Après avoir publié Amourettes en 2002, un recueil de ses premières gravures sur zinc, dans la collection Les Cahiers dessinés, Anna Sommer présente aujourd'hui Tout peut arriver, son autobiographie en bandes dessinées.Sur un ton humoristique et tendre, Anna Sommer révèle les détails intimes et toujours déconcertants de son enfance, de son adolescence et de sa vie professionnelle et conjugale.Elle évoque ses premiers souvenirs dans une famille ordinaire d'un petit village de Suisse alémanique, son premier baiser, ses premières expériences professionnelles, notamment comme modèle dans un cours de dessin académique, et nous dévoile, derrière la façade d'une existence apparemment sans histoire, un monde secret et fantasmatique.
Après Un Argentin à Paris, publié aux Cahiers dessinés en 2010, Micaël revient avec un nouvel album de dessins d'humour. Son trait s'est affirmé ; il se soucie davantage des détails, fouille dans le décor, restitue au plus près les attitudes de ses personnages, il ne craint plus la foule. Son humour descend dans la rue, il s'introduit dans les lieux publics, dans les musées, dans les bars, sur la plage, puis il plonge dans les appartements, dans les salons et les chambres à coucher. Il s'arrête un instant sur une émission de télévision, suit un président de la République. Tout un monde se construit, se dispute, se ridiculise, s'attendrit, et ce monde, bien sûr, c'est le nôtre. Micaël nous invite à le voir de plus près, beaucoup plus près, à s'en moquer tendrement, à en rire avec humanité. Et c'est par ce rire subtil, ce rire très intérieur, quece qui nous paraissait opaque et confus devient tout à coup d'une grande évidence. C'est bien là la singularité et le pouvoir du dessin d'humour, cet art désespéré, lucide et indulgent.
Kamagurka dessine tous les jours, pour des quotidiens ou des magazines. Il se produit presque chaque soir sur une scène de cabaret ou à la télévision. Son humour est, depuis plus de trente ans, familier au public flamand et néerlandais, un humour absurde, hérité du surréalisme, mais aussi inspiré directement par l’actualité et la vie quotidienne. Kamagurka s’amuse de tout avec une liberté et un mauvais goût que compensent une grâce déconcertante, une poésie toujours inattendue.
Le livre Depuis plus de vingt ans, Mix & Remix s'acharne à dessiner la même peau de banane sur le même trottoir, avec le même passant distrait glissant fatalement sur ladite peau de banane. À force d'en rire, Mix & Remix nous rappelle qu'il faut VRAIMENT en rire. Et chez lui, TOUT est prétexte à gag, avec cet art exceptionnel du minimalisme le plus radical. Comme chez les meilleurs humoristes, c'est dans le pire de la banalité de la vie quotidienne qu'il puise le meilleur, en une ellipse qu'on appelle strip, et qui ressemble à un aphorisme.Un vrai livre de gags qu'on croyait éculés, mais qui renaissent ici de façon radicalement minimaliste. Dessinateur de presse, dessinateur politique, Mix & Remix est avant tout un dessinateur d'HUMOUR. Et il le prouve. Et si l'humour redevenait DRÔLE ? 192 pages ne seront jamais de trop pour en faire la démonstration.L'auteur Mix & Remix, de son vrai nom Philippe Becquelin, est né en Suisse en 1958. Son pseudonyme a pour origine sa collaboration avec sa femme dans la réalisation de peintures. En 2005, il expose au Festival d'Angoulême en 2005.Mix & Remix est aujourd'hui le dessinateur le plus populaire de Suisse romande et sa réputation hors de ses frontières ne fait qu'augmenter. Il réalise chaque semaine pour le magazine suisse L'Hebdo des dessins humoristiques sur des sujets d'actualité. Ses dessins sont également publiés dans le journal français Courrier international et l'Internazionale en Italie. Il a participé à Siné Hebdo depuis le premier numéro et intervient chaque semaine en direct dans l'émission Infrarouge à la Télévision suisse romande.
Muzo pose sur la table une pile de carnets haute comme un petit homme. c'est toute ma vie , confie-t-il. et ce sont des dessins par centaines, des esquisses, des astuces graphiques, des fantasmes ou des blagues. tout un monde s'agite, un monde d'hommes et de femmes obsédés par le sexe, mangés par la peur, les caprices, les doutes. muzo les observe, de loin, de près, devant, derrière, de bas en haut. il ne s'en lasse pas. parfois, pris de démangeaison, il les peint. résultat : un livre très drôle et très méchant.
C'est au Japon que Noyau a dessiné ses premiers livres-objets.Dessiné ? Oui, mais avec les doigts trempés dans la gouache noire. Poses érotiques, explosions orales, anales ou génitales, il a fait danser ses personnages sur de grandes feuilles qu'il a assemblées en différents albums. Et chaque album, limité à un exemplaire unique, fut exposé dans une galerie, soigneusement refermé sur une table, pour surtout ne rien donner à voir. Car Noyau, pudique et secret comme tous les excessifs, s'ingénie à tout dissimuler ; mais ses livres s'ouvrent soudain et les voilà qui révèlent le fruit longtemps défendu d'un dessinateur virtuose.
L'aventure du dessin se poursuit : la couleur se fait trait et le trait se fait couleur. Vincent Van Gogh écrivait : « Le vrai dessin, c'est de modeler avec la couleur. » Dessin ? Peinture ? Entre ces deux arts longtemps opposés, la conversation se poursuit néanmoins. Dans ce numéro, elle bat son plein. Autour du portrait, autour du paysage. Elle réunit des artistes qui ne se connaissent pas et que tout pourrait opposer. Ils sont d'ici et d'ailleurs, de Norvège, d'Allemagne, des Pays-Bas, de Russie. Pour la plupart, ils n'exposent pas, ou peu, sinon dans des lieux confidentiels, dans leur atelier ou leur appartement. Combien de galeries et de musées les ont-ils oubliés ? Sous prétexte de rentabilité, ils ont perdu beaucoup de leur audace.Comment, dès lors, apprécier la créativité des dessinateurs d'aujourd'hui ? Ce numéro du Cahier dessiné se propose de mettre certains d'entre eux en lumière, modestement, en attendant des jours plus généreux.
Laplace est un dessinateur à la fois inconnu et extraordinairement célèbre. Voici plus de soixante ans qu'il publie chaque jour dans les journaux du monde entier le « Jeu des huit erreurs », conçu à partir d'un gag. Son dessin, muet, sans bulle ni légende, ne doit rien à l'actualité ; il s'inspire des situations absurdes et cocasses du quotidien sans autre ambition que de « déclencher un rire intérieur ».Laplace est un homme discret ; il travaille en artisan solitaire dans son grand appartement d'Annecy, évitant de parler de lui pour mieux s'adonner à la pêche, à la randonnée ou à la cueillette des champignons. Rien non plus de spectaculaire dans son œuvre, mais une petite musique pince-sans-rire et tonique qui fait chaque jour le délice de millions de lecteurs.Dans ce tout premier recueil, ici délivrés des huit erreurs, ses dessins se donnent pour ce qu'ils sont : de purs dessins d'humour, dans la grande tradition de Chaval, Bosc et Sempé.
Topor, Voyageur du livre est le second tome consacré exclusivement aux dessins d'illustration de Topor. Roland Topor entretenait avec la littérature et l'objet livre un rapport intime et passionnel. À quinze ans, moment où il fait la découverte d'Alfred Jarry, il oriente sa culture : littérature populaire, auteurs surréalistes, polar, science-fiction, humour, poésie, fous littéraires de toutes périodes et de tous pays. Gourmet, Topor savait apprécier les différents degrés de l'ivresse littéraire et bibliophilique ; l'amour du fond et de la forme. Alors qu'il avait commencé par se faire connaître comme dessinateur d'humour dans une certaine presse : Bizarre, Hara- Kiri... il a simultanément démontré son attachement aux livres. D'un simple frontispice pour le livre confidentiel d'un ami poète à l'illustration des oeuvres complètes à gros tirage, Topor affirme le même génie, créatif et original, que quand il travaille pour la presse, mais il consacre au livre un soin tout particulier qui le fait entrer dans la famille des grands enlumineurs de textes. Ce livre permet de réunir des dessins très peu connus, parce qu'ils ont souvent été publiés dans des livres de bibliophilie réservés à des collectionneurs, ainsi que d'autres, pour la plupart oubliés, de ses grands travaux d'illustration pour les clubs du livre en Suisse et en France. Plusieurs centaines de dessins sont remis dans leur contexte de publication, permettant ainsi d'embrasser l'originalité de l'oeuvre d'un Topor illustrateur de livres.