Dans le Shanghai des années 20, la pègre locale et les faux héros croisent le fer et leurs destins pour mettre la main sur la lame la plus prisée du monde : le sabre du clan samouraï des Takeda, perdu en Chine au XVIe siècle lors d'une ultime bataille et tombée aux mains de l'ambassadeur de France, trois siècles plus tard, lors du pillage du Palais d'été par les troupes coloniales. Car ce sabre est le symbole absolu des luttes sino-japonaises, l'emblème des guerriers ancestraux dans leurs affrontements incessants sur les terres de Chine. La Chine doit empêcher à tout prix le Japon de s'en emparer, ce qui aurait pour effet immédiat d'accélérer le processus d'invasion engagé par les Japonais qui, après s'être emparé des îles chinoises durant la guerre de 1894-1898, n'attendent plus que cette arme secrète pour aller au bout de leurs projets militaires.Ka, l'héroïne, mère et guerrière à la fois, va surgir au milieu de ce jeu truqué où tout le monde trahit tout le monde et subtiliser le sabre pour mieux le cacher et le protéger. C'est elle qui devient alors la cible dans une course-poursuite de plusieurs années où, à chaque fois que l'on se croise, les lames parlent et les têtes volent.Roman graphique explosif davantage que bande dessinée classique, Ka est superbement illustré par Chen, qui utilise des techniques d'illustration rarement rencontrées en BD : dessin au pinceau et à l'encre de chine, avec un tracé très asiatique (héritage de sa formation aux Beaux Arts de Pékin).Cette plume est au service d'une autre plume : celle de Lisa Bresner qui tisse un scénario aux accents de western far-east où les femmes sont les vraies seules héroïnes et où les hommes ont du mal à garder leur tête sur les épaules.
Au Japon, Florent est autant dessinateur que poète. Toujours prêt à nous surprendre. Il est sensible à l'inattendu et goûte avec gourmandise un simple rien pris sur le vif. Il vole des pierres dans un jardin, considère un compteur électrique et une fenêtre à contre jour, caresse un petit chien qui boit, encourage un filet de maquereau... Ce qu'il aime, ce sont des instants de vie fugaces ; et ce qu'il préfère, c'est donner vie à une étiquette de fruit ou une carte de géographie. Ces petites choses ordinaires et souvent incongrues qui nous émeuvent le temps d'un regard sont pour lui autant de détails révélateurs qu'il sait amplifier au point de pouvoir tirer parti de l'éternité d'un kaki.Tout est déjà là, il fautsimplement le voir.
Partir à la découverte de Tokyo, le nez au ras du trottoir et l'oeil à l'affût, arpenter le bitume à hauteur d'homme et saisir les instants fugitifs, saugrenus et si caractéristiques dans leur étrangeté de la capitale du Japon. Avec pour seuls outils et compagnons les plus fidèles, une bicyclette, une chaise pliante de pêcheur, et bien sûr des crayons de couleur.Voici un guide de voyage dans Tokyo qui ne ressemble à aucun autre, le premier livre d'un jeune auteur d'une vingtaine d'années, promis à un très bel avenir vu son talent pour capter en quelques traits l'âme d'une ville, ses habitants, le petit peuple animal des parcs, les fruits et les noms des voitures, les vêtements, les temples et les rencontres inattendues. Chaque chapitre s'organise autour d'un quartier, avec sa carte et son koban, autrement dit son commissariat, aux architectures plutôt délirantes. Autant dire qu'on peut à la fois se retrouver et se perdre, rire, c'est certain car les commentaires sont extrêmement drôles, et se laisser entraîner dans un Tokyo surprenant au gré d'une humeur vagabonde et d'un esprit curieux.Il ne s'agit ni d'un carnet de voyage, ni d'un guide, ni d'une BD, ni d'un journal, mais d'un peu tout ça à la fois.« J'évoque mon séjour de 6 mois à Tokyo (juin à décembre 2006) à travers des dessins quotidiens dont les sujets varient entre le décor, les gens, les moeurs et les anecdotes personnelles. Ces dessins sont regroupés, dans l'ouvrage, par quartiers que je situe sur différentes cartes. Le sommaire du livre est d'ailleurs lui-même une carte générale de Tokyo, de sorte que la lecture des différents chapitres donnent l'impression d'un zoom dans la ville, d'un changement d'échelle progressif. Ca c'est le côté « guide ». Mais, comme chacun sait, Tokyo est une grande ville, et je n'ai pas en pu dessiner toutes les rues. Les quartiers, les décors et les situations dans ce livre me concernent donc directement et rendent comptent de mes pérégrinations un peu aléatoires dans la ville. Et ça c'est le côté « carnet de voyage ».L'objet de cet ouvrage n'est pas de présenter Tokyo d'une manière exhaustive, mais plutôt d'en décrire l'ambiance. »