Une bande dessinée produite par des italiens pour le marché français qui fût un tel succès qu’une certaine marque de biscuits usurpa le nom de son personnage éponyme. On déguise Pépito le pirate en indien et il a vite fait de se retrouver dans les rayonnages de tous les supermarchés de France et de Navarre ! Tout ça bien sûr, sans demander la permission à son aimable créateur... Pépito entre dans la tradition des bandes dessinées pour enfants en petit format, peu onéreux et vendu dans les kiosques et dans les gares. Parfaitement iconoclaste, gentiment anarchiste, le mot d’ordre de la série est de défier l’autorité, sans relâche et avec un humour décapant ! Pépito est un personnage libertaire qui promet à ses jeunes lecteurs une vie bien plus amusante que celle qu’incarne le gouverneur de Las Bananas. Bête, rigide, autocentré, autoritaire, il représente à lui seul tout ce qu’enfants comme adultes peuvent détester chez les détenteurs du pouvoir.
Le port de Rapallo connaît au XVIe siècle les incursions des barbaresques. Il est donc tout naturel que l'univers des marins et des pirates fascine Luciano Bottaro. Son crayon donne vie à Aroldo le Boucanier, au capitaine Bomba, au mousse Tim et à bien d'autres marins funambulesques sillonnant une improbable mer des Caraïbes. Pepito naît en 1952. Il est vite adopté par l'éditeur français Sagédition, qui publie à partir de 1954 une revue éponyme. Combattant pour la justice, le corsaire commande le navire La Cacahuète et son équipage de matelots excentriques, amateurs de rhum et de tafia, de ducats et de doublons : le lieutenant Crochette, le Bosco Ventempoupe, La Merluche, Bec-de-Fer, Stockfish... Leurs aventures se déroulent dans des Caraïbes imaginaires, quelque part entre l'île de Pâques et Hispaniola, et plus précisément à Las Ananas, possession du roi Alonzo XXXIV, que dirige sa Ventripotence le gouverneur Hernandez de La Banane. Arborant le Jolly Roger, Pepito se montre fidèle à l'idéal libertaire des gentilshommes de fortune et ridiculise les ineptes représentants de l'autorité, qu'ils soient roi, officiers, nobles, fonctionnaires, médecins ou scientifiques, tous aussi stupides que cupides, à commencer par l'incapable et corrompu gouverneur La Banane. Bottaro donne ici une interprétation souvent ironique, toujours joyeuse et burlesque, proche de la commedia dell'arte, des récits de Stevenson ou de Salgari, et des grands films qu'ils ont inspirés dans les années 1940 et 1950, de Capitaine Blood à L'île au trésor. Alors, moussaillons, hissez les voiles et mettez le cap sur l'île aux Surprises. Vous la trouverez sans peine. Par 24° 12' de latitude Nord et 74° 48' de longitude Ouest, elle se situe dans la Mer des Sargasses, au milieu du triangle des Bermudes.