Un marcheur somnambule trébuche sur un caillou anodin et c'est alors le début d'une étonnante réaction en chaîne qui va tenir en haleine le lecteur tout le long des 48 pages de cette bande dessinée de l'auteur belge José Parrondo. Cette sarabande graphique menée sur un rythme d'enfer met aux prises une invraisemblable tripotée de personnages plus ou moins «proteïformes». Une colonie de fourmis frondeuses, un promeneur en haut de forme, un couple de poissons belliqueux, etc... se télescopent pèle-mêle et réinventent même à l'occasion quelques-unes des plus belles inventions de l'homme : la roue, le levier... rien que ça... en tout simplicité... ni plus ni moins !!!Dans cette véritable apologie du mouvement perpétuel, l'auteur bringuebale ses personnages sans ménagement au cours d'un palpitant voyage au fil de l'eau... liquide, solide et gazeuse...Un récit tout en rondeur qui tourne en rond, ponctué d'onomatopées et autres bruitages divers et empreint de cet étrange poésie minimaliste et bruitiste si chère à Parrondo.
Mc Cullehan est un inspecteur humble et réservé qui déploie une grande énergie et beaucoup de détermination pour élucider les crimes. Tel Columbo ou Derrick, il est voué tout entier à son métier. Sur l'ordre du commissaire, il se lance avec un nouveau coéquipier, Davis, un garçon étourdi, nigaud et empoté, à la recherche d'un dangereux meurtrier. Au cours de ses investigations, tout semble se liguer contre lui.L'inspecteur est lâché par ses indics, confronté à la mafia, enlevé, expédié dans le désert et par ailleurs très agacé par Davis. Mc Cullehan parviendra-t-il à résoudre cette enquête ?
Dans cette Machination entièrement muette, Skalito nous fait découvrir un univers délicieusement pop bien que troublant et angoissé où un petit être bizarre insère une pièce dans un distributeur de boisson pour étancher sa soif et là les rouages implacables de l'esprit tordu de Skalito se mettent en branle ! Rien n'arrive par accident dans Machination. Tout ce qui arrive est le résultat d'intentions ou de volontés cachées dans le Grand Distributeur ; rien n'est tel qu'il parait être dans ce monde aux logiques étranges. Tout est lié par le véritable Saint Circulaire.
Le livre pourrait se lire comme une version moderne des Mémoires d'une jeune fille rangée, transposées dans une banlieue du 93. Il y a d'abord la petite fille qui se rêve en femme, puis vient l'adolescente qui s'ennuie ferme le dimanche en famille, préoccupée par les garçons et l'amitié de la fille charismatique du lycée. C'est tout une époque, celle des années 90, qui jaillit de cette joyeuse effervescence de culture populaire et urbaine.Nine Antico nous charme par une écriture inventive et un sens aigu de la saynète, percutante et souvent hilarante. Son dessin tout en rondeurs et arabesques, qui évoque plus qu'il ne fige, trouve sa singularité dans la parfaite synthèse entre le rétro de la belle époque, l'art urbain des tags, le psychédélisme des seventies et la sensualité onirique d'un Guido Crepax.
Titillons nos tétons noirs orbitaux avec un aphrodisiaque surpuissant coupé aux psychotropes bavarois. Qu'une tartine de jute noire sur papier glacé blanc comme un cul, offerte à nos paupières mi-closes, se mette alors à murmurer : Oculez-moi , oculezmoi !! Le BDCUL nouveau est arrivé et il a la dégaine d'une escort-girl vénusienne alanguie sur un sofa, épuisée par les coups de boutoir d'une super-carotte priapique. Quoi de plus normal quand on sait que ce sont lestrès dextres Mrzyk et Moriceau, rois du stylo à bites, as du foutre indélébile, qui se défoulent à l'exercice érotico-porno-prolo de la collection la plus cul de la bd indébandante. Ils nous content ici les vies bien parallèles de Madame Main et de Monsieur Bite que tout éloigne à part un goût commun pour les arts plastiques puisque leur rencontre fortuite se déroule dans une des plus prestigieuses galeries de la capitale. Malheureusement pour eux, l'idylle tant attendue n'est pas au rendez-vous. C'est tout penauds qu'ils font, chacun de leur côté, l'acquisition d'une fiole forcément magique pour oublier tout ça ! Ce qui suit tient d'un délire que l'on aurait du mal à décrire en quelques mots. Un cri primal fera très bien l'affaire :Yeah ! Mrzyk et Moriceau mettent la barre haute et dure pour ce nouveau numéro de la collection BDCUL, en trempant bien profond leur biscuit pop dans le petit pot de leur imagination surréaliste.
Travailleur humanitaire en Afghanistan durant deux ans, Julien Lacombe collecte à la façon d'un ethnographe un ensemble de récits de vie, d'histoires et d'impressions sur ce pays déchiré. De ces matériaux qu'il partage avec la dessinatrice Sarah Arnal naît La première fleur du pays sans arbres.Mai 2004: deux ans et demi après la chute des Talibans, le narrateur arrive en Afghanistan pour y conduire un projet de développement financé par la Banque Mondiale. Vingt ans après Le Photographe de Guibert-Lefèvre-Lemercier, on retrouve le même pays et les mêmes gens. Cette fois-ci, le pays est à terre, dévasté par les 20 années de guerre. Pourtant, l'envie d'aller de l'avant et de tout reconstruire est plus forte que tout. Avec ce récit mis en image en noir et blanc, d'un trait minimaliste, retranscrivant la rugosité et le côté brut du pays et de ses histoires, les auteurs ont la volonté de proposer un regard original sur la renaissance de l'Afghanistan.
Avec Torture Blanche, Philippe Squarzoni aborde la question du conflit Israélo-Palestinien en développant une réflexion politique nourrie d'une observation sur le terrain dans le cadre des campagnes civiles internationales de protection du peuple Palestinien.En décembre 2002 et janvier 2003, Philippe Squarzoni a fait partie de la 41° Mission de Protection du Peuple Palestinien dans les territoires occupés. C'est ce voyage militant qui est raconté dans les 80 pages de ce livre au fil duquel Squarzoni donne la parole aux autres membres de la mission. Au moment où le processus d'Oslo est dans l'impasse, alors que la deuxième Intifada bat son plein, Torture Blanche nous amène à la rencontre du peuple palestinien, mais aussi des forces pacifistes israéliennes. Dans un monde tout juste reconfiguré dans la lutte contre le terrorisme, le conflit israélo-palestinien semble un paradigme des logiques de la globalisation. Et, tout en décrivant les stratégies de conquête de l'état d'Israël au travers des colonies et du mur de séparation, Squarzoni met en valeur la dimension économique du conflit et son caractère colonial.
Compilation non exhaustive des aventures du robot cynique, Monsieur Ferraille s'avère une majestueuse opération de détournement et de sabordage de tout ce que le neuvième art a pu produire comme clichés depuis les années 1930. Experts et faussaires, Winshluss & Cizo malmènent le genre. Des histoires de l'oncle Paul à l'univers de Walt Disney, en passant par les comics américains et le constructivisme russe, le duo se délecte ainsi à revisiter l'histoire du medium et l'Histoire avec un grand H dans La fabuleuse épopée commerciale de Monsieur Ferraille. Ils y narrent avec jubilation les aventures des créateurs de l'anti-héros de métal : durant la Seconde guerre mondiale, Walt et Gonzo, deux artistes de bande dessinée à la souplesse idéologique légendaire, s'efforcent d'adapter leur art aux exigences de propagande de leurs différents commanditaires (administration vichyste, soviets zéléset même le führer). Corrosif et jouissif, Monsieur Ferraille est un coup de boule salvateur dans les poncifs de la bande dessinée populaire !Cette nouvelle édition de Monsieur Ferraille sera une vraie édition augmentée avec plein de bonus ! On pourra retrouver tout l'univers de Monsieur Ferraille créé par Cizo et Winshluss, des affiches de cinéma, des cartes postales, de fausses publicités...
Habituellement, Gégé et Marco sont deux losers piliers du bar Le Jour de Fête à Albi que l'on a pu découvrir dans les albums C'est pas tous les jours fête et Les losers sont des perdants (Fluide Glacial-2002). Même si leurs activités principales sont de chercher tous les moyens possibles pour ne rien faire et dépenser leur RMI à l'apéro, ils arrivent qu'ils soient régulièrement épuisés. C'est donc tout naturellement qu'ils prennent des vacances pour oublier leurs soucis quotidiens et leurs misérables conditions sociales. Après un premier tôme passé au bord de la mer à s'ennuyer et à draguer les filles, ils reviennent à la plage avec la même obsession qui nous travaille tous : trouver des gonzesses. Marco et Gégé vont alors inventer les stratégies les plus foireuses pour arriver à leur fin : faire du sport, apprendre l'anglais, vendre des chichis... Malheureusement, leurs tentatives s'achèvent immanquablement par de grosses raclées mémorables qui les ramènent à leurs pathétiques conditions de losers.Réflexion à peine déguisée sur une nouvelle forme de lutte des classes, interrogation sur l'avenir de la bande dessinée contemporaine, ouvrage représentatif d'une nouvelle génération d'auteurs comiques, étude sur les comportements amoureux des crustacés, ou tout simplement remise au goût du jour de l'humour potache et vulgaire tel qu'on n'en avait plus vu depuis les non regrettés Charlots ? Ce deuxième tôme d'Amour, sexe et bigorneaux est absolument tout cela à la fois !!! Si c'est avec cette série que le duo Guerse & Pichelin s'est fait virer du magazine Fluide Glacial, c'est bien avec la compilation de ses histoires parues dans ce journal autrefois prestigieux qu'ils comptent bien renouer avec le succès, et retoucher quelques droits d'auteur qui leur permettraient enfin de partir en vacances et de boucler honorablement la boucle ...
Dans la lignée des opus précédents !Comme d'habitude, Willem propose une sélection de dessins de Libé et Charlie qui décortique le début du mandat de Hollande. Comme d'habitude encore, tout le monde bénéficie des attentions du maître incontesté du dessin de presse. Personne n'échappe au trait cruel et réjouissant de Willem, à qui de toute façon rien n'échappe.
Gazoline est de retour !L'héroïne de Jano, apparue pour la première fois dans l'album de Kebra « Le Zonard des étoiles », s'offrait en 1989 une aventure solo avec Gazoline et laplanète rouge. Graphiquement, Jano y atteint son apogée, enrichissant son univers d'un psychédélisme aborigène aux motifs 80's, et c'est tout naturellement que l'album reçoit l'année suivante l'Alph'Art du meilleur album au festival d'Angoulême. L'aventure a un goût de space opéra aux accents banlieusards avec cette gouaille de loubards des années 70 que Jano semble avoir inventé tellement il l'a magnifiée tout au long de sa carrière. Une tendance à l'hybridation sauvage et joyeuse, relevant autant du pastiche que de l'hom-mage, qui préfigure à l'époque l'esprit des Requins Marteaux.25 ans plus tard, l'album, jamais réédité, est logiquement épuisé, creusant un peu plus le fossé entre les générations. Certes, il est beau de s'ébahir devant Tank Girl, Pinocchio ou Donjon, mais il est temps de rappeler d'où a jailli la source et de rendre à Métal ce qui appartient à Métal. Gazoline, son fidèle Scooter, l'infame Zonald, Yotko le plus queutard de coyote, Emboukan le grand mage, ils seront tous là ! Entièrement re-scanné depuis les originaux, Gazoline L'Intégrale vous permettra non seulement de redécouvrir l'album de 89, Gazoline et la planète rouge, mais aussi de découvrir enfin sa suite constituée de 48 pages d'histoires courtes (pour certaines pré-publiées dans l'Écho des Savannes) encore inédites en album !
Paul-Christian, l'informaticien coincé, est amoureux de Cassandra, le sosie de Lady Di. Celle-ci, c'est terrible, est victime d'accidents de voiture à répétition. Tandis que Freddy, l'agité gauchiste ami de Paul-Christian, dénonce avec constance les turpitudes du système, Carmen, l'amie de Cassandra, est follement éprise de Rodrigo. Ce salaud la trompe sans vergogne avec Mathilda. Le boss de Carmen, lui, Peter Mc Guillan, n'est plus le même depuis la mort de sa femme. Il est en conflit avec Ashley, son adolescente de fille. Il faut dire que cette dernière fréquente Pedro, un jeune portoricain aux revenus limités. Quand Bronson, le flic revenu du Vietnam, déboule dans cette histoire, c'est bien sûr pour mener l'enquête avec ses poings...Santa Riviera est une saga en 8 épisodes, un feuilleton sentimentalo-parodique qui doit beaucoup aux séries télé policières et à l'eau de rose mais aussi à La conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole, à la Little Annie Fanny de Play Boy et au goût prononcé des auteurs pour Goossens et les Monty Pythons.Comme dans tout soap télévisé qui se respecte, les personnages sont nombreux, les confidences et les intrigues multiples. Galerie de portraits où les crétins et les vaniteux défendent chèrement leur place face aux idiots et aux égocentriques.A destination des ménagères de plus de 50 ans, le tout est rythmé par quelques publicités pour LA médaille miraculeuse Alain Minc et LA méthode encyclopédique Albicultureplus qui va changer votre vie .
Johnny est un gars des rues. Et il est aussi agent de stripteaseuses. Ses filles , il les respecte, les admire, et il y tient comme à la prunelle de ses yeux, surtout quand un dangereux tueur en série les élimine une à une... Johnny part alors à la recherche de l'identité du serial killer. Fait-il partie de la mafia ? Est-il un sbire du lâche mais dangereux Donny ? Et qui est cette amazone casquée dont l'attitude vengeresse émoustille notre sombre héros ? Tant de secrets à découvrir dans cette ville où il semblerait que la nuit, tout le monde ait quelque chose à cacher...
Lors d'une soirée improvisée par Sarah et ses copines, Michel découvre le stupéfiant pouvoir de sa recette d'escalopes, bien à lui, et vit un moment hallucinant d'extase.Le réveil est tout aussi surprenant, toutes les protagonistes de ce cette soirée orgiaque sont frappées d'amnésie. Mi-décontenancé, mi-excité par ce phénomène, il tente avec obstination de revivre ce moment intense et jubilatoire...Le 16ème titre de la collection BD Cul signe le retour de Sébastien Lumineau aux Requins marteaux. S'il fait entrer le couple et ses méandres dans la collection, c'est pour en exhiber des fantasmes inavoués.
Teddy Beat, l'ourson de ces dames, dont la réputation de baiseur au grand coeur n'est plus à faire, se réveille un jour avec le besoin de percer à jour le secret de la jouissance féminine. Jouir, quand on est une femme, à quoi ça ressemble ? Et pour ce faire, aux grands maux, les grands remèdes, il file chez le chirurgien plastique pour se faire transformer intégralement en femme. Une femme avec des vrais nichons, une vraie chatte et tout le reste.Mais suffit-il d'en avoir les organes pour l'être vraiment, femme ? C'est ce que Teddy va tenter de découvrir dans la jungle urbaine de Brooklyn.
Une chaussette est posée là. À même le sol.Entre spleen et hystérie, elle pense à sa vie. Sa vie si dure depuis qu'elle a perdu sa moitié, si seule depuis que les miettes à côté ne veulent même pas lui adresser la parole. Laissant partir son inconscient dans des envolées lyriques et alpaguant le lecteur, elle nous laisse témoin de son désarroi et de sa superbe. Une chaussette sale, ça n'a rien de très attrayant. Mais animée de la voix et de l'esprit dérangé de Salch, cela donne tout de suite une autre dimension à cet insignifiant accessoire du quotidien. L'auteur de Lookbook n'a rien perdu de sa verve énervée pour s'adresser à son lecteur. Oui ! TOI ! Le lecteur !
Le personnage principal de Front travaille à la Poste. D'un naturel plutôt rebelle, il déteste son métier qu'il considère épuisant, déprimant, stupide et vain. Il distribue le courrier et se demande comment diable cela est possible que ça soit pire au tri. Un jour, la visite d'un commercial cristallise sa haine de son métier en particulier et des cons en général. Front aborde la question des classes et de ceux qui sont contraints de s'adapter à un système auquel ils se sentent tout simplement inadaptés.L'univers du livre est tendu, légèrement angoissant, violent parfois et rappelle fortement les histoires d'Imius ( Le Chien de la Voisine , Une Vingtaine , Lapin , Ferraille Illustré , etc.) ou celles de Ruppert et Mulot ( Panier de Crabes , Safari Monseigneur , Irène et les clochards , etc.)
Éxotisme et loufoquerie sont au rendez-vous dans cet album de Mathieu Sapin en partie prépublié dans le Ferraille Illustré puis paru chez Les Requins Marteaux à l'automne 2005 et dont nous présentons aujourd'hui cette belle réédition bien méritée. L'auteur décline ici avec maestria le savoureux univers insulaire et tout en décalage de Supermurgeman. Véritable galerie de portraits aux personnages insolites dont les destinées s'enchevêtrent inexorablement (on y croise, en vrac, des guérilleros soviétiques, un savant fou, un catcheur en pleine reconversion, un coiffeur frustré, etc...), Salade de Fluits offre un rafraîchissant cocktail servi par une narration jamais à court de surprises !!!
Pendant de longues années, le tandem Guerse & Pichelin s'est amusé à disséminer dans plusieurs revues les petites histoires à caractères pseudo-autobiographiques de la série Les nonchalances illustrées et commentées. C'est ainsi qu'on a pu découvrir la vie très largement fantasmée de ces deux piliers des Requins Marteaux mais aussi du célèbre bar albigeois Le Jour de Fête. Sous le titre évocateur de C'est pas tous les jours fête, paru en 2000 dans la collection Ferraille des Requins Marteaux, ont été réunies une grande partie de ces histoires pré-publiées dans Ferraille, Good Stuff ou encore L'oeil électrique...Cette version remaniée a vu le jour au tout début de l'année 2005 pour la plus grande joie des amateurs de tournée du patron et du jour de RMI !
Flipper vit dans un quartier quelconque en banlieue d'une grande ville. En pleine adolescence, sa vie oscille entre le skate, les jeux vidéo, ses potes avec qui c'est la franche rigolade et les rêvasseries. Trois siècles après La Fontaine et ses célèbres fables, le récit animalier demeure décidément un des modes narratifs les plus subtilement subversifs et à même de brocarder avec intelligence et subtilité les travers du genre humain. À découvrir ou à redécouvrir, le petit monde de Flipper ne laissera pas les zoophiles de marbre. En tout cas, pour les fans encore réticents, Les Requins Marteaux peaufi nent cette splendide réédition en y ajoutant deux histoires parues dans Ferraille Illustré et une histoire inédite. Essentiel pour les amateurs de plongée en histoires troubles!
Pilier de Ferraille, ce célèbre tandem a fait un passage dans le magazine Fluide Glacial de 2000 à 2005. Les losers sont des perdants est l'un des fruits de leur collaboration à ce magazine réputé. Tout au long des multiples épisodes courts qui sont publiés ici, ils développent l'humour qui a fait leur célébrité. Ce recueil fait suite à C'est pas tous les jours fête et complète les deux tomes de la série Amour, sexe et bigorneaux. Les auteurs se mettent en scène dans leur ville d'Albi et à partir de leur univers quotidien, ils inventent une sorte d'autobiographie fantasmée. Dans leur quartier général, le bar Jour de Fête, ils mettent au point des stratégies cocasses et systématiquement désastreuses pour vaincre leur ennui profond et dépenser leur maigre RMI.
Après s'être attaché à déconstruire Pinocchio, Winshluss s'attaque au livre de contes et de légendes le plus lu au monde : la Bible. Un narrateur extérieur, Saint Franky (Saint François d'Assise), guide le lecteur, en portant une vision particulièrement acerbe, à travers les différents épisodes marquants de l'Ancien et du Nouveau Testament. Tout comme Pinocchio investissait les multiples parties de l'âme humaine, In God We Trust s'attelle à envelopper la Bible de plusieurs auras. Allant de la parodie du comic book (God vs Superman) à la tragédie (sic) adultérine et les difficultés que peut traverser une famille monoparentale, en passant par une étude sur la disparition des dinosaures, la densité du livre ne laissera au lecteur aucun répit. Ponctuées d'anecdotes inédites, les fabuleuses aventures de Dieu narrées par Winshluss nous en apprendront plus sur ce mystérieux personnage.
Salade de Fluits (avec un L), une jeune vahinée de cinq ans et son cochon ont disparu. Alertée par la maman de la fillette, une femme-flic au caractère bien trempé mène une enquête qui va lui faire faire le tour du monde. Dans cet album rocambolesque se croisent et s'entrecroisent les destins d'une tripotée de personnages tous plus au hauts en couleurs le uns que autres !On y rencontre, pêle-mêle, un jeune ressortissant helvète exilé en mal d'aventures, un certain dessinateur de bande-dessinée du nom de Mathieu Sapin, une rassisante et sexy justicière masquée et un livreur de sushis fanatique. Comme dans le premier «Salade de Fluits» (dont une réédition paraitra au mois de juin prochain), chaque historiette compose un fragment d'une incroyable fresque menée tambour battant et qui ne prend tout son sens qu'une fois le livre refermé.
Après Kanerva, Petteri Tikkanen apporte une deuxième facette à son travail : l'adolescence à travers le personnage d'Eero. Dans cet ouvrage seront réunis 4 volumes des aventures d'Eero, l'ami d'enfance de Kanerva. Eero bascule doucement dans l'adolescence et mettra du temps à s'apercevoir qu'il est vraiment amoureux de son amie.Il essaie de la conquérir en même temps qu'il tente d'appréhender son corps qui change. Mais cette adolescence lève le voile sur certaines vérités : Eero, très proche de son grand-père depuis des années, se rend compte du mal dont il souffre. Atteint d'un trouble post-traumatique dû à la guerre, il se soigne avec de la pervitine, métamphétamine largement utilisée par les soldats durant la Seconde Guerre Mondiale. Eero apprendra, durant ses 4 volumes, l'amour, les désillusions, la rébellion... tout ce qui construit la vie d'un adulte.
Dans le sillage des livres de Philippe Squarzoni et de la science-fiction satirique ou philosophique de «Otaku» et «Ballon-île», la très engagée collection Hors collection des Requins Marteaux s'enrichit de ce récit intimiste et militant de Hugues Barthe. Quelque part en France, un jeune homme tente maladroitement de faire ses premiers pas dans la vie... De voler de ses propres ailes comme on dit. Mais les temps sont durs : le spectre du chômage, l'incurable maladie de sa mère et une homosexualité difficile à vivre dans cette petite ville de province aux moeurs étriqués... sont autant de nuages menaçants qui viennent obscurcir son horizon. De petites annonces en rencontres infructueuses, il finit par rencontrer Lucien. «Le petit Lulu» est avant tout l'histoire de trois «premières fois» : premier deuil, première passion érotique et premier emploi.
Kanerva est une petite fille au caractère bien trempé et à l'imagination débordante. Amoureuse du jeune Eero, elle s'apprête à découvrir l'étrange sentiment de jalousie : Milla, la jolie cousine d'Eero va bientôt arriver et ils partiront camper de l'autre côté du lac, sans Kanerva. Mais Kanerva ne compte pas se laisser faire. Ni les brochets, ni les renards ne l'empêcheront de traverser le lac pour rejoindre son amoureux au plus vite. Tout pourrait bien se passer si seulement cette maudite mouette arrêtait de l'embêter ! Premier épisode d'une trilogie autour de Kanerva et Eero.Petteri Tikkanen est régulièrement primé : Au Festival Arctique de la bande dessinée de Kemi en 1997, 1998, et 2005 ; Prix du meilleur graphiste à l'exposition Masters of Arts 2006 de l'Université des Arts et du Design de Helsinki ; Prix Finlandia de bande dessinée pour Eero en 2010.
La tempête fait rage sur les marchés. Heureusement, le capitaine, fidèle au poste, agrippé à son micro, continue de nous raconter des histoires belges. De Lindingre, on connaît surtout les personnages flanqués d'un groin de cochon, piliers de comptoir et habitués de Fluide Glacial. Cette fois, ce sont des leçons péremptoires, réclames pour des placements miracles, histoires de winners toutes catégories qu'il nous raconte. Ce nouveau recueil, à l'instar de Short Scories (paru en 2009 aux Requins Marteaux) a tout de l'album hors-piste totalement débridé. Captain Capital est une sélection de bandes dessinées, de strips et de cartoons pré-publiés dans l'Écho des Savanes, Siné Mensuel, Siné Hebdo et Fluide Glacial. C'est l'ouvrage idéal à offrir à votre beau-frère manager boursicotteur que vous ne pouvez pas encadrer.
Zonard dominical des brocantes poitevines, Moolinex prend un malin plaisir à traquer les vieux 45 tours à la rondelle bien usée. Mais attention, il n'est pas question ici de perles et de raretés aux précieux sillons pour musicologues éclairés mais de vulgaires galettes un peu surannées tout juste échappées du grenier de chez mémé et dont ce petit délinquant travestit férocement les pochettes.Plus qu'une entreprise de détournement nostalgique, il se plaît à massacrer ces dernières avec l'enthousiasme criminel et le lyrisme grinçant qu'on lui connait.Pas d'hommage donc chez Moolinex mais un vandalisme salutaire où Tipex, tubes de colles, crayons de couleurs, et pinceaux de gouache assassine arment son bras vengeur pour délivrer nos yeux de la dictature KKKitch. Moolinex, unique et digne représentant de L'Art Pute, nous offre dans ce recueil ce que pourrait bien être l'Enfer de la discothèque idéale !
Un narrateur tout puissant rêve une offre débridée de plaisirs dans un supermarché. Réglé comme du papier à musique, on assiste à son petit rituel qu'il semble peaufiner régulièrement, et ce, depuis pas mal de temps. Le personnage féminin qui est l'objet de tous ses fantasmes (maraîchère, caissière, directrice, dans ce lieu, toutes les femmes ont le même visage, mais possèdent leur propre caractère et un style vestimentaire différent) existe dans la vraie vie.Le regard de cette femme sera alors important quand on se rendra compte de ses propres fantasmes. Diplômé de la section illustrations des arts décoratifs de Strasbourg en 2009, Matthias Arégui a publié une bande dessinée remarquée, Bob et Sally, en 2016 aux éditions 2024. Il travaille également pour la presse (Le Monde, Le Tigre, Le JDD) et a publié deux histoires dans la revue Belles Illustrations.Il enseigne l'illustration à l'école Cesam de Paris.
La Danse des morts nous transporte dans un univers médiéval apocalyptique. Le nécromancien, commandant en chef de l'armée des morts, vient de remporter une énième bataille sur les vivants. Au retour de ses troupes dans la forteresse de Castelnecro, il décide d'envoyer ses généraux à la recherche de nouveaux cimetières afin d'agrandir son armée. Il a pour dessein de terrasser le vivant de la surface de la planète. De leur coté, les vivants préparent cette vaine bataille du mieux qu'ils peuvent. En parallèle, nous suivons l'histoire de la petite Pistougri dont les parents ont été assassinés lors de la dernière bataille. Elle se réfugie dans la forêt et rencontre la sorcière cyclope Maminou, qui lui enseignera l'art de réveiller les morts. Après un épisode troublant dans lequel Pistougri réveille son père qui tente ensuite de l'attaquer, elle perd tout espoir en l'humanité et décide à son tour de renverser les humains qui ne sont que des êtres fourbes, égoïstes, obsédés par le pouvoir et l'argent.
Dans cet authentique « pot-pourri » d'histoires hétéroclites pré-publiées ces dix dernières années, Sébastien Lumineau (ex-Imius) donne à voir toutes les facettes de ses multiples talents narratifs : Autobiographie, auto-fiction, récit humoristique.sont donc au menu de cette copieuse anthologie de 130 pages. Après dix années passées à disséminer ses travaux dans diverses revues, fanzines et magazines tels Le journal de Judith et Marinette, Munster, L'oeil électrique, Chez Jérome Comix, Aie, aie, aie etc, cette figure marquante de l'underground rennais, par ailleurs animateur de l'excellente maison d'édition Les Taupes de l'espace, a choisi les Requins Marteaux pour souffler les bougies de cette décennie d' «activisme». En somme, un dernier coup d'oeil dans le rétroviseur avant d'entamer tambour battant une nouvelle décade. Symbole s'il en est de ce changement d'époque, l'auteur abandonne le pseudo qui l'accompagne depuis ses débuts et signe donc son premier ouvrage sous son véritable état-civil...
Dans une conserverie industrielle du Sud-Ouest de la France, dix mille oies destinées à la production de foie gras et de confits sont malencontreusement contaminées par des produits vitaminés bon marché en provenance d'un dépôt de la région de Tchernobyl. Accédant alors à une intelligence similaire à la nôtre, et dotées de petits bras et de la parole, les palmipèdes mutants prennent la direction de l'usine et contraignent son directeur, Monsieur Samotrah, à collaborer pour sauvegarder son entreprise. Ensemble, ils vont produire une effroyable denrée : le foie gras humain ...Après Mister Q vs Djskarstadt et Utopia Porcina, Bathori poursuit l'exploration tant graphique que narrative d'une possible revanchedu monde animal face à l'être humain, conduisant celui-ci vers l'esclavage et l'asservissement. Les différents codes de nos sociétés contemporaines ainsi que nos comportements y apparaissent alors sous un jour nouveau. Et ce maillon supérieur que nous occupons tout en haut de la chaîne alimentaire pourrait bien être beaucoup moins stable qu'il nous paraît.
Sébastien est un ado anthropomorphe, à qui la vie n'apprend rien. Je m'enfou-tiste, déconnecté de la réalité, maladroit voire carrément dangereux, les événe-ments ne lui donnent pas forcément tort. Perdu dans un monde aux références néfastes, Sébastien ne se sent libre. que lorsqu'il atterrit en prison.La narration oscille entre violence verbale et violence physique, mais c'est la violence symbolique du livre qui met sans doute le plus mal à l'aise.RN 66 nous ramène à nos codes, aux mythes dans lesquels nous avons abusé les enfants, dans lesquels nous nous berlurons aujourd'hui, ceux qui nous aident à faire passer la pilule de l'existence. Et si contrairement à ce qu'on nous a incul-qué à l'école, bien mal acquis pouvait profiter ?En tout cas Frankyravi nous démontre que ce n'est parce que l'on aide le ciel qu'il va s'y mettre et deux tu l'auras vaut parfois mieux qu'un ! Frankyravi est de ces dessinateurs teigneux tant au niveau du trait que dans l'âme. Quelque part entre Got (Le Baron Noir), Mariscal (Los Garriris) et Macherot, son dessin a une force graphique surprenante et pour le moins puissante.
Auteur majeur de ces vingt dernières années, Émile Bravo, cet adepte de la ligne claire, a su se démarquer de ses camarades alternatifs par un respect prononcé pour la tradition graphique franco-belge et les canons de la bande dessinée d'aventure pour enfant. Primé de nombreuses fois pour son activité dans le giron du 9ème art, il a su tout au long de sa carrière réconcilier classicisme graphique et modernité narrative dans des albums à la fois populaires et exigeants.Réservé, humble et pudique, Émile confie aux Requins Marteaux le soin de publier des planches, jamais rassemblées jusqu'à présent en album, sous la forme d'un journal intime. Autobiographie rêvée, confessions fantasmées, ce «journal» orchestre une symphonie de thèmes dont les lectures successives ne cesseront de vous ravir. L'enfance, l'adolescence, la nostalgie, la guerre, les passions, l'amour et l'amitié, les honneurs, l'errance, le mal et la mort, vous retrouverez toutes les obsessions qui ont nourri ses albums pour en faire en toute discrétion les grands classiques de demain.
Une voiture, dont le nombre de passagers grandit au fur et à mesure du récit, file sur l'autoroute. Selon quelle logique ? Y en a-t-il seulement ? Un enfant, un couple, plusieurs personnes seules. Pourquoi s'engagent-ils dans cet habitacle cloisonné, avec des étrangers, pour un temps indéfini ? Loin d'être extraordinaires, ils s'embarquent malgré eux dans une aventure déroutante qui semble véritablement les emporter tout en les dépassant. Ils cèdent à la tentation de la première rencontre de manière naturelle, instinctive et sensuelle. Quant à l'autoroute, terrain connu et neutre, elle donne un cadre rassurant à l'évolution de ce groupe constamment en mouvement. Partir sans savoir vers quoi.C'est cette expérience du hors-temps et de l'inconnu que DUP nous offre dans un récit presque muet, fait tantôt de paysages, tantôt d'intérieurs tenant du dé-cor de film ultra-intimiste, tantôt de scènes étranges desquelles se dégage une impression d'ailleurs. L'autoroute dont il est question ici fait référence aux chemins que nous empruntons lors de nos errances littéraires.
Le colosse Alain Lluch, chargé de marketing chez Mitbolls, une puissante multinationale de l'alimentaire, est au bord du licenciement depuis sa dernière campagne de pub désastreuse. À la recherche d'un moyen désespéré pour sauver sa tête, il fait une découverte extraordinaire au détour d'un kebab : une montagne de viande à peine avariée qui fera une matière première tout à fait acceptable pour les nouvelles lasagnes de sa firme.Son patron est ravi, l'argent, la drogue et les femmes coulent à flot, malheureusement l'organisme d'Alain ne supportera pas longtemps ces excès. Au sommet de sa gloire, Alain craque : infarctus, délires hallucinatoires mais surtout un anneau gastrique lui interdisant toute consommation animale le changeront à jamais. Comment se relèvera-t-il de ces épreuves ? Cet anneau maléfique aura-t-il raison de son appétit légendaire ? Et surtout que peuvent bien manigancer Gladys et Nougat, la femme et le chien d'Alain, pendant sa convalescence ? Réunissant les principaux protagonistes de l'univers hyperréaliste de Mr Kern, Le Cas Alain Lluch offre une vision décalée mais lucide de l'ultralibéralisme et de la malbouffe, deux sujets d'actualité.
Catalogue d'exposition du Gentil Garçon au Château des Adhémar à Montlélimar. Après le recueil de dessins de Petra Mrzyk & Jean-François Moriceau et le catalogue de Lilian Bourgeat illustré par Philippe Vuillemin, les Requins Marteaux poursuivent leur démarche trans-culturelle en publiant de nouveau un livre passerelle entre l'art contemporain et la bande dessinée. C'est donc au tour du Gentil Garçon, jeune artiste pluridisciplinaire aux oeuvres hybrides et bricolées, poétiques et ludiques, de collaborer avec les forcenés albigeois à la réalisation de son catalogue d'exposition pour le Château des Adhémar à Montélimar. Pour cela, il a fait appel au dessinateur Morgan Navarro pour mettre en scène ses oeuvres et son univers dans un préambule dessiné tout en décalage par rapport au catalogue raisonné de l'ensemble de son oeuvre. On y retrouvera des photos des oeuvres et leurs descriptifs, des textes critiques de différents auteurs, des croquis préparatoires, des photos d'atelier et de montages d'expositions, une biographie et une bibliographie. Une façon réjouissante de croiser les publics et d'élargir les horizons....
Au terme de son précédent ouvrage « LA REVANCHE DES PALMIPÈDES », Marthès Bathori abandonnait son personnage, le fugitif Monsieur Samotrah, à bord d'un vol à destination de DJAKARSTAD sous l'identité d'un certain Professeur Pauvert. Dès son arrivée à bon port, où le comité d'accueil de la FREUNDLICH CORPORATION, le reçoit avec les honneurs dus à son rang de présumé scientifique, Monsieur Samotrah ne tarde pas à comprendre qu'il n'est toujours pas au bout de ses peines. Société spécialisée dans les biotechnologies pour le moins expérimentales, la très matriarcale FREUNDLICH CORPORATION dirigée d'une poigne de fer par la vénéneuse et redoutable Fraülein F., compte bien s'octroyer les services du professeur Pauvert pour conforter sa position dominante sur le marché en pleine expansion de la chirurgie esthétique. Le dos au mur, Samotrah, n'a d'autre issu que d'accepter l'offre et endosse le pseudonyme d'Otto More ou plus précisément de More O. selon la coutume locale qui consiste à faire figurer l'initiale du prénom après le nom. Le centre de recherche mis à sa disposition sur une île paradisiaque à quelques encablures de DJAKARSTAD a tout d'une prison dorée dont les quelques occupants vont se retrouver pris au piège sitôt que les premières expériences approximatives du néophyte More O. vont tourner en eau de boudin.
Dans une petite communauté rurale, la fin du monde a été provoquée par l'arrivée de démons surTerre. Leur survenue a perverti les lois fondamentales de la nature : les animaux ont disparu, plus aucune réaction chimique ne fonctionne et les statues de la sainte Vierge sont toutes défigurées. Le temps est reparti à l'envers, ainsi le soleil se couche avant de se lever, la pluie jaillit du sol pour rejoindre les nuages... Les gens ont fui les villes pour se regrouper dans des hameaux mais les démons rôdent autour pour les exterminer. Moreau, héros de cette histoire, doit protéger un petit territoire au coeur de la campagne vendéenne. Il combat à l'arme blanche en suivant le code éthique des Chasseurs. Mais il est tiraillé entre son attirance pour le chasseur Darrius et l'amour que lui porte Guillaume. Tout ce fragile équilibre va être bouleversé par la mort du forgeron et l'arrivée du Chasseur Vipère. Entre scènes de sexe explicites, bastons sanglantes à l'arme blanche et peines de coeur dignes d'un soap opera mexicain, Héroïque Fantaisie est une pure tragédie homo-érotique à la Ken le survivant...
À la campagne, quelque part entre le Tarn et l’Aveyron, Moska et Dory habitent Bousiac, un petit village occupés par des mouches et dont la spécialité n’est autre que la bouse de vache.Alors que Moska tente de conquérir le cœur de Sybile, Dory s’adonne à sa passion dévorante : manger. Ils sont jeunes, énergiques et s’ennuient souvent dans ce monde rural où les loisirs sont rares.Ils font les 400 coups, explorent les alentours, s’embarquent dans des aventures loufoques et rocambolesques et mangent du taboulé. Prolongement de Vermines (Les Requins Marteaux, 2014), Vermisseaux est la version pour enfants de ce petit monde fourmillant ressemblant au nôtre, composé de petites bêtes aussi attendrissantes que maladroites, et dont les premiers épisodes sont parus dans le journal Spirou.Naviguant entre Sybiline de Macherot et Maya l’abeille, Guerse et Pichelin jouent ici avec leurs souvenirs de lecture. Ils rendent hommage aux illustrés de leur enfance tout en y renouvelant le ton et le style. Jouant souvent sur une double lecture, ils inventent un univers familier et burlesque où ils glissent quelques références et citations. C’est qu’ils sont loin d’être... bébêtes !
Vous souvenez-vous de Bernadette, l'inépuisable égérie du camping du « Dauphin Vert » ? Elle est de retour pour la saison d'hiver à la station de ski du « Pingouin Bleu », où elle a troqué son moule-bites contre des moonboobs.Avec elle, impossible de se cailler les miches, dans sa boutrique de location de matériel ou lorsde descentes en hors-piste dans des forêts de sapinettes. Au creux d'une vallée alpine, vous ne sucerez pas que des glaçons, car la station du « Pingouin Bleu » regorge d'une avalanche d'activités, du tire-fesses aux balades en raquéquettes. Vous y retrouverez Nadine, ancienne ingénue, suivant les cours très particuliers de Jörgen, le beau moniteur de ski suédois, mais aussi Marco, Fifi, Gégé, les jumelles hollandaises et tous les pensionnaires du « Dauphin Vert » venus planter leurs bâtons dans la poudreuse et se dégeler la serrure ! Ce sera aussi l'occasion de découvrir ce que renferme la mystérieuse piste rose, et le secret que cache Pingoui, la mascotte de la station.Suivez Bernadette en « tout choune » jusqu'en aval(e) des pistes, et si vous pensiez que le réchauffement climatique était le vrai responsable de la fonte des glaciers, demandez plutôt à Bernadette...
Dans les bas-fonds de Blattaville, mouches, blattes, puces et autres insectes grouillants cohabitent dans un fourmillant chaos. C'est dans un bar un peu glauque que s'entremêlent tout un tas d'histoires de vermines sur fond de feuilleton familial et d'histoires d'amour gâchées. Tandis que Gégé l'artiste tente de survivre en attendant impatiemment le jour de sa consécration, Péné la vedette fait son comeback dans sa ville natale. Vingt ans plus tôt, Gégé et Péné formait un couple.Pichelin (au scénario) et Guerse (au dessin) usent de cette histoire pour dépeindre avec ironie la vie d'artiste. Si Gégé pense qu'être artiste appartient à l'inné, Péné travaille dur pour le devenir. Résultat, Gégé passe plus de temps à fêter la vie avec son pote Markoz (autoproclamé poète fulgurant) qu'à prendre ses crayons, alors que Pénélope, promise à une carrière de coiffeuse qu'elle refuse au grand dam de son père, se lance tête baissée dans la chanson et devient une star avant même de savoir chanter. Au milieu de ce tohu-bohu, Cizaille et maître Vanshluss sont invités à donner leur avis sur la question. Les auteurs ne manquent pas au passage d'égratigner les prodigieux projets culturels et l'hégémonie parisienne.
La Caïda et Coyota fait se rejoindre deux mondes.À Los Angeles, dans le quartier latino de Boyle Heights, habite une adolescente américaine typique : surpoids, un peu d'acné et un joli appareil dentaire. Atteinte de narcolepsie, on la surnomme La Caïda (La Chute). Elle vit avec une mère alcoolique mais aimante, et est secrètement amoureuse du mystérieux et bienveillant Diego. De l'autre côté de la frontière, dans la ville de Juarez, une intrépide et sexy justicière mi-femme mi-coyote affronte les cartels, sur la trace des centaines de femmes enlevées, violées puis tuées pour alimenter le sordide commerce des snuff movie. À priori, tout les sépare. Et pourtant lorsque que la Caïda s'endort, Coyota se réveille. Et quand Coyota s'endort, la Caïda se réveille le corps criblé des stigmates des combats de Coyota. Quels liens mystiques peuvent bien les relier ? Comment leurs vies s'influenceront elles ?Entre le Mexique et les États Unis, le fantasme des uns et le déni des autres, il existe une part d'ombre, une plaie béante que Juliette Bensimon Marchina réinvestit, ici, de son univers magique et violent. Elle livre avec La Caïda et la Coyota un premier récit brut, très documenté, sur la tragédie de Ciudad Juarez.
Si dans sa premie re aventure (Kanerva, de l'autre côté du lac), Kanerva voyait naî tre en elle les curieux sentiments que sont l'amour et la jalousie, elle s'appre te ici a faire un apprentissage autrement plus douloureux. Son pe re vient de partir en voyage, et notre jeune he roî ne au caracte re bien trempe reste seule avec sa me re et sa grand-me re, dans la maison familiale. La grand-me re est tre s malade et la me re semble de passe e par sa peine. Kanerva, elle, ne peut se re signer a laisser partir sa mamie. Bien de cide e a faire de son mieux pour l'accompagner, elle ira chercher l'aide d'Eero, son meilleur ami.Depuis leur cabane secre te, ils e laboreront leur plan d'attaque : enque te sur ce myste - rieux Simeoni qui semble hanter les re ves de la grand-me re, invention d'un bonbon creux ou dissimuler les cachets qu'elle refuse d'avaler, et finalement enle vement ninja pour une dernie re partie de pe che sous les e toiles.Sans sentimentalisme, mais avec beaucoup de poe sie, Petteri Tikkanen continue d'explorer le lent passage a l'a ge adulte de ses personnages.Deuxie me e pisode des aventures de Kanerva et Eero, Kanerva sur le pont est un album qui peut e tre lu a tout a ge, un ve ritable conte initiatique ou la figure de l'enfant est a la fois un support d'identification et une me taphore de la candeur qui saisit chacun face a la disparition d'un proche.
Le commercial va mal. Le commercial est alcoolique. Le commercial est une loque. Le commercial est au fond du trou. Son jeune et hardi stagiaire tente de faire face seul aux embûches qui parsèment le chemin du VRP en brouettes. Il y croit, il en veut, il se bat. C'est sans compter la redoutable concurrence qui s'annonce : un pugnace et imaginatif vendeur le précède dans les étages et le porte-à-porte. Lequel saura le premier gagner le coeur des ménagères ? Qui des deux l'emportera ? Le stagiaire saura-t-il sortir son vieux maître de la fange et de l'ombre, où il moisit comme un melon trop mûr, pour mener à bien son dernier combat ?Après Mémoires d'un commercial (nominé pour le meilleur scénario à Angoulême 2004), le pochtron favori de Morvandiau, créé dans les pages du journal Ferraille en 1996, revient dans les cordes impitoyables du capitalisme mondialisé. Comme dans la quête initiatique du premier opus, Les Affaires reprennent mélangent allègrement lois supposées du marketing, poésie éthylique, humour de comptoir et suspens insoutenable. Mais ici les protagonistes ne s'affrontent pas qu'au travers du délire existentialo-pragmatique d'un chef des ventes à la dérive. La réalité de la concurrence est là, tangible, dure, incontournable. Certes, le vieux fauve a un coup dans l'aile, il est comique, pathétique, idiot, ordurier et agressif. Mais un commercial qui cite Pessoa ou Desnos n'est pas totalement perdu. En tous cas, pas pour tout le monde.
Samuel est un avatar, un cheval de Troie aux contours rassurants. D'une beauté plastique implacable alliant pureté de la ligne claire et baroque disneyen, c'est un prédateur séduisant, se dissimulant sous des atours familiers et joyeux pour mieux nous entraîner vers de sombres abysses existentielles.Entre Candide, Keaton et Jésus, Samuel est à la fois le héros, le clown, et la victime de son propre univers, un purgatoire au psychédélisme pop qu'il parcourt comme on parcourt un jeu vidéo, niveau par niveau. Tel un fantôme, il traverse autant qu'il est traversé, stoïque et imperméable aux émotions.D'une aventure à l'autre, il connaîtra mille morts pour quelques renaissances. Toujours en mouvement, à la poursuite ou en fuite d'une identité, de ses racines, ou d'un sens. À cheval entre Psychanalyse et Mythologie, Tommi Musturi se sert de son héros comme d'un cobaye, multipliant sur lui les expériences comme un enfant curieux face à une fourmilière. Au cours de ses jeux cruels, il convoquera à la fois Dieu, la société et les hommes. Figure incontournable de la bande dessinée finlandaise, artiste protéiforme à la fois éditeur, auteur, graphiste, et illustrateur, Tommi Musturi développe depuis plus de 10 ans et autant de livres, un univers des plus singuliers, à la fois jouissif et réflexif. Tommi s'amuse, comme d'autres auteurs emblématiques de la maison, à pervertir la culture de masse. Il était donc tout naturel qu'il finisse par nous rejoindre.
Vous cherchez encore l'erreur ? Et bien ne cherchez plus,cette aberration économique, c'est simplement le nouveau numéro de Franky (et Nicole), la revue de référence en matière de bande dessinée alternative en garde partagée. Une trentaine d'auteurs, de la BD en couleur, en noir & blanc, en bichromie, pour les hommes, les femmes, les enfants, avec du sexe, de la baston, des animaux rigolos... Vous l'aurez compris il y en aura pour tous les goûts et pour toutes les bourses dans ce nouveau numéro. Des collaborations à gogo, des images sans textes pour les analphabètes, du texte sans images pour les intellos, et bien sûr des tonnes de bonne bande dessinée pour les masses. Franky c'est les vacances pour tous, à la plage, à la montagne, dans le train ou en avion, c'est le compagnon de voyage dont vous avez toujours rêvé. Avec son format souple et généreux, il saura se glisser élégamment dans vos sarouels.Côté auteurs, on retrouvera, entre autres : Winshluss, Bouzard, Delphine Panique, Morgan Navarro, Olivier Texier, Antoine Marchalot, Sammy Stein, Pierre Ferrero, Xavier Bouyssou, Alexis Beauclair, Jonathan Larabie, Dup, Antoine Maillard, Icinori, Ugo Bienvenu, Princesse Toutounes, Baptiste Brunello, Dans le ciel tout va bien, Quentin Faucompré, Jeremy Piningre, Placid, Sourdrille...
Nitialement édité chez Audie en 2002, cet album a été nominé à Angoulême en 2003 pour la qualité de ses dialogues. Mais ce n'est pas là toute la valeur de cet ouvrage. En effet, Guerse & Pichelin trouvent ici toute leur puissance d'expression et maîtrisent parfaitement les thèmes qui leur sont chers tels que les conflits sociaux, la misère sexuelle et l'apéro. Pilier du journal Ferraille, ce célèbre tandem a fait un passage dans le magazine Fluide Glacial de 2000 à 2005. Les losers sont des perdants est l'un des fruits de leur collaboration à ce magazine réputé. Tout au long des multiples épisodes courts qui sont publiés ici, ils développent leur humour subtil et néanmoins redondant qui a fait leur célébrité. Ce recueil fait suite à C'est pas tous les jours fête paru dans la même collection et complète les deux tomes de la série Amours, sexe et bigorneaux parus également chez les Requins Marteaux. Les auteurs se mettent en scène dans leur ville d'Albi et à partir de leur univers quotidien, ils inventent une sorte d'autobiographie fantasmée. Dans leur quartier général, le bar Jour de Fête, ils mettent au point des stratégies cocasses et systématiquement désastreuses pour vaincre leur ennui profond et dépenser leur maigre RMI. Avec cette ré-édition somptueuse, ce livre retrouve sa place dans le panthéon de la bande dessinée, c'est-à-dire à côté des fameuses Authobiography of me too de Bouzard.