A travers cinq courtes histoires, à différentes époques de sa vie, Anna nous parle de son passé avec sincérité. Chaque histoire est présentée en mettant en avant plus particulièrement un membre de sa famille. Elle raconte ainsi des moments bien précis de son passé et de sa relation avec sa famille. Elle dévoile ainsi ses éternelles chamailleries avec son frère Ville, laisse transparaître les difficultés de couple de ses parents, réfléchit avec des yeux d'enfants sur le monde qui l'entoure, et se livre entière sans blablas, humaine en soit.Ce livre est fait des petites choses de la vie et nous donne l'envie de se replonger dans nos souvenirs d'enfance.
La Traversée est une création personnelle inspirée en partie par le livre Au Coeur des ténèbres de Joseph Conrad. L’auteur n’a gardé du livre que le motif principal, la dérive d’un capitaine de bateau remontant le cours d’un fleuve à travers une jungle de plus en plus sauvage et ténébreuse. Au fur et à mesure de son exploration, le capitaine est confronté à diverses manifestations des ténèbres qu’il doit combattre. À la manière du capitaine, Kevin Lucbert s’est laissé dériver dans un premier temps au fil des dessins sans savoir exactement où cela le conduirait et quelle forme finale allait prendre l’histoire. Dans un deuxième temps, il a mis en forme et réorganisé ces dessins puis précisé l’aspect narratif de l’ensemble. Un voyage solitaire axé sur le chemin lui-même et non sur sa destination, une rêverie qui s’égare parfois à la lisière de la réalité suivant une ligne d’ombre tracée à l’encre noire.
Un homme, habité par une angoisse soudaine, décide de se cloîtrer chez lui et de se couper du monde. Ses voisins, le livreur, l'hôpital, ses propres meubles... Tout pour lui représente un danger mortel. Il est rongé par la suspicion et la peur. L'angoisse le gouverne à tel point que sa raison lui fait défaut. Toute sortie est pour lui une aventure à hauts risques si bien qu'il évite, tant que possible, tout contact avec le monde extérieur. Mais un jour, son docteur, seule personne qu'il laisse pénétrer dans sa forteresse, l'oblige à sortir de son repli. Son anxiété prend alors une ampleur démesurée. Et il va développer toutes sortes de troubles psychosomatiques. Commence alors le début de sa fin.Ces dessins à la fantaisie cauchemardesque reflètent habilement les délires paranoïaques du protagoniste de cette histoire, Monsieur Fernando. Les visages grimaçants, les corps désincarnés, les personnages effacés, les décors tonitruants et menaçants permettent au héros d'évoluer dans l'univers de son imaginaire et de faire de ses hallucinations visuelles, sa réalité profonde.