Zarbi n'est pas tout à fait comme tout le monde. Beaucoup de choses simples pour les autres sont compliquées pour elle. Et les questions se bousculent sans arrêt dans sa tête à propos de tout et de rien. Mais pourquoi se sent-elle si différente ?
En fin de cursus aux Arts Déco, la jeune narratrice de cette histoire noue avec son père, agriculteur, un dialogue inédit autour de la terre et de l'environnement, au prétexte d'en faire son mémoire de fin d'études. Leur échange, souvent heurté mais toujours affectueux, trahit vite tout ce qui sépare et peut-être oppose les générations. Lui, fortde son expérience personnelle, se sent tenu de défendre l'agriculture conventionnelle, même s'il en connait les défauts : il faut bien faire manger la planète...Elle, pétrie de culture alternative et nourrie des références de l'écologie politique, s'accroche à ses convictions. Et si leurs positions respectives provenaient en partie d'idées reçues ? Et si l'urgence était surtout d'apprendre l'un de l'autre ?
On dit tomber amoureux comme tomber enceinte ou tomber dans l'alcool . Tomber, il faut donc l'entendre au sens fort, faire une chute; mais l'expression revêt aussi un sens plus souterrain qui indique un devenir. Car si l'amour se manifeste parfois de façon soudaine sous la forme du coup de foudre, tout amour n'est-il pas bouleversant en ce qu'il nous fait devenir autre ? Porté par un désir d'union ou de durée, l'amour est cette puissance qui nous déséquilibre et nous fait envisager le monde sous un angle nouveau. Faudrait-il, alors, se méfier de ce changement ? Charles Fourier moquait les beaux parleurs, les orateurs fleuris qui, pour parler d'amour, trempent leur plume dans l'arc-en-ciel et poudrent leurs écrits avec la poussière des ailes du papillon . De Spinoza à Titanic, de Thérèse d'Avila à L'Empire des sens, de Peau d'âne à Schopenhauer, nous tenterons de comprendre cette passion.
Tout en finesse, en élégante retenue, voici un recueil de vagabondages et d'errances tranquilles, au fil de l'inspiration nomade d'un grand auteur d'aujourd'hui, l'Ecossais Kenneth White, créateur de la notion de géopoétique. Il nous emporte à travers la Scandinavie, les Balkans, l'Allemagne, la France, les Pays-Bas, New York, Vancouver, Montréal, le Japon, la Chine... Et puis des rivages encore et encore, de l'Ecosse au golfe de Trieste, en passant par la baie d'Ungava ou la Bretagne, que le poète évoque ou raconte en une poignée de mots choisis, comme on scande des haïkus.Le dessinateur Patrice Reytier s'est emparé des déambulations de Kenneth White : il leur a donné une forme, ouatée ou pluvieuse ; une couleur, marine, sanguine ; une vibration habitée par l'esprit de la ligneclaire. A chaque paysage, chaque parcours, chaque halte, une seule page et une sobre construction en trois images, à la manière des comic strips, comme autant de miniatures rigoureusement ciselées.
Adapté d'une nouvelle, inédite en français, de l'écrivain coréen Choi Yong-tak, Mémoires d'un frêne dépeint un moment dramatique et violent de l'histoire contemporaine de la Corée, connu comme « le massacre de la ligue Bodo ». Au cours de l'été 1950, tout au début de la guerre de Corée, les autorités organisent la liquidation physique de dizaines de milliers de civils, opposants politiques déclarés ou simples sympathisants, par crainte de la contagion communiste.Ce massacre de masse, mis en oeuvre par l'armée et la police coréennes, a fait entre 100 000 et 200 000 morts, y compris des femmes et des enfants. Par la suite, il a été délibérément occulté par l'histoire officielle de la Corée du Sud. Ce n'est qu'à partir des années 1990 quedes charniers ont été retrouvés et que certains exécutants de la tuerie ont été amenés à témoigner.Auteur virtuose et engagé, Park Kun-woong poursuit ici un travail de longue haleine visant à exorciser les errements des gouvernements coréens depuis l'indépendance de 1945. Dans ce récit, dont le narrateur est un arbre peuplant l'une des vallées où se sont déroulés les massacres, il mobilise des moyens graphiques exceptionnels, à travers un ensemble d'images d'une beauté sombre et saisissante.
Un petit matin comme les autres pour monsieur Tout-le-Monde, ou presque.Car aujourd'hui, le grille-pain ne fonctionne plus.Alors que faire ? Le secouer un bon coup ?Le passer par la fenêtre ? Le jeter dans la première poubelle venue ? Ce n'est pas l'avis de Lao Tseu, qui débarque dans la cuisine pour donner sa vision circulaire des choses et du monde.Cette rencontre n'est que la première d'une série : Lavoisier vient évoquer les filières spécialisées, La Fontaine les emballages, Pasteur le compost, Darwin le lombricompos- tage, Épicure le gaspillage alimentaire et Thoreau le programme Zéro déchet.Avant que Lao Tseu ne reprenne une nouvelle fois la parole, pour donner au grille-pain casséun nouveau destin !Avec un humour pétillant, Nat Mikles nous explique les bonnes raisons d'accomplir des gestes simples qui protègent l'environnement, sans se prendre la tête : trier ses déchets, faire son compost, privilégier la consigne et le vrac.Destiné à un public de personnes sensibilisées mais souvent démunies pour agir au quotidien, Qui descendra les poubelles ? rend le dévelop- pement durable accessible, à rebours du sérieux qui s'impose d'ordinaire sur ce sujet.
Ce manga raconte avec sincérité comment la narratrice et sa mère se retrouvent confrontées à la maladie et quelles sont les conséquences de cette annonce sur leur relation déjà compliquée.Tout commence lorsque la mère, qui a toujours mené sa vie avec volontarisme et fermeté, découvre qu'elle est atteinte d'un cancer au pancréas et qu'il ne lui reste plus qu'un an à vivre.Au fil de courts chapitres, qui alternent anecdotes et moments émotionnellement plus intenses, le lecteur se retrouve plongé dans le quotidien de la maladie : les examens médicaux, le milieu hospitalier, les moments d'espoir et de grand désarroi.Mais de quelle manière affronter cette épreuve qui risque bien d'être la dernière ? La réalité pratique de la mort s'impose alors brutalement à travers la succession des démarches administratives qu'il faut mener à bien :La vente de la maison familiale, le choix de la tombe, etc.À travers ce récit, Yukari Takinami évoque le profond chamboulement que représente la perte annoncée d'un proche, sans jamais sombrer dans le pathos. Alors que les derniers moments se profilent, le lecteur assiste aux tentatives de la mère et de la fille pour renouer des liens, entre orgueil blessé et peur des regrets. Après des années marquées par une relation compliquée, vont-elles parvenir à surmonter leurs conflits et à se dire les choses « pour de vrai » avant qu'il ne soit trop tard ?
Corée du Sud, au tournant des années 2000. Dans un environnement économique et social durement marqué par les retombées de la crise financière en Asie, nous retrouvons Gu Go-shin, militant syndical fondateur d'une petite agence-conseil de défense des travailleurs, et Lee Soo-in, jeune cadre prometteur de la grande distribution, issu des rangs de l'armée. Depuis que leurs routes se sont croisées, les deux hommes ont appris à se connaître et à s'apprécier : les détestables pratiques sociales du nouvel employeur de Lee, puissant groupe français récemment installé en Corée, ont réveillé leurs instincts de justiciers.Avec le concours de Go-shin, Soo-in se bat désormais pour la création d'une section syndicale dans l'entreprise. Bien que les conditions de travail s'y détériorent jour après jour, les salariés se montrent d'abord réticents à cette idée. Mais le sort d'un employé, sauvé in extremis d'un licenciement abusif, fait tout basculer : traumatisant, l'épisode a l'effet d'un électrochoc sur les derniers indécis...Ce deuxième tome poursuit la transposition en fiction de l'implantation conflictuelle - et finalement ratée - de Carrefour en Corée. Cet opus montre comment les salariés peuvent se fédérer face au pouvoir des multinationales, et notamment à quel point cette organisation collective peut se révéler difficile quand on est face à un patron passé maître dans la technique de diviser pour mieux régner .Remarquable de maîtrise et de brio, Choi Kyu-sok continue de dépeindre avec finesse les rouages du système propre aux grandes entreprises et de brosser un portrait complexe et nuancé de la société coréenne contemporaine, en mettant en lumière, plus particulièrement dans ce volume, le rôle essentiel du syndicalisme coréen.