Après avoir évoqué son Amérique( Sempé à New York, 2009), après avoir célébré l'insouciance de l'enfance ( Enfances, 2011) et s'être interrogé sur la difficulté d'une amitié durable ( Sincères amitiés, 2015), Sempé célèbre cette fois la musique et les musiciens.Dans ses longues conversations avec Marc Lecarpentier, il révèle sa passion pour le jazz, son amour pour Debussy, son admiration pour l'orchestre de Ray Ventura, qui « lui a sauvé la vie ». Dessinateur d'humour alors qu'il rêvait d'être pianiste, Jean-Jacques Sempé raconte ses dîners fantasmés avec Duke Ellington, Ravel et Satie, son émotion devant le premier disque qu'il écoute dans une boutique à Bordeaux, son goût immarcescible pour les chansons de Paul Misraki ou Charles Trenet « qui touchaient à la grâce, avant que la légèreté devienne suspecte... ».Ces dessins inédits rendent un hommage enjoué et radieux à ces musiciens professionnels ou amateurs, enfants débutants ou adultes émouvants. Comme pour témoigner du rapport intime entre la musique et le dessin d'humour qui invite avec bonhomie et bienveillance à la fantaisie et au rêve.
Comme Don Quichotte, que l'abus de romans de chevalerie poussa à courir le monde et à défier les moulins, Leonora comtesse italienne exaltée par les exploits des héros de la Table Ronde, part rechercher le Saint Graal en compagnie de son cheval et de son chat.Cette quête de la coupe mystique ayant recueilli le sang du Christ, est-ce une aventure bien convenable pour une demoiselle du XIVe siècle ? Magie blanche et noire, ermites érotomanes, féroces géants, sorcières sensuelles, démons démontés, spectres désabusés, animaux magiques, paladins à musique jalonnent un périple semé de mille embûches, de mille tentations charnelles et spirituelles auxquelles il serait si doux de céder.L'apprentissage de la condition de femme sur un chemin réservé aux coeurs purs masculins... Epatante épopée ! L'univers profond et subtil de David B. rencontre le dessin plein de grâce de Pauline Martin pour créer un album enchanté, qui allie la fraîcheur des oeuvres neuves à la sagesse des livres d'heures, à la croisée de Pasolini et des Contes du Chat Perché.
Marcelino Truong a six ans quand ses parents quittent le Vietnam où, depuis 1961, la présence américaine n'a cessé de s'intensifier. Après cette période chaotique, brillamment racontée dans Une si jolie petite guerre, sa famille s'installe à Londres. Son père, qui fut diplomate, journaliste et interprète du président Ngô Dinh Diêm, assassiné lors du coup d'État de 1963, s'efforce de rebâtir une vie pour sa femme, en proie à des accès maniacodépressifs de plus en plus violents, et ses quatre enfants. Pour Marco, son frère Dominique et ses deux soeurs, c'est la découverte d'un monde en pleine ébullition : le Swinging London des Sixties. Une jeunesse au son d'une musique nouvelle, celle des Beatles, des Stones, des Who, des Kinks et de Jimi Hendrix. Une jeunesse paradoxale, partagée entre l'hédonisme pacifiste qui culmine à Woodstock en 1969, et l'attachement à un Vietnam meurtri, déchiré par un conflit forcément simplifié et caricaturé par les diverses propagandes à l'oeuvre. Entrel'effroi d'une guerre civile et les fêtes dans de magnifiques town-houses peuplées de beautiful people . Entre le bruit terrifiant des bombardiers et celui, électrisant, des guitares.