2001 : Michel Butor découvre avec enthousiasme la musique de Marc Copland où il entend une parenté avec Schumann. 2008 : Après quelques rencontres amicales, Michel écrit un texte qu'il offre à Marc. Je suggère à Marc, ce grand amateur de poésie, d'en imaginer la musique. Il est ravi. Musique et textes seront enregistrés en une seule prise, sans aucune entente préalable car Michel est autant musicien que Marc, qui est lui-même un poète du piano.
La musique des trois Finnois Sun Trio mêle de façon limpide la tradition du jazz et les racines de la musique finlandaise. Chacun des neuf morceaux ressemble à un pastel, les mélodies sont des modèles d'un certain impressionnisme musical qui rime avec concision et inventivité et qui n'est jamais loin de la perfection... La basse soutient et retient l'atmosphère, la trompette la réchauffe, la batterie l'enlumine : solaire jusqu'au bout des ongles, voilà un trio qui mérite bien son nom.
Beaucoup de musiciens ont pratiqué la musique classique. Souvent lors de l'apprentissage de l'instrument. Jean-Marc Foltz, lui, a participé à des créations de Dusapin, d'Aperghis, étant pendant plus de dix ans membre de l'Intercontemporain. Oliva est entré en musique avec le quatuor de Beethoven. Leur collaboration en duo a débuté en 2001. Pas question ici de «Third Stream» ni de Jacques Loussier. Pour eux, écriture classique, écriture jazz, et improvisation ne sont qu'un long flot naturel. Tellement enchevêtré, qu'on ne peut plus rien démêler.
Depuis son apparition à l’aube des années 80, Rabih Abou-Khalil développe un son et une esthétique mariant le jazz et la musique orientale de ses racines libanaises. Pour son nouvel opus - Journey to the Centre of the Egg - Rabih Abou-Khalil invite le pianiste cosmopolite originaire de Leipzig Joachim Kühn et le batteur/percussionniste passionné de rythme turcs, indiens ou africains Jarrod Qagwin. L’immédiate interaction entre les 3 musiciens est le terreau rêvé pour une des aventures les plus excitantes de la musique improvisée d’aujourd’hui.
Le kacapi suling est l'un des principaux styles de musique de la région Sunda, à l'Ouest de Java. Une musique au charme envoûtant comme le fait entendre cet enregistrement qui se construit à partir du kacapi, instrument de la famille des cordes pincées et de la flûte suling qui apporte une note contemplative.
Aujourd'hui, le monde de la musique celtique comprend l'Irlande, l'Ecosse, le Pays de Galles, la Bretagne française, les Asturies, la Galice espagnole et des zones du Canada et des Etats-Unis (en raison des grandes vagues d'immigration écossaise, irlandaise et française aux Amériques). Ces dernières décennies les femmes celtes ont initié un renouveau de cette musique. Aujourd'hui, des artistes comme Sharon Shannon, Karen Matheson (de Capercaillie) ou Cara Dillon ont réussi ce qui était presque impensable voici seulement une génération : atteindre le grand public avec la musique folk celtique. Ce Rough Guide nous les présente.
Round Midnight est dédié à Thelonious Monk, largement reconnu pour la poésie percutante de son style pianistique très personnel et l'inébranlable autorité de ses compositions. Les compositeurs chargés par Makrokosmos Quartet d'écrire la musique de ce disque ont tous à coeur la musique de Monk, cet immense pianiste-compositeur-chef d'orchestre, mais aucun d'entre eux ne s'est laissé influencer par l'affection au point de nier sa propre identité... Les musiciens de Makrokosmos ne jouent pas comme Monk. Mais comme lui, ils veulent se situer dans ce lieu de frontières et de transitions parce que, dans ce lieu, les fins sont également des commencements, et que tout commencement est une nouvelle vie. Bill Meyer
Ce double CD est entièrement dédié à la musique de danse congolaise. De la rumba aux débuts de la soukous, ces vingt-sept titres ont conquis les charts africains de l'époque, détrônant le High-Life et s'imposant comme la bande-son des fêtes de tout le continent. Une belle photo de cet âge d'or de la musique populaire africaine, avec les musiciens les plus importants de l'époque.
Luigi Piovano et Sara Mingardo ont choisi de porter un autre regard sur la musique de Gustav Mahler à travers les yeux d'Arnold Schoenberg. Grand admirateur de Mahler et fondateur de la Société d'exécution musicale privée à Vienne dans les années 20, Arnold Schoenberg et ses disciples ont retranscrit certaines oeuvres de Gustav Mahler pour ensemble de chambre.
Quatrième album pour Louis-Ronan Choisy dont les trois précédents ont été publiés sous le patronyme de Louis. Remarqué pour son premier rôle dans le dernier film de François Ozon, Le Refuge, il en a composé la musique ainsi que la chanson principale interprétée en duo avec Isabelle Carré. Album attendu pour cet artiste qui signe là un retour à une pop française épurée aux textes emprunts de poésie.
Splendide découverte d'un virtuose du oud, né en Égypte en 1983, déjà compagnon successif de Zakir Hussain, Mamadou Diabate, et. Neil Finn, et auteur d'un album de très haute facture, dans lequel il est accompagné par un groupe de rêve. Enregistré à New York, le disque fait ressortir à la fois ses talents de compositeur et d'interprète qui en fait d'office un héritier de Rabih Abou-Khalil et d'Anouar Brahem, à mi-chemin entre jazz et la musique orientale.
C'est une entreprise de longue haleine qu'a débuté il y a plus de dix ans le chanteur de Carthage, Curro Pinana, et qui culmine aujourd'hui avec cet enregistrement. Cette sélection célèbre la culture juive, et principalement la figure de Ibn Gabirol, un immense personnage de la culture sépharade mystique. Il présente une collection de poèmes mis en musique, dont cinq de Gabirol extraits de son oeuvre « L'âme affligée » ainsi que de nombreux autres, afin de d'immerger dans la quête spirituelle perpétuelle de ces figures tutélaires qui parlent à nos sens.
Il ne pouvait en être autrement de la rencontre entre le talentueux pianiste italien et le batteur américain. Dans une parfaite complicité, ils créent et ils inventent une musique surgie de leurs deux mondes intérieurs. Romantiques, lyriques, souvent improvisés mais jamais ennuyeux, leurs duos sont des compositions excitantes qui fourmillent d'inventivité. Antonello Salis utilise aussi bien le piano traditionnel que le piano préparé et son jeu évoque parfois Cecil Taylor. Joey Baron triture ses fûts et ses cymbales tel un dompteur au milieu de son attirail percussif et on ne peut s'empêcher de penser à ses travaux new-yorkais en compagnie de Bill Frisell par exemple. Enregistrés en mars 2007, ces onze morceaux sont directs, immédiats, et ils vont immanquablement plaire à tous les amoureux de jazz moderne amateurs de musique différente et sans concessions
Fondé en 1989 par Fabio Biondi, l'ensemble Europa Galante acquiert dès son premier enregistrement une notoriété internationale grâce à sa lecture révolutionnaire et son interprétation passionnante de la musique sur instruments d'époque. Le présent programme offre un aperçu de la carrière trépidante et kaléidoscopique de Telemann, marquée par une parfaite assimilation des différents styles nationaux et un goût évident pour le pittoresque. Parfums d'Espagne, saveurs d'Italie, goût français, fumets polonais, essence allemande, Telemann offre à qui s'invite à sa table une musique d'une incroyable richesse dont les charmes sans cesse renouvelés apportent le reflet souvent touchant de l'activité d'un homme ayant respiré son époque à pleins poumons pour en offrir le meilleur au plus large public, princes munificents comme humbles amateurs. Un musicien « moderne », au plein sens du terme.
Ils chantent la vie, la gourmandise, les bêtises, la famille avec leur musique débordante d'énergie. Jean-Luc Baldacchino fondateur du groupe Méli-Mômes anime depuis de nombreuses années des ateliers d'écriture de chansons dans les écoles primaires et maternelles, il est également formateur pour Enfance et Musique. Dans ce deuxième disque de Méli-Mômes vous trouverez des chansons originales mais aussi quelques reprises largement revisitées pour le plaisir des petits, des grands et des parents.
Plusieurs histoires, d'amour, d'art et de famille(s) coexistent dans ce disque qui sonne comme un grand cru millésimé. Laurent Courthaliac y rend un splendide hommage à la musique be-bop et à sa protectrice et muse, la baronne Pannonica de Koenigswarter, dont la petite-fille artiste, Nadine, signe la pochette. Au fil d'un répertoire où ses compositions se mêlent à celles des géants de l'époque, Thelonious Monk en tête, le pianiste, à la tête de son trio, nous emmène dans les méandres d'une époque et d'un style qui apparaît encore plus que moderne : éternel.
Mettez ce disque sur votre platine : sans attendre, la magie opère. Les mélodies jaillissent comme l'eau vive, riches, sinueuses, ondoyantes...Les rythmes syncopés et entrainants, les percussions acoustiques voluptueuses et les cocottes de guitare sont véritablement hypnotiques, tout comme la beauté d'un chant souvent fascinant et mélancolique. Le message délivré est pourtant positif, et la musique de ces Touaregs transportent vers un « desert blues » originel et universel. Un diamant noir qui brille de tous ses feux, une musique essentielle, dépouillée de tout artifice, qui va droit au coeur et à l'âme.
Howard Shore remplace Danny Elfman, partenaire habituel des films de Tim Burton, pour composer la musique en raison d'un différend artistique qui a opposé Burton à Elfman pendant L'Étrange Noël de monsieur Jack. La bande originale d'Ed Wood apparaît comme un score surprenant et assez original, dans lequel Howard Shore s'est livré à un exercice de style minutieux qui rend clairement hommage à l'univers musical des vieilles musiques des films de science-fiction/fantastique/horreur des années 50 à Hollywood. Ultime hommage kitsch à cette époque révolue, 'Ed Wood' est aussi une partition très « second degré » facile à percevoir même à la première écoute dans le film. Ainsi, de nombreux morceaux incluent l'utilisation d'un thérémine, instrument de musique électronique à la mode à cette époque. On peut également entendre le thème principal du Lac des cygnes lors de certaines scènes concernant Bela Lugosi, en référence au film Dracula, qui utilisait cette musique dans son générique. Le score possède aussi quelques moments plus émouvants, notamment lorsque le compositeur évoque l'amitié poignante entre Lugosi et Wood. Partition surprenante dans la filmographie très éclectique d'Howard Shore, 'Ed Wood' est ce style de BO qui devrait gagner à être plus connu (et reconnu) surtout depuis le récent succès du compositeur pour sa musique de 'The Lord of The Rings'. Un petit bijou à découvrir d'urgence !
Le trio ELF réinvente le format classique du trio piano / basse / batterie en appuyant ses improvisations sur des modèles plus contemporains tels la drum'n'bass, la house, le dubstep ou le hip hop. Ce n'est pas pour rien que la presse à travers le monde les a qualifiés de « new sound of the trio » à l'occasion de leurs deux premiers albums. Ce nouveau disque enfonce le clou. La chaleur du son acoustique et amplifiée par l'apport d'effets brillamment injectés dans la musique, qui enrichissent le jeu entre les trois musiciens. Pour Elfland, le trio s'offre la voix du légendaire Milton Nascimento qui avait été emballé par leur premier album. L'enregistrement a eu lieu entre Rio et Munich au début 2010. Autre influence brésilienne sur le disque, Ocean 11 qui est une performance virtuose par l'étonnant percussionniste Marco Lobo, ainsi que Casa de Tom, un magique hommage à Antonio Carlos Jobim. Un album aux saveurs brésiliennes, sans oublier leurs incursions dans la musique urbaine, voire la pop metal. Décidément, un trio à part.
Ramzi Aburedwan, né et élevé en Palestine, a découvert la musique à plus de quinze ans. Il est aujourd'hui un soliste de renommée internationale et dirige l'Ensemble national de musiques arabes de Palestine. Savourez sur cet album instrumental la douceur de son bouzouk, accompagné par l'oud, l'accordéon et les percussions. La carrière internationale étonnante et le talent de Ramzi nous font souvenir que sa patrie est lieu de culture, de créativité et de beauté. Reflections Of Palestine est une sélection des compositions et arrangements originaux de Ramzi qui jalonnent son histoire personnelle. Photographié enfant jetant des pierres aux tanks israéliens, Ramzi est devenu ambassadeur de la paix et de la compréhension par la musique. Une image de 1987 montre un enfant de 8 ans, vêtu d'un jean et d'un blouson rouge, sur le point de jeter violemment la grosse pierre qu'il tient dans la main. L'image du petit garçon s'est rapidement diffusée et est devenue une icône de la première Intifada. Adolescent, Ramzi a pris des leçons gratuites de musique. En découvrant son talent, son monde a été chamboulé et la musique est rapidement devenue sa profession, sa vie, et, surtout, son arme. Ramzi a poursuivi ses études en France, au Conservatoire d'Angers. Il a ensuite obtenu une place dans le prestigieux Orchestre du Divan occidental-oriental de Daniel Barenboïm. Il se produit aujourd'hui en tant que soliste et dirige l'Ensemble national de musiques arabes de Palestine.
Un Corelli au sommet de son art. La nomination in 1689 de Pietro Ottoboni à la dignité de cardinal de San Lorenzo in Damaso marqua le début de l'un des mécénats artistiques les plus splendides de Rome. Passionné de musique, Ottoboni apporta son soutien à de nombreux musiciens : Haendel, Pasquini, Scarlatti et Caldara firent tous partie de sa cour à un moment donné. Quelques mois après son élection, Ottoboni engagea le célébrissime Arcangelo Corelli, non seulement comme premier violon, mais encore pour diriger l'orchestre et contrôler d'une manière absolue les évènements musicaux somptueux ayant lieu dans son palais ou par exemple, à San Lorenzo. C'est avec l'opus 4, son dernier recueil de sonates en trio, que Corelli exprima en 1694 sa gratitude au cardinal Ottoboni pour la protection accordée. Le recueil de douze sonates, apogée d'une production symétrique alternant les oeuvres da chiesa (op. 1 et 3) et da camera (op. 2 et 4), contribua grandement à établir la musique de Corelli comme un paradigme pour la définition de ces deux genres. Dans un enregistrement effectué en juin 2012 à Solomeo, en Ombrie, Enrico Gatti aborde ces oeuvres avec l'élégance et la délicatesse qui le caractérisent, et signe une fois encore, entouré par son Ensemble Aurora, un album exquis dont l'amateur de la meilleure musique baroque italienne ne pourra se passer.
Claire Giardelli, violoncelliste de renom, spécialiste du violoncelle baroque, professeur au Conservatoire supérieur de musique de Lyon, vient d'enregistrer les Six Suites pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach. Ce coffret a été réalisé dans l'église Saint-Didier d'Asfeld, monument exceptionnel construit en 1685 sur le plan d'une viole de gambe. Cette nouvelle interprétation du chef-d'oeuvre de Jean-Sébastien Bach sort des sentiers battus par son respect particulier des textes, son dynamisme influencé par la structure des différents mouvements de danse de l'époque et la sobriété de son langage. La musique de Jean-Sébastien Bach est d'une perfection telle qu'elle peut s'adapter à toutes sortes d'instruments, toutes sortes d'interprétations; cependant, dans cet enregistrement, le choix du violoncelle baroque tel que Bach le connaissait (bien différent du violoncelle actuel : renversement du manche, cordes en boyau, archet plus léger, diapason à 415 Hz) et le jeu de l'interprète nous donnent une vision de l'oeuvre différente de celle habituellement proposée.
Respectant l'architecture de l'oeuvre et ses quatre mouvements, l'orchestration de Christophe Dal Sasso est fidèle à l'esprit fervent de la musique de John Coltrane. Cette ode, en filigrane de laquelle peut se lire l'odyssée du peuple noir américain, brasse les réminiscences de l'Afrique, le lamento du blues, le cri du jazz et la vibration du gospel. Investi par des solistes dont le développement personnel a été marqué par la quête coltranienne - en premier lieu, les frères Lionel et Stéphane Belmondo - A Love Supreme résonne cinquante après comme une oeuvre intacte dont la force incantatoire et la charge émotionnelle touchent désormais à l'universel.
Daniel Barenboim, un grand interprète des sonates de Beethoven. Dans la collection « Recorded Excellence », l'excellence enregistrée, le pianiste Daniel Barenboim, 7 fois récompensé par un Grammy Award, nous donne son interprétation magistrale des sonates 14 à 21 de Beethoven. Dans les pas de son maître Artur Schnabel, Barenboim démontre sa totale compréhension de l'oeuvre et toute la pertinence de ces enregistrements, effecués en 1983 et 1984 au Palais Kinsky de Vienne. Face à ce qu'on pourrait appeler « le nouveau testament » de la musique, les 32 sonates de Beethoven, Daniel Barenboim relève le défi avec brio et son interprétation reste historique. L'ensemble du film a été totalement remasterisé et restauré.
Pièces de virtuosité ne répondant pas un schéma unique; les Toccatas BWV 910 à 916 ont cependant comme principe dominant celui du concerto avec dialogue entre tutti et solo, mais alternant avec de longues séquences d'aspect improvisé ou contrapuntiques, avec de brusques variations de style, de rhythme... Ainsi cohabitent l'étourdissante pièce en mi mineur dont le flux final ininterrompu mime la furia d'un virtuose vénitien sur son violon et la vaste construction en ré mineur au caractère méditatif, si ce n'est théologique ou encore le fresque sonore en fa dièse mineur, qui alterne virtuosité et contrepoint le plus dense. La postérité ne nous a légué de Bach qu'un portrait plein de gravité d'un savant professiseur de fugue. Pourtant le répertoire des Toccate renvoie à un jeune musicien plein d'ardeur, encore peu soucieux de cette concentration d'idées attachée à la musique de sa maturité. Quel bonheur d'écouter cette musique en rêvant qu'on y entend Jean-Sébastien Bach, tout simplement assis au clavier... et dans diverses langues musicales... bavarder ! Et Noëlle Spieth, comme à son habitude, soutient la conversation avec brio.
Une création mêlant magie des marionnettes, texte de Cervantes et musiques de la Renaissance espagnole. Marionnettes et marionnettistes, récitant, chanteurs, musiciens : telle est l'extraordinaire équipe réunie par les Sacqueboutiers pour créer un spectacle musical très original : Présenter sur scène une évocation de l'extravagante folie de Don Quichotte à travers son parcours le plus délirant aussi bien dans l'épisode des « moulins à vent », la rencontre avec « Dulcinea du Toboso », que dans celui des « tréteaux de Maître Pierre ». Ce théâtre dans le théâtre mélange la magie des marionnettes à l'expression de la musique descriptive des cancioneros de la Renaissance espagnole. Ainsi Villancicos, Romances, Danzas, Glosas, illustrent l'action et s
Après Uwa I enregistré en quartette en 2004, la chanteuse Monica Akihary fait évoluer son groupe Boi Akih (« Princesse Akih ») dans une formule 100% duo. Son partenaire, le guitariste virtuose néerlandais Niels Brouwer, compositeur et improvisateur fascinant, a composé toute la musique de ce nouvel album. Née aux Pays-Bas d'une famille originaire des îles Moluques en Indonésie, Monica Akihary a étudié la sculpture à l'école des Beaux-Arts d'Amsterdam et à l'Académie des Arts de Yogyakarta. Elle préfère chanter dans la langue maternelle de son père, celle de l'île de Haruku, qui contient des voyelles douces et des syllabes mélodiques, et qui sert parfaitement sa voix profonde et chaude. Le style musical de Boi Akih trouve ses racines dans la musique indonésienne (gamelan, musique javanaise) et celle du Sud de l'Inde, mais aussi dans la musique classique européenne et, bien sûr, dans le jazz. «Yalelol» (littéralement « L'être non physique »), cinquième album de Monica Akihary, combine avec bonheur de multiples influences, mariant le dang dang dut indonésien et les « beats » hindi au blues, aux rythmes arabes, aux chansons d'Afrique occidentale, et à toutes sortes d'autres styles musicaux. Sa voix éblouissante nous entraîne dans un univers nouveau en constante métamorphose, composé de sentiments subtils et de couleurs chaudes et radieuses. Vocaliste exceptionnelle, elle cherche à atteindre directement l'âme de l'auditeur. Pari réussi avec ce disque très abouti et hors du temps.
Ce nouvel album ambitieux du souffleur new-yorkais mêle dans un superbe élan créatif jazz et spoken word, hip hop et avant-garde, musique juive et harmonies vocales. On est là au coeur d'un art urbain qui ne surprendra pas les adeptes du musicien, surtout ceux qui connaissent ses travaux avec Elvis Costello, Debbie Harry, et ses incursions régulières dans les univers du film, du théâtre et de la poésie. À l'exception du Love Train des O-Jays, un tendre clin d'oeil au doo-wop, le répertoire est entièrement écrit par Nathanson et sa triple inspiration en est le jazz, Brooklyn, et la culture juive. On le devine, l'humour, la diversité, et l'audace sont les piliers de cette aventure musicale qui ne pouvait qu'être née à New York, et porter la griffe d'un des artistes les plus ouverts d'aujourd'hui : Roy Nathanson.
Quelques notes de Houdou (guitare traditionnelle malienne) et une mélopée envoûtante entendues au marché central de Bamako m'ont fait tendre l'oreille. La chanson s'appelait Gambari. Il fallait que je sache d'où venait ce son. Je suis donc remonté jusqu'à sa source à 750 kilomètres au nord dans la région de Mopti, à Konsa, village natal de Bara Sambarou, l'auteur de Gambari. Bara Sambarou est le patron des Griots peul. Les témoignages de ses amis, voisins et producteurs, ainsi que son propre récit de sa vie, m'ont fait découvrir que derrière cette musique d'une rare et sauvage beauté se cachait un artiste et un personnage exceptionnels, un Grand Griot respecté et admiré de tout le peuple peul. Accompagnés du son de Gambari, c'est à ce voyage et à cette découverte que je vous invite.