Après Troupe 142, le roman graphique de Mike Dawson sur des scouts en furie, l'auteur met de côté l'enfance et déplace cette fois son récit dans la ville et s'attarde sur le monde des jeunes adultes américains. Dans Angie Bongiolatti, nous suivons un groupe de jeunes New-yorkais naviguant sur des pentes glissantes entre le tra-vail, l'amitié, le sexe et la politique au tout début du XXIe siècle.Angie travaille dans une start-up où elle est productrice de programmes pédagogiques multimédias. Militante politique très engagée, elle est également l'objet de toutes les attentions de la part des hommes de son entourage, Matt, Malcom, Steve et Amol. Elle va devenir le fil conducteur des histoires de ces jeunes adultes, tout juste sortis de l'adolescence.
Leur mère tient un atelier de confection et trompe sans vergogne son mari, un homme effacé. Peu enclines à reprendre le commerce maternel, les deux soeurs s'éloignent du giron familial dès l'adolescence. Fanya est embauchée par une sage-femme avorteuse qui fera son éducation scolaire et politique.Esther, fascinée par les danseuses d'un théâtre burlesque local, prend des cours de danse tout en travaillant comme bonne à tout faire dans la maison close attenante au théâtre. Les chemins des deux soeurs, pourtant très liées l'une à l'autre, vont progressivement diverger. Avec Dessous, Leela Corman décrit les difficultés de cette population immigrante à la veille de la grande dépression, mais brosse surtout le magnifique portrait de deux femmes libres et farouchement indépendantes.
Les Gratte-Ciel du Midwest est un roman graphique singulier, un projet artistique semi-autobiographique, ancré à la fois dans la réalité et dans l'imaginaire d'un jeune garçon de dix ans, que l'on imagine être l'auteur. Joshua Cotter décrit l'univers mental tourmentée de son alter-ego et le quotidien de sa vie de jeune pré-ado vivant au fin fond du Middle West, le coeur de l'Amérique rurale. Un enfant mal dans sa peau, un peu trop gros, rejeté par ses camarades de classe et qui se réfugie dans un monde imaginaire peuplé de robots. L'auteur utilise une iconographie foisonnante et des symboles récurrents tout au long du livre, savant mélange de scènes de la vie quotidienne, d'imagerie religieuse, de faux courriers de lecteurs ou de pastiches de publicités, le tout étant inextricablement lié.Les Gratte-Ciel du Midwest est un livre unique qui marquera durablement les lecteurs qui sauront en trouver les clés de lecture.
Dans ce deuxième volume de la trilogie Juice, Art Jeeno continue d'explorer le mal-être de jeunes thaïlandais qui se sentent bloqués dans un système rigide. On y retrouve Tim et Mon, le duo de lycéens fauteurs de troubles du premier volume. Tim s'est assagi et est en froid avec son ancien groupe d'amis. Il a abandonné son projet de monter un groupe en vue de participer à un tremplin musical et a planté les organisateurs du défilé scolaire dont il devait faire partie.Un jour, il tombe par hasard sur Nim, une jeune fille qui était son amie à l'école primaire et qui vient de se faire plaquée par son petit ami. Les deux ados mal dans leur peau vont se mettre ensemble, amenant progressivement Tim à se poser des questions sur ce qu'il veut réellement faire. De son côté, Mon qui poursuit envers et contre tout le projet de groupe de rock a décidé de se mettre à la batterie et s'avère étonnamment doué.Les deux comparses décident finalement de former un duo et parviennent à convaincre l'administration scolaire de les laisser jouer au lycée de filles où étudie Nim. Tout ne va pas se dérouler exactement comme prévu...
L'Agent B. (pour Brigitte) est en charge de l'opération Margarita : elle doit voler le plan permettant de localiser une extraordinaire perle précieuse. Mais ce plan est en possession de l'infâme Giovanni, un mafiosi sans scrupule. L'enquête de Brigitte la mènera à l'île de Huahine Nui où se trouve le repaire de Giovanni et de son maléfique bras droit, Ivan. Elle aura besoin de tout son savoir faire d'agent secret (séduction, double jeu, techniques de ninja) et de l'aide du bel agent T.12 pour tenter de mettre la mainsur la perle convoitée, tout en sau-vant la femme de Giovanni, Moana, des griffes de ce dernier. Brigitte et l'Agent T.12 parviendront-ils à protéger Moana et son futur bébé de la colère de Gio-vanni ? Réussiront-ils à subtiliser la Margarita ? Brigitte saura-t-elle résister à l'attirance qu'elle ressent pour l'agent T.12 et qui met leur mission en danger ? Et est-elle vraiment le seul agent secret chien du service ?Avec Brigitte et la perle cachée, Aisha Franz réussi une malicieuse comédie d'aventure, un savoureux mélange des genres aux multiples rebondissements, quelque part entre Les 4 As, Ric Hochet et l'Inspecteur Canardo...
Après La Douleur, quelle chose étrange publiée en octobre 2018, Steve Haines consacre un nouveau petit précis à un thème de santé. Il se penche ici sur l'anxiété, parfois considérée comme le nouveau mal du siècle. En trente-deux pages, Haines brosse un tableau synthétique de ce que l'on sait sur cette émotion désagréable ressentie par tout le monde (sauf par les psychopathes), à des degrés plus ou moins importants. Steve Haines présente les nombreux facteurs considérés comme des causes pouvant accroître l'état d'anxiété, il détaille les différentes manifestations de ce trouble, et présente des pistes d'actions pour ceux qui en souffrent le plus ; les personnes pour lesquelles de nombreuses décisions du quotidien deviennent presque une question de vie ou de mort et provoquent des crises de panique.Comme dans le précédent volume, l'illustratrice anglaise Sophie Standing met en dessin le texte de Haines, avec un vrai travail stylistique et la volonté de rendre compréhensible les explications du scénariste mais aussi de trouver des astuces graphiques tout en utilisant une palette de couleurs et un style singuliers, inhabituels dans le registre de la bande dessinée didactique.
Mana Neyestani est réfugié en France depuis 2011 après avoir dû s'enfuir d'Iran à cause d'un dessin, des événements qu'il a décrits dans son premier livre, Une Métamorphose Iranienne (çà et là/arte éditions, 2012). Dans Trois Heures, il raconte comment sa condition de réfugié lui pèse, condamné à ne pas pouvoir revenir dans son pays où il risque la prison à vie, tout en ne sentant pas encore chez lui en France.Cette condition lui a été cruellement rappelée en 2017, au moment où il s'apprêtait à s'envoler pour le Canada pour rendre visite à son frère. Bloqué à l'aéroport par la compagnie aérienne qui ne savait pas comment traiter son titre de voyage de réfugié, Mana Neyestani s'est heurté à un mur d'incompréhension. Trois Heures détaille cette longue attente durant laquelle il ne peut que constater son impuissance et le peu d'attention accordée aux personnes dans sa position.C'est aussi l'occasion pour cet homme timide qui n'ose jamais élever la voix ou défendre ses intérêts de se livrer à un exercice d'introspection. Un récit poignant, parfois drôle et tout le temps honnête, sur un homme forcé à l'exil mais dont le pays d'accueil le traite encore trop souvent comme un intrus.
Après La douleur quelle chose étrange (octobre 2018) et L'Anxiété quelle chose étrange (mars 2019), Steve Haines consacre un nouveau petit précis à un thème de santé. Il se penche ici sur le traumatisme psychique, qui touche tout le monde à des degrés plus ou moins importants. En trente-deux pages, Haines brosse un tableau synthétique de ce que l'on sait sur ce phénomène psychologique en s'attardant notamment sur sa manifestation la plus courante, la dissociation.Cette réaction de notre cerveau à un ou plusieurs événements insupportables se manifeste par des amnésies sélectives ou une sensation de déconnexion de son propre corps dans le cas des expériences les plus traumatisantes. Comme dans ses précédents ouvrages, Steve Haines propose également des pistes pour les personnes qui souffrent de traumatismes psychiques, à base de techniques simples qui peuvent permettre de diminuer l'intensité des troubles ressentis.L'illustratrice anglaise Sophie Standing, déjà dessinatrice des deux autres essais de Steve Haines, met à nouveau en dessin le texte avec un vrai travail stylistique et la volonté de rendre compréhensible les explications du scénariste mais aussi de trouver des astuces graphiques tout en utilisant une palette de couleurs et un style singuliers, inhabituels dans le registre de la bande dessinée didactique.
Hiver rouge est une histoire d'amour en plein coeur de l'hiver suédois vers la fin des années 1970, dans une petite ville du nord du pays. Les sociaux-démocrates ont récemment perdu le pouvoir, divers groupes communistes s'activent au niveau national mais aussi dans les rues et les entreprises de la bourgade. Mère de trois enfants et employée à la section locale du parti social-démocrate, Siv tombe amoureuse d'un jeune maoïste, Ulrik, arrivé du sud de la Suède pour travailler à l'aciérie du coin tout en militant pour un groupuscule politique. Les enfants de Sirv observent ce qui se passe mais ne comprennent pas vraiment le petit manège des adultes. L'un des objectifs d'Ulrik est d'infiltrer le syndicat des ouvriers de l'aciérie, où travaille également Börje, le mari de Siv et militant social-démocrate. Quand le chef du groupe d'Ulrik découvre que celui-ci entretient une relation avec Siv, Ulrik est convoqué par les membres de son groupeet accusé de les espionner pour le compte de Börje. Ils obligent alors Ulrik à quitter la ville sur le champ, laissant Siv seule alors qu'elle vient de tout avouer à son mari et à ses enfants.Hiver Rouge est le récit de deux engagements qui vont se heurter : un amour passionnel et un militantisme politique aux répercussions dramatiques.
Sara est le premier roman graphique d'une auteure espagnole, Anapurna (de son vrai nom Ana Sainz), récompensé par le Prix Fnac Salamandra en 2015. Dans ce récit, une jeune artiste, Sara, quitte l'Espagne pour suivre une formation dans un atelier de gravure à Karlsruhe, en Allemagne, alors que son père vient tout juste de décéder. Elle débarque dans ce pays inconnu, maîtrisant très mal la langue. Encore sous le choc de la mort de son père, Sara n'est pas rassurée par son nouvel environnement. Elle vit chez Greta, une vieille allemande très douce mais un peu mystérieuse. La nuit, Sara entend des bruits inquiétants en provenance du sous-sol de la maison. Elle en vient à se demander si Greta n'est pas une dangereuse maniaque...Partiellement inspiré d’événements arrivés à l'auteur (le décès de son père et un séjour en Allemagne dans le cadre de ses études artistiques), Sara est un récit sur la frontière parfois ténue entre la raison et la folie qui traite de la paranoïa, de la perte d'un être cher et de la tragédie historique. Au diapason des pensées du personnage principal, les fines hachures du dessin remplissent tout l'espace des cases, contribuant à créer un climat étouffant et oppressant et la bichromie par petites touches contraste avec la noirceur des fantasmes de Sara et ses démons personnels. Un premier ouvrage remarquablement maîtrisé.
Devant le succès de ses compatriotes écrivains, dont les polars se vendent par millions et sont adaptés à Hollywood, le dessinateur suédois Henrik Lange a décidé qu’il méritait lui aussi sa part de gâteau. Mais plutôt que de livrer une resucée de Millenium, il a choisi de réaliser un précis d’écriture de polar ironique et décalé.Grâce à Comment écrire un polar suédois sans se fatiguer, vous apprendrez à construire à coup sûr une intrigue haletante et des personnages charismatiques ; à capitaliser sur l’engouement actuel pour la Scandinavie - ses cabanes de bois, ses forêts de pins et son alphabet bizarre.Vous bénéficierez de conseils pour faire durer votre carrière d’auteur : laisser des sous-intrigues non résolues pour optimiser vos chances d’écrire une suite, inclure dans votre livre les scènes qui sauront intéresser les producteurs de films, mentionner des marques à tout-va pour préparer le terrain à des placements produits lucratifs… Enfin, comme rien ne vaut l’apprentissage par l’exemple, vous prendrez connaissance de quelques classiques du polar suédois (de Stieg Larsson, Hening Mankell…) grâce à des résumés de romans policiers en quatre cases de bande dessinée.Comment écrire un polar suédois sans se fatiguer est un petit livre malicieux, dans lequel Henrik Lange s’amuse des clichés inhérents au genre tout en lui rendant hommage.
jack, un jeune américain réquisitionné par l'armée, est sur le point de partir pour le combat, qu'on imagine en irak.il se remémore les derniers moments passés avec une jeune étudiante rencontrée sur le campus peu avant son départ. leur histoire tout juste amorcée laisse poindre les regrets, les si seulement. nuits blanches est le récit de ces dernières nuits passées ensemble au cours de la période la plus froide de l'année, dans la ville de duluth, minnesota.
Confessions sur une jeunesse amoureuse agitée, cinq ans après les événements décrits dans Trop n'est pas Assez (Prix Révélation Angoulême 2011 et Prix Artémisia 2011). Autriche, 1989. Ulli Lust a vingt-deux ans et vit désormais à Vienne où elle tente de faire carrière comme illustratrice tout en alternant petits boulots et aide sociale. Elle revient tous les week-ends chez ses parents, dans la campagne autrichienne, pour passer du temps avec son jeune fils, Philipp, qu'elle a eu à dix-sept ans suite à une rencontre sans lendemain.Ulli vit avec Georg, acteur dans une petite troupe de théâtre, limite dépressif et beaucoup plus âgé qu'elle. Suite à une rencontre dans un parc, elle s'engage dans une relation avec Kim, un jeune nigérien récemment arrivé en Autriche et une intense passion charnelle va se nouer entre eux. Mais Ulli tient à continuer sa relation avec Georg, tout en étant avec Kim... Ce nouvel opus autobiographique d'Ulli Lust est une réussite totale.On y retrouve son sens de la narration, le talent de cet auteur pour mettre en scène sa jeunesse, et sa capacité à transmettre aux lecteurs les émotions, les passions, les peurs qu'elle a elle-même ressenties il y a des années. Programmé pour une parution en octobre 2017 par la prestigieuse maison d'édition allemande Suhrkamp, Alors que j'essayais d'être quelqu'un de bien sortira dès le mois suivant en France.
Simon Adams n'est pas l'un de ces pères distants et froids. C'est un papa jeune et moderne, impliqué, qui donnerait tout pour sa fille. Pour le prouver il a déjà sacrifié sa carrière de graphiste, sa fierté et des pans entiers de sa santé mentale. Mais en dépit de son amour pour sa petite famille, Simon reste humain. Malgré les meilleures intentions il se retrouve parfois perdu et désorienté par les conflits entre ses propres aspirations, les besoins de sa petite fille et ceux de sa femme.
Avec Comment le roi a perdu sa tête, Ville Ranta, chef de file de la scène indé finlandaise, nous trimbale dans un récit complètement foutraque et surréaliste, qui n'est pas sans rappeler le cultissime Monty Python Sacré Graal. Le roi de Ville Ranta tente lui, plus humblement, de s'occuper tant bien que mal de ses trois filles adolescentes, de sa mère subclaquante, de son château qui tombe en ruine et de son amante bouffonne mais pas folle. Tout ça, sans oublier de libérer des princesses prisonnières de dragons et de chercher des réponses métaphysiques à ses nombreux problèmes existentiels.
Cet été là avait très mal commencé pour Daniel Bagnold, un jeune anglais de 15 ans. Au lieu d'aller passer ses vacances en Floride avec son père qu'il ne voit jamais, Daniel se retrouve coincé tout l'été avec sa mère Sue ; le cauchemar absolu pour cet ado peu habitué à passer des journées entières en tête à tête avec sa progénitrice. Les six semaines de congés vont s'écouler au rythme lent des parties de jeux vidéos, des discussions sans fin de Daniel avec son pote Kyle, et de ses tentatives de monter un groupe de Hard-Rock poétiquement nommé SkullSlayer (« massacreur de crânes »). Sue, 52 ans et bibliothécaire, est confrontée à la difficulté de communiquer avec son fils amorphe...
Liz Prince a grandi dans la banlieue de Santa Fé, au Nouveau Mexique, à la fin des années 1980. Elle n'était pas du tout girly et détestait s'habiller « en fille », mais elle n'était évidemment pas non plus un garçon, comme lui fit clairement comprendre le coach de base-ball de l'équipe junior locale. Elle était quelque part entre les deux. Et ce n'était pas une zone très confortable, avec les forces de l'école primaire, du collège, de ses parents, de ses amis et de ses amours qui la tiraillaient dans un sens ou dans l'autre... Petit à petit, au fur et à mesure de ses rencontres, elle apprend à composer avec les réactions de son entourage et à se construire une identité propre.
Ville Nouvelle dévoile le quotidien d'une équipe d'architectes entre 1958 et 1977, ainsi que l'avancée de leur projet de reconstruction d'une ville européenne, à la suite des ravages de la guerre. Ce qui, au départ, devait être un chantier novateur, habité par la soif du progrès ainsi que le désir de s'affranchir du passé et de révolutionner le monde, prend progressivement mauvaise tournure. L'euphorie initiale fait place à l'abattement. Le futur qui avait été idéalisé devient une dure réalité qui déçoit. On fini par construire une ville où l'homme n'a plus vraiment sa place, où tout est robotisé. Mêmes les architectes sont remplacés par des machines et il ne reste plus personne pour servir le café...
Après une collision avec une comète et l'effondrement de leur civilisation, les survivants d'une planète dévastée combattent pour leur survie. Les suppôts de l'Ordre, sous la férule de Maître Grène, tyrannisent la population et l'ensemble des clans de la planète. Deux rescapés, Wilm et Klavir entament une quête pour retrouver une personne disparue pendant qu'un olibrius amnésique - qui s'avère être une véritable machine de guerre - erre sans but dans le désert, massacrant tout ce qui croise son chemin. Kazimir Strzepek imbrique de multiples histoires dans un récit d'aventure post-apocalyptique extraordinairement détaillé et d'une imagination débridée. Etoile du Chagrin est une série en 6 volumes (parution du prochain volume en octobre 2009).
Serpents et Échelles est la troisième collaboration de Campbell et Moore après From Hell et La Coiffe de Naissance. Voilà une oeuvre qui reste inédite à ce jour en langue française. Publié en 2001 au format comic book par Eddie Campbell, Serpents et Echelles est également l'un des textes les plus poétiques d'Alan Moore.À travers les portraits de personnalités marquantes de l'histoire de l'Angleterre, il revisite la création de l'univers, de l'homme, et s'interroge sur les sources de l'art et de l'imaginaire des hommes et des artistes. Il poursuit également sa réflexion sur l'influence des lieux sur la psyché des personnes qui les habitent, et sur la nature des liens entre le monde réel et le monde magique.« Nous écrivons de belles paroles et pensons que nous jouons le jeu suprême, mais durant tout ce temps, ce n'est qu'une partie de Serpents et Échelles. » Alan Moore
Points de Vues rassemble les premiers comic strips à avoir jamais été publiés dans le New York Times . Publiées sous le nom de Eye of the Beholder , littéralement l'oeil de l'observateur et entièrement réalisées à la carte à gratter, ces histoires courtes sans paroles sont une nouvelle occasion pour Peter Kuper de laisser libre cours à son regard critique, tout en rendant hommage à Franz Masereel et Lynd Ward, les maîtres du récit en gravure sur bois. Dans Points de Vues , Peter Kuper brosse un portrait parfois humoristique et souvent acerbe de ses concitoyens new-yorkais, avec un accent particulier sur les travers de la société de consommation, ce qui ne saurait surprendre de la part de cet auteur, co-fondateur en 1979 de la revue de bande dessinée politique World War 3 Illustrated .
Conçu et réalisé en l’espace de quelques mois par Gregory Benton en « stream of consciousness » (écriture automatique), B+F est une expérience de lecture peu commune, une décoiffante invitation à un voyage onirique et fantastique. Le lecteur suit les pérégrinations d’une femme nue et d’un énorme chien jaune sur une planète dotée d’une flore luxuriante, peuplée de créatures dangereuses et de tribus sauvages. Couleurs éclatantes, récit sans parole, les somptueuses planches au grand format happent le regard et plongent le lecteur dans un enchaînement de péripéties où le dessin rond, presque disneyien, et les couleurs flamboyantes contrastent avec la violence de certaines situations. Dans ce conte fantastique, tout peut arriver, les personnages se font manger, régurgiter, découper pour renaître le page suivante et continuer leur périple à travers ce monde étrange.
Deux amis d'enfance qui s'étaient perdus de vue, sont réunis pour une nuit à l'endroit où ils passaient auparavant leurs vacances d'été. Ils sont tous les deux à un moment difficile de leur vie : Jim, jeune artiste sans emploi, sort d'une rupture et Emily est une jeune mère récemment divorcée. Ils passent une dernière soirée ensemble avant le départ d'Emily qui va refaire sa vie dans une autre ville. En se promenant dans ces lieux riches en souvenirs partagés, ils se remémorent des instants de leur amitié passée. Cette longue conversation révèle les traces de leurs amoures adolescentes. Au fil de l'eau est le récit du souvenir empreint de nostalgie de cette relation qui continue encore à les troubler. La narration et les dialogues tout en retenue de Joel Orff sont complémentaires de son dessin suggestif qui tend par instant vers le surréalisme.
Après le massif, Alec qui couvrait des décennies de sa propre vie, Eddie Campbell réalise cet ouvrage beaucoup plus modeste en taille, mais tout aussi magistral, consacré à un écrivain d'âge moyen, refoulé sexuel. Ce dramaturge a rencontré le succès en écrivant sur la vie, mais il échoue totalement à vivre la sienne. Le quotidien de ce personnage solitaire est dépeint dans une série de vignettes, un trajet dans l'autobus, l'encaissement d'un chèque, un déjeuner avec son agent, qui en général provoquent chez lui moults fantasmes sexuels. Peu à peu, il se trouve de nouveau en prise avec le monde en se rapprochant de sa famille dont il n'avait plus de nouvelles depuis qu'il avait utilisé l'histoire de ses proches comme matériau pour ses pièces. Il commence à développer des liens affectifs avec son entourage (son frère handicapé mental, l'aide-soignante de celui-ci), ce qui aura un effet délétère sur sa créativité.
Originaire de la ville de Pittsburgh (Pennsylvanie) où il habite toujours, Frank Santoro tente avec ce nouveau livre de comprendre comment ses parents, divorcés depuis près de 30 ans, en sont arrivés à ne plus s'adresser la parole alors qu'ils travaillent dans le même endroit. Il retrace l'histoire compliquée de sa famille, irlandaise du côté de sa mère et italo-écossaise du côté de son père en remontant aux prémices de la relation de ses parents, mariés très jeunes en pleine guerre du Vietnam. La vie de cette famille aux relations très conflictuelles tournait autour de la petite boutique du grand-père, dans cette ancienne ville industrielle dont la population est passée de près de 700 000 habitants dans les années 1950 à tout juste 300 000 habitants de nos jours, une ville ruinée par les différentes crises économiques qui ont frappé la Rust belt américaine.
Vous avez mis des années à peaufiner le sourire niais que vous arborez dès que quelquun mentionne Proust ou Joyce devant vous. Vous êtes persuadé que LHistoire de Pi est un une émission de télé-réalité et 1984 vous évoque Duran Duran ou la création de Canal +. Nous sommes là pour vous sauver ! 90 livres cultes à lusage des personnes pressées est la solution idéale pour ceux qui nont pas le temps de lire entièrement Gatsby le Magnifique ou dOrgueil & Préjugé. Nous vous proposons La Nausée résumée en cinq phrases, Mort dun commis voyageur en trois cases de bande dessinée... Bref, nous vous offrons la crédibilité littéraire dont vous rêviez pour vos dîners en ville,tout ça en moins de temps quil nen faut pour épeler Lingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche.
A l'été 1984, deux jeunes punks autrichiennes de dix-sept ans, Ulli et Edi décident sur un coup de tête de partir passer quelques semaines en Italie, sans papiers d'identité, avec pour seul bagage leurssacs de couchage et les vêtements qu'elles ont sur le dos. Leur voyage durera deux mois, et les mènera de Vienne à Vérone, en passant par Rome et Naples pour terminer en Sicile...Trop n'est pas assez est le récit autobiographique de cette aventure, à travers les quelques bonnes rencontres et les très nombreuses galères de Ulli et Edi. Après un départ presque bucolique à travers les Alpes, leur parcours se transforme progressivement en cauchemar : les deux femmes sont confrontées à une constante violence sexuelle, des macs italiens jusqu'aux mafiosi siciliens. Elles continueront leur voyage jusqu'au bout, envers et contre tout.
Les histoires des 4 volumes déjà publiés sont accompagnées ici de 80 pages inédites (il s'agit d'histoires courtes publiées dans la presse anglosaxonne et réalisées entre 2002 et 2008). Ce recueil regroupe la totalité des histoires autobiographiques écrites et dessinées par Eddie Campbell, c'est un aperçu unique en son genre sur les trente ans de la vie d'un auteur de bande dessinée (les histoires compilées dans l'intégrale couvrant la période de 1977 à 2008).Brillamment observées et exprimées avec finesse, les histoires d'Alec sont une version de la propre vie d'Eddie Campbell, à travers le filtre de son alter ego Alec MacGarry. La capacité hors-norme de l'auteur à la distanciation et son sens affuté de l'autodérision font du moindre événement une opportunité de faire de l'esprit. Alec est tout simplement un chef d'oeuvre de l'autobiographie visuelle et fait partie du patrimoine mondial de la bande dessinée.
Le nouveau roman graphique de Dash Shaw, entre anticipation et récit initiatique. Danny et son grand frère Luke, sont deux ados américains dont le père est rédacteur en chef d’un magazine consacré aux parcs d’attraction. Intrigué par une annonce parue dans ce magazine, Luke quitte le giron familial pour aller travailler sur le chantier d’un nouveau parc, Clockworld, en construction sur la mystérieuse île de X. Une année s’écoule, et la famille est sans nouvelle de Luke. Danny décide de partir à sa recherche et de rejoindre l’île...Il est accueilli par son frère qui a désormais une petite amie et ne ressemble plus du tout au boy-scout modèle qu’il était. Déstabilisé, Danny tente de convaincre son frère de revenir aux États-Unis. Il découvre un pays étrange, où personne ne parle anglais, et dont les habitants sont sous la coupe de Otis Sharpe, un scientifique mégalomane à l’origine du projet Clockworld (un parc regroupant des attractions historiques animées par des automates).
Souvent présenté comme un conte de fée féministe, Château l'Attente est considéré comme l'un des meilleurs romans graphiques américains dans l'univers du fantastique.Destiné aux enfants comme aux adultes, Château l'Attente est un conte de fées sans chevalier à l'armure étincelante, sans princesse à sauver, sans ultime bataille entre les forces du Bien et du Mal, mais avec des personnages confrontés au quotidien dans un monde peuplé de fées, de lutins, et de monstres en tout genre.A travers l'histoire des nombreux protagonistes qui habitent ce château oublié et transformé en sanctuaire, Linda Medley aborde des thèmes contemporains comme les violences conjugales, l'acceptation des différences, le rôle des femmes dans la société... et brosse d'extraordinaires portraits de femmes.Château l'Attente est un phénomène de l'édition indépendante aux Etats-Unis. Initiée par son auteur en 1996, la série a connu un énorme succès critique, récompensé par plusieurs Eisner Awards et un Harvey Award.
Tammy Cho est docteur, mais dans un domaine un peu particulier : par l'intermédiaire du Charon, une machine révolutionnaire construite pas son père, elle se projette dans l'esprit de personnes tout juste décédées pour les ramener à la vie... Une opportunité irrésistible pour ceux qui peuvent se le permettre, cependant, le répit accordé est de courte durée, les riches patients ramenés à la vie ayant seulement quelques jours pour faire leurs adieux à leur entourage, mettre leurs affaires - et notamment leurs testaments - en ordre, avant de mourir pour de bon. Ainsi, lorsque Mme Bell meurt des suites d'un accident de natation, elle est temporairement ressuscitée à la demande de sa fille, Laura. Mais la vie dans l'au-delà peut parfois s'avérer préférable à celle de notre monde et Mme Bell vit très mal ce retour forcé. Peu préoccupés par les états d'âme de ces patients, Tammy, son père et leur assistant William, continuent leur activité jusqu'à ce qu'une intervention du père de Tammy tourne mal et qu'elle soit obligée de se projeter dans l'esprit de celui-ci.
Tsav 8 est le nouveau roman graphique du dessinateur de Ferme 54 (Sélection Officielle Angoulême 2009). Dans cet ouvrage autobiographique, Gilad Seliktar aborde un aspect particulier de l'armée israélienne : tous les Israéliens ayant fait leur service militaire (soit la quasi-totalité de la population adulte) sont obligatoirement réservistes jusqu'à l'âge de 40 ans, ce qui signifie qu'ils doivent effectuer chaque année une période de réserve d'un mois et qu'ils sont toujours mobilisables en cas de conflit.En novembre 2012, Gilad, reçoit un Tsav 8, un ordre de mobilisation ; l'état d'urgence est décrété alors qu'une pluie de roquettes s'abat sur Israël et que l'armée prépare une inter-vention lourde dans la bande de Gaza, l'opération « Pilier de Défense ». Accompagné par un conducteur de bus, Gilad Seliktar est affecté à la distribution d'ordres de mobilisation à des réservistes à travers tout le pays. Une rencontreimprévue au cours de ce voyage lui remet en mémoire son propre service militaire - qu'il aurait préféré oublier - et notamment un incident avec un ancien compagnon d'armes qui s'était tatoué un dessin de Gilad sur le torse...
Blanca sait que les fantômes n'existent pas. Ni les extraterrestres. Rien de tout ça n'existe. En revanche, ses amis sont bien réels. Eric, Sam, qu'elle n'a pas vue depuis trois ans, et Cookiefire, une youtubeuse fan de mangas à l'eau de rose. Blanca distingue très bien ce qui est réel et ce qui ne l'est pas, mais il y a cet être étrange qui apparaît et que personne ne peut voir, sauf elle. Serait-ce une sorte d'avertissement ? Pour le moment, ce qui semblait devoir être un jour comme les autres s'est terminé par une nouvelle apparition mystérieuse suivie d'une découverte macabre : le cadavre d'une fille sur la plage.Cet événement replonge Blanca dans ses souvenirs du terrible accident qui s'est déroulé des années auparavant... Après Proches Rencontres qui abordait le thème des victimes d'enlèvements par des extraterrestres, Anabel Colazo continue d'explorer les mythes de la pop culture, dans un récit inspiré des creepypastas , ces légendes urbaines qui circulent sur internet. Comme dans son précédent livre, Anabel Colazo pratique les faux semblants : le dessin crayonné, les personnages aux traits enfantins et les couleurs explosives dissimulent en réalité de sombres secrets.
Le Brésil a été l'un des principaux pays pratiquant l'esclavage, jusqu'a son abrogation en 1888. En provenance d'Angola et du Mozambique, les esclaves étaient essentiellement affectés à l'exploitation de la canne à sucre ou des mines d'or, mais aussi pour les taches ménagères dans le cas des femmes. Certains esclaves se révoltaient, prenaient les armes et se réfugiaient dans la jungle pour créer des communautés, appele es « quilombos », où « cumbe », ou ils vivaient en autarcie.A travers quatre nouvelles, en partie inspirées d'événements historiques, le dessinateur brésilien Marcelo d'Salete raconte des histoires d'esclaves marrons au 17e siècle, des hommes, femmes et enfants confrontés à leurs tortionnaires et décidés à se libérer du joug de l'esclavage à tout prix...Dans la première histoire, intitulée Calunga, un jeune esclave tente de convaincre sa compagne de s'enfuir avec lui. Dans Sumidouro (Le Puit), une femme est prise entre deux feux ; violée par son maî tre et jalousée par la femme de celui-ci. Dans la nouvelle Cumbe, un groupe d'esclaves marrons fomente une rébellion. La dernière histoire, Malungo, est consacrée à des quilombolas qui reviennent dans une plantation pour se venger d'exactions.
Après sa remarquable bande dessinée FilmoGraphique qui était consacrée au cinéma, l'auteur écossais Edward Ross se penche sur l'histoire du jeu vidéo. Il brosse un portait approfondi de ce medium à travers l'histoire en remontant aux origines des tout premiers jeux joués par les hommes, puis l'apparition des premiers ordinateurs, des premiers jeux d'arcade, des premières consoles jusqu'aux innovations les plus récentes.Edward Ross analyse l'influence des jeux dans notre société, sur nos comportements et il explique pourquoi ils nous fascinent tant, quels en sont les ressorts narratifs, techniques, scientifiques, et pourquoi tellement de joueurs y consacrent autant de temps. A travers une multitude de références, Edward Ross montre l'extraordinaire variété des jeux, des plus rudimentaires aux plus sophistiqués, du FPS au jeux de plate forme en passant par les jeux en ligne multijoueurs et les jeux de stratégie.Edward Ross propose une vision synthétique et foisonnante, complétée par de très nombreuses citations de théoriciens, de créateurs et de journalistes spécialistes du domaine, s'appuyant sur desexemples allant de Grand Theft Auto aux jeux indépendants queer pour illustrer son propos. La Vie des jeux est une passionnante plongée dans un monde d'infinies possibilités.
Auteur d'Une Métamorphose Iranienne et de l'Araignée de Mashhad, Mana Neyestani est aussi dessinateur de presse depuis l'âge de 16 ans. D'abord en Iran, pour des journaux réformistes puis gouvernementaux - jusqu'à un dessin qui provoquera son emprisonnement et sa fuite à l'étranger -, puis en Malaisie, entre 2006 et 2011, et enfin en France, où il vit en tant que réfugié politique. Son travail d'illustrateur pour des sites dissidents iraniens a connu un énorme retentissement à partir de 2009 et des mouvements de contestation d'une partie de la population iranienne. Il est depuis devenu l'un des porte-paroles de la contestation du régime théocratique et tyrannique de la république islamique d'Iran. Membre de l'association Cartooning for Peace, créée par Plantu, il a reçu le prix international du Dessin de Presse, le 3 mai 2012, des mains de Koffi Annan. À travers ses dessins aux fines hachures rappelant ceux de Serre et de Topor, Mana Neyestani porte un regard empreint d'humour noir sur le monde, et notamment sur la situation politique en Iran et dans d'autres pays du Moyen-Orient (Syrie, Israël, Palestine...). Cette nouvelle édition de ce recueil de dessins de presse rassemble plus de 200 illustrations dont 30 nouveaux dessins.
Hommage humoristique aux séries de super héros des années 1980 de Marvel et DC Comics, cette seconde bande dessinée de Mike Dawson (après Freddie et Moi) est un double livre.Au recto le lecteur découvrira les grandes étapes de la vie de Colin Turney alias Ace-Face, né en 1948 en Angleterre, sans bras, et qui sera doté par un oncle scientifique d'appendices en fer terriblement puissants mais surtout très embarrassants. Une fois adulte, Colin prend la mesure des responsabilités qui viennent avec ses pouvoirs et prend le nom de Ace-Face en hommage au Who avant d'aller affronter les forces du mal et les poivrots du coin. Ace-Face deviendra le plus grand super-héros du Swinging London des années 1960. Après la naissance de son fils, Colin prend sa retraite et devient enseignant aux États-Unis pour profiter de la vie de famille...Au verso, Les Aventures de Jack & Max, deux jeunes frères particulièrement turbulents et dotés de fantastiques super-pouvoirs, l'un peut téléporter tout ce qu'il veut et l'autre est télékinésiste. Malheureusement les deux gamins utilisent leurs pouvoirs essentiellement pour se battre l'un contre l'autre au grand désespoir de leurs super parents.
En Islande, on raconte depuis la nuit de temps des histoires de personnes qui disparaissent sans laisser de trace, happées par la nature ou par les puissances magiques de l'île. Axel, un jeune suédois de 16 ans ne croit pas à ces balivernes, et il est particulièrement remonté contre sa mère qui l'a obligé à participer à un voyage en Islande avec son petit ami Toralf qu'il n'apprécie guère. L'ado aurait de loin préféré partir en Thaïlande, ou rejoindre son père pour des vacances en Grèce... Coincé avec les deux adultes, l'ado mal dans sa peau prend son mal en patience. Le trio parcourt le pays et ses extraordinaires paysages, sa nature violente et spectaculaire, pendant que Toralf tente de nouer contact avec l'adolescent renfermé. Mais le voyage va tourner court suite à un dramatique incident, alors même que Toralf commençait à réussir à communiquer avec Axel...Dans ce nouveau livre de l'auteur de Peindre sur le rivage (Ed L'An 2), on retrouve l'attrait d'Anneli Furmark pour la nature et les paysages nordiques, dans une fiction dramatique tout en nuances où les spectaculaires paysages islandais contrastent avec la relation des trois protagonistes, les non-dits qui laissent soudain jaillir des violentes éruptions de rancoeur, à l'image des geysers de l'île.
Mon, un jeune ado thaïlandais, fait sa rentrée des classes dans un nouveau lycée professionnel où il ne connaît encore personne mais où il est fermement décidé à trouver une petite copine. En lieu et place d'une petite amie, il fait rapidement la connaissance de Tim, forte tête du lycée et guitariste fan des Ramones. Mon va se lier d'amitié avec Tim et il réussit petit à petit à s'intégrer dans son groupe d'amis. Désoeuvrés et très peu motivés par leurs études, les lascars vont chercher à monter un groupe de rock tout en tentant de survivre à l'ennui qui les submerge cette année-là. Premier volume d'une trilogie consacrée à un trio d'ados, Juice permet de découvrir un nouveau pan du travail d'Art Jeeno, le jeune prodige de la scène thaïlandaise, dont Çà et là a déjà publié Now en janvier 2018. Dans Juice, il met en scène le quotidien de ces ados thaïlandais sous pression, obligés d'être en uniforme au lycée et obnubilés par les filles, qui cherchent un exutoire à travers la musique occidentale. Dessinateur virtuose, Art Jeeno donne énormément de dynamisme à ses personnages volubiles et hyper expressifs, le trait vif et le découpage énergique étant au diapason de la véhémence de ces ados impulsifs.
Rosangela souffre du syndrome de la femme parfaite. Cette habitante de Niteroi (État de Rio de Janeiro) est une dentiste reconnue, elle a son propre cabinet. Son mari, un cardiologue à succès, a bon caractère et est très amoureux d'elle. Ses enfants préadolescents étudient dans des écoles privées et sont de véritables petites merveilles. Elle a une belle voiture neuve et son compte bancaire est bien rempli...Le seul problème, c'est cette cousine aux magnifiques cheveux blonds. Cette cousine qui, en dépit d'être pauvre, de s'être fait plaquer par son mari et de vivre chez ses parents dans une banlieue sordide, fait face à ses problèmes avec une tranquillité d'esprit désarmante. Et surtout avec ce sourire toujours éclatant qui, aux yeux de Rosangela, semble refléter les feux de l'enfer. Obnubilée par cette cousine qui sourit sans arrêt à la vie, Rosangela remet tout en cause, quitte mari et enfants et tombe dans une spirale autodestructrice qui finira tragiquement.Après le brillant Tungstène, primé à Angoulême en 2016, Marcello Quintanilha revient avec un suspense psychologique virtuose, le portrait au scalpel d'une femme envieuse qui perd complètement pied.
Rob et Louise, deux jeunes trentenaires d'une petite ville anglaise des West Midlands, en plein centre de l'Angleterre, sont sur le point de se marier lorsqu'ils sont licenciés par la manufacture de faïences qui les employait tous les deux. Rob et Louise réagissent très différemment. Elle entame tout de suite des recherches pour trouver un autre emploi. Lui n'accepte pas son licenciement, se refuse à changer d'employeur, et encore plus de métier. En plein déni, il cache son licenciement à sa famille et à ses amis et sombre dans la dépression. Leur relation se dégrade au fur et à mesure jusqu'à peut-être menacer leur couple.Initialement publié dans la collection Casterman écritures il y a 15 ans et depuis longtemps indisponible, Breakfast After Noon est le premier roman graphique d'Andi Watson publié en France. On retrouve la patte de cet auteur sensible à la peinture des relations amoureuses et au réalisme social et en toile de fond la crise économique du post-thatcherisme qui a frappé de plein fouet les régions industrielles anglaises. Avec la publication de Breakfast After Noon, la totalité des oeuvres de cet auteur anglais incontournable est désormais au catalogue des éditions çà et Là, avec Slow News Day, Rupture, Little Star et Points de Chute.
Le retour du plus connus des dessinateurs de Cleveland (après Joe Shuster), dans une anthologie de ses histoires courtes ! Derf Backderf a réalisé des strips hebdomadaires pendant près d'un quart de siècle, entre 1990 et 2014. D'abord diffusés dans les journaux gratuits de la ville de Cleveland, ces strips atteindront par la suite jusqu'à 140 journaux du pays. Voici 200 de ces histoires rassemblées pour la première fois en un unique volume. Dans True Stories, on croise des illuminés en tous genre, pris sur le vif dans la rue ou dans des magasins, des scène du quotidien qui font mouche. True Stories, c'est l'Amérique profonde, dérangée, saturée de malbouffe, foutraque. On retrouve avec bonheur la patte de cet auteur dont le dessin, en construction au début des années 1990, évolue au fil des histoires et cette faculté à déceler les situations baroques et à croquer des personnages marquants, alliée à un art consommé de la chute.« Oui, tout ce qui est dans ce livre est réellement arrivé. J'ai été personnellement témoin de la plupart de mes True Stories. Les autres m'ont été rapportées par des amis en lesquels j'ai confiance. Devoir réaliser un strip chaque semaine ne me manque pas vraiment. Ce qui me manque, c'est de me balader dans les rues de la ville à la recherche de gens bizarres. Ça a toujours été ce qui me plaisait le plus dans ce boulot » Derf Backderf.
Chez les Fun, tout le monde s'adore et les membres de la famille remercient chaque jour le ciel pour leur bonheur. Le père, Robert Fun, dessinateur d'un strip à succès dans lequel il met en scène sa propre famille et la mère, Marsha, femme au foyer modèle, ont quatre enfants, Robby, Molly, Mikey et J.T. Mais derrière cette façade de bonheur idéal se dissimulent de profondes fêlures. À la mort de la mère de Robert, l'édifice se craquelle et la famille Fun se décompose.Le père devient neurasthénique, la fille aînée a des visions de sa grand-mère décédée et se transforme en dévote, la mère tombe sous l'emprise d'un gourou et le fils aîné, Robby, se fait passer pour son père afin d'assurer les revenus de la famille. Satire extrêmement féroce et dérangeante de la famille idéale, La Famille Fun est aussi une charge violente contre la religion, contre certaines méthodes pédagogiques et contre les gourous du développement personnel...Pour accentuer cette satire, Benjamin Frisch joue sur des contrastes saisissants, entre le dessin coloré et rond des personnages rappelant le style graphique des strips américains des années 1950 et la noirceur des situations auxquelles les membres de la famille vont être confrontés. Noir c'est noir...
Après August Strindberg à l'usage des personnes pressées, voici le deuxième volume d'une collection dédiée à la vie et à l'œuvre des grands auteurs de notre temps par Henrik Lange, auteur des 90 livres cultes à l'usage des personnes pressées.La vie et l'œuvre d'Émile Zola comme vous ne l'avez encore jamais lue dans un livre presque sponsorisé par l'Éducation Nationale ! Ami d'enfance de Paul Cézanne, deuxfois recalé au bac, naturalisé français à l'âge de 22 ans, la vie d'Émile Zola recèle quelques surprises. Vous saurez tout sur ses débuts comme attaché de presse pour Hachette, son combat pour un journalisme politique, la création de son grand œuvre Les Rougon-Macquart mais aussi ses frasques sentimentales et son engagement dans l'affaire Dreyfuss et son célébrissime article J'accuse. Henrik Lange raconte la vie mouvementée de l'écrivain sous forme de scénettes humoristiques, restitue le contexte historique en montrant d'autres événements importants qui se sont déroulés pendant la vie de Zola et, bien évidemment, il résume ses principales œuvres, de Germinal à Thérèse Raquin en passant par L'Assommoir, sur le mode de ses 90 livres et 90 films cultes à l'usage des personnes pressées : en trois cases de bandes dessinées.
Aida Karlsson, une jeune suédoise de treize ans, vit à proximité d'une petite ville dans la région du Småland. Elle et ses amies, Tess et Marre, viennent de rentrer en classe de cinquième et se retrouvent confrontées à de nombreux changements dans leurs relations avec les garçons ; nouvelles règles du jeu, nouveaux comportements, attouchements qui dégénèrent en agressions, relations amour/haine et cette frontière parfois ténue entre les simples jeux d'enfants et la violence... Les trois amies réalisent qu'elles vont devoir s'endurcir pour ne pas perdre leur place dans la nouvelle hiérarchie qui s'instaure dans ce monde où les adultes sont presque perçus comme une menace, un monde où elles ne peuvent compter que sur elles-mêmes.Dans son premier livre, publié en 2014 en Suède, Hilda-Maria Sandgren dessine au crayon le récit sensible de ces prémices du passage à l'âge adulte, les rires et les blessures del'enfance qui ne vont peut-être jamais tout à fait guérir. Elle retranscrit le temps qui s'écoule et ses bouleversements ; cette métamorphose des corps et des caractères reflétée par les changements de la nature au fil des saisons, avec de magnifiques dessins de paysages, les champs, les cours d'eau et les forêts où des drames se nouent parfois...
G. H. Fretwell, un petit auteur de romans peu connus, vit dans une petite ville anglaise, avec sa femme, Rebecca, qui ne lui prête pas une grande attention. Son nouveau roman, Sans K, vient de sortir et Fretwell se lance dans une tournée de rencontres en librairie pour en faire la promotion. Plus ou moins bien accueilli dans les librairies de son circuit, Fretwell ne réussit jamais à signer le moindre livre et passe des journées à arpenter des ruelles pour trouver son chemin.Délaissé par son éditeur qui amanifestement d'autres chats à fouetter, il attend impatiemment la parution d'une recension de Sans K dans la rubrique littéraire d'un grand quotidien, chronique qui ne viendra jamais. Les ennuis de Fretwell commencent quand il est interrogé par la police à propos d'une valise volée car son circuit est étrangement similaire à celui du Tueur à la valise , un tueur en série qui sévit à ce moment là.Fretwell va progressivement comprendre que la police le soupçonne... Le nouveau livre d'Andi Watson, qui paraît en première exclusivité en France, est un petit bijou d'humour noir au style graphique retro. On suit avec délice les déboires de cet auteur confronté à une situation où tout lui échappe, une histoire kafkaïenne, qui prend une tournure surréaliste au fur et à mesure que les problèmes s'amoncellent sur le chemin de Fretwell.
À 21 ans, J.B. se retrouve à son grand désarroi de nouveau coincé chez ses parents, dans un patelin du fin fond de l'Ohio. Il vient d'arrêter la fac et doit absolument trouver un boulot pour ne plus avoir sa mère sur le dos en permanence. Suite à une annonce providentielle parue dans le magazine municipal, J.B. se retrouve engagé sur le champ comme éboueur contractuel. Il sera bientôt rejoint par un ancien pote de lycée, Mike. À eux deux, ils vont découvrir les joies de ce métier, se confronter aux habitants les plus dérangés de la ville, aux éboueurs titulaires de longue date, aux chiens errants et aux sacs poubelle mal fermés. Pendant une longue année, ils devront faire leur tournée quotidienne sous la pluie, la neige ou sous un soleil de plomb, persécutés en permanence par leur chef, l’infâme Will E.Après Mon Ami Dahmer (Prix Révélation Angoulême 2014) et Punk Rock & Mobile Homes, Derf Backderf change de registre tout en continuant à nous parler des petites villes de banlieue américaines... Librement inspiré de l'année qu'il a passée à être éboueur, entre la terminale et sa première année de fac, Trashed est à la fois un truculent récit parsemé d'anecdotes hilarantes, un portrait au vitriol de l'American Way of Life et un document édifiant sur les dommages collatéraux de la société de consommation.
Après Une métamorphose iranienne, dans lequel l'auteur racontait avec retenue mais aussi une pointe de cynisme et d'humour son exil d'Iran, c'est à Paris que se déroule le nouvel ouvrage de Mana Neyestani. Suite à son arrivée en France début 2011, Mana et sa femme entament rapidement des démarches pour devenir réfugié politique. Après avoir testé de première main l'infernal système répressif iranien, Mana se trouve alors confronté à un univers certes beaucoup moins violent mais tout aussi kafkaïen pour les demandeurs d'asile, celui de l'administration française. Après un an et demi de tracasseries éreintantes, il parvient finalement à obtenir le statut tant convoité, ce qui en dit long sur les difficultés que peuvent rencontrer les demandeurs d'asile qui, pour la plupart, n'ont pas un dossier aussi documenté que le sien. Il décide alors d'en tirer un livre, entre bande dessinée autobiographique, autofiction et dessin de presse. Il raconte le quotidien d'un apprenti réfugié politique dans la ville-lumière, les tracasseries administratives poétiquement misesen scène, les fameux parisiens dont la réputation n'est plus à faire...Ce Petit manuel du parfait réfugié politique à l'humour sec et tranchant ne manque pas de réalisme.
« Il n’y a rien de pire qu’un livre sur l’éducation des enfants dans lequel l’auteur se présente comme un parent parfait, avec toutes les bonnes réponses. Mike Dawson n’a pas cette prétention. Élever des enfants dans nos sociétés modernes est devenu beaucoup plus compliqué au niveau social, politique et religieux que pendant les décennies précédentes. Mike n’a aucune certitude dans ce domaine, uniquement des craintes, et c’est la même chose pour tous les parents, ou ça devrait l’être. Ses conflits intérieurs font de ce livre un ouvrage à la fois divertissant et sincère. Nouvelles du front d’un père moderne est non seulement destiné aux parents mais aussi à tous ceux qui veulent réfléchir à l’influence que notre monde a sur les jeunes, et franchement, cela concerne tout le monde. »- Julia Wertz auteur de L’attente infinie et Whiskeys & New York.Au fil d’une douzaine d’histoires courtes, autobiographiques ou non, Mike Dawson nous livre un commentaire décalé et sensible sur des questions liées à l’éducation des enfants. Entre le choix des jouets, l’apprentissage du vélo et ses angoisses anticipées sur les futurs petits amis de sa fille, il met en évidence la difficulté de rester un parent zen dans un mode contrasté où les fusillades dans les écoles et les princesses Disney bénéficient de la même couverture médiatique.
Sabrina est une jeune italienne de 26 ans au caractère bien trempé, elle vit chez ses parents dans une petite ville de province, mais passe le plus clair de son temps chez son petit ami, Stefano. Mal à l'aise dans son corps et dans sa vie, elle exprime parfois violemment son mal-être et se heurte à sa famille et à son entourage. Confrontée comme tous les italiens de sa génération à une terrible crise économique, elle affronte également une crise existentielle. Au seuil de l'indépendance et du monde adulte, elle ne se sent pas en mesure de faire face à ces changements. Un début décembre, une grossesse imprévue vient bouleverser sa vie déjà passablement mouvementée. Elle décide d'avorter mais le rendez-vous à la clinique est fixé au mois de janvier, du fait des fêtes de fin d'année... Près de trente jours pendant lesquels Sabrina est soumise à des pulsions contradictoires, à l'angoisse et à la colère, se fait licencier et se sépare de son compagnon. Perturbée par tous ces événements, elle devra aussi composer avec les répercussions psychologiquesde l'avortement avant de retrouver un équilibre.Lucia Biagi aborde le thème de l'avortement à travers un récit intimiste et nuancé, au-delà des tabous et des clivages idéologique, et revendique clairement la liberté de choix et l'absolu droit des femmes à décider de tout ce qui concerne leur corps et de leur vie.
Brésil, années 1950, dans la Baie de Guanabara (état de Rio de Janeiro). Au bord de la plage, Hélcio - un jeune défenseur prometteur de l'équipe de football du Canto do Rio de Niterói, et Noël, l'un de ses plus fidèles amis, vendeur dans une échoppe de boissons et atteint d'une impressionnante malformation physique - aperçoivent au loin quelqu'un en train de pêcher à ladynamite. Ils partent en barque dans l'intention de récupérer une partie des poissons morts pour les revendre sur l'île de Paquetá, située non loin de là. L'expédition va se transformer en dangereux périple et les deux larrons se retrouveront embarqués dans une aventure qui va mettre leur amitié à rude épreuve. Après avoir tenté sans succès de revendre une partie de leur butin à des naturistes, les deux compères devront affronter une énorme tempête, alors que Hélcio est attendu à Niterói le soir même par toute son équipe pour la préparation d'un match important qu'ils doivent jouer le lendemain. Librement inspiré de la vie du père de Marcelo Quintanilha, Hélcio Carneiro Quintanilha, Les Lumières de Niterói est une nouvelle démonstration de la virtuosité de Quintanilha devenu en quelques années l'un des principaux auteurs de la bande dessinée brésilienne. Prenant de bout en bout, le récit entraîne le lecteur dans un suspense haletant mais est avant tout une formidable histoire d'amitié.
Auteur d'Une Métamorphose Iranienne, Mana Neyestani est aussi dessinateur de presse depuis l'âge de 16 ans. D'abord en Iran, pour des journaux réformistes puis gouvernementaux ? jusqu'à ce dessin qui provoquera son emprisonnement et sa fuite à l'étranger ?, puis en Malaisie, entre 2006 et 2011, et enfin en France, où il vit en tant que réfugié politique. Son travail d'illustrateur pour des sites dissidents iraniens a connu un énorme retentissement à partir de 2009 et des mouvements de contestation d'une partie de la population iranienne. Certains de ses dessins, très critiques envers le régime, étaient utilisés par les manifestants et le mouvement vert. Il est depuis devenu l'un des porte-parole de la contestation du régime théocratique et tyrannique de la république islamique d'Iran. Mana continue à être très actif et réalise plusieurs dessins par semaine. Membre de l'association Cartooning for Peace, créée par Plantu, il a reçu le prix international du Dessin de Presse, le 3 mai 2012, des mains de Koffi Annan.À travers ses dessins aux fines hachures rappelant ceux de Serre et de Topor, Mana Neyestani porte un regard empreint d'humour noir sur le monde, et notamment sur la situation politique en Iran et dans d'autres pays du Moyen-Orient (Syrie, Israël, Palestine...). Ce recueil rassemble près de 200 illustrations noir et blanc et couleurs.
Après Tu m'aimeras encore si je fais pipi au lit (pour lequel elle a remporté l'Ignatz Award 2005 du meilleur jeune talent), Delayed Replays et Garçon Manqué, Liz Prince revient avec un nouveau recueil de strips humoristiques consacrés, comme le titre l'indique, à sa vie sentimentale chaotique !Dans Seule pour toujours, Liz Prince, la reine de l'amourachement à vitesse supersonique, décrit par le menu ses nombreuses déconvenues avec la gent masculine. Fascinée par les hommes barbus et à vestes à carreaux, Liz et son coeur d'artichaut se focalisent quasi-exclusivement sur les hipsters de la petite ville de Providence où elle habite, non loin de Boston, mais il lui arrive également de surfer intensivement sur les sites de rencontres pour tenter de trouver l'âme soeur, ou tout simplement quelqu'un avec qui aller voir le prochain concert de punk rock du coin.Mélangeant strips en trois cases ou en une planche et récits courts de quelques pages, Liz Prince reste cette adulescente au grand coeur hyper-attachante dont la vie a été quelque peu chamboulée suite à la notoriété croissante de son blog aux États-Unis mais qui hésite encore et toujours sur le comportement à avoir quand elle se retrouve coincée dansune file d'attente devant un barbu qui lui fait de l'oeil.
Derf Backderf a passé son enfance à Richfield, petite ville de l’Ohio située non loin de Cleveland. En 1972, il entre au collège, où il fait la connaissance de Jeffrey Dahmer, un enfant solitaire au comportement un peu étrange. Les deux ados se lient d’amitié et font leur scolarité ensemble jusqu’à la fin du lycée. Jeffrey Dahmer deviendra par la suite l’un des pires serial killers de l’histoire des États-Unis. Son premier crime a lieu à l’été 1978, tout juste deux mois après la fin de leur année de terminale. Il sera suivi d’une série de seize meurtres commis entre 1987 et 1991. Arrêté en 1991, puis condamné à 957 ans de prison, Dahmer finira assassiné dans sa cellule en 1994.Mon Ami Dahmer est donc l’histoire de la jeunesse de ce tueur, à travers les yeux de l’un de ses camarades de classe. Précis et très documenté, le récit de Derf Backderf (journaliste de formation) décrit la personnalité décalée de Dahmer qui amuse les autres ados de cette banlieue déshumanisée typique de l’Amérique des années 1970. Dahmer enfant vit dans un monde à part, ses parent le délaissent, il est submergé par des pulsions morbides, fasciné par les animaux morts et mortifié par son attirance pour les hommes. Personnage fascinant, voire attachant car presque victime de son environnement, Dahmer vit une implacable descente aux enfers vers une folie irréversible.
Suite à un étrange accident de route, Daniel - jeune espagnol passionnément curieux - se retrouve coincé trois jours dans le village d'El Cruce où abondent énigmes et événements inexplicables : des ombres noires, des messages menaçants, des kidnappings... Il s'avère qu'El Cruce est un endroit mythique pour tout amateur d'ésotérisme, au très riche passé d'événements paranormaux. Le bois à l'orée de la ville est d'ailleurs réputé comme point d'observation d'OVNI.Par chance - ou par malheur - quelques villageois semblent enclins à dévoiler certains secrets à Daniel. Ilrencontre Marina, une jeune habitante de la ville et son frère Juan, obnubilé par les phénomènes paranormaux avec lesquels il va vivre une expérience extra-ordinaire et traumatisante. Chacun va réagir différemment à cet événement, déni pour Daniel, Marina va sombrer dans la foliée et Juan se suicidera.20 ans plus tard, on retrouve Daniel en pleine interview avec une étudiante passionnée par les OVNI. L'étudiante s'attelle à son tour à mener l'enquête, au coeur du village d'El Cruce. Publié en 2017 en Espagne, Proches Rencontres a marqué les esprits. Le livre a été sélectionné pour le prix de la meilleure bande dessinée espagnole au festival de Barcelone 2017 et son autrice était en lice pour le Prix de la révélation 2017 du même festival.
Après un premier roman graphique consacré à Taïwan, Formose, Li-Chin Lin réalise avec Fuda-Fudak un reportage passionnant sur l'une des communautés aborigènes de l'île, les Amis. Avant l'arrivée des immigrés chinois au 17e siècle, Taïwan était habitée par une vingtaine de groupes aborigènes, pour la plupart aujourd'hui disparus. Les Amis sont l'une des tribus indigènes qui subsistent.En 2013, une amie de Li-Chin, Hsiao Ching, décide de quitter la capitale, Taipei, pour s'installer à Dulan, un village Amis de la côte Est. Elle y monte un projet de ferme bio et noue rapidement des relations fortes avec les Amis, puis en vient à défendre leurs intérêts et milite avec eux contre un énorme projet de complexe hôtelier sur la plage de Fuda-Fudak, proche de Dulan.... Réalisé entre 2013 et 2015, Fuda-Fudak décrit l'installation de Hsiao Ching dans ce village, la mise en place de son projet de ferme bio, ses relations avec les aborigènes, ainsi que l'histoire du conflit avec les autorités locales jusqu'à la conclusion de l'affaire Fuda-Fudak. Li-Chin Lin a vécu avec son amie et les Amis pendant plusieurs mois et, à travers le récit de leur quotidien, elle montre comment une minorité tente envers et contre tout de préserver ses coutumes et son cadre de vie face à un gouvernement obnubilé par des intérêts financiers.
Fédérica, une jeune préado italienne, passe l'été avec ses grands-parents dans la petite station de ski de Sestrières, non loin de Turin. Elle se réveille un matin après une soirée dont elle conserve peu de souvenirs et constate rapidement que son amie Noémie, qui était avec elle en soirée, a disparu. D'abord inquiète puis bientôt franchement paniquée, Fédérica se lance à la recherche de son amie, aidée par un jeune du coin, Giorgio. Au fil de leur enquête, ils rencontrent de nombreux habitants de cette station où tout le monde s'épie et où les ragots vont bon train. Fédérica découvre alors que des histoires sordides se déroulent dans la petite ville à l'abri des regards indiscrets. Intriguant, le récit alterne entre l'enquête menée par Fédérica et des flashs-back de la soirée au cours de laquelle Noémie a disparu... Deuxième roman graphique de Lucia Biagi publié en France après Point de Fuite en 2015, Sestrières est une nouvelle fois un roman graphique consacré à un personnage féminin. Lucia Biagi brosse le portrait très juste d'une jeune italienne fascinée par une amie plus âgée qu'elle, incapable de se séparer de son portable et qui exprime ses sentiments à travers des petits films d'animation qu'elle réalise toute seule. Une préado attachante qui a parfois toutes les peines du monde à faire la distinction entre ses fantasmes et la réalité...
Dans ce récit intimiste, en grande partie autobiographique, l'autrice sudcoréenne Song Aramretrace l'amitié de deux femmes vivant entre Daegu (grande ville du sud du pays) et Séoul et qu'a priori tout sépare : leur caractère, leur rapport aux hommes, leur milieu familial... Gongju, une jeune femme plutôt réservée et originaire de la ville de Daegu, a abandonné ses études puis a travaillé comme serveuse en attendant de pouvoir trouver du travail dans la presse à Séoul. Elle et la très enjouée Hing-yeon se sont rencontrées sur Internet grâce à un blog et sont liées d'amitié une fois Gongju installée à Séoul. Après quelques années de galère à travailler comme rédactrice pour des tabloïds ou des sites de commerce, Gongiu apprend à Hong-yeon qu'elle a décidé de quitter Séoul pour retourner vivre dans sa ville natale et s'occuper de sa mère malade. Au même moment, Hong-yeon annonce à son amie qu'elle est enceinte et qu'elle va se marier alors qu'elle a toujours été contre l'idée du mariage. La vie de famille va être particulièrement éprouvante pour la jeune femme confrontée à sa belle-famille et à un mari peu bienveillant. Les deux femmes vont se suivre à travers une correspondance régulière. Les histoires délicatement intriquées de Hong-yeon et Gongju donnent un aperçu de la réalité de la société coréenne, conservatrice et patriarcale.
50 ans après les événements tragiques de la manifestation de Kent State, Backderf livre un récit historique magistral et poignant.Après l'autobiographie (Mon Ami Dahmer) et l'autofiction (Trashed), l'auteur américain Derf Backderf réalise un magistral documentaire historique sur les années 1970 et la contestation contre la guerre du Vietnam. Kent State relate les événements qui ont mené à la manifestation du 4 mai 1970 et à sa violente répression sur le campus de cette université de l'Ohio. Quatre manifestants, âgés de 19 à 20 ans, furent tués par la Garde nationale au cours de cette journée. Cet événement marqua considérablement les esprits et provoqua des manifestations gigantesques dans tout le pays avec plus de quatre millions de personnes dans les rues, marquant un retournement de l'opinion publique sur l'engagement américain au Vietnam.Derf Backderf, avait 10 ans à l'époque des faits. Il a vu des troupes traverser sa ville en 1970, et il a été profondément marqué par la répression sanglante de la manifestation du 4 mai. Dans Kent State, il brosse le portrait des étudiants qui seront tués au cours de la manifestation ainsi que celui d'un membre de la Garde nationale. Sa description détaillée de la journée du 4 mai 1970, montre comment l'incompétence des responsables locaux a débouché sur une véritable boucherie.Derf Backderf a consacré trois ans à la réalisation de Kent State, il a réalisé un véritable travail journalistique et interviewé une dizaine de personnes ayant participé à la manifestation. Kent State est un récit extrêmement prenant, poignant, une leçon d'histoire et une démonstration implacable de l'absurdité de l'utilisation de la force armée pour contrôler des manifestations.