Cet ouvrage rassemble deux titres auto-publiés par l'auteur en langue anglaise, Danz Comix Digest et Codex Danier, avec une demi-douzaine d'histoires en bande dessinée datant de 2006 à 2009. L'auteur dévoile dans ces pages un peu de sa mythologie personnelle, avec un humour loufoque et des histoires truffées de personnages mi- humains mi autre-chose qui s'embarquent dans des quêtes pas moins étranges.Son dessin au trait, primitif et direct, semble sortir tout seul et lui permet d'enchainer les situations avec jubilation, de tordre l'histoire dans tous les sens et de l'arrêter quand le but est atteint, ou presque.Le lecteur est entraîné dans ce mécanisme d'écriture automatique où, parfois, un petit barbu à lunettes et chapeau souhaite former une équipe de super-héros avec quelques personnes rencontrées dans la rue, dans le but de leur faire déclamer des haïkus sur le toit de sa maison.Une autre fois, trois personnages regardent tranquillement la télé quand surgit d'un passage interdimensionnel un gnome poursuivi par de vils minimagiciens à matraques qui emmènent tout le monde dans des prisons en forme de coquillage, sur la lune.
Avec Quoi de plus normal qu'infliger la vie ?, Oriane Lassus interroge avec une intelligence acide et sensible la question de la nulliparité. Et si la réponse n'était pas si évidente que ça ? Et si on pouvait ne pas trouver ça « normal », justement, de procréer ?À travers le regard et l'environnement d'une protagoniste anonyme, c'est le jeu d'influences imposé par une société normative qui est questionné, et la difficulté pour les femmes de faire un choix intime : « Tu changeras d'avis, tu verras. » ou le fatal « Tu le regretteras quand tu mourras seul(e) et abandonné(e) de tous ».D'où vient cette évidence supposée ? Comment penser en dehors de cette évidence ? Quoi de plus normal qu'infliger la vie ? s'intéresse aux normes familiales, sociétales, affectives qui régentent aujourd'hui la vie de tout adulte un tant soit peu poreux aux jugements de son prochain.
Histoire complexe et intrigante, Anyone 40 est un polar aux entrées multiples peuplé de personnages déroutants.La singularité du travail de Léo apparaît ici tout entière et tient tant à la sincérité littéraire de l'histoire qu'il construit dans un hasard et un désordre maîtrisés, qu'à son travail graphique : des images paranoïaques, complotistes, étranges dans lesquelles des parasites s'invitent, mettent les dessins en tension, en torsion.Empruntant au cut-up, Léo recompose ses pages de manière quasi-musicale, avec un travail de montage, de collage à partir d'images glanées sur internet. Ainsi, le rapport texte / image semble construit par un virus, que le hasard numérique aurait doté d'un goût artistique subtil.Des interférences traversent les pages, créant du bruit, dans le fond comme dans la forme. On songe aux arts numériques, au glitch, à cette neige apparaissant sur les écrans des télévisions peinant à trouver LE bon signal.