Au moment où le PDG de TF1 avec le retour de la Ferme des Célébrités s'apprête à revendre du temps de cerveau humain disponible à Coca-Cola, les Requins Marteaux s'attellent à l'édition du chef d'oeuvre oublié de l'illustre illustrateur entomologiste Martes Bathori : Hamgrad Utopia Porcina, perle aux cochons de la littérature graphique d'anticipation, dans lequel les porcs ont des travers tellement humains, et les hommes sont de telles têtes de lard, qu'il n'est pas sans évoquer La Ferme des animaux de Georges Orwell : Dehors, les yeux des animaux allaient du cochon à l'homme et de l'homme au cochon, et de nouveau du cochon à l'homme, mais déjà il était impossible de dire lequel était lequel. Dans Hamgrad Utopia Porcina, nous sommes en 2019, la compagnie Spéck Ltd. vend de l'humain en boites. Comment en sommes nous arrivés là ? La révolution de 2018, qui vit la suprématie des porcins s'imposer à l'homme, a inversé les rôles et désormais l'humain semble résigné à sa fonction d'animal d'élevage !
Tard dans la nuit, le «drooo-drooo» retentissant d'un téléphone tire brutalement un privé anonyme des affres d'un sommeil agité et peuplé de rêves dangereusement prémonitoires... Iago Van Güllick, puissant magnat de l'industrie rongé par le cancer, le charge alors d'une enquête à priori fort anodine : retrouver la trace d'une mystérieuse laborantine soupçonnée d'espionnage industriel... Mais les indices sont ténus et les minces pistes qui s'offrent au détective sont comme autant de cul-de-sac qui ont le don de titiller encore un peu plus sa légendaire pugnacité de privé de seconde classe. Un feutre négligemment vissé au sommet de son crâne, il promène sa dégaine à la Humphrey Bogart dans le lacis inextricable de cette enquête décidemment bien étrange.A la manière d'un vieux tabloïd parcheminé au graphisme délicieusement rétro, Blexbolex passe en revue, avec une jubilation évidente, tous les codes graphiques et narratifs du polar hollywoodien des années 40-50! Outre l'ombre poisseuse d'un Vernom Sullivan des meilleurs jours, on y croise, pêle-mêle, tous ces personnages salement cabossés qui font le sel de la littérature et du cinéma policier : privé flegmatique, flics ripoux, gangster dur à cuire ou autre vamp vénéneuse dont la beauté incendiaire ne suffit plus à dissimuler les effroyables secrets dont elle est détentrice... Savant mélange de polar et de science-fiction, L'OEIL PRIVÉ clame haut et fort l'immense talent de cet auteur dont les nombreuses parutions, chez Cornélius, au Dernier Cri ou encore Le 9ème Monde, sont demeurées jusqu'à lors bien trop confidentielles...