Ours, Loup et Lynx partent en randonnée, coquille d'escargot sur le dos, dans un décor qui rappelle la Lozère ou les Cévennes. Tout se passe tranquillement entre myrtilles, cartes postales pour mémé et panne de Butagaz, jusqu'à ce qu'ils rencontrent Chien. Mais Chien est un vrai animal, lui, alors que nos trois compères sont des humains animalisés. Une manière sans doute pour l'auteur de nous rappeler que nous ne sommes que de snobs primates.
C'est dans Caresses Déraillées, le premier album du jeune auteur Baltazar Montanaro (éditions de L'oeuf, 2008) que l'on a pu découvrir le personnage du Dr Charles, médecin fantasque et émotif, traversé par des « crises poétiques ». L'auteur parle de « poésies dessinées » pour la forme originale de son écriture où mots et images se mêlent intimement, et où il poursuit ses expérimentations dans sa recherche d'écriture poético-graphique. Avec ce nouvel ouvrage, Baltazar Montanaro continue sa quête dans cette forme très personnelle, tout en se donnant de nouvelles contraintes, comme celle de se libérer de la case, de construire et déconstruire la composition de la page, de jouer avec l'abstraction, de jouer la répétition en se renouvelant. Mes ombres crient se présente comme une suite de poèmes graphiques, avec pour déclamateur le Dr Charles. Où l'on retrouve le trait très libre au pinceau qui caractérise l'auteur et son sens de l'improvisation. L'ouvrage laisse s'épanouir le style d'un jeune créateur en devenir qui a choisi l'expérimentation, nous réservant encore bien des surprises.