Mettez ce disque sur votre platine : sans attendre, la magie opère. Les mélodies jaillissent comme l'eau vive, riches, sinueuses, ondoyantes...Les rythmes syncopés et entrainants, les percussions acoustiques voluptueuses et les cocottes de guitare sont véritablement hypnotiques, tout comme la beauté d'un chant souvent fascinant et mélancolique. Le message délivré est pourtant positif, et la musique de ces Touaregs transportent vers un « desert blues » originel et universel. Un diamant noir qui brille de tous ses feux, une musique essentielle, dépouillée de tout artifice, qui va droit au coeur et à l'âme.
«A ton tour de briller»- qui pourrait trouver quelque chose à redire à cette amicale injonction du gentleman tout en muscles qu'on voit sur la pochette de ce CD, affublé de son costume fait maison de Transformers ? Il était effectivement temps que Zbonics prenne son destin en mains. Le nouvel album de ce groupe d'artistes originaires de Californie est un feu d'artifice funky, une explosion de pépites soul jazz et rare-groove - le tout porté par l'incroyable voix de Gregory Porter sur cinq titres, maintes fois nommé aux Grammy Awards et, à juste titre, considéré comme « la plus belle voix du jazz actuel ». Mais ce n'est pas tout : le groupe formé autour du batteur et producteur Zak Najor de San Diego ne fascine pas seulement grâce au super baryton Porter et des chansons irrésistibles, mais aussi par la présence des supers héros de la soul jazz comme le saxophoniste Karl Denson (compagnon des débuts de Lenny Kravitz au temps de « Let Love Rule ») et le guitariste Melvin Sparks récemment disparu. Avec son groove unique et ses morceaux intemporels, cet album représente le lien parfait entre la soul et le jazz pour les fans de Gregory Porter, de Sharon Jones & The Dap-Kings, du hip-hop old-school et des « Rare Grooves » infectieux avec section cuivres rutilante et basse ondoyante.
L'ex-principal compositeur et «lead guitarist» du groupe Stratovarius, Timo Tolkki, a méticuleusement préparé son retour musical dans l'ombre. Suite à un appel du patron de Frontiers durant l'été 2012, Serafino Perugino, Tolkki a mis en suspend tout ses projets pour se pencher sur un concept original discuté avec le boss du label napolitain. L'idée était de produire un grandiloquent opéra métal-rock avec des orchestrations cinématographiques rappelant les grandes heures de Stratovarius. Tolkki a rassemblé une excellente équipe pour faire naître ce projet, et a consacré beaucoup de temps à la recherche des meilleurs chanteurs. Il a notamment confié l'un des rôles principaux à l'étonnante Elize Ryd (Amaranthe), dont le souffle épique traverse tout l'album. Un retour en force réussi pour Tolkki, et un album dont le côté symphonique et grandiose devrait ravir les nombreux fans du musicien. Après quelques projets aventureux, cet opéra rock va permettre à Tolkki de redorer son blason et de gagner quelques nouveaux galons en termes de crédibilité artistique et en tant que producteur. A noter l'artwork exceptionnel créé pour cette sortie par Stanis. W. Decker.
Ce double CD est entièrement dédié à la musique de danse congolaise. De la rumba aux débuts de la soukous, ces vingt-sept titres ont conquis les charts africains de l'époque, détrônant le High-Life et s'imposant comme la bande-son des fêtes de tout le continent. Une belle photo de cet âge d'or de la musique populaire africaine, avec les musiciens les plus importants de l'époque.
Tout sur l'afrobeat ! Ses pionniers comme Tony Allen, ses fils spirituels tels Seun Kuti avec l'Egypt 80 du grand Fela, ses enfants des autres continents comme les Américains d'Antibalas ou le Chicago Afrobeat Project... Et, en disque bonus, le « More Consideration » de Kokolo, un grand cru de 2004 qui met en valeur ce groupe aux influences multiples qui a été fondé par le Vénézuélien Américain Ray Lugo et le tromboniste anglais Chris Morrow. Tous ces musiciens et groupes ont en commun un sens du rythme qui fait mouche et qui nous conduit vers la transe, un art consommé du groove, et une forte conscience sociale.
A l'occasion de son 20ème anniversaire Ligia propose comme CD-catalogue 2012 une nouvelle édition, remasterisée en haute définition, du second enregistrement de Jérémie Rhorer pour la Petite Sirène.Après l'intégrale des concertos de Haydn avec Olivier Vernet (2 CD), Ligia réalisait ce nouvel enregistrement du célèbre Requiem de Cimarosa en partenariat avec le Festival de Pâques de Deauville. La Philharmonie de Chambre (pas encore le Cercle de l'Harmonie...) et le Choeur de Chambre des Musiciens du Louvre entouraient alors quatre jeunes solistes. Tout ce beau petit monde a fait du chemin depuis... Permettre aux jeunes talents d'éclorent c'est justement l'un des credo de Ligia !
Ce groupe californien symbolise la rencontre entre Phnom Penh et Long Beach, et donc celle des ténèbres du Mékong et d'un joyeux groove surf... Le groupe a été fondé en 2001 par les frères Holtzman, Zac (guitare) et Ethan (claviers), deux amoureux du Cambodge et de sa pop locale des années 60 et 70. En 1997, Ethan avait voyagé en Asie et il avait rapporté des cassettes des artistes de la période pré-Pol Pot (entre 1975 et 1991, les artistes cambodgiens furent systématiquement éliminés). Les deux frères ne comprenaient pas les textes, mais ils ont tout de suite adoré la musique, mélange de pop sixties, de rock psyché, de jazz, de tropicalia brésilienne, de bollywood et de surf. Avec un vieil ami batteur, ils se mettent en quête d'une chanteuse, et découvrent Cchom Nimol dans un restaurant cambodgien. Elle raconte : « Je suis née au Cambodge en 1980, juste avant que les Vietnamiens n'envahissent le pays. Après un séjour en Thaïlande dans un camp de réfugiés, je suis revenue en 93 et un peu plus tard j'ai commencé à chanter dans des restaurants et à donner beaucoup de concerts de musique traditionnelle khmer. En 2000, invitée par des amis aux Etats-Unis. j'ai tout de suite eu envie de m'y installer. Et j'ai rencontré les frères Holtzman. Je ne comprenais pas grand-chose à l'anglais, mais leur initiative était tellement incroyable que je me suis immédiatement impliquée dans le groupe. » Dengue Fever s'est adjoint les services d'un bassiste et d'un saxophoniste, et le groupe est devenu un sextet. Aujourd'hui, Ils sont considérés comme l'un des meilleurs groupes live de la côte californienne. En 2006, ils ont même remporté un triomphe au Cambodge, ce qui n'est pas rien pour des Blancs interprétant à leur manière des chants khmers ! Un an plus tard, ils étaient invités au Womad et Peter Gabriel décidait de les signer sur son label. Le résultat est ce Venus On Earth, cocktail unique de pop world inclassable dont Real World a le secret.
Round Midnight est dédié à Thelonious Monk, largement reconnu pour la poésie percutante de son style pianistique très personnel et l'inébranlable autorité de ses compositions. Les compositeurs chargés par Makrokosmos Quartet d'écrire la musique de ce disque ont tous à coeur la musique de Monk, cet immense pianiste-compositeur-chef d'orchestre, mais aucun d'entre eux ne s'est laissé influencer par l'affection au point de nier sa propre identité... Les musiciens de Makrokosmos ne jouent pas comme Monk. Mais comme lui, ils veulent se situer dans ce lieu de frontières et de transitions parce que, dans ce lieu, les fins sont également des commencements, et que tout commencement est une nouvelle vie. Bill Meyer
On connoît la fecondité & la beauté du genie de ce musicien par la quantité d'ouvrages qu'il a composez. On y trouve par-tout un bon goût & une varieté surprenante : son grand sçavoir paroît dans beaucoup de ses ouvrages, & sur-tour dans deux morceaux dont les Maîtres de l'Art sont un très-grand cas; sçavoir, une piece de son quatriéme livre, intitulée Le Labyrinthe, où après avoir passé par divers tons, touché diverses dissonances, & avoir marqué par des tons graves, & ensuite par des tons vifs & animez l'incertitude d'un homme embarrassé dans un labyrinthe; il en sort enfin heureusement, & finit par une Chaconne d'un ton gracieux & naturel. (Titon du Tillet). Ce titre est paru pour la première fois en 2000.
Quelques notes de Houdou (guitare traditionnelle malienne) et une mélopée envoûtante entendues au marché central de Bamako m'ont fait tendre l'oreille. La chanson s'appelait Gambari. Il fallait que je sache d'où venait ce son. Je suis donc remonté jusqu'à sa source à 750 kilomètres au nord dans la région de Mopti, à Konsa, village natal de Bara Sambarou, l'auteur de Gambari. Bara Sambarou est le patron des Griots peul. Les témoignages de ses amis, voisins et producteurs, ainsi que son propre récit de sa vie, m'ont fait découvrir que derrière cette musique d'une rare et sauvage beauté se cachait un artiste et un personnage exceptionnels, un Grand Griot respecté et admiré de tout le peuple peul. Accompagnés du son de Gambari, c'est à ce voyage et à cette découverte que je vous invite.
Albaré (de son vrai nom Albert Dadon) est un guitariste compositeur Australien/Français né au Maroc qui grandit en Israël et émigre en France à l'âge de 10 ans. C'est en Israël qu'il commence à jouer de son instrument mais c'est en France qu'il tombe amoureux du Jazz, influencé par des musiciens aussi divers que Django, Hendrix, Benson, Di Lucia... Cela fait plus de 20 ans qu'Albaré tourne sur le circuit Australien et Sud Asiatique, il a déjà fait paraître cing albums - dont un projet avec le bassiste légendaire et regretté Ray Brown (le mari d'Ella) qui s'intitule : A Brief History of Standard Time. Albert Dadon prend la direction du Festival International de Jazz de Melbourne entre 2002 et 2008 et fonde en 2003 the Australian Jazz Bell Awards, qui sont considérés comme les Grammy Australien du Jazz - et qui viennent de célébrer leur dixième anniversaire. Albert Dadon est également fait Membre de l'Ordre de l'Australie par la Reine en 2009 pour services rendu aux arts en particulier. La trajectoire musicale d'Albaré prend une autre tournure lorsqu'il rencontre en 2011 Matthias Winckelmann, fondateur et directeur du label enja depuis 40 ans. Matthias l'envoie à New York pour enregistrer un nouveau projet pour Enja mettant à sa disposition des musiciens hors pairs et donnant main libre à ce guitariste qui fut le pionnier du mouvement Acid Jazz en Australie dans les années 90. Albaré et son compère bassiste Evripidis Evripidou avec lequel il travaille depuis toujours, composent toutes les pièces de cet enregistrement. International Travel Diary (iTD) est le nom qu'ils donnent à leur nouvelle collaboration. « Comme un hommage à l'esprit d'aventure propre à l'homme, ma musique fait référence à mes origines très diverses et les explore, tout comme celles d'Evri qui a quitté Chypre, à 15 ans, pour s'installer en Australie. Elle se démarque par des sonorités, des mélodies et des rythmes tout droit venus d'Afrique, du Moyen- Orient et du sud de l'Europe, l'héritage du jazz en assurant la cohésion et la synthèse. » Intitulé, « Long Way », ce nouvel album est donc le 6éme pour Albaré, le premier sous le label Enja. Un long parcours, qui l'amène aujourd'hui à revenir en France !
Deuxième album en duo de la chanteuse Elisabeth Kontomanou, non plus accompagnée par Laurent Courthaliac, complice de Brewin' the blues paru en 2008, mais de la très grande pianiste américaine Geri Allen, rencontrée pour la première fois en avril 2011 dans le cadre d'un concert en duo programmé par le festival « Jazz en rafale » (Canada). Toutes deux ont la cinquantaine, toutes deux partagent la même foi, la même vision de la tradition, le même sens de la modernité. Autant d'affinités qui les amèneront tout naturellement à enregistrer dès juillet 2011 « Secret of the Wind ». Un album de « Musique Sacrée » où gospels, blues et compositions s'entremêlent, une voix profonde et mystique portée par un piano d'une qualité rare. Secret of the Wind, album hors du temps, n'est pas prêt de livrer tous les secrets de ces deux immenses musiciennes.
Il pleut sur la mer et ça nous ressemble / De l'eau dans de l'eau, c'est nous tout crachés... Allain Leprest, récemment lauréat du grand prix de l'académie Charles Cros pour l'ensemble de son oeuvre est un chanteur précieux que ses pairs comparent parfois au grand Jacques. Sa rencontre avec François Lemonnier, chanteur pour enfants, a donné lieu à quelques semaines de collaboration en Normandie, leur terre natale à tous les deux : peintures, écritures, musiques, coquilles Saint-Jacques et rires. C'est une virgule dans le chemin de chacun et une belle parenthèse pour tous les deux. François a présenté ses amis et ses voisins, Allain les a embrassés et ils s'en souviennent encore. Au risque de contredire Allain Leprest dans la chanson du bistrot d'Omaha Beach, où y'a rien qui se passe, quelque chose se passe dans cet album à la poésie salutaire.
Verdi a composé la Messe de Requiem entre 1873 et 1874 pour un poète italien qu'il admirait particulièrement : Alessandro Manzoni. Tout comme le Requiem Allemand de Brahms, la messe pour les morts de Verdi n'a pas été conçue pour suivre la progression liturgique d'une messe traditionnelle, mais bien plus comme une pièce de concert à part entière. En plus de sa profonde spiritualité, ce chef d'oeuvre exprime également toutes les couleurs du spectre verdien : des mélodies inoubliables à l'infini et la force musicale et dramaturgique naturelle que l'on retrouve dans tous les opéras. A la direction de l'orchestre de l'Opéra de Parme, le grand Yuri Temirkanov. En bonus de l'oeuvre reproduite ici, on trouvera un documentaire vidéo complet « L'arrière cour de Verdi » : il retrace la vie du compositeur dans le petit village de Roncole près de Parme où, fils de paysan, il va passer son enfance avant de devenir la célébrité mondiale de l'opéra que l'on sait.
Voce Ventu est un groupe de polyphonies corses, Mieko Miyazaki chante et joue du koto (cithare japonaise). Depuis leur rencontre en 2007, ces artistes ont travaillé un répertoire commun dans le cadre de résidences et se sont retrouvés l'été dernier dans une petite église des Landes pour enregistrer Tessi Tessi (tisser des liens en corse), avec l'exceptionnel soutien de la Maison de la Culture du Japon à Paris. Portés par le concours décisif de Manuel Solens, directeur artistique et violoniste de l'album, Mieko Miyazaki et Voce Ventu ont gravé onze plages qui unissent leur culture insulaire. Une habile collaboration où se fondent arrangements des uns et adaptations des autres, au fil d'un répertoire tout à la fois traditionnel et contemporain. Un album qui s'inscrit dans le prolongement naturel d'une aventure artistique et humaine qui, par-delà ses protagonistes, éveille l'enthousiasme de la Corse au Japon.
Compositeur aussi abondamment célébré de son vivant que pleuré à sa mort en 1497, Ockeghem demeure pourtant aujourd'hui un de ceux du XVème siècle dont la musique est la plus parcimonieusement fréquentée. Comme le montre sa Missa Prolationum, véritable tour de force d'écriture, elle atteint, en effet, un niveau de complexité tel qu'il ne peut qu'impressionner les interprètes, y compris les plus chevronnés. L'ensemble Musica Nova, auquel on doit une version de la Missa Cuiusvis Toni du même Ockeghem mais également un choix de Ballades et une intégrale des Motets de Machaut unanimement salués par la critique française et internationale, aborde ce chef-d'oeuvre avec l'audace qu'on lui connaît; en revenant aux sources manuscrites, en les recoupant et en les interrogeant, il livre de la Missa Prolationum une version proprement inouïe dont les réponses nouvelles aux problèmes que posent la partition se démarquent nettement de tout ce qui a été tenté jusqu'ici et font étinceler la profonde beauté de ce joyau du Moyen Âge tardif.
« Il faut jouer avec toute son âme, et non comme un oiseau bien dressé. [.] Un musicien ne pourra jamais émouvoir sans être lui-même ému; il est indispensable qu'il ressente lui-même les sentiments qu'il veut susciter chez ses auditeurs; il doit leur faire comprendre sa propre sensibilité pour qu'ils soient plus à même de la partager; [.] C'est avec des fantaisies de sa propre imagination que l'interprète est le plus à même de dominer les émotions de ses auditeurs. » Ainsi s'exprime Carl Philipp Emanuel Bach dans son Essai sur la vraie manière de jouer des instruments à clavier. Tout est dit en quelques mots : sentiments, émotions, sensibilité, fantaisie... Ce souci de peindre les émotions humaines dans leur aspect le plus profond et le plus changeant a fait de lui le compositeur emblématique de l'Empfindsamkeit. En plus des trois sonates pour la viole, trois pièces tardives pour clavier viennent offrir à l'auditeur une facette plus expérimentale du répertoire de CPE Bach.
Pièces de virtuosité ne répondant pas un schéma unique; les Toccatas BWV 910 à 916 ont cependant comme principe dominant celui du concerto avec dialogue entre tutti et solo, mais alternant avec de longues séquences d'aspect improvisé ou contrapuntiques, avec de brusques variations de style, de rhythme... Ainsi cohabitent l'étourdissante pièce en mi mineur dont le flux final ininterrompu mime la furia d'un virtuose vénitien sur son violon et la vaste construction en ré mineur au caractère méditatif, si ce n'est théologique ou encore le fresque sonore en fa dièse mineur, qui alterne virtuosité et contrepoint le plus dense. La postérité ne nous a légué de Bach qu'un portrait plein de gravité d'un savant professiseur de fugue. Pourtant le répertoire des Toccate renvoie à un jeune musicien plein d'ardeur, encore peu soucieux de cette concentration d'idées attachée à la musique de sa maturité. Quel bonheur d'écouter cette musique en rêvant qu'on y entend Jean-Sébastien Bach, tout simplement assis au clavier... et dans diverses langues musicales... bavarder ! Et Noëlle Spieth, comme à son habitude, soutient la conversation avec brio.
Roumaine et française le prédestinait sans doute à tout sauf au jazz qu'il pratique dès l'âge de 7 ans au conservatoire de Bagnolet. Sidney Bechet bien sûr, puis Charlie Parker et John Coltrane. Sa première expérience de groupe il la vit au sein de Les p'tits Loup du Jazz. Il a 12 ans, lorsqu'il débute sur scène au sein du Big Band de Roger Guérin. De conservatoire en écoles nationales, de diplômes en premiers prix il intègre le CSM. Il promène ensuite ses cuivres et sa timidité dans des formations on ne peut plus « diverses et variées », avant de devenir membres permanents du Jazz Ensemble de Patrice Caratini, du Sacre du Tympan de Fred Pallem, puis de « La Compagnie des musiques à ouïr ». Il fonde ensuite sa première formation vraiment personnelle : « Wildmimi Antigroove Syndicate ». Il peut enfin donner libre cours à toute l'étendue de sa fantaisie et aux influences majeures qui le passionnent, celle de Maurice Ravel, Dimitri Chostakovitch, Igor Stravinsky, Kurt Weill, Nino Rota, André Popp, Carla Bley, Charles Mingus, Thelonious Monk, Pascal Comelade, Divine Comedy, Elysian Fields, The Bad Plus.
Turandot est l'ultime oeuvre de Puccini. L'intrigue se situe dans la Chine impériale. La princesse Turandot est aussi belle que cruelle et son arrogance a coûté la vie de plusieurs jeunes nobles : quiconque demande sa main risque la mort s'il ne résout pas les trois énigmes qu'elle lui soumet. À ce jour, personne n'a réussi. Et pourtant, le Prince des Tartares Calaf réussit non seulement à les résoudre, mais a également réussi à trouver la clé du coeur de l'arrogante princesse. Cette production de 1959 fait partie des enregistrements majeurs de Turandot : « Nilsson et Björling forment le couple parfait pour cet opéra. Une nouvelle fois, Leinsdorf prouve combien il faut être méticuleux pour diriger Puccini sans négliger les finesses de la partition. Et une nouvelle fois également Tebaldi fait preuve de la discipline et de sa profonde compréhension. » (Hermes Opera Encyclopedia). Pour nombre d'amateurs, cette version est tout simplement de référence, servie par une distribution exceptionnelle : Jussi Björling campe Calaf, tandis que sa compatriote Birgit Nelsson tient le rôle-titre. À leurs côtés, Renata Tebaldi est Liù et Giorgio Tozzi incarne l'empereur.
Tout est contrebasse dans ce CD/DVD et si certaines pièces sont écrites pour la contrebasse seule, l'utilisation de loops dans d'autres, permet une véritable démultiplication de l'instrument. Ces boucles, constituées d'une variété de sons issus de la seule contrebasse, produisent : percussions, harmoniques, voicings, pizzicati. Une véritable orchestration évolutive qui permet au jeu soliste et improvisé de s'exprimer dans toute son étendue et sa variété (et non par des ostinati répétitifs et sans nuances). L'inspiration des thèmes oscille entre orient et occident, mais aussi entre musique ancienne et musiques actuelles : médiévales (Marcevol); baroque (Hacía Compostela); Orientales (Voyage à Jeyhounabad); africaines (Kalimbass); latino (Yupanqui); rock, blues (Rock Wandering); espagnole (Bajo Flamenco). Renaud réalise ici son rêve de toujours : faire de la contrebasse un instrument à vocation universelle qui se suffit à lui même; Donner à entendre - et à voir - les mille et une voix, de la belle, en explorant toutes les techniques de l'archet au pizzicato. La musique est affaire de vibrations et c'est le prieuré de Marcevol de par son emplacement (proche de l'Espagne) et ses origines romanes, qui s'est imposé à lui comme lieu idéal pour donner corps à l'entreprise, tant par sa sonorité équilibrée - avec juste ce qu'il faut de réverbération naturelle - que par l'esprit qu'il s'en dégage favorisant une inspiration à la fois spirituelle et festive telles que son répertoire l'exprime.
On ne présente plus Marc Ribot et ses acolytes, mais rappelons quand même rapidement le CV des membres de cet énergique trio. Marc Ribot est le guitariste du groupe. Il a joué notamment avec John Zorn, Tom Waits, Elvis Costello, Alain Bashung, Robert Plant, Caetano Veloso, Cassandra Wilson, Marianne Faithful. Loin de l'image traditionnelle du guitar hero, il est néanmoins devenu au fil du temps un guitariste mythique. Ches Smith est un batteur réputé de la scène underground, une sorte de génie déguinguandé qui tappe sur tout ce qui bouge et qui s'est illustré aux côtés de Mr. Bungle, Xiu Xiu et Secret Chiefs 3. Le bassiste, Shazad Ismaily, a fait également partie des Secret Chiefs 3 et a joué aux côtés de Laurie Anderson, Will Oldham, Jolie Holland. C'est le deuxième album de ce groupe haut en couleurs qui passe sans vergogne du rock progressif à la musique cubaine, au rock, funk, punk, jazz, à la no-wave des années 80, à l'avant-garde et l'electronica noisy. «C'est la première fois depuis le lycée que je me retrouve dans un groupe de rock. On se réunit juste pour le plaisir de jouer ensemble, même quand on pas de concerts en vue !« déclare un Marc Ribot enthousiate. Cet enthousiasme est au coeur de ce nouvel album riche en énergie et adrénaline, mêlant allègrement des moments de beauté hypnotique, de violence, d'extase et de surprise. Toujours avec intensité et le feu de la passion.
Depuis cinq ans, Neil Cowley fait parler de lui outre-Manche, où son drôle de power trio renouvelle les codes de bonne conduite d'un jazz à l'anglaise longtemps engoncé soit dans le formol académique soit dans une formule simple et funky. Sa notoriété devrait en France prochainement avec l'arrivée d'un quatrième volet de ce trio, produit par Jim Abbiss (Arctic Monkeys, Adele, Ladytron, Kasabian). Et c'est vrai que ce nouveau recueil met une bonne claque aux idées cramoisies d'un jazz engoncé dans ses archétypes. Plus que de reprendre des standards, Cowley persiste et signe un répertoire original, marqué par le sens de la mélodie pop rock qui peut rappeler par endroits la classe de Radiohead, par le goût de la boucle agencée apprise sur les dance-floors londoniens, et une vision cinématique héritée de John Barry, le Lord compositeur de bandes originales qui est l'une des ses références ultimes. Voilà sans doute pourquoi il convie cette fois un ensemble de cordes, dirigé par le violoniste et arrangeur Julian Ferraretto, pour le propulser en toute subtilité plus avant dans le monde magique de la musique kaléidoscopique. Là où tout est permis, des plages les plus recueillies à celles peuplées de bruits, du minimalisme sophistiqué aux turbulents renversements d'accords. Décidément, après avoir fait résonner son piano sur les FM du monde entier (il tient le clavier sur le hit d'Adele « Rolling In the Deep »), Neil Cowley n'a pas fini de nous surprendre !
Depuis quelques années, le jeune Tristan Loriaut joue avec divers groupes, à Paris et dans la région parisienne. Il a étudié au Conservataire National de Région de Paris et à l'IMPF de Salon-de-Provence. Après avoir publié son premier album avec son groupe Perceptual, il a travaillé avec Dave Liebman à la reprise de Sketches of Spain (Miles Davis) en tant que membre de l'orchestre du Conservatoire de Paris. Il a également été le directeur artistique d'un festival de jazz en Corse. Sa passion pour la musique africaine et le jazz l'a incité à produire un enregistrement de ses compositions. Tristan vit sur une péniche amarrée sur les bords de Seine, à l'extérieur de Paris. « En 2009, c'est lors d'un voyage à Lomé au Togo que j'ai pu trouver toute l'inspiration nécessaire pour continuer à écrire de la Musique. A mon retour en Europe, j'ai imaginé la production d'un nouveau disque intitulé Keep a Safe Distance From Elephants, aux côtés de Geoffrey Cormont et Michel Rosciglione. L'idée d'un quatuor à cordes au sein d'une formation Jazz avait déjà germé depuis quelque temps, tout comme l'envie de faire se confronter les cuivres. En témoigne l'évidence du choix d'inviter Gaël Horellou et Sébastien Llado à ce poste. Mais il fallait aussi et surtout une rencontre, un choc. Ari Hoenig, le remarquable batteur et compositeur américain, fut convié à cette magnifique expérience, en compagnie du pianiste français non moins talentueux Pierre de Bethmann. Les enregistrements eurent lieu en janvier 2012 aux Studios de Meudon, le mixage et le mastering quelques mois après. Le résultat sonore d'un assortiment de tant d'interprètes expérimentés et de compositions audacieuses est une formidable réussite, teintée de mélodies africaines et d'harmonies ravéliennes, de groove et d'originalité. »
« Ce septet plein d'énergie porte son nom comme s'il était investi d'une mission. Riche avec un mélange d'élégance classique et d'exploration, le groupe peut évoquer le passé de par son nom, mais il sonne toujours au minimum très tendance. » The Los Angeles Times Vous ne pouvez pas acheter l'expérience et The Cookers en ont en abondance; le groupe a 250 ans d'expérience cumulée dans le monde du jazz. Ses membres ont participé à plus de 1.000 enregistrements. Billy Harper, Cecil McBee, George Cables, Eddie Henderson et Billy Hart, chacun meneur de groupe en leur temps, ont débarqué dans l'exaltante période des années 60. Sur Time and Time Again..., on peut sentir les décennies de pratique que ces vétérans ont accumulées dans des formations comme celles de Lee Morgan, Herbie Hancock, Charles Lloyd, Max Roach, Art Blakey et beaucoup d'autres. Fruit de cette expérience collective s'est épanouit un savoirfaire unique, grâce auquel ce groupe a gagné sa renommée mondiale; une approche profondément mélancolique faite de sophistication harmonique. « Si vous vous demandez ce qui est arrivé à toute la passion et l'intensité, qui constituaient jadis les ingrédients essentiels d'un vrai swinging jazz et qui sont maintenant littéralement inexistants dans les productions d'aujourd'hui, vous les retrouverez chez The Cookers », explique Tony Hall dans JazzWise Magazine (UK). David Weiss, et le dernier membre arrivé dans le groupe, le saxophoniste alto Donald Harrison, issu d'une plus jeune génération, partagent cette même passion, cette même intensité avec aplomb. Les compositions sur ‘'Time and Time Again retracent plus de 40 ans; d'une version revisitée de la chanson de Billy Harper ‘'Sir Galahad‘' qu'il avait enregistrée sur son premier album ‘'Capra Black en 1973, à deux tout nouveaux morceaux du bassiste Cecil McBee qui fait ses débuts sur cet album.