Batlik se pose dans un coin et observe. De ces observations naissent des chansons qui prennent tout leur sens dès la première écoute. La mise en bouchedes textes, la voix et le jeu de guitare font de cet artiste indépendant une des figures singulières de la scène française. Juste à côté est son troisième album, toujours produit sur son label à brûle pourpoint.... Aucune concession dans les arrangements, des textes ciselés, à la fois acides, lucides et ou l'humour n'est jamais très loin. Batlik n'est pas à la mode et c'est ce qui le rend intéressant. Sur scène, ses morceaux prennent toute leur envergure, il chante en français mais ne fait pas de la chanson française. Coups de gueule, coups de blues, expression citoyenne et poésie pure, tout y est, vous n'avez pas à écouter, juste à apprécier.
Attendu avec impatience, Junk n'est pas seulement le premier album studio de M83 en cinq ans. Il s'inscrit dans le prolongement de Hurry up, We're Dreaming qui, lors de sa sortie en 2011, l'a propulsé sur le devant de la scène internationale. Salué comme le chef d'oeuvre d'Anthony Gonzalez et véhiculé par le hit « Midnight City » (certifié platine), l'album a reçu une nomination aux Grammy ainsi que des disques d'or à travers le monde. Anthony Gonzalez a aussi été très sollicité pour composer des bandes originales, réalisant ainsi celles du blockbuster de science-fiction Oblivion avec Tom Cruise et de la trilogie à succès Divergent. L'amour de Gonzalez pour tout ce qui provient des années 80 est bien connu et est récurrent dans tout l'album Junk. Cependant, dans l'optique d'une inspiration nouvelle et intemporelle, Anthony est revenu aux décennies précédentes, aux bandes originales des années 60 ou bien aux tubes radio groovy des années 70.
LA CREATIVITE DEBORDANTE DE POND FRAPPE UN GRAND COUP AVEC UN NOUVEL ALBUM PRODUIT PAR KEVIN PARKER The Weather, le septième album de POND, s’annonce comme le plus maîtrisé et abouti du quatuor de Perth. Ce coup d’éclat sortira chez Marathon Artists, le label qui a révélé Courtney Barnett ou Jagwar Ma. The Weather contient les fulgurances les plus pop du groupe, tout en conservant leur goût des expérimentations. Avec son thème romantique et ses arrangements de synthés, le premier single, Sweep Me Off My Feet, en était le parfait exemple. Tout comme le précédent album, The Weather a été produit par Kevin Parker dans son studio de Perth. Cependant, là ou Man, It Feels Like Space Again (2015) était une compilation brute de leurs penchants garage et psyché, ce nouvel album se veut être un ambitieux voyage, en technicolor, qui montre l’arrivée à maturité de POND. Pour ceux qui aiment, : Tame Impala, Jagwar Ma, Temples...
Antoine, bientôt quarantenaire, dilettante, égoïste et insatisfait ne s’est jamais réellement senti investi d’une mission pour s’occuper de ses filles, âgées de 5 et 9 ans. Infantilisé par sa femme Alice, Antoine n’arrive pas à trouver sa place dans son foyer et décide subitement de la quitter pour une histoire sans lendemain. Lorsqu’Alice lui confie leurs filles quelques jours par surprise, Antoine va se retrouver sur un continent inconnu. Et alors qu’il était incapable d’assumer son rôle de père à l’intérieur du noyau familial, il va finir par devenir une véritable « mère juive ». Après avoir quitté sa femme par nostalgie de sa liberté d’antan, le nouvel Antoine va se retrouver confronté à une nouvelle nostalgie, celle de sa vie de famille... Ancien musicien et à la poursuite de cette carrière qu'il n'a pu achever, Antoine le personnage fait baigner l'ensemble du film dans la musique, en l'occurrence celle de Joe Bel. Tenant le rôle d'une jeune chanteuse, Joe Bel interprète ses propres compositions tout au long du film ainsi qu'une reprise d'un autre Joe célèbre : le Salut les amoureux de Joe Dassin vient ponctuer la scène finale du film.
C’est avant tout comme virtuose du violon que Vivaldi fascine le public vénitien du XVIIIe siècle : voici réunis quatre de ses plus célèbres concertos, Les Quatre Saisons ainsi que deux de ses plus belles cantates, interprétées par le violoniste et contre-ténor Dmitry Sinkovsky.
Déjà repéré il y a 2 ans avec le sensuel « mulata », Raul Paz (paix en espagnol), cultive plutôt un esprit de révolution, tout au moins musical. Quelque part entre la musique traditionnelle, le musicien cubain y ajoute avec alchimie un zeste de hip hop, une pincée d’électro, quelques sonorités cubaines aux rythmes latino-rock. La salsa un peu essoufflée a peut être trouvé en Raul Paz un allié de poids pour le futur de la musique cubaine.
> Anne Gastinel, best seller du catalogue naïve, présente son quinzième disque, le premier ayant été enregistré il y a tout juste 20 ans ! > Un duo à l'entente remarquable qui se produit très souvent sur scène. Maturité, fidélité, respiration commune, pour un véritable duo de musique de chambre. > Un magnifique programme de musique française qui est leur langue maternelle ! > Un monument de la musique de chambre : la sonate de Franck, sublimée et renouvelée par la profondeur du violoncelle.
À l’heure d’aborder l’épreuve du deuxième album, les deux frères Verleysen ont fait de leur mieux pour échapper à la malédiction qui veut qu’il s’agisse d’un moment difficile de la vie d’un groupe. Partis avec l’idée d’enregistrer la suite d’un premier album, Time For a Change, salué unanimement, Elephanz a préféré prendre un chemin de traverse. À l’arrivée, le groupe aura su accomplir une avancée bien plus importante qu’il ne l’aurait imaginé. En cherchant à confectionner le meilleur disque possible, les deux frères se sont découverts une audace qu’ils ne soupçonnaient pas au départ. Epuisés physiquement par des mois de route, ils ont choisi de s’isoler et de créer. C’est en hiver, dans un petit appartement du Calvados, que les morceaux ont vu le jour. Plutôt que de capitaliser sur le succès de leur premier album en multipliant les contacts avec des producteurs extérieurs et diverses personnes du métier de la musique, c’est à deux et exclusivement à deux qu’ils sont arrivés au bout d’une aventure douloureuse, longue et compliquée mais tellement gratifiante à l’arrivée. Les 2 frères ont mis au point les sonorités audacieuses de chansons déjà inoubliables. Une musique sombre et riche en textures inédites. Armé de nouveaux outils, dont un clavier analogique aisément transportable en sac à dos, et de nombreux plug-ins, Elephanz a bâti un son neuf. Avec un souci constant : ne pas surcharger inutilement les morceaux. Un travail d’épure exigeant qui uidi e considérablement la production des titres. Au mixage, Pierrick Devin apporte une cohérence qui faisait défaut à un premier album mixé de part et d’autre. S’ils ont retenu une leçon de leur premier disque, c’est bien celle-là : privilégier l’homogénéité par-dessus tout. Ainsi que le partage des tâches. Maxime participe ici pour la première fois à l’écriture des textes. Avec la patte qui donne sa singularité à la formule Elephanz : des mélodies lumineuses, tout droit sorties de la pop, au service de textes souvent noirs. Un oxymore payant une fois encore, notamment sur la chanson The Catcher in the Rye, joyeusement désespérée. Plus posé et serein que son prédécesseur, ce nouvel album s’appuie sur des batteries programmées qui confèrent un aspect plus intérieur, quasi énigmatique aux compositions. La production soignée du duo nimbe les chansons d’un voile mystérieux qui nécessite plusieurs écoutes avant de percer la densité des sons mis en uvre ici. Les guitares rasent les murs, torturées par Jonathan qui a voulu leur faire subir mille outrages plutôt que se satisfaire d’accords plaqués. Sur I Feel Love, un Vocoder fait même son apparition, ce qui n’est pas la moindre des surprises d’un album qui fera valser notre mélancolie tout l’automne. Pour la première fois, le groupe a décidé de chanter dans la langue d’Etienne Daho. Sur une poignée de titres, Maxime et Jonathan font claquer leurs mots choisis avec la finesse de nos meilleurs paroliers.
À l’heure d’aborder l’épreuve du deuxième album, les deux frères Verleysen ont fait de leur mieux pour échapper à la malédiction qui veut qu’il s’agisse d’un moment difficile de la vie d’un groupe. Partis avec l’idée d’enregistrer la suite d’un premier album, Time For a Change, salué unanimement, Elephanz a préféré prendre un chemin de traverse. À l’arrivée, le groupe aura su accomplir une avancée bien plus importante qu’il ne l’aurait imaginé. En cherchant à confectionner le meilleur disque possible, les deux frères se sont découverts une audace qu’ils ne soupçonnaient pas au départ. Epuisés physiquement par des mois de route, ils ont choisi de s’isoler et de créer. C’est en hiver, dans un petit appartement du Calvados, que les morceaux ont vu le jour. Plutôt que de capitaliser sur le succès de leur premier album en multipliant les contacts avec des producteurs extérieurs et diverses personnes du métier de la musique, c’est à deux et exclusivement à deux qu’ils sont arrivés au bout d’une aventure douloureuse, longue et compliquée mais tellement gratifiante à l’arrivée. Les 2 frères ont mis au point les sonorités audacieuses de chansons déjà inoubliables. Une musique sombre et riche en textures inédites. Armé de nouveaux outils, dont un clavier analogique aisément transportable en sac à dos, et de nombreux plug-ins, Elephanz a bâti un son neuf. Avec un souci constant : ne pas surcharger inutilement les morceaux. Un travail d’épure exigeant qui uidi e considérablement la production des titres. Au mixage, Pierrick Devin apporte une cohérence qui faisait défaut à un premier album mixé de part et d’autre. S’ils ont retenu une leçon de leur premier disque, c’est bien celle-là : privilégier l’homogénéité par-dessus tout. Ainsi que le partage des tâches. Maxime participe ici pour la première fois à l’écriture des textes. Avec la patte qui donne sa singularité à la formule Elephanz : des mélodies lumineuses, tout droit sorties de la pop, au service de textes souvent noirs. Un oxymore payant une fois encore, notamment sur la chanson The Catcher in the Rye, joyeusement désespérée. Plus posé et serein que son prédécesseur, ce nouvel album s’appuie sur des batteries programmées qui confèrent un aspect plus intérieur, quasi énigmatique aux compositions. La production soignée du duo nimbe les chansons d’un voile mystérieux qui nécessite plusieurs écoutes avant de percer la densité des sons mis en uvre ici. Les guitares rasent les murs, torturées par Jonathan qui a voulu leur faire subir mille outrages plutôt que se satisfaire d’accords plaqués. Sur I Feel Love, un Vocoder fait même son apparition, ce qui n’est pas la moindre des surprises d’un album qui fera valser notre mélancolie tout l’automne. Pour la première fois, le groupe a décidé de chanter dans la langue d’Etienne Daho. Sur une poignée de titres, Maxime et Jonathan font claquer leurs mots choisis avec la finesse de nos meilleurs paroliers.
« Le compositeur m’a toujours attirée par sa folie, sa « patte » très particulière, et j’ai toujours aimé m’abandonner à sa musique. Je m’en sens très proche. Bien que Schumann soit un des compositeurs qui m’apportent le plus, j’ai attendu longtemps avant de le jouer « sérieusement ». Je crois que je ne voulais pas risquer d’être déçue par rapport à moi-même... La Fantaisie était l’apothéose de cette rêverie. J’ai donc construit ce programme autour d’elle. Quant aux Scènes d’enfants, je jouais souvent en bis la pièce Le Poète parle, que je trouve d’une puissance extraordinaire - ce pouvoir de quelques notes me bouleverse. J’aime particulièrement, dans un disque, prendre l’auditeur par la main et partir en lui montrant le plus de choses possibles. à partir de la Fantaisie, je vais vers les tout débuts de Schumann avec les Variations Abegg puis je suis le déroulement des courtes pièces aux atmosphères variées qui font les Scènes d’enfants. Le voyage musical a besoin de ces contrastes et Schumann en tire l’essence de l’émotion. »
Mister V est un comédien de 23 ans originaire de Grenoble, il commence à poster des sketchs sur internet dès l’âge de 15 ans, lui permettant d’acquérir une visibilité et ainsi se développer sur d’autres médias (scène, télé, cinéma). Fan de rap, il lance fin 2013 une chaîne musicale sur laquelle il développe son concept « Sapa Ssoupa ». Il y propose son univers musical tout en y ajoutant de l’humour. A la vue des retours et du plaisir qu’il prend à rapper, il décide fin 2015 de se lancer dans l’élaboration d’un projet plus concret, et en 2017 naît Double V. Réalisé entre Los Angeles, Montréal, Paris, Grenoble, cet album est le témoignage des 23 années de vie de Mister V. Les thèmes abordés se lient à son expérience, son quotidien, ses voyages, ses doutes, ses amis, sa famille, sa relation aux femmes et son envie de rapper, pour de vrai. Il en écrit tous les textes, les instrumentales sont principalement composées par Geronimo Beats avec qui il co-pilote le projet. Son ami Tortoz l’aide également sur la direction artistique. Ce projet vise à casser les codes, à briser cette barrière invisible entre la comédie et la musique qui demeure présente dans l’inconscient collectif en France. Un rappeur peut faire du cinéma, un acteur peut faire la pop, mais un comique peut-il faire du rap qui ne soit pas une parodie ?
C'est grâce au groupe Oligarshiiit que le chemin du beatmaker Oldy Clap Recordz (Traits d’union, Brèves de comptoir, Bloqué en 90) croise celui de Dj Skandal (Hip hop foundation volume 1&2, Itchy & Scratchy breakbeat). Le premier produit des titres pour le groupe et pour les projets de ses membres en solo; le second est le deejay attitré de la formation sur scène et en studio.En 2013, Oldy Clap et Dj Skandal réalisent leur premier morceau commun : Where is my Jazzband ? Si ce titre apparaît sur la quatrième compile du collectif de beatmakers The French Touch Connection, c'est pour un format album qu’ils nourrissent l'envie de collaborer à nouveau. La réflexion s’amorce : le scratch doit y avoir une place centrale, au même titre que l’instrumental... C'est au terme d'un peu plus d'un an de travail, que l’album 10 titres Dust Dealers voit le jour.On y retrouve les sonorités jazz et old school, chères au beatmaker bruxellois, combinées aux scratchs incisifs du Dj parisien. Passant d'atmosphères jazzy à des ambiances plus sombres, le projet possède une vraie diversité musicale tout en restant fondamentalement Hip Hop. Porté par les scratchs, chaque morceau est une invitation à rentrer dans un univers singulier. L’album Dust Dealers, qu’ils défendent aujourd’hui sur scène, se place ainsi dans la pure lignée du Boom Bap d’autrefois, et ravira les amateurs de vieux vinyles poussiéreux.
Nouvel opus pour cette formation bordelaise qui cultive – aussi bien que l’on cultive la vigne – un rock intelligent, mêlé d’influences aussi riches que variées. Après deux ep brillants, les cinq comparses nous reviennent donc en grande forme, et nous offrent de véritables petits joyaux aux réminiscences très seventies, psychédéliques à souhait. Les morceaux, savamment construits, alternant riffs aiguisés et envolées planantes, sont de véritables kaléidoscopes musicaux tantôt teintés de reggae « Lady«, tantôt teintés de P-funk, cette soul psychédélique déjantée initiée par Georges Clinton au milieu des années 70, et dont « Minesweepers » en est le parfait exemple. Et oui, c’est que les guitares de ces messieurs sonnent plutôt bien, et explorent tous les styles avec une aisance déconcertante, tout en restant radicalement rock. Et ça, c’est leur principale force. Pour vous faire une idée de l’étendue du talent de Breaking Fuel, il ne vous reste plus qu’à visionner le clip de « Spycolors » ft. Adriàn Terrazas-Gonzàlez, saxophoniste mexicain, qui par ses éclairs de génie fait de ce titre un véritable hommage aux pionniers du rock progressif anglais de la fin des années 60 que sont King Crimson et Van der Graaf Generator. Décidément à Bordeaux, il n’y a pas que le vin qui est bon, et ça tombe bien car le « Breaking Fuel » nouveau est disponible depuis le 8 octobre 2015.
Deux décennies et quelques 2000 concerts après un album sorti en 1999, Debout Sur Le Zinc court toujours. Et ses refrains avec, oscillant docilement entre les bras câlins de la chanson et du rock anglo-saxon. Avec ce 9e album « Eldorado(s) », enregistré au studio Ferber (Paris), Debout Sur Le Zinc a multiplié les révolutions intimes. Idéal pour un nouveau départ. Une nouvelle feuille blanche au livre jamais achevé. Pour preuve : la fin des pochettes dessinées, un nouveau manager ou encore le départ de deux membres (Christophe, guitare rythmique et chant; William, contrebasse) remplacés par Thomas et - première présence féminine - Marie. En studio ? Edith Fambuena (Alain Bashung, Etienne Daho, Miossec) à la réalisation; Antoine Gaillet (Mademoiselle K, Julien Doré, M83) au mixage. Ou comment agir sur la forme pour influer le fond. Le résultat est un album tout en nuances, refusant les partis pris caricaturaux. Textes moins intimes mais plus ouverts / universels; ton plus joyeux mais avec chutes pourtant pessimistes; tempo plus soutenu mais sauvegardant quelques ballades; enregistrement studieux mais concerts festifs; album enregistré live mais réel soin apporté à la post-production; ou encore attelage historique / nouveaux membres mais même unité sonore. Dans toute fête, une réalité sociale. Miroir de la société, DSLZ ne peut renvoyer qu'une image complexe plutôt qu'un avis contrasté. Maintenant, après plus de 3 ans d'attente, c'est la boule au ventre et la foule en tête que le groupe remonte sur le ring !
Deux décennies et quelques 2000 concerts après un album sorti en 1999, Debout Sur Le Zinc court toujours. Et ses refrains avec, oscillant docilement entre les bras câlins de la chanson et du rock anglo-saxon. Avec ce 9e album « Eldorado(s) », enregistré au studio Ferber (Paris), Debout Sur Le Zinc a multiplié les révolutions intimes. Idéal pour un nouveau départ. Une nouvelle feuille blanche au livre jamais achevé. Pour preuve : la fin des pochettes dessinées, un nouveau manager ou encore le départ de deux membres (Christophe, guitare rythmique et chant; William, contrebasse) remplacés par Thomas et - première présence féminine - Marie. En studio ? Edith Fambuena (Alain Bashung, Etienne Daho, Miossec) à la réalisation; Antoine Gaillet (Mademoiselle K, Julien Doré, M83) au mixage. Ou comment agir sur la forme pour influer le fond. Le résultat est un album tout en nuances, refusant les partis pris caricaturaux. Textes moins intimes mais plus ouverts / universels; ton plus joyeux mais avec chutes pourtant pessimistes; tempo plus soutenu mais sauvegardant quelques ballades; enregistrement studieux mais concerts festifs; album enregistré live mais réel soin apporté à la post-production; ou encore attelage historique / nouveaux membres mais même unité sonore. Dans toute fête, une réalité sociale. Miroir de la société, DSLZ ne peut renvoyer qu'une image complexe plutôt qu'un avis contrasté. Maintenant, après plus de 3 ans d'attente, c'est la boule au ventre et la foule en tête que le groupe remonte sur le ring !
« Joy To The World » est un standard anglo-saxon de cette période de Noël néfaste aux dindes, et au cours de laquelle règne un bonhomme ventripotent et rougeaud, mais ne figure pas au sommaire de l'album Joy To The World, ce qui n'empêche pas ce dernier d'être un recueil de circonstance, édité à une période de l'année qui lui permet, de facto, de griller toute la concurrence. En fait, Pink Martini a appliqué ses recettes, validées par plusieurs millions de disques vendus de par le monde, à cette sélection, enregistrée dans l'Oregon : invités en pagaille, et foultitude d'idiomes utilisés. Mieux encore, le groupe du pianiste Thomas Lauderlade, conscient que le caractère, certes ?cuménique, de l'entreprise, allait laisser sur le bord de la route des milliards de gens qui se soucient de la nativité du Christ comme d'une guigne, s'est attaché à y inclure des refrains célébrant tout simplement la famille, ou le printemps, ou l'union entre les peuples, ou les trois à la fois. Ainsi, la japonaise Saori Yuki vient nous gratifier dans sa langue natale d'une visite de « White Christmas ». Une célébration de l'alouette (qui, parfois fait le printemps) dans « Shchedryk » fait la part belle à des clochettes, en ukrainien dans le texte. Se succèdent par la suite hébreu, chinois, ladino (synthèse d'espagnol et d'hébreu), ainsi qu'une invraisemblable version de « Silent Night », mêlant allemand, arabe, et anglais. On s'arrêtera également avec profit sur une évocation des Rois Mages, pour laquelle les rythmes tentent de réinjecter un peu du groove démoniaque (hum....) de Fela Kuti, empereur de l'afro-beat. Le summum étant vraisemblablement atteint par « Auld Lang Syne » (« Ce n'est qu'un au revoir »), susurré sur une rythmique d'école de samba, et qui provoque instantanément la nostalgie des plages de Copacabana, et des jeunes filles court vêtues qui s'y prélassent. Á chaque instant, le grand petit orchestre (ils sont douze instrumentistes, rappelons-le) Pink Martini rutile des feux discrets d'un jazz cool, d'une world-music raisonnable, ici parfaite conjonction d'un banquet de fin d'année réussi. Et leur interprétation pleine de sens et de sensibilité de « Little Drummer Boy » (pourtant à hérédité chargée, depuis Nana Mouskouri) peut même, l'espace de quelques mesures, laisser accroire aux miracles.