Une histoire pour raconter une mort annoncée qui ne survient pas, un voyage qui n'aboutit pas, et une vie prête à redémarrer au bout de la dérive intérieure et géographique d'un homme qui se croit condamné.Des images d'une grande beauté tissant avec les mots un récit minimaliste qui laisse le lecteur confronté à ses propres sentiments et sensations.
Gérant naïf et falot d'une petite manufacture d'objets en caoutchouc, M. Kamoda se voit placer sous séquestre pour fraude fiscale ; excédée, sa femme le quitte, et il est victime d'une escroquerie qui le laisse criblé de dettes... Alors qu'il erre sans but dans la ville avec sa fille Kasumi, à deux doigts de céder à des pulsions de désespoir, il va trouver sur sa route un étrange signe des rêves, qui l'amènera jusqu'à Paris pour l'aventure de sa vie, dans une série de manigances concentriques autour de la Dentellière, le chef-d'oeuvre de Vermeer...
Décédé en février 2017, Jirô Taniguchi, le plus francophile des mangakas japonais, laisse une oeuvre immense.En mai 2013, il avait passé un mois à arpenter le musée du Louvre. Il était retourné au Japon avec l'idée d'un récit tout en délicatesse et en couleur.Pour lui rendre hommage et à l'occasion des 15 ans de la collection musée du Louvre/Futuropolis, voici l'édition originale en couleur, telle qu'elle a été publiée initialement au Japon, avec 8 pages supplémentaires, parues seulement dans l'édition noir & blanc.
Pilier du journal métal hurlant avec la série armalite 16, michel crespin a laissé une empreinte indélébile et délicate dans l'univers de la bande dessinée francophone.Disparu prématurément, on croyait tout connaître de son oeuvre. villa toscane est resté oublié dans les archives de l'auteur pendant près de quinze ans. heureusement, l'art est immortel et les hasards parfois heureux: même les cartons à dessins savent dévoiler des secrets bien gardés. revisitant le mythe de faust, greg newman et michel crespin nous proposent un récit fantastique sur l'amour éternel.
La dictature y règne, de façon assez caricaturale, mais la résistance, la Confédération des étoiles, se lève doucement. Là, le professeur Barzavotzig met au point une bombe sur le principe de la fission de l'atome. Agressé par un voyou, Dimitri Ivanof Spongia, est laissé pour mort. Et Dimitri prend sa place. La Monoposie ne serait rien sans Thô-Radia, chanteuse et idole populaire. Proche des « terroristes », aidée par le commissaire Modra, elle arrive à fuir l'Est, pour rejoindre Watchintown, capitale de la Confédération, à l'Ouest. De nouveau, les autorités au pouvoir aimeraient faire de Thô-Radia un instrument de propagande. Et un malheur n'arrivant jamais seul, Spongia reste dans les parages.
On avait laissé nos deux tueurs professionnels - enfin, professionnels, c'est tout de même vite dit - empêtrés dans un tas de questions existentielles : Ned pourra-t-il continuer à ne pas tuer ? Zeb est-il bien un nègre normal, avec son tic ? Et les femmes : ont-elles une âme ? On retrouve Ned et Zed accompagnant toujoursMagic Child à la recherche de sa soeur, en escort-boys sans peur et sans reproches (ou si peu). Leur chemin s'avère initiatique, et mystique, tant il est hanté par la présence du Bigfoot, et par les cauchemars de Ned. Reprenant à son compte l'écriture de Brautigan par petites scénettes, Nicolas Dumontheuil nous fera découvrir une étonnante tribu indienne qui a su adapter les traditions ancestrales aux valeurs libérales contemporaines. Et il nous permettra aussi de découvrir quelles sont les conséquences à donner le droit de votes aux femmes.
Au terme d'un voyage collectif en Europe, un dessinateur japonais fait étape en solitaire à Paris, dans l'idée de visiter les musées de la capitale. Mais, cloué au lit de sa chambre d'hôtel par une fièvre insidieuse, il se trouve confronté avant tout à une forme de solitude absolue, celle des souffrants en terre étrangère, privés de tout recours immédiat, au coeur de l'inconnu. Alors que le mal lui laisse quelque répit, il met son projet à exécution, et se perd dans les allées bondées du Louvre. Très vite, il va découvrir bien des facettes insoupçonnées de ce musée-monde, à la rencontre d'oeuvres et d'artistes de diverses époques, au cours d'un périple oscillant entre rêve et réalité, qui le mènera pour finir à la croisée des chemins entre tragédie collective et histoire personnelle.
Il y a près de deux siècles, l'aventurier René Caillé décidait d'être le premier Européen à pénétrer dans Tombouctou, au Mali, ville qui à l'époque leur était interdite. L'administration coloniale refusant tout soutien à ce fils de forçat, René Caillé, devient alors Abdallahi.Confronté au choc des cultures, Il se convertit à l'Islam, s'invente un passé de fils d'Egyptien réduit à l'esclavage par les blancs. Il dut lutter contre les maladies et les préjugés pour mener à bien son expédition. Tout en respectant l'esprit du journal qu'a laissé l'aventurier, les auteurs ont, par moments, volontairement romancé sa vie, inventé des situations, de manière à injecter dans le récit leur propre vision du continent africain.Celui qui fût considéré comme le « Marco Polo de l'Afrique » est mort dans l'indifférence générale en 1834..
L'action se situe à Paris, de nos jours. Ça ne va pas trop fort pour Robinson. Son vidéoclub n'attire plus qu'une clientèle restreinte, sa petite amie déménage en province pour aller vivre avec un autre type. La nuit qu'il vient de passer avec Amandine se conclut sur une note ridicule. Son père débarque à Paris car il vient à nouveau de se fâcher avec sa mère, et en plus, sa soeur en province s'inquiète de la disparition de Gaspard, son fils de 17 ans. Il aurait pour maîtresse une femme plus âgée que lui. Or il se trouve que justement, sa voisine a également disparu.Amandine, de son côté, retrouve son amie Charlène, de retour du Pérou où elle a laissé son amoureux. Elle est à la recherche de son père biologique, un patron de vidéoclub. Si son amie s'inquiète de cette rencontre, elle l'est surtout à cause de ses résultats d'examens. Elle craint une ablation du sein.
Endetté, il n'a pas d'autre choix que de travailler sur le chantier, dans l'espoir de réunir un jour une somme suffisante pour payer le voyage du retour. Aux États-Unis, il a laissé Louisa, qu'il aime et qui l'aime. Il lui écrit de belles lettres d'amour, façon pour lui de garder la tête hors de l'eau dans l'enfer vert dans lequel il est plongé. Ses lettres finissent par être interceptées par Barbara Hogen, la femme de l'ingénieur en chef du chantier. Barbara s'ennuie dans la moiteur de la forêt tropicale. Alors, elle lit, sans modération, des romans d'amour, et les lettres de Marcello vont quelque peu venir troubler la morosité de ses journées. L'état physique et mental de Marcello se dégrade de jour en jour, en raisondes conditions de travail harassantes, de la spirale de l'endettement et des fièvres tropicales. Peu à peu, le visage de sa bien-aimée s'efface de sa mémoire.
Fabien, surveillant au Louvre, aime son métier. Depuis quelques semaines, il aime aussi Mathilde. Celle-ci vient présenter son ami àsa famille dans la vaste maison de campagne près d'Angers. Non sans appréhension : le clan Benion est « un peu particulier ». Après le dîner, on veut « montrer un truc » à Fabien. Au grenier, à l'occasion de travaux, on a trouvé récemment un coffre dans lequel un aïeul avait laissé une affreuse toile représentant un pauvre clébard, qui louche. Que vaut le tableau de l'ancêtre, demandent les Benion, est-ce une croûte ou un chef d'oeuvre ? On veut l'avis de l'expert sur l'oeuvre peinte. Fabien est emmerdé, il n'est que surveillant, et botte vaguement en touche. Mais pour les Benion, la cause est entendue, tant que l'inverse n'est pas prouvé, le tableau de l'aïeul a droit au Louvre. On s'en amuse. Fabien espère que tout ça n'est qu'une lubie de pochetrons. La suite lui prouva que non.
1967. Antoine, seize ans, vit avec ses parents dans une banlieue de Paris. Il est guitariste dans un groupe de rock amateur. Et il est amoureux de Christelle. La bande des copains a décidé de passer l'été à Matha, une petite plage de l'île d'Oléron, où les parents d'Élisa ont une maison. Et Christelle en sera.Si elle n'avait pas été officiellement invitée par les parents de son amie Élisa, jamais le père de Christelle n'aurait laissé partir sa fille de son côté. Un jour, Antoine l'avait entendu traiter Christelle de pute parce qu'elle portait une jupe trop courte.Pour Antoine, l'enjeu est d'importance :C'est une chance unique de passer tout l'été avec Christelle, et de « conclure », enfin.Mais le père d'Antoine a toujours refusé de le laisser partir seul. Alors, aller camper à Matha avec les copains, c'est même pas la peine d'y penser.Sauf qu'Antoine va manoeuvrer malin...
2013. Deux ans après la « Révolution de Jasmin », la Tunisie est en proie à l'instabilité, incapable de se relever économiquement, avec un taux de chômage très élevé, particulièrement chez les jeunes, qui se sentent oubliés. Saif poursuit ses études à Tunis et s'inquiète pour Walid, son jeune frère qui est chez leurs parents, désoeuvré... Aziz travaille dans un centre d'appel pour pouvoir se présenter devant la famille de Meriem, sa fiancée qui poursuit, elle, de brillantes études en droit. Chayma, après avoir assisté à l'immolation d'un jeune homme de 27 ans, songe de plus en plus à partir en France. Tous, ils suivent avec passion les mouvements syndicaux et les appels de la rue qui se multiplient. La rue est en ébullition après l'assassinat du député de gauche Chokri Belaïd car le parti Ennahdha - le parti islamiste gagnant des élections - est accusé d'en être le responsable en ayant laissé prospérer les mouvements radicaux.
Gérant naïf et falot d'une petite manufacture d'objets en caoutchouc, M. Kamoda se voit placer sous séquestre pour fraude fiscale ; excédée, sa femme le quitte, et il est victime d'une escroquerie qui le laisse criblé de dettes... Alors qu'il erre sans but dans la ville avec sa fille Kasumi, à deux doigts de céder à des pulsions de désespoir, il va trouver sur sa route un étrange signe des rêves, qui l'amènera jusqu'à Paris pour l'aventure de sa vie, dans une série de manigances concentriques autour de la Dentellière, le chef-d'oeuvre de Vermeer... Sur fond d'élection à la présidence des États-Unis d'une improbable candidate démago-affairiste, Le Signe des rêves est un récit d'aventures satirico-parodique, narrant l'improbable quête d'un pauvre hère et de sa fille au musée du Louvre, sous l'impulsion d'Iyami, un mystérieux manipulateur francophile, fameuse figure d'aigrefin farfelu créé par le dessinateur d'humour AKATSUKA Fujio dans les années 1960.
Le Dernier voyage d'Alexandre de Humbolt met en scène l'un des plus grands naturalistes du 19e siècle.De manière jubilatoire, Étienne Le Roux et Vincent Froissard renouent avec les grands récits d'exploration du temps où la terre recelait encore des espaces inexplorés.Cela commence ainsi.Nous sommes le 22 décembre 1847.Alexandre de Humboldt, célèbre naturaliste à la retraite, doit se rendre au repas annuel de l'Académie des sciences, lorsque une jeune fille se présente à lui avec le carnet du dernier voyage de son défunt père, Aymé Bonplant, disparu dans la jungle amazonienne.À la lecture de ce carnet, Humboldt décide de partir immédiatement de l'autre côté de l'Atlantique sur les traces de celui qui fut un confrère estimé mais surtout un ami.Ce départ précipité fait sensation à l'Académie. Pourquoi le vieil homme, qui n'est plus parti en expédition depuis si longtemps, a-t-il tout laissé pour, une nouvelle fois, explorer le monde ?Son grand rival à l'Académie, subodorant une découverte sensationnelle, part à sa suite.
Eté 1984. Un petit groupe de plongeurs débarque dans un minuscule archipel au large de l'île de Sumatra en Indonésie, les îles Banyak. Léo, sa femme Isabelle et leur ami Bernard sont des documentaristes venus au bout du monde au service d'une cause, l'écologie : ils veulent démontrer par le film qu'ils préparent comment l'homme en détruisant son environnement se détruit lui-même. Le projet tourne à la tragédie quand Isabelle, enceinte, est dévorée par un crocodile géant sous les yeux de Léo. Avec le concours des habitants de l'île, Léo et Bernard partent en chasse du reptile. S'ils échouent à le tuer, ils le blessent à l'oeil. Léo ressent un curieux lien avec l'animal. Secondé par Bernard et Sap, un jeune Indonésien, il plonge dans le repaire sous-marin du crocodile. Il échoue une fois de plus à le tuer. Mais, mystérieusement, le monstrueux animal le laisse emporter le cadavre de sa femme. Trente ans plus tard, Léo retrouve les îles Banyak, dans un territoire encore traumatisé par le tsunami. Tel le capitaine Achab pourchassant jusqu'à la folie Moby Dick, Léo dit en finir avec celui que les autochtones appellent désormais « N'a-qu'un-oeil ». Mais sa soif de vengeance n'a-t-elle pour objet que le seul crocodile ?
À la demande d’une galériste, Stéphane accepte de faire une exposition consacrée au Nu.Pour cela, il ne trouve pas mieux que de demander à des amies (dont certaines qu’il n’a pas vues depuis longtemps) de poser pour lui, dans le plus simple appareil.Une bonne opportunité pour discuter, pour mieux se connaître. Ainsi l’auteur découvre toute la fragilité de Laurence, «¿l’inaccessible¿», qui, en acceptant de se dénuder, se révèle tout autre que cette jeune fille sportive à la beauté froide. Et Céline, qui profite de l’absence de sa mère pour poser. Hélène, elle, se prête au jeu sans grande conviction, peut-être parce que son père est aussi un artiste…Ces rencontres sont l’occasion pour l’auteur de s’interroger sur le temps qui passe, sur les rapports de séduction et sur son rôle d’artiste. Comment représenter toutes ces femmes ?(Et surtout Élise, sa chère épouse.)Et puis…Et puis, il doit bien reconnaître que le vernissage s’annonce plutôt compliqué. Sans parler de cet étrange voisin du dessous, qui laisse couler sa baignoire, et qui reçoit Stéphane en silence, un masque à gaz sur le visage. Quant à son statut d’artiste, il prend de sérieux coups. Commentaires ou comparaisons douteuses sur ses dessins, jusqu’à l’incompréhension la plus totale.Que valent Egon Schiele ou Horst Janssen face aux «¿Eaux de Mortelune¿» ?
Cette histoire d'amitié virile, au temps de Louis XIII, entre d'Artagnan, Athos, Porthos et Aramis, racontée par Alexandre Dumas, est depuis longtemps entrée dans la légende de la littérature.Tout le monde connaît ces aventures : d'Artagnan quittant son Béarn natal pour d'entrer dans le régiment des mousquetaires du roi ; son amitié avec Athos, Porthos et Aramis ; sa participation, ainsi que celle de ses amis, à l'affaire des ferrets, par laquelle Richelieu espérait dévoiler la passion inavouable de la reine de France, Anne d'Autriche, pour le ministre d'Angleterre, le duc de Buckingham ; sa tentative d'empêcher l'assassinat de Buckingham par le principal agent de Richelieu, Milady.Pourtant, ces événements ont-ils bien le sens que Dumas semble vouloir leur donner ? Tout en dissimulant son message, il laisse de nombreux signes à l'intention de ses lecteurs, que personne à ce jour ne semble avoir vus : le véritable héros des Trois Mousquetaires est une femme, Milady !Et si le véritable héros des Trois Mousquetaires était une femme ?Sylvain Venayre et Frédéric Bihel proposent une lecture révolutionnaire, en bande dessinée, du roman d'Alexandre Dumas : raconter l'histoire des Mousquetaires du point de vue de Milady.Un message qu'Alexandre Dumas aurait dissimulé dans son roman, et que personne à ce jour ne semble avoir vu.
Il a fallu huit ans à Alberto Breccia et Juan Sasturain pour réaliser Perramus. Dans cette grande fresque de plus de 460 pages, les auteurs ont transposé toute l'histoire (avec un grand H), les symboles et les mythes de l'Amérique Latine : la dictature militaire et ses disparitions (Breccia rend hommage à son scénariste Hector OEsterheld, disparu durant cette période),le tango avec Carlos Gardel, la passion du football, l'influence des Etats-Unis avec Henry Kissinger et Frank Sinatra et, bien sûr, la littérature, avec des versions fantasmées de Jorge Luis Borges et Gabriel Garcia Marquez.En 1982, la dictature militaire est au pouvoir en Argentine. C'est dans ce contexte particulièrement difficile que Perramus voit le jour. Sur les deux premiers livres sur les quatre qui composent cette oeuvre, le récit prend pour toile de fond cauchemardesque un état totalitaire fantasmagorique. Perramus est un homme qui a laissé mourir ses compagnons de révolte pour fuir et qui, incapable de faire face à cette réalité, s'abandonne à l'oubli.Devenu l'homme sans mémoire, il va parcourir le monde en quête d'identité et de rédemption avec pour compagnons de fortune Canelones, l'Ennemi et Jorge Luis Borges. Par sa genèse, son contexte politique, le talent de ses créateurs, le style toujours novateur d'Alberto Breccia, Perramus est un roman graphique incontournable.
À l'issue de la première guerre mondiale, l'Italie avait bien reçu un certain nombre de territoires, mais on lui avait refusé la Dalmatie et le port de Fiume que les alliés avaient donné à la Yougoslavie. Les habitants de Fiume, en majorité Italiens, demandèrent leur rattachement à leur pays d'origine. Le 12 septembre 1919, Gabriele d'Annunzio, un aventurier, héros de guerre, poète, dadaïste, prend la ville à la tête d'une colonne d'anciens soldats, d'anciens arditi, de déserteurs avec l'idée de l'offrir à l'Italie. Face au refus de ce pays, d'Annunzio déclare Fiume, république indépendante.À la fin du premier tome de Par les chemins noirs, on avait laissé Lauriano le secrétaire du secrétaire de Gabriele d'Annunzio et écrivain à ses heures perdues, et la belle chanteuse Mina Linda faisant l'amour sous les toits, alors que dans les rues de Fiume, tout ce que la ville compte d'hommes costauds se lançait une fois encore dans une bagarre générale.Le tome 2 enchaîne au petit matin suivant. Lauriano encore sous le charme de sa nuit, fait connaissance d'un marchand de journaux du temps passé, d'avant la guerre de 1914, quand la vie semblait belle.Mais le bonheur est de courte durée. Lauriano se lance à la poursuite d'un fantôme, Leone. Des fascistes tentent alors de l'assassiner.
Notre Mère la guerre est une somme de quatre livres comprenant quelque 250 planches de bande dessinée. Mais c'est aussi une somme de lectures, de rencontres, de discussions et de balades sur les lieux de la Grande Guerre. Depuis la sortie du premier livre en 2009, cette aventure artistique et éditoriale, humaine et historique a également engendré quantité de débats et rencontres littéraires. Avec la commémoration du centenaire du conflit, ces discussions se sont multipliées. De tout cela est né le désir de faire le point sur toute la matière réelle ayant servi de matrice à cette « fiction d'archive », comme l'écrit Nicolas Offenstadt dans sa préface de l'intégrale de Notre Mère la guerre. Faire le point mais, au-delà, rendre hommage à ces hommes et à ces femmes qui ont laissé derrière eux souvenirs, témoignages et journaux intimes de cette période et sans qui imaginer cette histoire aurait été impossible. Parmi donc plus de 350 ouvrages qui lui ont été utiles, Kris a choisi plusieurs témoignages ou biographies emblématiques de leur influence sur sa création, parmi lesquels ceux de Charles Péguy et Louis Barthas ou encore celui de l'anglaise Vera Brittain. Il les passe au crible de sa propre histoire personnelle, mêlant récit intime d'une création littéraire et destins individuels de ces témoins, acteurs et victimes de l'une des plus grandes crises du XXe siècle.
Nous sommes au temps des premières croisades, dans une ville des bords de la Méditerranée. Au cours d'une cérémonie religieuse, un vieil évêque apparaît au balcon de la cathédrale. Tremblant de tous ses membres, il laisse maladroitement tomber la relique de la pointe de la lance sacrée, celle qui transperça le Christ sur la croix, sur un modeste chasseur de rats, Berto. Le passant s'en tire sans gravité et pour la foule, c'est un miracle, Dieu leur a indiqué le nouveau sauveur.Mais le clergé et la noblesse sont sceptiques. Comment cet humble inconnu pourrait-il être un saint ? Pour l'éloigner, ils décident alors que, dès qu'il sera guéri, il devra partir pour Jérusalem.Berto n'apprécie pas du tout ce qui lui arrive. Il tremble à l'idée de partir en guerre et se demande comment il pourrait bien être saint puisqu'il a toujours aimé les excès !Une rencontre va changer la donne. Marfisa di Tirso, la Sainte Pécheresse, lui demande une audience. Le jeune homme est ensorcelé par la sensualité mystique de cette femme crainte et vénérée, cette vertueuse scélérate. Elle-même est irrésistiblement attirée par ce corps blessé par la main divine.Pendant que Berto sombre dans les délices d'une « union sacrée », ceux qui épient sans arrêt ses faits et gestes décident que si celui-ci ne semble pas un saint, c'est qu'il doit donc être un héros... un héros qui doit mener la croisade en terre sainte !...
La banlieue, les copains, les bandes, les bagarres, les fous rires, la musique, les filles, c¹est tout ça, Tous à Matha.C¹est un hymne à la jeunesse et aux premières amours si fragiles, que Jean-C. Denis joue avec son sens inégalé du récit intimiste.1967. Antoine, seize ans, vit avec ses parents en banlieue de Paris. Il est guitariste dans un groupe de rock amateur. Et il est amoureux de la belle Christelle. La bande de copains a décidé de passer l¹été à Matha, une petite plage de l¹île d¹Oléron, où les parents d¹Élisa ont une maison. Et contre toute attente, même Christelle en sera. C¹est vrai qu¹il a fallu une invitation très officielle faite par les parents d¹Élisa pour que son père la laisse y aller. Pour Antoine, l¹enjeu est d¹importance : c¹est une chance unique de passer tout l¹été avec elle, et de « conclure » enfin, lui qui n¹a même pas encore osé l¹embrasser !Son père n¹étant guère plus commode que celui de Christelle, il va devoir manoeuvrer malin.Dans Tous à Matha, dont les couleurs et le décor évoquent irrésistiblement l¹ambiance de Quelques mois à l¹Amélie, Jean-Claude Denis met en scène cette période de la vie si particulière qu¹est l¹adolescence. L¹âge des premiers émois et des virées avec les copains, de ce désir fou de liberté qui vous prend au corps et ne vous lâche plus. Mais aussi l¹âge de la frustration. Frustration amoureuse, car rien n¹est jamais simple avec les filles pour un garçon de seize ans. Frustration familiale quand on ne cesse de se heurter aux parents¦Tous à Matha se déroule dans la France d¹avant Mai-68. En ce temps-là, la majorité est encore à 21 ans. Pour un ado, rien n¹est permis, tout est interdit. Mais les premiers échos de la révolution des murs, en marche de l¹autre côté de l¹Atlantique, commencent à se faire timidement entendre. Un certain Bob Dylan chante que les temps sont en train de changer. Bientôt, c¹est toute une jeunesse qui décidera de s¹affranchir du carcan étouffant d¹une société bloquée pour réinventer le bonheur.