutions des instruments et de leur utilisation et c'est tout ceci qui contribue pour moi au patrimoine musical d'un instrument. (Extrait du livret) P.B. Rappelons que si en Finlande, Allemagne, Russie les classes d'accordéon existent depuis plus de 40, voire 50 ans dans les conservatoires, celle du CNSM de Paris n'a été créée qu'en 2002. Philippe Bourlois y enseigne comme assistant depuis 2003 et comme professeur au CRR de Saint-Etienne.
L'univers de Singier est éclectique : familier de la percussion iranienne, admirateur de l'Ecole Notre Dame comme du jazz Dixieland, Singier ne se refuse aucune couleur, aucun matériau, mais, quand il les choisit et les ramasse, il se les approprie et les ajuste à son trait à la fois ironique, sec et bienveillant, comme faisait son maître tutélaire : Stravinsky. Il y a du bricoleur, du Tinguely chez Singier. On l'imagine volontiers errer la nuit dans la grande brocante de la musique pour prendre quelques éclats à incorporer dans on ébénisterie joviale. Sa musique, préservée de toute pesanteur, de tout dogmatisme, scintille de sens préexistants - art truculent de la «récup» (ce n'est pas pour rien qu'il dit son admiration pour Arcimboldo) qui trahit un goût évident pour les tours de passe-passe. Avant même de l'avoir entendue, on reconnaît sa musique au cortège d'allitérations qui l'annonce, ces titres programmatiques qui sont le cauchemar des présentateurs : Blocs en vrac, de bric et de broc, Bouts rimés burinés, Traces et strettes, en strates... en strophes (prenez garde à la ponctuation : Singier «gît dans les détails»), etc. Par mimétisme, par gourmandise, Singier s'est constitué une langue, comme André Martel dont il utilise le sabir inventé, un code comme les oulipiens à qui il ressemble parfois dans cette révérence à la règle-jeu de toute construction artistique. La musique de Jean-Marc Singier, presque atemporelle, entre le bastringue et le bazar d'orient, est une musique nerveuse, qui avance par bonds, se débite en fragments agencés avec minutie (et composés avec précaution et lenteur); une musique pulsée, toute en angles; Tout est pesé chez Singier, tout sonne avec préméditation - et ce n'est d'ailleurs pas son moindre mérite que d'être une musique très «entendue», à défaut d'être encore très écoutée. Musique raffinée mais pas maniériste, musique débonnaire, quoiqu'une tension innerve cet art méticuleux et têtu. Un centimètre carré de la musique de Jean-Marc Singier est reconnaissable. C'est toujours bon signe. Gérard Pesson (1996)
Le Nouvel Opéra et Les Boréades de Montréal ont rassemblé une distribution de haut calibre pour le tout premier enregistrement de Nicandro e Fileno, un opéra pastoral de Paolo Lorenzani (1640-1713), créé devant le roi Louis XIV et sa cour au Château de Fontainebleau, en septembre 1681. Le manuscrit se trouve aujourd'hui à la Bibliothèque nationale de France à Paris. Albert La France, musicologue canadien, a réalisé l'édition critique de Nicandro e Fileno pour le Centre de Musique Baroque de Versailles. Grâce à l'initiative de Suzie LeBlanc et de Francis Colpron, cet opéra a été remis en circulation pour cet enregistrement, ainsi que pour la production scénique de l'opéra, réalisée à Montréal en 2017 dans une mise en scène de Marie-Nathalie Lacoursière. // Livret de Philippe Julien Mancini -L'intrigue met en scène Nicandro et Fileno, deux vieux amis, qui conviennent d'épouser chacun la fille de l'autre : Filli à Fileno et Clori à Nicandro. Mais, invoquant divers prétextes, les jeunes femmes refusent de faire la volonté de leurs pères, sans compter qu'elles aiment toutes deux Lidio, un séducteur volage. Eurillo, d'autre part, est amoureux de Filli qui le rejette pour Lidio. Nicandro et Fileno, réalisant enfin que leur idée n'était que fantaisie, doivent se contenter du sort que leur impose leur âge avancé, tandis que Filli s'unit à Lidio et qu'Eurillo reporte son amour sur Clori. E tutto è bene quel che finisce bene! (Et tout est bien qui finit bien !)
Tout au long des années 70 et 80, le trompettiste Randy Brecker, et son frère cadet le saxophoniste Michael Brecker ont ouvert la voie à un renouveau musical en mélangeant des harmonies jazz sophistiquées et des solos enflammés à des grooves funk renversants et une énergie qui flirtait avec le rock. Les poids lourds de la funk fusion plus connus sous le nom des Brecker Brothers ont défini un nouveau sous-genre à l'intérieur même du jazz, et ouvert la voix à une jeune génération de musiciens.
Tout au long des années 70 et 80, le trompettiste Randy Brecker, et son frère cadet le saxophoniste Michael Brecker ont ouvert la voie à un renouveau musical en mélangeant des harmonies jazz sophistiquées et des solos enflammés à des grooves funk renversants et une énergie qui flirtait avec le rock. Les poids lourds de la funk fusion plus connus sous le nom des Brecker Brothers ont défini un nouveau sous-genre à l'intérieur même du jazz, et ouvert la voix à une jeune génération de musiciens.
Julian Arguelles, arrangeur d'exception, magnifie les meilleurs titres du trio en big band ! The Behemoth Phronesis s'est façonné une formidable réputation au cours de la dernière décennie, s'imposant comme l'un des groupes de jazz les plus puissants et énergétiques de la scène Européenne. Après six albums acclamés par la critique, le trio revient avec The Behemoth, qui regroupe dix nouveaux arrangements de compositions de leur catalogue passé par Julien Arguelles, commissionné spécialement pour ce dixième anniversaire. Le tout enregistré avec le Frankfurt Radio Big Band, une des radios les plus importantes en Europe, accompagnant de nombreux artistes jazz internationaux. Le son est brillant, fascinant, donnant à cet album une lumière nouvelle, qui devrait briller intemporellement, inspirant comme Phronesis eux-mêmes. Faisant preuve d'une intensité de jeu remarquable les trois musiciens se complètent comme les cinq doigts de la main et savent jouer de leur virtuosité et de leur groove avec humilité. Contrepoints, breaks, jeu de piano inventif, leur musique en perpétuelle évolution iconoclaste et ludique happe l'auditeur et l'agrippe avec force pour ne plus le lâcher pendant toute la durée du set. Telle la bande son d'un film imaginaire alternant les clairs-obscurs, les ambiances nocturnes sombres et apaisées ou la folie d'un monde agité, le jazz de Phronesis intemporel et génial, claque comme une détonation avant de se retirer comme un brouillard épais et de se poser en une création abstraite et éphémère.